Panathinaikos en Euroleague

Pourquoi faut-il suivre l’Euroleague ?

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Pour tous les fans de basket, la NBA est la compétition reine, l’équivalent de la Premier League en football. Pourtant, d’autres ligues existent. Moins médiatisées que la Grande Ligue, mais pas moins intéressantes pour autant. Parmi ces ligues dans l’ombre de la NBA, il y en a une qui m’intéresse en particulier : la Turkish Airlines EuroLeague.

Une ligue fermée, composée des meilleurs clubs européens. Le Real Madrid, l’Olympiakos, le Fenerbahce ou encore le Maccabi Tel-Aviv en font partie, pour ne citer qu’eux.

Le fonctionnement de cette merveilleuse ligue

Possédant (seulement) 18 équipes lors de la saison 2023-2024, le nombre de matchs est réduit. Deux matchs entre chaque équipe, à domicile et à l’extérieur. 34 journées au total, soit une compétition sous forme de championnat.

Le fonctionnement diffère quelque peu par rapport à la NBA, mais on y trouve des similitudes. En Europe, pas de conférence, seulement un championnat de 18 équipes. Au bout des 34 journées, un classement se dessine. Les six premiers sont automatiquement qualifiés pour les playoffs, tandis que du sixième au dixième, c’est un play-in qui va décider des deux dernières équipes qui participeront aux playoffs. Premier contre huitième, deuxième contre septième, bref vous avez compris. À partir d’ici, le fonctionnement n’est plus du tout le même.

Le format du premier tour, qui correspond aux quarts de finales, est une série au meilleur des cinqs manches. Autrement dit, la première équipe à remporter trois matchs se qualifie pour la suite. Pour la localisation, les deux premiers matchs se jouent chez l’équipe la mieux classée. Les deux suivants se jouent chez l’équipe adverse, et en cas de match cinq décisif (l’équivalent d’un Game 7), la série retourne chez le mieux classé.

Une fois les quarts de finales passés, c’est là qu’intervient la grande spécificité de l’EuroLeague et qui en fait son charme : les quatres équipes restantes s’affrontent lors d’un Final 4 organisé sur 4 jours. Les demi-finales et la finale se jouent sur un match sec, et tout ceci sur un week-end. Et là, le niveau de sel est énorme.

NBA-EuroLeague, une classe d’écart ?

Tout d’abord, seulement 34 matchs de « saison régulière ». Forcément, chaque match est important et décisif pour toutes les équipes. Certes, elles jouent dans leur championnat domestique à coté, mais généralement, les grosses écuries européennes possèdent un effectif très élargi leur permettant de tourner en championnat.

Et l’EuroLeague profite de ce nombre de match « réduit » par rapport à des compétitions comme la NBA. En témoigne le slogan de l’EuroLeague, #EveryGameMatters, soit chaque match compte, on pourrait presque y voir une pique lancée à la NBA.

Durant cette saison régulière, les équipes jouent chaque match à fond. La saison passe vite, et chaque faux-pas compte double. Dans une ligue de plus en plus compétitive, chaque équipe s’arrache afin d’accrocher un strapontin pour les playoffs.

Ensuite, autre paramètre intéréssant, le coté tactique. Possédant des coachs légendaires tel que TJ Parker,… euh, Željko Obradović, Dimítris Itoúdis, ou encore Ergin Ataman, la ligue européenne est axée sur une approche tactique du jeu. Recherche permanente de mismatch, jeu « à l’ancienne », multiplication des systèmes défensifs et offensifs… Bref pour les amoureux et /ou puristes de la balle orange, cette ligue est faite pour vous.

Zeljko
Željko Obradović en pleine réflexion

Chaque équipe possède un style de jeu bien à elle avec un coach qui tente d’optimiser chaque profil de l’effectif. Mais ce n’est pas tout. On entend souvent que le niveau global de l’EuroLeague est inférieur à celui de la NBA. Individuellement, certainement même si la ligue européenne n’a jamais autant possédé de talents individuels qu’aujourd’hui. Sur le plan collectif, la comparaison entre les deux ligues n’existe même pas.

Avec un jeu basé sur le collectif et l’optimisation de l’attaque et de la défense, l’EuroLeague possède des années d’avance sur la NBA. On trouve beaucoup plus de jeu posé dans la compétition européenne, et cette stat le prouve : En EuroLeague, l’équipe jouant le plus de possessions est le Real Madrid, avec 74.1 possessions en 40 minutes de match. Cela donne donc 74.1/40 = 1.85 possession par minute.

Tandis qu’en NBA, l’équipe jouant le moins de possessions est New York, avec 95.2 possessions en 48 minutes, soit 95.2/48 = 1.98 posession par minute. Le différentiel de rythme entre les deux ligues est clairement signifiant, et cela pourrait clairement confirmer un des premiers préjugés que l’on entend sur la NBA : oui, la ligue américaine s’appuie beaucoup sur les actions spectaculaires et rapides, ce qu’on pourrait qualifier de « spectacle ».

Ensuite, on peut comparer deux stats : l’offensive rating et le defensive rating. Cela représente le nombre de points marqués en 100 possessions et celui encaissé en 100 possessions. Le meilleur offensive rating de NBA est de 123.2, tandis qu’en EuroLeague, nous sommes au maximum à 119.8. De l’autre coté du terrain, le meillleur defensive rating américain est de 109, et de 109.1 en Europe.

Mike James
Mike James et Facundo Compazzo, deux des meilleurs attaquants européens

Cela nous permet donc de démonter deux stéréotypes à la fois : non, la NBA ne défend pas forcément moins bien que les autres ligues. Et non, l’Europe n’est pas à la traine en terme de talent offensif par rapport à la ligue américaine.

L’EuroLeague, un produit de qualité qui ne demande qu’à avoir de la visibilité

Après avoir vécu cette saison une des meilleures campagnes de l’histoire de la ligue, l’EuroLeague commence à attirer du public. Notamment grâce à la très bonne couverture médiatique de celle-ci par Skweek, le diffuseur officiel de la compétition dans l’Hexagone. On peut aussi citer le superbe media TheUpsetMedia sur Twitter, qui détaille toute l’actualité de la compétition reine. Enfin, EuroLeague France suit de près tout ce qui touche à cette compet’.

Avec une médiatisation de plus en plus intéressante et importante depuis un ou deux ans, l’EuroLeague possède un produit très qualitatif, qui ne demande qu’à être mis en valeur.  Des ambiances folles, des publics bouillants, des salles à guichets fermés chaque semaine, et ce n’est pas pour nous déplaire. Car ça aussi, c’est une spécialité Européenne.  Que ce soit la rugissante Stark Arena, la bouillante OAKA Arena, ou encore l’hystérique Ülker Sports Arena, les fans habitués aux ambiances NBA vont tomber des nues en découvrant les ambiances européennes.

Qui dit ligue européenne dit horaires européens !

Le plus gros avantage de l’EuroLeague, c’est bien celui-là. Comme beaucoup, je suis aussi un fan de NBA, j’ai durant plusieurs années sacrifié mon sommeil afin de suivre mon équipe préférée. Alors oui, la passion nous guide. Sauf qu’il ne faut pas oublier que dormir c’est important, essentiel même. Ainsi, l’EuroLeague nous permet de suivre le plus haut niveau de notre sport préféré tout en préservant notre importantissime sommeil.

Et ça, ce n’est pas négligeable. Avec des journées d’EuroLeague se déroulant les jeudis et vendredis, parfois même le mardi et mercredi en cas de semaines à deux matchs, toutes mes soirées sont accompagnées de basket, en incluant même l’Eurocup, petite soeur de l’EuroLeague. Et particulièrement cette année, avec le sacre de Paris face à la JL Bourg.

Le dénouement de la saison 23-24, une publicité rêvée pour attirer un public plus large

Cette année, après une superbe saison régulière accrochée jusqu’à la fin, les playoffs ont tenu toutes leurs promesses. Avec des superbes séries telles que Monaco-Fenerbahce ou Panathinaikos-Maccabi Tel-Aviv toutes les deux décidées au meilleur des cinq matchs. Chaque équipe (ou presque, coucou Baskonia) a tout donné pour se rendre à Berlin, le lieu du Final Four de cette année.

Et donc, au programme des demi-finales à Berlin :  Real Madrid-Olympiakos et Panathinaikos-Fenerbahce. Pour la première rencontre, le Real a été tout en contrôle et c’est dans un match plus accroché que le Pana a décroché sa place en finale, face à un Real Madrid en mode rouleau compresseur depuis le début de la saison.

Panathinaikos
Kostas Sloukas (Panathinaikos) attaquant le pivot Français Poirier (Real Madrid)

Et finalement, dans un match dantesque, notamment une première mi-temps d’un niveau stratosphérique, c’est bel et bien l’équipe grecque qui a su faire tomber l’équipe madrilène au meilleur des moments. Avec un Mathias Lessort et un Sloukas présent et conscient de l’enjeu, le Pana a su faire déjouer le Real et s’est offert un septième titre Européen, le premier depuis 2011. Après avoir évité l’élimination de peu face au Maccabi privé de son meilleur joueur Wade Baldwin, les protégés du légendaire coach Ergin Ataman ont su trouver les ressources nécessaires pour s’imposer au bout de la soirée à Berlin.

L’année prochaine s’annonce encore une fois intense, excitante et spectaculaire. Avec l’arrivée dans la ligue d’une troisième équipe française, le Paris Basketball, l’avenir en EuroLeague ne peut que s’annoncer radieux pour la France. Rejoignez le train, il ne manque que vous. Et vous verrez, on n’est pas si mal en Europe…

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