Mat Ihsbia entouré de son "Big Three", à l'entame de la saison 2023-24 des Suns. Crédit : Mark J. Rebilas - USA TODAY SPORTS
Mat Ihsbia entouré de son "Big Three", à l'entame de la saison 2023-2024. Crédit : Mark J. Rebilas - USA TODAY SPORTS

Phoenix Suns, continuité ou acharnement ?

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Après une saison définitivement ratée et un sweep dès le premier tour, les acteurs majeurs de la franchise arizonienne se sont exprimés devant la presse pour évoquer la suite. Si les cadres appellent à la continuité, il y a des raisons de penser que Phoenix fonce droit dans le mur. Alors, continuité nécessaire ou acharnement destructeur pour les Suns ? 

Si le sweep au premier tour peut faire entendre que cet effectif ne peut rien donner, il y a tout de même quelques circonstances atténuantes. Du staff aux joueurs, tout à été renouvelé l’été et l’acclimatation peut prendre du temps. Particulièrement quand Devin Booker et surtout Bradley Beal, qui doivent apprendre à composer ce fameux backcourt sans meneurs, enchaînent les absences en début de saison.Et lorsque l’effectif est enfin au complet, la qualification en Playoffs est loin d’être assurée et le besoin de victoire urge, laissant peu de places à des tests de rotations et nouveaux schémas. 

Un manque de repères qui s’est ressenti tout au long de la saison, principalement dans les moments importants, comme le rappelle le général manager, James Jones, dans sa conférence de fin de saison. Dans les moments difficiles, de tension, il faut pourvoir se reposer sur une base solide, et surtout avoir confiance en ses coéquipiers. Dans les ambiances de feu, où le temps presse et la pression tétanise les muscles, se comprendre et savoir ce que son partenaire va faire, devient plus que crucial. Une confiance et une connaissance générée par… l’expérience et le temps, mots clés de cette intersaison des Suns. 

« Chaque équipe qui ne gagne pas rentre en ‘panique mode’ et ressent un besoin de changements, d’ajustements. Or l’expérience est le meilleur moyen d’apprendre pour un groupe. Plus tu te connais, plus tu souffres ensemble, meilleur tu deviens dans le futur. »

Devin Booker sur la nécessité de l’expériences en tant que groupe.

De la continuité, de toute façon pas le choix

Mise à part le coaching staff, secoué par le départ de Kevin Young à BYU et les rumeurs autour d’un éventuel départ de Frank Vogel, la ligne directrice est claire : continuité. Un choix qui n’en est pas vraiment un. Avec seulement six joueurs officiellement sous contrats pour la saison prochaine, Phoenix dépasse déjà la second apron de plus de 17 millions de dollars. Un seuil qui limite grandement les possibilités d’action du front office. De plus, Bradley Beal, dont le contrat à plus de 50 millions la saison jusqu’en 2027 (player option) peut donner envie de l’échanger, possède une no-trade clause. C’est-à-dire qu’il devra valider un éventuel trade pour qu’il puisse se faire. De quoi refroidir encore davantage d’éventuels intéressés. 

Les Suns devraient donc, sauf tremblement de terre, repartir avec la même base d’un trio Booker-Beal-Durant. Quasi certitude confirmée par James Jones : « Réussir en Playoffs, comme à mon époque, cela repose sur la capacité de tes trois meilleurs joueurs à performer et devenir un avantage pour toi ». Le talent est indéniablement présent pour ces trois joueurs, restent à savoir s’ils peuvent « connecter en même temps », critère majeur de la réussite du projet pour James Jones. Si Booker et Durant pourront travailler cette connexion à Paris pour les JO, le trio va devoir y travailler cet été pour l’améliorer la saison prochaine.

Autour de ce trio ? Grayson Allen, récemment prolongé à 70 millions sur 4 an, et Jusuf Nurkić devraient rester, sauf amélioration majeure. Le reste, aucune certitude de les retrouver la saison prochaine. Phoenix possède une team option de 7,5 millions sur deux ans sur David Roddy, et devrait l’activer. De leur côté, Eric Gordon, Josh Okogie, Drew Eubanks, Damion Lee ont jusqu’au 29 juin pour valider ou non leur player option d’une année. Agent libre non-restreint, Royce O’Neale pourrait resigner avec Phoenix, mais rien n’est encore sûr. Ces contrats constitueront peut-être la seule monnaie d’échange des Suns d’ici la deadline 2025.

Les Suns vont-ils améliorer cet effectif ?

Comme martelé durant tout au long de ces conférences de fin de saison, l’objectif, à Phoenix, reste de gagner un titre, et de le jouer durant plusieurs saisons. Pour se faire, le propriétaire, Mat Ishbia, n’a pas hésité et n’hésitera pas à dépenser les centaines de millions nécessaires. Bon point, mais qui ne fait pas tout. Dépassant la second apron, Phoenix ne pourra utiliser la Mid Level Exception pour signer un joueur sur trois ans, à 5 millions la première saison (puis 5% d’augmentation chaque année). De quoi freiner les possibilités à la Free Agency. Après les paris perdants de l’été dernier, James Jones et compagnie devront faire preuve d’ingéniosité pour entourer le big three.

Pour se faire, le front office est prêt à utiliser les derniers tours de draft pleinement déténus par la franchise – 22e choix de cette année, un first round pick 2031 et deux deuxièmes tours de draft, 2024 et 2028 -. Pas surprenant, la draft n’étant pas la qualité principale de James Jones, d’autant plus face à une cuvée annoncée faible. Mat Ishbia l’a répété tout au long de sa conférence de fin de saison, Phoenix va jouer le titre tous les ans. D’autant plus que Phoenix dispose tout de même de cinq tours de draft sur les huit prochaines saisons, dont deux échangeables dès cet été.

« Si tu aimes ce pick de 2031 car peut être qu’un jour actuellement en 5ème va devenir un bon joueur quelques années après sa draft, tu ne vas pas aimer les Phoenix Suns. Parce que nous allons dire que les tours de draft servent à obtenir des grands joueurs. »

Mat Ishbia, évocateur sur sa vision des tours de draft.

Mais sur quels profils Phoenix va se pencher à la free Agency et le marché des trades ? Là encore, pas de réponse précise de la part du front office mais plutôt une vision d’ensemble. Pas de priorité de poste ou de profil, même pour cette fameuse question du meneur, mais plutôt obtenir les meilleurs joueurs disponibles qui correspondent aux besoins de l’équipe. SI la franchise doit lâcher ces principales assets pour obtenir un troisième arrière, s’il en vaut le coup, elle le fera. 

Le mot d’ordre à Phoenix pour cette inter-saison est donc continuité, même si cela peut vite tourner à l’acharnement. Des questions subsistent toujours, comme sur la personne qui occupera le rôle de coach principal la saison prochaine, ou la capacité du big three à emmener une équipe au titre. Même si ce dernier aspect ne fait pas de doutes pour les principaux intéressés, qui n’ont cessé de l’assurer : « We’ll be better next year ». Les paroles c’est bien, mais du côté fans seuls les actes sont attendus désormais….

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Malo Soquet

18 ans - Phoenix Suns - rédac
Étudiant en journalisme, qui passe ses nuits sur le League pass, ses journées à dormir, à boire des Redbulls et à tweeter et écrire sur les Suns. Bref, j'ai rien compris à comment réussir mes études...

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