Paul Silas

Paul Silas, soldat de l’ombre

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Certains se souviennent peut-être de Paul Silas comme l’entraîneur des Charlotte Hornets (puis Bobcats) et des Cleveland Cavaliers dans les années 2000. Mais aujourd’hui, on s’intéresse à son parcours dans la ligue en tant que joueur. Une carrière aussi solide que le bonhomme. Un véritable poids lourd des raquettes, qui a pourtant mené une quête vers plus de légèreté.

Young Paul

La carrière de Paul Silas en NBA débute avec les Saint-Louis Hawks lors de la saison 1964/65. Il est choisi en douzième position de la draft grâce à une jolie réputation à sa sortie de l’université de Creighton. Il faut dire qu’il reçoit un beau paquet de distinctions individuelles à défaut d’avoir brillé collectivement. Avec 20 points et 20 rebonds de moyenne en trois années dans sa fac, il a prouvé qu’il est au-dessus du lot. Maintenant, il ne reste plus qu’à confirmer cela au niveau supérieur.

Malheureusement, il doit manger son pain blanc et mariner sur le banc en attendant son tour. Il n’est pas le seul jeune talent de Saint-Louis à connaître cette situation, puisque l’ailier Jeff Mullins mijote à feux doux, barré par Cliff Hagan. Paul Silas est lui relégué derrière des pointures comme Bill Bridges, Zelmo Beaty et le légendaire Bob Pettit. Ce dernier part en retraite dès la saison suivante, mais Paul Silas se blesse et n’en profite pour gagner du galon dans la rotation.

Néanmoins, il reste solide en sortie de banc et confirme qu’il est un des meilleurs rebondeurs de la ligue. Son impact dans la second unit est indéniable et lui permet de devenir le sixième homme de l’équipe. Au cours de la saison 1967/68, il joue pour la première fois plus de 30 minutes. Son apport est de quasiment 14 points et 12 rebonds par rencontre. Avec les quatorze prises de Zelmo Beaty et les douze de Bill Bridges, on peut alors croire que les Hawks sont imprenables dans ce domaine, mais ce n’est pas le cas. La NBA compte à cette époque 12 franchises et Saint-Louis n’est que huitième au classement des rebonds.

Cependant, avec 56 victoires, ils parviennent à finir en tête de la conférence Ouest. Fort en attaque comme en défense, ils se sont montrés constants et infaillibles une bonne partie de la saison. Le premier round des playoffs se joue face aux San Francisco Warriors, la meilleure équipe aux rebonds de la ligue. Il n’y a pas de raison de paniquer pour autant. Le pivot Nate Thurmond, véritable tour de contrôle, est absent pour cause de blessure.

La voie semble ouverte pour Saint-Louis, mais c’est finalement San Francisco qui s’impose 4 à 2. La puissance de frappe intérieure des Hawks n’aura au bout du compte servi à rien. Le premier à être impacté par ce constat est Paul Silas. Il voit son temps de jeu être réduit, passant de 32 à 23 minutes de présence sur le parquet la saison suivante. Cela va encore plus loin, puisque sa franchise décide de le transférer chez les Phoenix Suns au mois de mai. On préfère miser sur le plus mobile Jim Davis, un ailier fort qui a pourtant le même profil. C’est le coeur lourd que Paul Silas quitte les Hawks direction l’Arizona.

Paul Silas et Joe Caldwell dans le vestiaire des Saint-Louis Hawks.
Paul Silas et Joe Caldwell dans le vestiaire des Saint-Louis Hawks. © Getty Images/ Lee Balterman

Une recrue de poids

Ainsi, Paul Silas débarque à Phoenix qui a vraiment besoin de consolider sa raquette. Il devient immédiatement titulaire au poste 4 et passe désormais plus de 36 minutes sur le parquet. Il affiche un bon 13 points et 13 rebonds de moyenne derrière le trio composé de Connie Hawkins, Dick Van Arsdale et Gail Goodrich. Ce dernier s’en va la saison suivante, mais rien ne bouge pour Silas qui conserve un rôle identique et la même production statistique.

Cependant, il se trame quelque chose dans son esprit depuis un petit moment. La déconvenue de son transfert des Hawks l’a beaucoup travaillé. Il réalise qu’il doit perdre du poids pour survivre dans cette NBA en pleine évolution. Dans les années 60, il est nul besoin d’être particulièrement un athlète pour gagner sa place. Néanmoins, les années 70 sont devenues plus exigeantes. Paul Silas n’est pas grand par la taille, tout juste 2m01, mais il accuse, selon ses dires, pas moins de 115 kilos sur la balance. S’il veut durer et gagner sa place dans l’élite, il doit perdre du poids.

C’est alors qu’il part en quête d’un régime, il en essaye des tas et rien ne fonctionne. Pourtant, après deux saisons dans l’Arizona, il débute l’exercice 1971/72 en affichant moins de 100 kg sur la balance. Le pari de Paul Silas est gagné. Le voici devenu plus en forme que jamais. Sa perte de poids entame quelque peu sa solidité. Mais il peut désormais courir avec aisance et suivre les guards sur les nombreuses contre-attaques typiques du jeu de l’époque. Enfin, il peut aussi se frayer plus facilement un chemin sous le cercle lors des batailles aux rebonds.

Ce renouveau, il le doit au régime Weight Watchers. Les sportifs de l’époque ne se payent pas encore de chef personnel pour gérer leur nutrition. Ils n’ont pas des salles d’entraînement high tech pour les aider à rester en forme toute l’année. Silas a dû trouver une solution autre et pour le moins cocasse. La firme Weight Watchers utilise le système de « vente par réunion » que certains d’entre vous peuvent connaître. Beaucoup ont sûrement déjà assisté à ces événements qui voient toutes les ménagères du quartier se regrouper chez l’une d’entre elles. On y achète tout et n’importe quoi et l’on passe un moment convivial entre amies le tout souvent présenté par une animatrice.

« Quand je suis arrivé dans la ligue, l’objectif était d’avoir des gars gros et forts à l’intérieur. Mais petit à petit, cela a commencé à changer. Les équipes ont commencé à opter pour des gars plus petits et plus rapides et j’ai senti que pour rester efficace, je devais changer avec la tendance. Ma femme allait à Weight Watchers et je l’ai rejointe. Elle a perdu 20 kg et j’en ai perdu environ 15. Je suis arrivé au point où j’étais trop léger et j’en ai remis quelques-uns, donc je pèse entre 95 et 100. J’ai peut-être perdu un peu de force,  je suis poussé hors du jeu de temps en temps maintenant . Mais sinon, je me sens mieux physiquement, mentalement et psychologiquement. Même mon tir s’est amélioré parce que je peux mieux sauter, mieux manœuvrer et avoir un bien meilleur contrôle de mon corps. »

Paul Silas, 2m01 et 115 kilos, s’est donc retrouvé au milieu de ses réunions accompagné des mamans de son voisinage pour discuter régime. C’est complètement surréaliste, et pourtant cela a parfaitement fonctionné pour lui. L’histoire ne dit pas s’il a reçu des conseils tactiques pour son jeu durant ces rendez-vous entre copines. En tout cas, son coach de l’époque se rend compte du travail effectué. Cotton Fitzsimmons décide alors de donner sa chance à Silas et l’implique comme un rouage important de l’attaque des Suns.

Il affiche désormais 18 points, 12 rebonds et 4 passes de moyenne, de quoi devenir All Star pour la première fois. Il montre une efficacité nouvelle en attaque et reste le joueur d’équipe parfait. De quoi confirmer les impressions d’un illustre General Manager de la côte Est qui lorgne sur Paul Silas depuis un bon moment. Quand il observe l’intérieur des Suns, il hoche la tête, tirant sur son long cigare, se disant « c’est lui qu’il me faut. »

Paul Silas à la lutte avec Bill Bradley des Knicks
Paul Silas à la lutte avec Bill Bradley des New York Knicks. © Pinterest

L’impact sous estimé de Paul Silas

La rivalité phare à l’Est à cette époque oppose les Boston Celtics aux New York Knicks. L’illustre poste exécutif grand consommateur de cigare est bien sûr Red Auerbach. Quand il regarde les Knicks, il se dit qu’il a besoin d’un Dave DeBusschere dans son effectif pour passer un cap. DeBusschere est capable de peser sur le jeu grâce à ses petites choses qui n’apparaissent pas sur les lignes statistiques. Avec Paul Silas il est convaincu d’avoir trouvé la perle rare.

Dans un premier temps, la pilule est un peu dure à avaler pour Silas. Il vient de se faire construire une maison à Phoenix et doit partir à l’autre bout du pays dans le froid bostonien. En plus de cela, il se retrouve à nouveau dans un rôle de sixième homme. Toutefois, après s’être entretenu avec Red Auerbach et son coach Tom Heinsohn, il réalise qu’il est dans une situation des plus favorable. Son entraîneur le rassure en lui disant ceci :

« Tout le monde dans cette ville comprend ce qu’est le rôle d’un sixième homme, et vous êtes Le sixième homme par excellence. Je vous garantis une chose : vous serez toujours là à la fin du match quand c’est le plus important. »

Le journaliste Bob Ryan qui travaille à ce moment-là pour le magazine Scribe est formel. Le nouveau corps de Paul Silas lui permet de devenir un pion essentiel des Celtics, notamment en attaque. Non pas qu’il soit impactant dans ce domaine grâce à des skills incroyables, il est même plutôt limité. Mais il offre aux Celtics la possibilité d’étirer leur jeu. La star Dave Cowens peut désormais s’écarter du cercle et emmener avec lui le centre adverse. Laissant le champ libre à Silas qui s’éclate à gober les rebonds offensifs à foison. Le bilan est on ne peut plus parlant. Avec 68 victoires, la franchise de Red Auerbach réalise la saison la plus triomphante de l’histoire.

On cite toujours le génie de Dave Cowens, John Havlicek et Jo Jo White lorsqu’on évoque les Celtics de cette époque. Cependant, il ne faut pas négliger l’apport incroyable de Paul Silas dans les résultats de cette équipe double championne. Il est le garde du corps, celui qui donne et prend les coups. Si Rick Barry a la main chaude, Paul vient mettre le holà avec un coude bien placé pour calmer les ardeurs de son adversaire. Un véritable Enforcer qui dicte sa loi sous les paniers. Il peut aussi scorer, avec un petit shoot pieds collés au sol qui sait faire mouche. Il est une sorte de Charles Oakley avant l’heure, bien qu’il soit selon Tom Meschery bien moins vicieux que ne laisse entendre sa réputation.

« Beaucoup de choses sont dites à propos de Paul, comme attraper les maillots ou marcher sur les pieds, d’être un joueur sournois, tout cela est exagéré. Il a l’instinct pour prendre les rebonds offensifs. Ce n’est pas un truqueur. Il est dur, fort, puissant. »

On doit saluer également l’impact de Paul Silas sur son vestiaire. C’est un leader né, un orateur sûr, capable de motiver ses partenaires. Il fait aussi ressentir qu’ils peuvent totalement compter sur lui pour assurer leurs arrières. De la défense, des rebonds, de l’agressivité, de l’efficacité en attaque, voilà comment il est devenu dans l’ombre des stars de son équipe le chaînon manquant. Celui qui fait gagner des titres.

Paul Silas et Dave DeBusschere côte à côte. Deux travailleurs acharnés indispensable au succès de leurs équipes. © Dick Raphael /Getty Images
Paul Silas et Dave DeBusschere côte à côte. Deux travailleurs acharnés indispensable au succès de leurs équipes. © Dick Raphael /Getty Images

Péché Capital

Après deux titres en quatre saisons, Paul Silas a parfaitement conscience de son impact sur le succès des siens. Il est en passe de devenir agent libre et c’est à cet instant que celui qui s’est réinventé en surveillant son assiette va pécher par gourmandise. Il demande un salaire supérieur à celui de Dave Cowens et John Havlicek, ce qui n’est pas au goût de Red Auerbach qui l’envoie aux Denver Nuggets en échange de Curtis Rowe. Plus tard, il avoue regretter d’avoir refusé l’offre des Celtics et de ne pas continuer à gagner des titres avec eux. Choses qu’ils ne feront plus sans lui.

Son passage à Denver peut dans un premier sonner comme le début de la fin. Il a désormais 33 ans et arrive dans un club qui joue sa première saison en NBA après avoir dominé en ABA. L’équipe tourne bien et le coach Larry Brown ne compte pas donner de traitement de faveur à sa nouvelle recrue.

« Être à Denver m’a vraiment beaucoup appris. J’ai été piqué au vif par Larry Brown. J’ai essayé d’arranger les choses, et le gars m’a vraiment malmené. À Denver, j’ai remis en question mes capacités. »

Il participe bien à 81 rencontres, mais ne passe plus que 24 minutes sur le terrain. Ses pourcentages de réussite sont en chute libre et tombe à 36 %. Une saison compliquée qui va toutefois réveiller son orgueil. Le vert des Celtics lui a porté bonheur, il est également synonyme d’espoir lorsqu’il décide de rejoindre les Seattle SuperSonics en 1978. Paul Silas veut rebondir après une saison terne à Denver.

Paul Silas sous le maillot des Denver Nuggets. Un moment compliqué de sa carrière dont il tire des enseignements.
Paul Silas sous le maillot des Denver Nuggets. Un moment compliqué de sa carrière dont il tire des enseignements. © Focus on Sport/Getty Images

Old Man Silas

Avec les intérieurs Bob Rule et Spencer Haywood, les Sonics ont fait mauvaises fortunes. Ils décident alors de construire autour d’une paire d’arrière de talents avec Gus Williams et Dennis Johnson. Sans oublier la recrue aux coupes de cheveux improbables, Jack Sikma, tout juste drafter en huitième position. Il y a aussi Slick Watts, Marvin Webster, John Johnson et Fred Brown. Un effectif mêlant jeunesse et expérience dont Paul Silas devient la conscience, comme ce fut le cas à Boston.

Son temps de jeu reste moins élevé qu’à sa grande époque, mais il est à nouveau le maître de l’intangible. Un rouage essentiel, sur et en dehors du terrain. C’est à la surprise générale que Seattle se hisse en finale. Il prend même sa revanche sur Denver en éliminant ces derniers en finale de conférence avec 11 rebonds de moyenne en seulement 29 minutes de jeu. Malgré tout, son équipe s’incline en 7 matchs face aux Washington Bullets de Wes Unseld et Elvin Hayes.

 » C’était une aubaine que je sois venu à Seattle, principalement parce que j’ai découvert en moi que je pouvais encore aider. L’équipe a quand même vu que je pouvais remplir un rôle, faire tourner la machine. Je me sentais bien à l’idée de jouer. »

La production statistique n’est plus au rendez-vous, mais ce n’est pas grave. La saison suivante, il garde un temps de jeu similaire (environ 25 minutes) et cela même s’il n’affiche pas une contribution incroyable niveau chiffre. Son apport est ailleurs et son coach le sait parfaitement pour avoir joué à ses côtés à Saint-Louis. Il s’agit de Lenny Wilkens et il ne manque pas de faire l’éloge de son joueur et ancien coéquipier.

« Il apporte beaucoup de choses à l’équipe, notamment l’intelligence et le professionnalisme. Il transmet beaucoup de son expérience aux jeunes joueurs. L’une de ses plus grandes forces, ce sont les éléments intangibles, les petites choses qui n’apparaissent pas dans le box-score. On voit que soir après soir, il fait les choses importantes pour nous. »

Grâce à cela et à la maturité acquise par les jeunes stars, les portes des finales s’ouvrent à nouveau pour les Sonics. Revanche et victoire 4 à 1 sur la franchise de la capitale. Une fois de plus, Paul Silas a œuvré dans l’ombre et pourtant il est de l’avis de tous que son rôle est primordial dans la réussite de son équipe. Il explique que ce titre est sans doute le plus grand frisson de sa carrière. « Quand vous êtes un Celtics, tous le monde prévoit que vous allez être champion. » Ce ne fut pas le cas avec Seattle, ce qui donne un coup tout particulier à cette bague obtenue en 1979. Cette équipe, menée par des guards (coucou Becky Hammon), réussit un exploit complètement inattendu.

 la sous-éstimé rivalité entre les Sonics et les Bullets fin des années 70. © Peter Read Miller/Getty Images
Paul Silas et Wes Unseld lors de la, sous-estimé, rivalité entre les Sonics et les Bullets fin des années 70. © Peter Read Miller/Getty Images

Conclusion

Il passe une dernière année à Seattle. Elle se solde par une élimination en finale de conférence face aux Los Angeles Lakers de Kareem Abdul-Jabbar et Magic Johnson. Paul Silas tire ensuite sa révérence après 16 saisons en NBA pour un total de 1254 rencontres. Il ne parvient pas à atteindre la barre des 1270 matchs de John Havlicek, un record qu’il voulait égaler. Peu importe, il a participé à quatre finales et remporté trois titres avec deux franchises différentes.

Il fait indéniablement partie du top des meilleurs défenseurs intérieurs des années 70. Il rappelle également qu’au-delà des statistiques, l’impact d’un joueur peut se trouver dans tout ce qui ne se mesure pas. Son héritage est un peu victime de l’invisibilisation de son apport dans les les box score. Cependant, si cela est dommage c’est aussi ce qui le rend si magnifique. Bob Ryan qu’on a déjà cité plus tôt le voyait bien devenir politicien. Son don de leader fera de lui un coach, pour le meilleur comme pour le pire.

Son parcours est aussi celui d’un joueur qui prend conscience de l’importance d’être affûté pour exister dans la ligue. Sans les outils actuels pour y parvenir, il s’est débrouillé par ses propres moyens. Il est donc ainsi un des premiers à prendre en considération l’aspect nutritionnel d’une bonne forme physique dans une ère où beaucoup mise simplement sur leur qualité naturelle sans se soucier du reste. C’est un domaine dans lequel il est sûrement un pionnier, même si le contexte de cette expérience est particulier avec ses réunions au milieu de ménagères.

Il commence sa carrière avec le numéro 29. Toutefois, c’est avec le 35 qu’il bâtit sa légende. Ce numéro est actuellement suspendu au plafond du TD Garden en hommage au regretté Reggie Lewis. Des voix s’élèvent chez les plus anciens fans des Celtics pour que celui de Paul Silas soit également honoré tant il est important dans leur histoire. Un vœu pieux qui ne se réalisera peut-être jamais. Pourtant, ne pas s’y tromper, Paul Silas est une véritable légende de Boston et de la NBA.

Richard DRIE

43 ans - Rédacteur - Contrairement à ce qui se raconte, je n'ai pas côtoyé George Mikan. Mais je m'efforce de raconter du mieux que je peux l'histoire de la NBA. Avec un gros penchant pour les années 60 et 70. Le bon vieux temps des moustaches et des shorts courts.

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