Sous les projecteurs de l’Adidas Arena, Paris a écrit l’un des chapitres les plus marquants de l’histoire récente de la Betclic Élite. Le 24 juin 2025, le club de la capitale a remporté son premier titre de champion de France face à Monaco, double champion en titre, au terme d’une série tendue et spectaculaire. Cette finale, disputée sur cinq manches, marque un tournant pour les deux clubs, tous deux confrontés à un avenir incertain.

Paris et Monaco ont livré une série de finales à haute intensité. Au bout des cinq manches, le titre est revenu pour la première fois à Paris Basket. La victoire a été construite dans l’urgence, portée par un collectif mobilisé autour de T. J. Shorts et Nadir Hifi. Si ce sacre marque une étape majeure pour le club parisien, il annonce aussi un tournant pour les deux institutions. L’effectif de Paris va être largement remanié. Monaco, de son côté, fait face à une instabilité budgétaire et à l’incertitude autour de Mike James. Cette rivalité, qui animait la Ligue depuis deux saisons, pourrait changer de visage.

Paris s’impose au terme d’un combat d’une intensité folle

La série a démarré fort pour le Paris Basket. Le club de la capitale a remporté les 2 premiers matchs à domicile, s’appuyant sur son tempo rapide et la justesse de son duo Shorts-Hifi. Mené 2-0, Monaco, pourtant privé de Mike James et Daniel Theis sur l’ensemble de la série, parvint à recoller. La Roca Team s’est offert les matchs 3 et 4, relançant complètement la finale.

Tout se joua dans le match 5, à l’Adidas Arena. L’intensité était maximale, chaque possession comptait. T. J. Shorts signa une performance majuscule avec 27 points, 7 rebonds, 10 passes décisives. Nadir Hifi a ajouté 16 unités, ce qui a permis à Paris de s’imposer 99 à 93 dans une ambiance électrique.

« Finir la saison ainsi, sur un match aussi tendu, c’est génial pour la ligue, le basket français. Le match était fou. » témoigna après le match Tiago Splitter, entraineur parisien, dans des propos rapportés par L’Equipe.

Paris remporte ainsi sa première Betclic Élite. Shorts empoche au passage les trophées de MVP de la saison, des finales et du meilleur passeur. Des récompenses individuelles qui s’ajoutent à celle de Nadir Hifi, qui a terminé meilleur marqueur de la saison régulière. Côté monégasque, Alpha Diallo est élu meilleur défenseur de l’année.

Le coach de Monaco, Vassilis Spanoulis, n’a pas masqué sa frustration en après-match « Je veux revoir ça. J’ai le même sentiment qu’après la finale d’Euroligue. Une frustration que je ne peux évacuer qu’en me faisant ma propre idée.« 

Paris Basket entre dans une phase de reconstruction

Après le titre acquis, Paris s’apprête à changer de visage. T. J. Shorts, leader technique et moteur du groupe, rejoint le Panathinaïkos. Il est d’ailleurs suivi par Tyson Ward, patron de la défense, dont le départ a été annoncé ce dimanche par le club francilien. Le club change également d’entraîneur. Le technicien italien de 41 ans Francesco Tabellini remplace Thiago Splitter. Alors inconnu du grand public, ce dernier n’a jamais dirigé en EuroLeague. Il devient le cinquième coach en cinq ans pour un club encore jeune, fondé à l’été 2018.

TJ Shorts et Tyson Ward trophée en mains après la victoire face à Monaco.
TJ Shorts et Tyson Ward, deux grands artisans du titre parisien. Crédits : Jean Catuffe – Getty Images.

Dans ce contexte instable, Nadir Hifi s’impose comme un point d’ancrage. À 22 ans, l’arrière devrait rester dans la capitale. Il est plus que jamais destiné à devenir le visage du Paris Basketball, dans un projet qui s’appuiera sur son talent offensif et son rayonnement médiatique.

La reconstruction est déjà en cours. Paris accueille Jeremy Morgan (ancien joueur d’Ulm), Amath M’Baye (35 ans), international français expérimenté passé par l’Olympiakos, et le bondissant Allan Dokossi en provenance de la JDA. Selon plusieurs sources comme BeBasket, Joël Ayayi, ancien joueur NBA formé à Gonzaga, et le jeune intérieur belge de Bilbao Thijs De Ridder, pourraient très prochainement débarquer. Ces profils apporteraient du vécu, de la polyvalence et du potentiel à l’effectif parisien.

M’Baye offre une présence stabilisante au poste 4. Ayayi, capable d’évoluer sur plusieurs postes extérieurs, pourrait devenir un relais créatif autour de Hifi. Dokossi et De Ridder étofferaient une raquette en chantier. Enfin Morgan, scoreur fiable et capable de défendre fort, vient densifier les lignes arrières.

Paris s’appuiera sur un budget solide pour la saison à venir avec l’un des plus élevés de la ligue. Le staff devra transformer cette base économique en stabilité sportive. Le titre n’est que le début d’un long projet où Paris veut s’installer durablement dans le paysage du basket européen.

Monaco en pleine transition

De son côté, l’AS Monaco sort d’une saison frustrante. Double champion de France en 2023 et 2024, le club termine sans trophée cette année, après avoir été battu par Paris en finale de Betclic Élite, par le Fenerbahçe en finale d’EuroLeague et face au Mans en finale de Leaders Cup. Malgré cela, selon Monaco-Matin, la volonté est de conserver le noyau composé d’Élie Okobo, Matthew Strazel (prolongé jusqu’en 2029), Alpha Diallo, Terry Tarpey, Jordan Loyd et John Blossomgame pour la saison 2025/2026. À ces éléments s’ajoute l’arrivée du pivot américain Kevarrius Hayes, en provenance du Paris Basket, officialisée pour remédier au départ de Mouhammadou Jaiteh, annoncé vers Dubaï.

Le dossier Mike James reste au centre des préoccupations. Suspendu lors des finales pour une infraction au règlement interne (bagarre dans un restaurant avec insultes envers les forces de l’ordre), le meneur américain est apparu en vidéo sur les réseaux sociaux, s’entraînant à New York sous les yeux de Kevin Durant pendant que son équipe luttait sans lui. Ce jeudi 26 juin selon Monaco-Matin, le club a entamé des discussions autour de son avenir. S’il lui reste deux ans de contrat pour un total estimé à 6 millions d’euros, son départ est tout de même plus que pressenti.

Ce possible départ ouvre un vide immense. Mike James, arrivé en 2021, est devenu bien plus qu’un simple joueur. Il a été la figure de la montée en puissance de Monaco sur la scène européenne. Membre du premier cinq de l’EuroLeague en 2021–2022, il a porté la Roca Team jusqu’au Final Four à deux reprises (2022-2023 et 2024-2025). 

Son impact statistique était aussi considérable avec une moyenne de 16 points, 3 rebonds et 6 passes décisives par match en EuroLeague. Son leadership offensif, sa création sur demi-terrain et sa faculté à faire basculer un match restaient uniques dans l’effectif. Son départ, s’il se confirme, laissera un vide stratégique et émotionnel difficile à combler pour le club de la principauté. Pourtant, le club a finalement réintégré Mike James dans son effectif ce 30 juin et confirmé sa présence pour la saison prochaine. Mais, vu l’aspect de ce communiqué, pas de quoi complètement dissiper le flou autour de l’avenir de l’Américain.

Sur le plan des transferts, les discussions autour de l’arrivée de Nikola Mirotic, très médiatisée ces derniers mois, n’ont jamais été officialisées et semblent désormais s’être refroidies, toujours d’après Monaco-Matin. Ce recul pourrait être lié aux contraintes financières que traverse le club. Ces évolutions soulignent les difficultés de Monaco à concrétiser ses ambitions sportives dans un contexte économique qui semble complexe. D’autant plus que la piste vers Isïa Cordinier semble ne jamais avoir existé d’après le quotidien monégasque.

Le budget du club est estimé à 32 millions d’euros cette saison, soit une hausse « d’environ 10 % », selon Oleksiy Yefimov, General Manager du club de la principauté. Cette perspective contredit les rumeurs de difficultés financières pesant sur le club.

Monaco reste ambitieux, mais son modèle économique devra s’adapter. Les efforts pour maintenir un effectif compétitif se heurtent aux réalités budgétaires. L’intersaison 2025 s’annonce charnière pour conserver un statut d’élite en France comme en Europe.

Paris Basket et l’AS Monaco sortent de cette finale avec des dynamiques opposées. Paris soulève son premier trophée national, mais devra reconstruire rapidement pour durer. Monaco perd sa couronne et entre dans une phase d’ajustements sportifs et financiers.

Cette rivalité, qui a structuré la Ligue depuis deux saisons, pourrait changer de nature. L’édition 2025 reste marquante, tant pour son scénario que pour son importance symbolique. Une page s’est possiblement tournée à l’Adidas Arena. La suite s’écrira dans les choix à venir.


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