Amen et Ausar Thompson sont issus de la Overtime Elite.
Amen et Ausar Thompson sont issus de la Overtime Elite.

La Overtime Elite, futur du basket universitaire ou simple hype Instagram ?

Fondée en 2021, la Overtime Elite connaît un succès grandissant, mais elle interroge également le public sur divers aspects.

Mais déjà, la Overtime Elite qu’est-ce que c’est ?

Fondée par le média Overtime (majoritairement présent sur les réseaux sociaux et compilant plusieurs millions de followers) et financée par des stars comme Kevin Durant, Carmelo Anthony ou encore Drake, l’Overtime Elite est une ligue de basket universitaire dont le campus est basé à Atlanta. Cette ligue  permet aux jeunes espoirs du basket mondial de s’y développer.

Elle compte 8 équipes composées de joueurs de 16 à 20 ans : les « Diamond Doves », les « City Reapers », les « YNG Dreamerz », les « Blue Checks », les « Cold Hearts », les « RWE », les « Jelly Fam » et enfin les « Rolling Loud ». Sur ces 8 équipes, 3 équipes appartiennent réellement à OTE (les RWE, les Cold Hearts et les City Reapers), les 5 autres viennent d’autres villes américaines. Afin d’ajouter un aspect compétitif,  une période de playoffs est présente à l’issue de la saison. Sur les 8 équipes, 6 disputent les phases finales.

La grosse spécificité de la OTE c’est que les joueurs sont payés. 100 000 dollars minimum. Et c’est là le plus gros atout de cette ligue qui aspire à faire concurrence au circuit NCAA classique. Les joueurs universitaires ont longtemps protestés contre la NCAA à propos du fait qu’ils n’étaient pas rémunérés malgré leur performances et l’engagement qu’ils suscitent sur les réseaux sociaux. Les joueurs ont certes, la possibilités de se faire rémunérer via des contrats signés en parallèles de leurs études (chose qui était alors interdite jusqu’en 2020) mais le « salaire minimum » de 100 000 dollars proposés par la OTE semble rassurer et séduire les jeunes joueurs.

Pourquoi la Overtime Elite gagne autant en popularité ?

La volonté de l’Overtime Elite était à la base de proposer une alternative au parcours universitaire américain qui peut parfois être très coûteux. Lors de la création, les dirigeants avaient comme objectif de proposer un parcours alliant basketball et enseignements universitaire. Kevin Ollie, ex-directeur de l’OTE et actuel coach des Nets déclarait :

« Dans nos réunions, il y a eu beaucoup de discussion autour du but de réimaginer un système brisé. Aujourd’hui, les espoirs high school changent constamment d’école. Les parents paient beaucoup d’argent pour que leurs enfants soient en mesure de voyager et participer dans des compétitions de haut niveau. L’éducation n’est pas une priorité. Les espoirs font le saut chez les pros sans avoir acquérit les connaissances professionnelles nécessaires pour mener une carrière pro avec succès. Ils n’ont pas l’éducation au niveau du business, ils ne savent pas comment maintenir et s’organiser avec tout ce qui vient avec l’argent. »

Outre le salaire attractif proposé aux adolescents, la Overtime Elite offre une plateforme médiatique énorme pour ces jeunes joueurs. Dans une ère où les réseaux sociaux sont rois, être un joueur d’OTE offre une visibilité qu’ils n’auraient sûrement pas eu (du moins pas à la même échelle) dans un parcours universitaire conventionnel. En plus des cours classiques, les joueurs bénéficient de cours dispensés par des professionnels des réseaux sociaux et de l’influence afin de leur permettre une professionnalisation de leur contenu et une amélioration de leur image de marque.

Divers avantages sont proposés aux étudiants qui souhaitent se tourner vers la Overtime Elite. En effet, une prime de signature est proposés aux joueurs les plus populaires afin de les attirer. C’est ainsi que des joueurs de 16/17 ans touchent déjà des sommes de plusieurs centaines de milliers de dollars. Rajoutez à cela un budget de 100 000$ en bourse d’études universitaire pour que les joueurs ne souhaitant pas (ou n’arrivant pas à) devenir joueur professionnel puisse poursuivre des études au delà du basket. Une assurance permettant de couvrir tout types de blessures est également prise en charge par la ligue.

Les joueurs d’Overtime Elite sont majoritairement classés 3 ou 4 étoiles. Le système « d’étoiles » est un système de classement des jeunes joueurs américains permettant de les classer par niveaux et d’estimer leur légitimité à se présenter à la Draft NBA. Les joueurs classés 5 étoiles sont les meilleurs joueurs et à contrario ceux à 1 ou 2 étoiles sont les moins bons. Le classement s’effectue en fonction de leur production statistique personnelle mais également par leur résultats collectifs.

Mis à part quelques joueurs tels que Karter Knox ou encore le prometteur Ian Jackson, la très grande majorité des joueurs d’Overtime Elite ne poseront probablement pas un pied sur un parquet NBA du fait de leur classement moyen (3 ou 4 étoiles); les équipes NBA ne recrutant qu’en très grande majorité des prospects 5 étoiles. Les avantages annexes conférés par la OTE (salaire de 100k, plateforme médiatique etc.) représentent un moyen de toucher de l’argent qu’ils n’auraient probablement pas touchés en s’engageant dans des universités moyennes du circuit NCAA de par leur niveau de jeu « moyen ». La OTE représente donc une opportunité de « secure the bag » pour certains jeunes joueurs.

Quels sont les reproches faits à l’encontre de cette ligue ?

Beaucoup de personnes s’accordent pour dire que cette jeune ligue vend du divertissement plus que du basketball. Elle est qualifiée de « ligue d’Instagram » par beaucoup et peine à gagner en légitimité dans le coeur de certains puristes. En effet, quand on voit qu’Eli Ellis, star de TikTok et surtout MVP de l’OTE de cette année, n’est même pas dans les mock drafts des différents scouts NBA, la viabilité de cette ligue peut faire débat.

Certains détracteurs de l’OTE voit également une forme de perversité et de danger dans le système de recrutement. Ces personnes considèrent que les sommes importantes distribuées à ces jeunes joueurs représentes une sorte de problème éthique. Est-ce que devenir quasi-millionaire à 17/18 ans alors qu’on est même pas encore en NBA est une bonne chose pour le développement personnel du jeune ? On peut s’interroger…

La ligue inquiète également car elle pourrait devenir à terme une alternative sérieuse au parcours NCAA. Cette jeune ligue gagne en popularité et pourrait à long terme poser des questions quant à la place des universités dans le développement des jeunes. En effet, si le modèle de la Overtime Elite se développe au sein de l’ensemble du basket universitaire (à savoir celui du recrutement à l’aide d’un salaire), cela pourrait totalement changer la façon dont laquelle les jeunes joueurs sont recrutés.

La Overtime Elite est donc une jeune ligue prometteuse qui ne cesse de gagner en popularité. Après seulement 2 ans d’existence, la OTE a envoyé deux joueurs dans le top 5 de la Draft NBA : Amen Thompson (4ème pick chez les Rockets) et Ausar Thompson (5ème pick chez les Pistons). Ces deux joueurs sont donc les témoins de la qualité de cette ligue. Alors certes le mix entre basketball, cours et business peut laisser perpexle à première vue mais force est de constater que ce modèle attire les jeunes.

La Overtime Elite est toute récente et a encore beaucoup à prouver en terme de développement de talents sportifs laissons donc le temps que tout soit totalement mit en place avant de tirer de réelles conclusions.

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