Orlando Magic : l’équipe All-Time

Dans cette série, nous faisons le tour des franchises NBA pour construire la meilleure équipe possible en utilisant tous les joueurs de l’histoire de celles-ci. Cette fois-ci, on s’arrête pour un moment magique à Orlando. Alors non, pas de passage par Disney World, mais plutôt par le Kia Center du Magic. Franchise jeune, qui a vu le jour au crépuscule des années 90, a connu deux âges d’or marqués par le passage de deux intérieurs ultra dominants.

Meneur de jeu titulaire : Anfernee Hardaway

Alors que le Magic semblait très excité à l’idée d’associer Chris Webber à Shaquille O’Neal dans sa raquette, ce dernier fit changer d’avis à son Front Office. Effectivement, après sa saison rookie exceptionnelle, le Shaq a fait la rencontre d’un meneur du nom d’Anfernee Hardaway sur le tournage du film « Blue Chips ». Directement, le courant passe très bien entre les deux sur le parquet, et quand le pivot apprend que son nouvel acolyte se présente à la Draft 1993, il n’a aucun mal à pousser son Front Office à s’attacher les services du jeune poste 1.

Si dans un premier temps, cette décision ne ravit pas les fans d’Orlando, ceux-ci vont vite se rendre compte de l’étendue du talent de leur nouveau meneur. À plus de deux mètres de haut, il n’a rien d’un meneur traditionnel, et c’est bien là que se trouve son plus gros point fort. Avec un avantage physique et technique quasiment constant sur son adversaire direct, celui que l’on surnomme Penny Hardaway n’a aucun mal à dominer dès son année Rookie. Excellent playmaker, il régale le Shaq et permet au Magic de s’assoir à une toute nouvelle table ; celle des meilleures équipes de toute la ligue.

Car oui, Shaq et Penny ne sont pas du genre à perdre du temps, et permettent au Magic d’atteindre les finales NBA après seulement deux saisons ensemble. Avec tous les regards braqués sur lui, Penny ne va pas se cacher, et réaliser une série dantesque, peut-être même la meilleure de sa carrière au moment où le Magic en avait le plus besoin. Avec 25 points et 8 passes de moyenne, le sophomore est énorme, mais ne peut pas empêcher le sweep des siens face aux Rockets. Une dynamique qu’il va conserver, d’autant plus lorsque le Shaq est forcé de manquer le début de la saison suivante. Mais Penny assure, et obtient une troisième place à la course au MVP.

Éliminés en finales de conférence par les Bulls, Hardaway et les siens voient leur ascension stoppée net par le départ du gros Shaq pour les Lakers à l’été 1996. La nouvelle fait l’effet d’une bombe, si Penny va tout faire pour porter le Magic sans son pivot, le destin va lui jouer de bien vilains tours. En effet, le meneur est tiraillé par des blessures lors des deux saisons suivantes. À son retour pour la saison 1998/99, il n’est plus le même joueur, plus si athlétique qu’avant. Le Front Office sent le vent tourner, et se sépare de Penny en l’envoyant aux Suns. Malgré la déception qui règne, Anfernee Hardaway garde une place particulière dans le cœur des fans d’Orlando.

Les stats et le palmarès d’Anfernee Hardaway au Magic : 369 matchs à 19 points, 6.3 passes et 4.7 rebonds de moyenne. Quatre fois All-Star (de 1995 à 1998), troisième au MVP (1996), et deux fois All-NBA First Team en 1995 et 1996.

Penny Hardaway face à Michael Jordan lors d'un affrontement entre le Magic et les Bulls
Penny Hardaway tenait tête à n’importe qui au Magic. Crédits : Andrew D. Bernstein – Getty Images.

Arrière titulaire : Tracy McGrady

À la base fan inconditionnel de baseball, Tracy McGrady est tombé amoureux du basket en regardant un certain Penny Hardaway illuminer les parquets de sa Floride natale. Ce qui s’est avéré être un joli coup de pouce du destin, puisque le jeune Tracy est sacrément doué au basket. Excellent au lycée, il est drafté en neuvième position de la Draft 1997 par Toronto, où il peine à se faire une place de titulaire. Alors quand à l’été 2000, le Magic lui propose de revenir dans en Floride, T-Mac n’hésite pas longtemps avant de signer le contrat.

Là-bas, il rejoint Grant Hill, avec qui il devrait former un duo légendaire. Seulement voilà, l’ancien de Detroit traîne une blessure de longue date dont il ne se remettra pas. Sur l’entièreté du passage de McGrady, Hill ne va pouvoir disputer que 47 matchs et laisse donc au jeune ailier la responsabilité de porter le Magic sur ses épaules. Un challenge que ce dernier ne va pas refuser. Indéfendable, il montre rapidement toute l’étendue de sa palette offensive sans limite. Capable de shooter, comme de driver sur n’importe quel big man, T-Mac tourne à 27 points de moyenne et est élu MIP dès sa première année en Floride.

Lors des saisons qui suivent, Tracy McGrady trouve le moyen de faire encore mieux sur le plan individuel. All-Star tous les ans, l’ancien de Toronto se fait un nom, et s’impose même comme l’un des meilleurs joueurs de toute la ligue. Et ce, notamment après une saison 2002/03 énorme lors de laquelle il tourne à plus de 32 points par match. Mais ses grosses performances individuelles ne permettent toutefois pas au Magic de franchir un cap. Pire, après trois éliminations au premier tour, Orlando a le pire bilan de la ligue en 2004, alors que l’ailier est une nouvelle fois meilleur scoreur de la ligue.

Une situation inédite en NBA, qui contrarie énormément Tracy McGrady. Humilié, énervé et frustré, l’arrière réclame d’être échangé suite à ce bilan collectif absolument catastrophique. Le Front Office Floridien, qui commençait aussi à s’impatienter, donne suite à la demande de son franchise player en l’échangeant aux Rockets. Un départ qui marque le début de la reconstruction du Magic, avec la Draft de Dwight Howard le même été.

Les stats et le palmarès de Tracy McGrady au Magic : 295 matchs à 28.1 points, 7 rebonds et 5.2 passes décisives de moyenne. MIP en 2001, quatre fois All-Star (de 2001 à 2004), deux fois meilleur scoreur de la ligue (2003 et 2004), deux fois All-NBA First Team et quatrième au MVP en 2002 et 2003.

Tracy McGrady sur le banc du Magic
Tracy McGrady au Magic, entre excitation et déception. Crédits : G Fiume – Getty Images.

Ailier titulaire : Hedo Türkoğlu

Premier Turc de l’histoire à évoluer en NBA, Hedo Türkoğlu, de son vrai prénom Hidayet, a rendu fiers ses compatriotes fans de la balle orange dès ses débuts dans la Grande Ligue. Avec les Kings de Sacramento, le jeune ailier se fait un nom au sein d’une belle équipe qui passe tout proche du titre en 2002. Après un court passage d’une saison aux Spurs, il signe au Magic en tant qu’agent libre à l’été 2004.

Une fois arrivé en Floride, l’ailier entre dans une nouvelle dimension. Capable de shooter à longue comme à mi-distance, Hedo Türkoğlu a tout de l’ailier moderne qui ferait fureur dans la NBA actuelle. Il permet au Magic d’étirer le jeu et de faire de la place au jeune Dwight Howard tout juste drafté. De plus, sa capacité à créer, pour lui comme pour les autres, fait énormément de bien à ses coéquipiers. En sortie de banc, puis en tant que titulaire, il est le couteau suisse parfait pour cette jeune équipe d’Orlando qui monte rapidement en puissance. En 2007, le Magic retrouve les play-offs, l’année suivante, ils atteignent même le second tour.

La progression de l’effectif est réelle, à l’image d’un Hedo Türkoğlu tout juste élu MIP, au sortir d’une saison à quasiment 20 points, 6 rebonds et 5 passes de moyenne. Si cette saison était déjà énorme, c’est lors des play-offs de l’année suivante que le Turc va définitivement entrer dans l’histoire de la franchise. Opposés aux Celtics au deuxième tour, les Floridiens doivent se rendre au TD Garden pour un match 7 en terre hostile, chez les grands favoris. Ce soir-là, Türkoğlu sort de sa boîte en envoyant 25 points et 12 passes décisives pour faire vaciller les champions en titre devant leur public.

La NBA est sous le choc, mais n’est pas au bout de ses surprises. Face à Cleveland en finales de conférence, l’ancien de Sacramento est une nouvelle fois en état de grâce. Ultra polyvalent, il noircit magnifiquement les feuilles de stats, le tout en shootant à 40% de réussite derrière l’arc et permet aux siens de l’emporter. Malheureusement, la marche sera trop haute en finale face aux Lakers, et l’ailier va surprendre les fans du Magic en faisant ses valises l’été qui suit. Libre de tout contrat, il ne voulait pas nécessairement partir, mais a reçu une offre des Raptors qu’il ne pouvait pas refuser…

Les stats et le palmarès de Hedo Türkoglu au Magic : 497 matchs à 14.5 points, 4.5 rebonds et 3.9 passes décisives de moyenne. MIP en 2008.

Hedo Türkoğlu levant les bras au ciel
Hedo Türkoğlu a connu la meilleure période de sa carrière à Orlando. Crédits : Doug Benc – Getty Images.

Ailier fort titulaire : Dwight Howard

S’il est vrai que Dwight Howard n’a jamais joué au poste d’ailier-fort, il faut avouer qu’il est compliqué d’imaginer un cinq majeur du Magic sans lui ou Shaquille O’Neal. Voilà la raison pour laquelle, dans notre roster All-Time, Howard occupe le poste 4. Car oui, dès sa sortie du lycée, Howard se présente à la Draft 2004 en NBA. Un an après l’arrivée d’un certain LeBron James, les lycéens ont la cote dans la Grande Ligue, et face au profil impressionnant du jeune intérieur, le Magic n’hésite pas, et le sélectionne en première position.

Dans la Grande Ligue, le natif d’Atlanta démarre sur les chapeaux de roues. Malgré le départ de Tracy McGrady et les pépins physiques de Grant Hill, l’apport du Rookie permet au Magic d’enregistrer 15 victoires de plus que l’année précédente. Protecteur de cercle hors pair, Dwight Howard ne tarde pas à être un candidat sérieux pour le trophée de Défenseur de l’Année. En 2007, l’arrivée de Stan Van Gundy sur le banc floridien lui permet d’avoir plus de ballons en attaque, et donc de voir sa moyenne de points dépasser les 20 unités.

Avec ce nouvel entraîneur, coupé à un recrutement intelligent, le Magic s’affirme comme une équipe très dangereuse à l’Est. De son côté, « Superman » s’impose comme le meilleur intérieur de la ligue, avec notamment trois titres de Défenseur de l’Année consécutifs, de 2009 à 2011. Rapidement, Orlando va confirmer son nouveau statut lors des play-offs 2009. Emmenée par un Dwigt Howard exceptionnel, auteur de 40 points pour aller avec ses 14 rebonds lors du match 6 des finales de conférence, l’écurie floridienne atteint les finales NBA pour la deuxième fois de son histoire.

Une fois de plus, l’avenir semble sourire au Magic, d’autant plus que les hommes de Stan Van Gundy retrouvent les finales de conférence l’année suivante. Mais comme souvent avec l’équipe floridienne, tout ne va pas se passer comme prévu. En désaccord avec son entraîneur, Dwight Howard pousse ce dernier vers la sortie à l’intersaison 2012, après deux échecs au premier tour de la post season. Tout ça avant de demander son trade et d’être envoyé aux Lakers dans la foulée.

Les stats et le palmarès de Dwight Howard au Magic : 621 matchs à 18.4 points, 13.0 rebonds et 2.2 contres de moyenne. Six fois All-Star (de 2007 à 2012), quatre fois meilleur rebondeur de la ligue (de 2008 à 2010 et en 2012), deux fois meilleur contreur de la ligue (2009 et 2010), deuxième au MVP (2011), cinq fois All-NBA First Team (de 2008 à 2012) et trois fois Défenseur de l’Année de 2009 à 2011. Il est également le meilleur scoreur, rebondeur et contreur de l’histoire de la franchise.

Dwight Howard devant ses trois trophées de Défenseur de l'Année
Dwight Howard, premier joueur à remporter trois DPOY de suite. Crédits : Fernando Medina – Getty Images.

Pivot titulaire : Shaquille O’Neal

Depuis la création de la franchise en 1989, l’équipe squatte les bas-fonds de la Grande Ligue et cherche désespérément un moyen de s’en sortir. Celui-ci va être offert sur un plateau au Front Office floridien quand il obtient le premier choix de la Draft 1992. En effet, cette cuvée ne regorge pas forcément de talent, mais il y a un joueur qui ressort, aussi bien par sa taille, que son gabarit ou sa férocité. Ce beau bébé de 2m16 pour 147 kilos répond au nom de Shaquille O’Neal, un nom qui va laisser une trace indélébile dans l’histoire de la Grande Ligue.

Car oui, Shaq est de la trempe des rookies qui font entrer leur équipe dans une nouvelle dimension dès ses débuts. Inarrêtable, à base de 23 points, 14 rebonds et plus de 3 contres de moyenne lors de sa saison rookie. Des statistiques affolantes qui lui valent même des votes pour le MVP, mais qui ne sont pas encore suffisantes pour emmener l’équipe en play-offs. Pour ça, il faut attendre l’année suivante, et l’arrivée de Penny Hardaway à la mène qui va permettre au Big Diesel de s’affirmer comme l’un des, si ce n’est le meilleur pivot de la ligue.

Après deux saisons de suite où l’intérieur avoisine les 30 points de moyenne, le Magic atteint les finales NBA. Dans un match-up au sommet avec Hakeem Olajuwon, O’Neal ne se débine pas. À 28 points, et plus de 12 rebonds et 6 passes de moyenne sur la série, on peut dire qu’il donne du fil à retordre au Dream, et encore, on frôle l’euphémisme. Cette performance ahurissante n’est néanmoins pas suffisante pour empêcher le sweep du Magic, qui ne va pas s’éterniser sur cette défaite aussi cruelle que logique en finale.

Effectivement, alors que le Shaq est blessé, Orlando réalise un début de saison canon, et garde la même forme au retour de son pivot. Quelques 60 victoires plus tard, le Magic est de retour en play-offs, où il s’incline face aux Bulls de Michael Jordan aux portes des finales NBA. Une fois de plus, cette défaite n’a rien d’alarmant, et est même une preuve du potentiel effrayant qu’affiche cette équipe. Mais comme écrit plus haut dans la partie dédiée à Penny, Shaq n’est pas du genre à être patient. À l’été 1996, O’Neal décide de signer aux Lakers, et prend tous ses coéquipiers de court. Une décision qui a clairement entâché son image auprès des fans floridiens.

Les stats et le palmarès de Shaquille O’Neal au Orlando Magic : 295 matchs à 27.2 points, 12.5 rebonds et 2.8 contres de moyenne. Rookie de l’année (1993), quatre fois All-Star (de 1993 à 1996), deux fois All-NBA Third Team (1994 et 1996), meilleur scoreur de la ligue, All-NBA Second Team et deuxième à la course au MVP en 1995. Son numéro 32 est retiré au Magic.

Shaquille O'Neal célébrant la victoire du Magic en finales de conférence 1995
Le Shaq était tout proche d’emmener le Magic sur e toit de la NBA en 1995. Crédits : Barry Gossage – Getty Images.

Meneur back-up : Jameer Nelson

Considéré comme trop petit à son arrivée à l’université en 2000, Jameer Nelson n’a pas la cote auprès des meilleures équipes du pays. Mais ça ne décourage pas le jeune meneur, qui va déjouer les attentes des scouts du côté de St-Joseph. Là-bas, il réalise quatre superbes saisons, au terme desquelles il est le meilleur scoreur de l’histoire de l’équipe, et fait désormais partie des meneurs les plus prisés à l’aube de la Draft 2004.

Sélectionné par les Nuggets avec le vingtième choix, il est échangé le soir-même au Magic contre un premier tour de Draft de l’année suivante. Coup de chance, Jameer Nelson débarque en Floride en même temps qu’un certain Dwight Howard avec qui il formera un axe meneur-pivot qui va terroriser la conférence Est pendant de longues années. Pas directement titulaire, l’ancien des Hawks (en NCAA) creuse son trou et devient un incontournable de l’effectif d’Orlando dès sa troisième saison en NBA.

À partir de là, avec neuf saisons de suite au-dessus de la barre des 10 points de moyenne, Nelson connaît la meilleure période de sa carrière. À l’image de son meneur, le Magic progresse et réalise une saison 2009 exceptionnelle. En effet, avec 17 points et 5 passes de moyenne, le poste 1 est sélectionné pour participer au All-Star Game, mais ne pourra finalement pas se joindre à la fête en raison d’une blessure. Celle-ci l’écarte des parquets pendant plusieurs mois et le force à manquer la quasi-totalité des play-offs. Sans lui, le Magic atteint les finales NBA pour la deuxième fois de son histoire.

Moment que choisit Stan Van Gundy pour le faire revenir dans la rotation. Une décision qui n’aura pas l’effet escompté, le meneur n’est clairement pas à 100%, le reste de l’équipe en pâtit et s’incline en 5 matchs face aux Lakers de Kobe. Malheureusement, l’équipe n’arrivera pas à réitérer un tel parcours sur les saisons suivantes. De son côté, la production de Jameer Nelson n’évolue pas vraiment, il reste dans ses standards et ne parvient pas à emmener l’équipe en play-offs après le départ de Dwight Howard. À l’été 2014, il est poussé vers la sortie par son Front Office, et signe aux Mavericks.

Les stats et le palmarès de Jameer Nelson au Magic : 651 matchs à 12.6 points, 5.4 passes décisives et 3.1 rebonds de moyenne. Une fois All-Star en 2009. Il est également le meilleur passeur de l’histoire du Magic.

Jameer Nelson balle en main
Personne ne l’attendait, mais Jameer Nelson s’est fait un nom au Magic. Crédits : Bill Frakes – Getty Images.

Arrière back-up : Nick Anderson

Au lycée, Nick Anderson est le meilleur joueur de son état, et voit sa popularité grimper en flèche auprès des scouts. Une dynamique qu’il va conserver à l’université de l’Illinois et qui le pousse à se présenter à la Draft NBA en 1989. Dans le même temps, le Magic vient d’être créé, et n’a pas un effectif de rêve à l’issue de sa Draft d’expansion. Munis du onzième choix, le Front Office d’Orlando décide de jeter son dévolu sur le jeune arrière.

Plus jeune joueur de l’effectif du haut de ses 22 ans, Nick Anderson est une des rares satisfactions de la première saison de l’histoire du Magic en NBA. Le poste 2 montre de belles qualités athlétiques ainsi qu’en défense, secteur dans lequel Orlando réalise l’une des pires saisons de son histoire. S’il va continuer sa progression sur le plan individuel, notamment en développant son tir à 3 points, il ne parvient pas à faire gagner son équipe. Malgré des saisons à quasiment 20 points de moyenne de sa part, la jeune franchise stagne dans le bas du classement.

Mais cette situation ne va pas s’éterniser. Avec les arrivées successives de Shaquille O’Neal et Penny Hardaway, le Magic connaît le premier âge d’or de son histoire. De son côté, Nick Anderson continue d’être titulaire au sein de cet effectif qui ne cesse de progresser. Lorsqu’Orlando atteint les finales NBA en 1995, Nick Anderson a l’occasion de tuer le match 1 sur la ligne des lancers francs. Alors que les hommes de Brian Hill ont trois points d’avance à une poignée de secondes du buzzer final, la carrière de l’arrière va basculer.

Après deux échecs, les dieux du basket lui offrent une deuxième chance en faisant atterrir le rebond dans ses mains. Malheureusement, il va de nouveau manquer ses deux tentatives. Un vilain 0/4 qui sera suivi d’un gros 3 points des Rockets pour envoyer le match en prolongations, et finir par l’emporter. Le Magic ne s’en relèvera pas et subit un sweep cinglant. Un épisode terrible qui va hanter Nick Anderson, qui va tout de même garder le même niveau de production jusqu’à son départ d’Orlando à l’été 1999.

Les stats et le palmarès de Nick Anderson au Magic : 692 matchs à 15.4 points, 5.3 rebonds et 2.8 passes décisives de moyenne. Aucune récompense individuelle ou collective reçue. Il est tout de même le meilleur intercepteur de l’histoire du Magic.

Nick Anderson avec Shaquille O'Neal au Magic
Nick Anderson aura tout connu à Orlando. Crédits : Barry Gossage – Getty Images.

Ailier back-up : Rashard Lewis

Sélectionné en 32e position de la Draft 1998 par les Sonics, Reggie Lewis ne s’attendait pas à être choisi aussi tard. Une fois passée la déception causée par l’issue de cette soirée, l’ailier va progressivement montrer toute l’étendue de son talent au staff de Seattle. Propulsé dans le cinq de départ lors de sa troisième saison, il finit par décrocher une sélection au All-Star Game et se fait une réputation de bon lieutenant. À l’été 2007, les Sonics entament une période de reconstruction, et envoient leur ailier titulaire au Magic.

Converti en ailier fort dès son arrivée en Floride, il complète magnifiquement la raquette gardée par Dwight Howard en occupant un rôle de stretch 4 qui fait beaucoup de bien à Orlando. Lors de sa première saison, Rashard Lewis est, avec plus de 18 points de moyenne, la deuxième option du Magic qui réalise une très bonne saison. En play-offs, Lewis est le meilleur marqueur de son équipe, mais ne parvient pas à sortir ses coéquipiers du piège tendu par les Pistons au deuxième tour.

L’année suivante est probablement la plus mémorable de la carrière de l’ancien de Seattle. Toujours deuxième option offensive de l’équipe, il décroche une sélection au All-Star Game et avoisine les 40% de réussite derrière l’arc. À l’instar de Rashard Lewis, le Magic enregistre le deuxième meilleur bilan de son histoire avec 59 victoires et réalise un excellent parcours en play-offs. Lors des finales, l’ailier ne peut empêcher la défaite des siens, notamment dans un match 2 lors duquel il inscrit 34 points, son record en carrière en post season.

Au départ de la saison suivante, sa réputation va être ternie par une affaire de dopage qui pousse la NBA à le suspendre pour les dix premiers matchs. Sans lui, le Magic s’en sort, mais réussit encore mieux à son retour. Malheureusement, Orlando ne va pas réitérer l’exploit de l’année précédente et s’incliner en finales de conférence face à des Celtics revanchards. Pendant la saison suivante, le Front Office floridien sent que Rashard Lewis est au début de son déclin, à 31 ans, il est échangé et envoyé aux Wizards.

Les stats et le palmarès de Rashard Lewis au Magic : 257 matchs à 16.3 points, 5.1 rebonds et 2.1 passes décisives de moyenne. Une fois All-Star en 2009.

Rashard Lewis shoot par-dessus Glen Davis (Celtics)
Rahsard Lewis, le stretch 4 qu’il fallait au Magic. Crédits : Brian Babineau – Getty Images.

Ailier-fort back-up : Horace Grant

Drafté en dixième position de la Draft 1987 par les Bulls, Horace Grant a réussi à s’imposer au fur et à mesure au sein du rouleau compresseur de Chicago. Après avoir remporté trois titres de champion NBA d’affilée, suivis d’une sélection au All-Star Game, l’ailier-fort se retrouve agent libre à l’été 1994. C’est à ce moment-là qu’il décide de changer d’air, et de rejoindre une équipe du Magic aussi prometteuse qu’excitante.

Tout de suite, Grant fait un bien fou à l’écurie floridienne qui franchit un vrai cap dès sa première année. Placé dans la raquette, à côté d’un certain Shaquille O’Neal qui entame sa troisième saison en NBA, le triple champion a moins de place qu’à Chicago, mais n’a pas moins de responsabilité. Avec Horace Grant en leader psychologique du vestiaire, Orlando réalise la meilleure saison de sa jeune histoire. Un total de 57 victoires pour 25 défaites qui place la franchise comme un outsider sérieux pour le titre au crépuscule des play-offs 1995.

Ce nouveau statut, les hommes de Brian Hill ne vont avoir aucun mal à l’assumer. Même lorsqu’ils rencontrent les Bulls d’un Michael Jordan qui veut soigner son retour en NBA, le Magic s’en sort grâce à un dunk décisif d’Horace Grant dans les ultimes instants du game 6. Après une série épique face aux Pacers, Orlando atteint les finales NBA pour la première fois de son histoire. Ils y affrontent les Rockets d’un Hakeem Olajuwon exceptionnel qui va complètement dominer le duo Grant-O’Neal. La marche était trop haute, mais l’avenir s’annonce radieux pour les Floridiens.

Malheureusement, il n’en sera rien. S’ils parviennent à atteindre de nouveau les finales de conférence l’année suivante, les joueurs du Magic ne se relèveront pas du départ de Shaquille O’Neal à l’été 1996. De son côté, Horace Grant reste fidèle à sa franchise, et tente tant bien que mal de se muer en lieutenant de Penny Hardaway, en vain. Après cinq ans de bons et loyaux services, l’ancien des Bulls quitte la franchise, avant de revenir pour un passage peu mémorable deux ans plus tard.

Les stats et le palmarès d’Horace Grant au Magic : 411 matchs à 11.3 points, 8.2 rebonds et 2.1 passes décisives de moyenne. Aucune récompense individuelle ou collective reçue.

Horace Grant avec Scottie Pippen, son ancien coéquipier à Chicago
Horace Grant a joué un bien vilain tour à ses anciens copains des Bulls en 1995. Crédits : Andrew D. Bernstein – Getty Images.

Pivot back-up : Nikola Vučević

Après avoir découvert le basket en Europe, Nikola Vučević se rend aux États-Unis pour y parfaire son jeu avant d’essayer de rejoindre la NBA. Un joli passage du côté des Trojans de South Carolina permet au Monténégrin de séduire les 76ers, qui utilisent le seizième choix de la Draft 2011 pour signer le jeune pivot. Peu utilisé lors de sa saison Rookie, il est échangé dès l’été suivant au Magic, dans le trade qui envoie Dwight Howard aux Lakers.

Directement, le natif de Morges, en Suisse, impressionne et envoie du gros double-double à base de 13 points et 12 rebonds par match. Il bat même le record de rebonds de la franchise sur une seule rencontre, avec pas moins de 29 prises face au Heat. Un départ excellent qui va être suivi d’une grosse progression. En effet, l’intérieur va réussir à diversifier son panel offensif, jusqu’à devenir l’un des meilleurs pivots de la ligue en attaque. Il commence par développer son shoot, et devient petit à petit une vraie menace extérieure, au point de shooter à 40% de réussite à 3 points sur ses meilleures années.

Mais l’évolution de Nikola Vučević ne s’arrête pas là, car le poste 5 va développer des aptitudes de point center qui lui permettent d’être encore plus impliqué dans l’attaque des siens. À la manière d’un Nikola Jokić à Denver, il est le point d’ancrage de l’attaque du Magic qui retrouve les play-offs en 2019 après six ans d’absence. Un semblant de succès collectif dû en grande partie à la forme du Monténégrin, qui tourne à 21 points, 12 rebonds et 4 passes de moyenne sur la saison, et décroche sa première sélection pour le All-Star Game.

Désormais reconnu à sa juste valeur, c’est-à-dire comme l’un des meilleurs intérieurs de la ligue, Nikola Vučević, surtout après sa prolongation de contrat à l’été 2019. Si la saison qui suit est tronquée par le COVID, cela n’empêche pas Orlando de retourner en play-offs, pour sortir une nouvelle fois au premier tour. Avec des contrats de plus en plus onéreux et un effectif qui vieillit sans réellement progresser, le Front Office du Magic sent qu’il est temps d’entamer une reconstruction. En conséquence, le Vooch est envoyé aux Bulls en plein milieu de la saison 2020/21.

Les stats et le palmarès de Nikola Vučević au Magic : 591 matchs à 17.6 points, 10.8 rebonds et 2.8 passes décisives de moyenne. Deux fois All-Star en 2019 et 2021.

Nikola Vučević faisant son entrée sur le parquet avant un match du Magic
Nikola Vučević, le visage du Magic des années 2010. Crédits : Fernando Medina – Getty Images.

L’équipe All-Time complète du Orlando Magic :

L'équipe All-Time complète du Orlando Magic