À Los Angeles, l’équipe des Clippers surprend de plus en plus la ligue, en restant accrochée au top 8 de l’Ouest. Avec des performances collectives et défensives inspirantes face à des adversaires jugés plus forts, l’équipe vit une belle saison. Aux cotés du Capitaine James Harden à la baguette sur le poste 1, c’est le surprenant Norman Powell qui se lance l’abordage des défenses à chaque rencontre. Un des grands absents du All-Star Game a su parfaitement remplacer l’apport de Paul George, avec une sobriété et une discrétion remarquable. à quel point l’arrière de 31 ans propulse-t-il l’attaque de L.A?

Un volume d’utilisation jamais vu

Avec la perte de Paul George cet été, les Clippers ont misé sur le duo Harden-Leonard pour être compétitifs. Cela dit, The Klaw a raté les premiers mois de la saison, et Tyronne Lue a choisi sa 2ème option: Norman Powell. Mais la seconde option s’est tellement bien adaptée au système californien qu’il est aujourd’hui le meilleur scoreur de l’équipe. Son duo sur le terrain avec James Harden fait des dégâts énormes aux défenses adverses: 6.9 points de plus de moyenne pour le temps de jeu partagé par le duo.

Coach Lue a trouvé la formule gagnante pour libérer le soldat : la pression mise sur le pick-and-roll Zubac-Harden libère des espaces de 1 contre 1 à l’arrière. Ces décalages ont entrainé une forte proportion de catch and shoot de loin : cette saison , un quart des tirs du sniper sont des shoots sans dribble derrière l’arc. Les décalages crées pour lui avec des couloirs de 1 contre 1, des flairs sur des écrans et du jeu de pick efficace lui permettent de produire un niveau de scoring jamais vu dans sa carrière.

Ce volume se traduit aussi en career high en adresse, globalement et à 3 points, ainsi qu’aux lancers francs. Powell associe quantité et qualité pour le plus grand bonheur de la franchise.

« Addition by substraction »

Le plus impressionnant dans cette saison de Norman Powell, c’est sa capacité, à 31 ans, de se sublimer et de faire taire les citriques qui annonçaient une saison autour de 50% de victoires pour L.A. Paul George parti, il est utilisé dans 27% des possessions des Clippers, son record en carrière. Comme il l’a évoqué en début de saison, les pertes de Paul George et de Russell Westbrook étaient une opportunité pour lui de se sublimer pour que les Clippers continuent de gagner. Force est de constater qu’il n’a pas menti.

En comparaison, George réalise une mauvaise saison à Philadelphie, avec seulement 9 matchs à 20 points ou plus. Pour Norm, ce chiffre monte à 34 !! Une belle représentation de la prise de confiance de celui-ci, qui ne fait pas regretter aux Clippers leur choix de cet été.

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De l’adresse, de l’adresse, et encore de l’adresse

Pour expliquer son explosion, nous devons nous pencher sur la capacité formidable de Norman Powell à marquer en peu de tirs, de manière régulière. Norm ne prends que 16.8 tirs par soir, pour 23.8 points de moyenne. Pour clarifier sur cette éffiacité rare, il score plus que des All-Stars comme Jaylen Brown, Tyler Herro, Stephen Curry ou Trae Young, tout en tirant moins de fois, et avec seulement 3.9 lancers marqués par soir. 20 points de paniers, chaque soir donc.

Pour marquer, Powell use d’une adresse insolente aux tirs. Premièrement, dans les décalages évoqués plus tôt, il rentre 48 % des 3 points en catch and shoot. Une efficacité simplement ridicule. Après des dribbles, l’ancien de Portland convertit 38 % des tentatives, pour une moyenne globale de loin de 42.6 %. Une des gâchettes les plus précises de la ligue, rien que ça…

Powell possède également une particularité étonnante: il est plus adroit lorsque la défense est proche que lorsqu’il est seul. Paradoxalement, Noman Powell préfère un défenseur entre 60 centimètres et 1M20 qu’une situation ou il serait plus ouvert. En effet, il tire à 50% sur les tirs contestés, contre 48% pour les tirs ouverts! Il n’oublie pas non plus la raquette, car 39.6% de ses tentatives se situent à moins de 3 mètres du cercle, où il shoote à 59%, ce qui fait non seulement de lui un sniper élite, mais aussi un finisseur redoutable, car 9 de ses 24 points viennent de la raquette. Powell s’est construit une palette difficile à arrêter, tant son adresse ne laisse aucune vraie faille exploitable par les défenses. Mais cette dynamique est-elle soutenable?

Jacob Kupferman/Getty Images
Norman Powell pose de sérieux problèmes aux défenses adverses avec la polyvalence de son scoring Crédits: Jakob Kupferman/ Getty Images

Norman Powell et les Clippers peuvent ils tenir ?

Il reste environ 25 rencontres à L.A, alors, le bateau Clippers va-t-il rester à flot ? Le Play-in est-il évitable? L’équipe s’accroche pour l’instant au top 6, mais la bataille s’annonce rude: ils feront face au 7ème calendrier le plus difficile de la ligue, et des adversaires directs (Minnesota, Golden State, Dallas et Sacramento) ont quand à eux des calendriers moins ardus(Sauf pour Sacto qui est 2ème sur la liste). Seulement 4 matchs face à des adversaires en dessous de 40% de victoires, contre entre 5 et 10 pour les équipes rivales. Il faudra donc aller chercher de nombreuses belles victoires pour les Clips, notamment face à ces adversaires directs. 2 rencontres face à Dallas, 2 face aux Kings et une contre San Francisco, le tache s’annonce rude.

Effectivement, au vue de la difficulté des matchups, il ne serait pas surprenant que Los Angeles glisse derrière Minnesota ou Golden State, et se retrouve à la 9ème place. Norman Powell et les siens devront donc relever ce défi difficile de s’extirper de la course au Play-In. Individuellement, Powell devra aussi maintenir son niveau pour que les Clips continuent sur leur lancée. Et de ce point de vu là, on peut être plus optimiste.

La saison de Powell s’apparente clairement plus à un nouveau niveau de jeu régulier qu’à un coup de chaud passager. Pour l’instant blessé au genou depuis le break, on peut penser que l’arrière va maintenir un niveau proche de ses 45 premiers matchs. En revanche, si la blessure s’éternise, et que son niveau en pâtit, alors grand danger pour les Clippers, qui auront des soucis pour combler son apport offensif…

Avec une adresse magnifique et une prise de responsabilités inédite dans sa carrière Powell est sur les rails d’une saison de MIP. L’incroyable transformation individuelle de celui-ci à mené les Clippers dans une conférence très relevée, mais cette belle saison pourrait se finir d’une façon décevante, car le Play-In Tournament est un jeu très dangereux pour les équipes concernées. Alors, l’addition va-t-elle porter ses fruits?

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