Le 2 février dernier, Luka Doncic est transféré aux Los Angeles Lakers sans qu’aucune rumeur ou raison ne soit divulguée avant ou après le trade. Nombreux ont été les fans à dénoncer un transfert scénarisé, effectué selon les volontés respectives des dirigeants de la ligue. Mais qu’en est il réellement ? La NBA, à travers son fonctionnement (règles, transferts, draft, trophées…) est-elle réellement scénarisée au point que l’histoire soit déjà écrite ? Avant toute chose, il semble important de préciser que l’objectif n’est pas de tomber dans la théorie du complot mais simplement de se questionner sur les potentielles corruptions auxquelles la ligue américaine semblerait être confrontée. C’est notamment pour cette raison que cet article n’est autre qu’une remise en question du modèle de la NBA et non une dénonciation à part entière.
Les fondements de cette remise en question
La National Basketball Association, autrement appelée « NBA » est connue pour être une ligue de divertissement, rassemblant les plus gros phénomènes du sport qu’est le basketball. C’est dans cette logique qu’Adam Silver, patron de la NBA, ainsi que ses prédécesseurs ne cessent et n’ont cessé de trouver de nouveaux concepts afin d’attirer le plus de spectateurs et par conséquent d’argent. Un quart temps dure donc plus longtemps comparé aux autres championnats (10 minutes en Europe et 12 en NBA) ; des règles spécifiques à la ligue sont mises en places, à l’image des 3 secondes dans la raquette en défense.
Le tout pousse par conséquent au divertissement (plus de points marqués au vu du temps supplémentaire et étant donné que le pivot défensif ne peut pas simplement patienter sous l’arceau en attendant l’adversaire afin de le contester…) amenant de l’audience et par conséquent au profit financier.
Cette doctrine pourrait alors également être appliquée dans la délivrance de trophées, dans les transferts, et/ou tout simplement dans l’avenir de la ligue comme c’est le cas avec la loterie de draft. Face à des événements récents et à la recherche de buzz au sein des médias et des réseaux sociaux, la NBA se voit être confrontée à de nombreuses critiques quant à sa potentielle immixtion dans les affaires des franchises, certaines ne devant sur le principe n’être que le fruit d’aléas. Mais qu’en est il réellement ?
Cet article se penchera tout d’abord sur les débats autour du vote du MVP, puis sur la question des trade avant, d’enfin terminer par la Draft.
Un vote du MVP orienté ?
En 2O23, Joel Embiid décroche le trophée de MVP, et ce, alors que Nikola Jokić tourne en triple double de moyenne, ce qui n’est arrivé qu’avec deux autres joueurs auparavant (Oscar Robertson et Russell Westbrook). En 2025, Shai Gilgeous Alexander décroche ce même trophée, malgré une nouvelle saison stratosphérique du pivot serbe. L’exemple de Lebron James en 2011, 2014, 2018… peut également être pris.
Face à ces résultats, nombreux ont été ceux à crier au scandale malgré le mérite des vainqueurs, dénonçant un vote scénarisé, orienté afin que le serbe ne soit pas plusieurs fois d’affilé nommé, le tout afin de garder cette touche d’originalité et d’attraction pour les fans. A cela s’ajoute le temps d’attente entre la fin de la saison régulière et les résultats des votes journalistiques pour le moins long. Preuve potentielle, cette saison, il aura fallu attendre le premier match de la finale de conférence à l’Ouest pour connaitre le vainqueur, c’est à dire juste après le GAME 7 ayant opposé SGA et Nikola Jokić en demis finales de conférence à l’Ouest ! De quoi se demander si le vainqueur de la série allait automatiquement être désigné MVP.
D’après les informations accessibles au public, nombreux ont été les journalistes ayant eu l’opportunité de soumettre un vote à avoir évoqué des tentatives de soudoiement à leur égard. Ce fut notamment le cas avec un journaliste de la chaine française L’Équipe.
Au sein de cette vidéo, Maxime Aubin, correspondant du journal aux États-Unis, vote depuis quatre ans pour les trophées NBA, dont celui de MVP. Il raconte les coulisses des votes, notamment comment les franchises essaient d’influencer le vote. « Beaucoup d’emails, des PowerPoint, des présentations chiffrées, des appels voire même des cadeaux ». Ces différents éléments posent dès lors un soucis d’impartialité, tandis qu’à l’origine, le vote journalistique permettait au contraire d’assurer une bonne représentativité afin d’éviter les pleins pouvoirs des dirigeants de la NBA.
Aucune preuve concrète que la NBA s’immisce dans le vote des trophées donc, toutes les équipes pouvant passer par ce types de moyens afin de mettre en avant leur(s) poulin(s). Le seul problème envisageable réside dans le fait que c’est bel et bien Adam Silver, commissionnaire de la NBA, ainsi que les autres dirigeants qui pourraient parfaitement avoir la main sur le vote final, étant donné qu’une fois les votes soumis, ce sont évidement ces dirigeants qui publient ce que bons leur semble.
Des trade douteux
Le 2 février dernier, la star slovène de Dallas Luka Doncic, placé selon de nombreux médias devant même Victor Wembanyama en tant que joueur autour duquel il serait préférable de construire un roster est transféré aux Los Angeles Lakers. Face à ce trade considéré comme le plus fou et choquant de l’histoire de ce sport, nombreux ont avancé un potentiel accord entre Adam Silver et les 2 franchises concernées (Mavericks-Lakers) dans le but de relancer la valeur boursière de la NBA. En effet, sur le marché, la ligue connait des pertes d’audiences depuis quelques temps pour des raisons diverses et variées (matchs de saison régulière excessif donc ennuyeux, jeu basé sur des shoots à 3 points…). De plus, l’arrivée du meneur européen aurait permis d’assurer l’après Lebron et ce, pour une des franchises les plus prisée de la ligue.
Pour les plus anciens, comment ne pas mentionner la polémique autour du trade annulé de Chris Paul aux Lakers en 2011 ? En effet, le meneur américain, ayant fait connaitre son envie de nouvel air à cette époque a vu l’échange dont les conditions avaient été approuvés par les trois partis (trade entre les Rockets-Lakers-Hornets) s’est vu annulé par la NBA, sous un prétexte de compétitivité au sein de la ligue, comme l’avait indirectement fait comprendre Mike Bass, alors porte parole de la ligue. C’est ainsi que pour Jeanie Buss, depuis peu (jeudi 19 Juin) ancienne propriétaire de la franchise des Los Angeles Lakers, alors invitée dans le podcast « All The Smoke », tout s’explique :
La Draft
Petite remise en contexte :
-Le choix numéro 1 de la Draft 2025 est revenu à Dallas quelques mois après le départ de leur joueur star avec moins de 3% de chances.
-Le choix numéro 1 de la Draft 2023 est revenu à San Antonio permettant aux Spurs de sélectionner Victor Wembanyama, San Antonio étant une franchise liée aux étrangers et notamment à la France avec Tony Parker par le passé ou encore Boris Diaw.
-Enfin, il peut sembler interessant de citer Derrick Rose en 2008 (les Bulls n’avaient que 1,8% de chances d’avoir le 1st pick) ou Lebron James en 2003, tous deux ayant atterris chez leur ville de naissance, bien que Cleveland avait le pire bilan la saison d’avant.

Les gros marchés obtiennent beaucoup plus de 1er choix ou tout simplement de hauts choix de draft. Cela amène des franchises peu attractives a, par conséquent, être très rarement au top de la draft malgré des pourcentages de chances d’avoir le First pick très élevé (Jazz-Washington-Hornets ces dernières saisons par exemples…). En effet, bien qu’il s’agisse comme son nom l’indique d’une loterie, les pires bilans n’ont que très rarement des très hauts choix de draft, et ce malgré les 14% de chances pour les 3 pires bilans chaque années. Pour preuve, en cette année 2025, les 3 pires bilans de la saison (Charlotte – Washington – Utah) ne font aucunement parti du top 4 de la draft.
La loterie, censée être au bon vouloir de madame la chance s’avérerait visiblement être un simple moyen pour la NBA d’assurer le bon fonctionnement de sa valeur marchande et des franchises dites de « gros marchés ». Certes, ces dernières années, Detroit n’a par exemple eu l’occasion de drafter en premier choix qu’une seule fois (Cade Cunningham en 2021) malgré des années aux fins fonds de la ligue, cependant il n’empêche que les marchés dits « moyens » sur le papier (Minnesota-Phoenix-Orlando-Detroit) ont malgré tout eu l’occasion de drafter en 1.
Les 14% de chances des trois pires bilans ne sont pas 100% et dans la majorité des cas, au total, 14 équipes ont une chance pour l’obtenir. Et même si la NBA influençait les scénarios de Draft, ces dernières années prouvent qu’elle n’essaie pas de favoriser un type d’équipe en particulier.
Toutes les affaires évoquées (MVP-trade-Draft…) ne seront probablement jamais élucidées avec une certitude quant à leur véracité à 100%. Il ne faut pas oublier que les théories du complot ne répondent que très rarement aux volontés des complotistes. Qu’il soit question de basketball ou d’autre chose, il est important de retenir qu’il n’est que peu souhaitable d’avancer de telles hypothèses sans preuves.
La NBA est elle scénarisé, voire par moments corrompue ? Probablement un minimum étant donné que l’argent a une place prépondérante aux yeux des dirigeants. Est-il convenable de crier au complot dès qu’un évènement extraordinaire se produit ? Absolument pas. Toutefois, il semble important qu’il ne s’agit en aucun cas d’acquiescer tout et n’importe quoi sans jamais remettre en question les faits, il s’agit simplement de prendre du recul et non de se précipiter !