Les Kings ont limogé Mike Brown.

Merci Mike Brown

Alors comment commencer ? L’histoire entre Mike Brown et les Kings a pris fin. Une histoire d’amour assez brève, mais digne des amours les plus passionnels. Cette équipe allait mal, c’était visible par tous. Après le Beam Team, plus rien n’était pareil. Coach, tu n’as pas réussi à rallumer la flamme, une flamme qui prenait la forme d’un faisceau violet perforant le ciel californien.

L

La Beam Team, ta plus belle création

Coach, tu es arrivé et personne ne t’a pris au sérieux. Tu avais la volonté de donner des lettres de noblesse à une franchise moquée de tous. Cette réputation des « Kangz », tu as réussi à la balayer en une saison. Avec une équipe qui ne regorgeait pas de grandes stars ni des meilleurs « role player » de la ligue, mais une équipe avec une âme. Cette âme, c’est toi qui lui as donné, cette Beam Team, c’est ta création.

Cette saison 2022/2023 va rester gravée dans les mémoires de tous les fans des Kings. Un jeu alléchant, un faisceau lumineux qui a créé l’identité de la franchise, un coach et une équipe attachante… tout était trop beau. Cette saison a été marquée d’actions mémorables comme le buzzer de De’Aaron Fox face au Magic, celui de Kevin Huerter face au Jazz ou encore les flashs de Malik Monk. Cette équipe était l’incarnation même du « Next Man Up », une équipe dans laquelle chaque joueur pouvait tirer son épingle du jeu. De Matthew Dellavedova à Alex Len en passant par Chimezie Metu, cette équipe, c’était ta création.

Cette saison, tu nous as fait passer par toutes les émotions. De l’inquiétude du début de saison avec cinq défaites à la joie et à la délivrance d’un match historique face aux Clippers qui fut soldé sur le score de 176 à 175. De la colère engendrée par tes rotations ou encore le fait qu’on allait à la guerre avec toi, comme ce match face aux Raptors où tu fus exclu. Ce match-là, tu as laissé ta colère s’exprimer pour défendre tes joueurs, tes protégés… et par la même, l’exclusion est tombée et tu as laissé ta place à Jordi Fernandez qui connut sa première victoire en NBA. On prenait les armes pour te défendre coach, tu étais l’âme de cette Beam Team.

Cette « Beam Team » a réussi à faire revenir les Kings en playoff après 16 années de disettes. Coach, en une saison, tu as réussi à faire l’impossible. Bien que le run de playoff fut court, tout comme ton aventure avec cette équipe, il fut rempli d’émotions. Forcer les champions en titre à jouer sept matchs et obliger l’un des meilleurs joueurs de l’histoire à faire parler tout son talent. Ce run de playoff, c’était face à ton ancienne franchise, une franchise avec laquelle tu fus champion en tant qu’adjoint et une franchise à laquelle tu as manqué.

Tu as permis à cette équipe de retourner en playoffs après seize années de disettes. Seize années sans pouvoir aller en playoff et en seulement une saison, tu as réussi à changer le visage de la franchise. Tu étais un coach frais, une relation parfaite avec un GM qui te voulait et un groupe solide acquis à ta cause… Cette saison était magnifique, et rien que pour ça : merci coach.

Le symbole suprême de cette réussite reste malgré tout ce titre de COTY (coach of the year) gagné grâce à cet exploit de ramener cette franchise à ce niveau. Pour preuve, tu as été le premier COTY élu de manière unanime, un exploit en NBA. Le GM, Monte McNair, a lui également remporté le titre de GMOTY (general manager of the year). Tout promettait un avenir prometteur à Sacramento.

Mike Brown, Mone McNair et Vivek Ranadivé (crédit : NBC sport California)
Un titre de COTY avec une direction qui te faisait confiance. Crédit : NBC Sport California

l

Un faisceau de moins en moins étincelant

La saison suivante ne fut pas aussi belle que la précédente. Bien que la continuité fut le maître mot, cette équipe manquait de quelque chose. Les départs des joueurs de banc qui ont fait la force de cette équipe, une efficacité à trois points qui s’est évaporée et des joueurs qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. La saison fut longue, très longue…

Entre la descente aux enfers de Kevin Huerter ou encore l’invisibilisation de Keegan Murray, cette équipe n’avait plus la même fougue et était attendue par tout le monde dans la grande ligue. De plus, la perte de vétérans comme Delly ou encore du dynamiteur Terence Davis a fait perdre de son charme à cette équipe. Quelque chose a changé, un sentiment indescriptible, juste une sensation.

On sentait bien que quelque chose était différent, et même les nouveaux rôle player l’ont senti. Tes rotations ont toujours été critiquables, mais elles ont atteint un point de non-retour. C’est le pauvre Sasha Vezenkov qui, pour sa première saison NBA, en a fait les frais principalement et s’est exprimé dessus :

J’essaie d’apprendre de chaque entraîneur, mais je ne vais pas vous mentir : mon expérience avec Mike Brown n’a pas été la meilleure. Je ne critiquerais jamais ses connaissances. Mais en parlant de communication, je peux Je ne dis pas que nos discussions étaient correctes.

Sasha Vezenkov via @BasketNews_com

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé de remobiliser tes troupes à de nombreuses reprises comme tu avais pu le faire face aux Raptors. Ce coup-ci, c’était face aux Bucks avec une nouvelle expulsion à la clef et une conférence d’après match qui restera dans les annales.

Malgré tout, les stars de cette équipe restent à un niveau incroyable, le bilan n’est pas horrible. Le play-in en fin de saison avec une magnifique victoire face aux Warriors puis une défaite cruelle face aux Pels. Bien qu’elle n’ait pas apporté son lot de satisfaction, cette saison ne fut pas si horrible et restait prometteuse.

De plus, tu signes un contrat pour trois nouvelles années et le GM rajoute DeMar DeRozan à cet effectif. La saison 2024/2025 était pleine d’espoirs et de promesses…

La fin d’une belle histoire

Comme le disaient les Rita Mitsouko : « Les histoires d’amour finissent mal en général ». Et la tienne avec cette organisation n’en fait pas exception…

Cette saison fut celle de trop. Des résultats décevants, des rotations encore plus incompréhensibles, un groupe qui se désolidarise… C’était le moment de mettre un terme à cette relation. Malgré tout, l’entièreté de la fanbase des Kings et de NBA regrette la façon dont cela s’est passé avec Mike Brown. Pas un communiqué, pas une lettre, pas une conférence, juste une news de Shams Charania.

C’est le choc, les Kings se séparent de toi dans l’indifférence la plus totale, et ce, quinze minutes après la fin de l’entrainement, au moment où tu allais embarquer dans l’avion pour aller au prochain match. La NBA est dure, c’est un business, mais pour rester poli : la manière dont fut faite ce licenciement est dégueulasse, et ce n’est rien de le dire.

Bien que le début d’intérim de ton assistant Doug Christie commence bien avec une équipe qui retrouve des couleurs (violettes). Rien ne sera plus pareil. Cette équipe, tu en étais l’incarnation, la personnification. Cette Beam Team, c’était ta création.

C’est ce qui m’a donné envie d’écrire cette lettre ouverte. Te remercier tout simplement, et ce, de manière personnelle. C’est grâce à toi en partie que je suis monté totalement dans le wagon des Kings et la NBA. C’est ton équipe qui m’a tant fait rêver grâce à des matchs mémorables, ton équipe au jeu offensif alléchant, ton équipe : la Beam Team.

Je me revois très précisément vivre ces playoffs 2023. Je me revois à quatre heures du matin squatter les tables extérieures d’un café au Portugal, tout cela pour gratter le Wifi et vivre en direct ces matchs qui m’ont tant fait vibrer. Ces sensations, je ne suis pas sûr de les revivre à nouveau. Rien que pour cela : merci Mike Brown.

Ne manque pas un article !

Rejoins la communauté Le Roster en t'abonnant à notre newsletter !

Damian Lillard indique l'heure