Matthew Strazel était la surprise de la sélection de Vincent Collet pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais désormais porteur d’une médaille d’argent et d’un rôle tenu à merveilles pendant la compétition, son retour lors des prochaines campagnes semble déjà scellé.
Cet article a été écrit par Clément Jannot.
Le 8 juillet dernier, le staff de l’équipe de France nous dévoilait enfin la liste des 12 joueurs représentant le pays à la maison, après une immense incertitude concernant le poste de meneur.
Frank Ntilikina, déjà installé dans le collectif et seul meneur capable d’amener une dimension physique et défensive switchable sur différents postes, semblait être un choix naturel pour beaucoup. Andrew Albicy, fort de plusieurs campagnes avec les bleus et d’une énergie toujours positive pour l’équipe, était lui plus contesté, étant donné les besoins au scoring qu’affichaient la France.
En bout de chaîne, on pourrait dire que Matthew Strazel a gagné sa place lors de la préparation. Enchaînant des prestations convaincantes dans un rôle de meneur à tout faire, capable de remonter parfois la balle, d’offrir une vraie opposition défensive à son matchup et de shooter à distance. Un apport conséquent et miroir direct de ses prestations à Monaco depuis plusieurs saisons.
Une formation constante et progressive, garante d’un état d’esprit solide
En débutant sa carrière professionnelle à l’ASVEL, puis en continuant son parcours à Monaco en rejoignant la Roca Team en 2022, Matthew a déjà connu à 21 ans de nombreuses saisons pleines, à enjeux et avec des cadres influents.
Il est à ce titre devenu en fin de saison dernière le premier joueur à avoir remporté 4 fois de suite la LNB.Sans toujours avoir eu un rôle majeur, cette continuité affirme surtout un aspect de la personnalité de Matthew Strazel. Chose que nous avons pu observer lors de la quinzaine olympique : c’est un joueur de collectif, qui accepte son rôle. Gage donc d’un état d’esprit solide et irréprochable, toujours recherché en sélection.
Un mental qui a d’ailleurs pu se forger au fil des années, en apprenant de joueurs avec un bagage important en Bleus et dans le basket européen. D’Antoine Diot à son poste, à Charles Kahudi à l’ASVEL, il est désormais back up de Mike James et d’Eli Okobo. Une formidable continuité si l’on estime qu’évoluer avec ces joueurs permet de développer sa compréhension du jeu puis sa palette offensive.
Cette évolution dans son jeu se voit d’ailleurs nettement dans les chiffres, puisque Matthew Strazel affiche une progression constante. Regarder simplement ses statistiques saison par saison mène à un constat simple : sa production augmente année après année.
Passant d’un temps de jeu limité à 11 MPG en début de carrière à 25 MPG, son scoring est monté de 3 à plus de 10 points. Un lien de cause à effet logique, auquel s’ajoute cependant une meilleure consistance à la passe et en terme d’adresse. Avec 3,7 passes de moyenne et un pourcentage de 38% de loin la saison dernière, son poids dans le jeu augmente et gagne en fiabilité.
Quel avenir chez les Bleus pour Matthew Strazel ?
En résumé, tous les signes laissent à penser que Matthew Strazel a une trajectoire montante et bien construite, pour atteindre les hautes sphères du basketball européen et pour s’installer en équipe de France.
Tout récemment prolongé sur le Rocher, pour 3 saisons supplémentaires, il va pouvoir continuer de s’épanouir au sein d’une des tops équipes d’Euroleague.
Et cette présence en France et en Europe va naturellement lui faire prendre du galon au sein de notre équipe nationale.
Avec un nouveau statut suite à sa médaille olympique, et s’affichant comme une valeur sûre par la constance de son apport, aucun doute que Matthew Strazel sera appelé régulièrement en bleus pendant les fenêtres internationales en l’absence des joueurs NBA.
Reste à savoir quelle dimension le natif de Bourg-la-Reine prendra-t-il… Le potentiel semble en tout cas assez élevé, pour passer d’un joueur de complément capable de sauver son équipe grâce à 3+1 magique, à un meneur cadre pour de nombreuses années.
