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Mark Price : les origines du Pick & Roll

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Le 10 décembre 2003, les Suns virent le coach Frank Johnson et mettent l’assistant Mike D’Antoni à sa place. Puis, à l’été, Phoenix continue leur construction et signe un ancien de chez eux : Steve Nash. Autrefois trop vert et peu utilisé, le meneur a pris le step up à Dallas. Autour de cette axe meneur-coach et avec un effectif bien construit, les Suns construisent une des meilleures attaques de la ligue (voire de l’histoire). La réussite de cette équipe est basée sur un système de jeu : le Pick & Roll. Nash en tête de raquette, Amar’e Stoudemire pose l’écran, et le meneur choisit son option : shoot, drive, passe dans le corner ou passe pour Stoud. Ce style de jeu, poussé à l’extrême par D’Antoni mais aujourd’hui commun de la majorité des attaques, a modifié les perceptions d’attaque et de spacing.

Steve Nash et Amar'e Stoudamire à Phoenix.
Amar’e Stoudemire et Steve Nash à Phoenix

Encore avant ça, dans les nineties, le duo Stockton-Malone dominait sur ce style de jeu. Toujours la même recette. Posage d’écran et derrière c’est Stockton qui fait le bon choix. Ces derniers ont monté le volume de P&R à un niveau énorme pour l’époque.

Cependant, avant tous ces gens-là, il n’y avait pas rien. Il y avait un précurseur. Un homme qui a modifié la perception du Pick & Roll à jamais. What if pour certains, génie sous-estimé pour d’autres, voici le spécialiste du P&R des Cavs : Mark Price.

Revenons sur l’histoire de Mark Price

Voyons l’histoire de Mark Price. Mark est un enfant de l’Oklahoma. Son frère, Brent, a aussi fini par jouer en NBA pendant plus de 400 matchs. Au moment de choisir son université, Mark va à Georgia Tech, chez les Yellow Jackets. Quand il est sous les ordres de Bobby Cremins, ce sont ses qualités de shooteur qui sont déjà mises en avant. Le meneur a des pourcentages affolants sur la ligne de lancers. En plus, la seule année où les 3 points sont comptabilisés pour lui, selon Basketball-Reference, on voit qu’il a une réussite de 44% derrière l’arc avec près de 6 tentatives.

Elle est là, la première arme de Mark Price. Son shoot est monstrueux. Rare sont les joueurs qui ont aussi bien shooté avant lui. Et même après, peu de joueurs ont atteint une telle réussite. Après Larry Legend qui a ouvert le club en 1987, c’est Mark qui rentre, en 1989, dans le 50-40-90. Il faut savoir qu’il a pas une petite place dans le club :

  • Hormis Larry Bird 1988 et Kevin Durant 2023, aucun membre n’a un meilleur FG% ;
  • Hormis Steve Nash 2008 et Stephen Curry 2016, aucun membre n’a un meilleur 3pt%.

En outre, pour donner un ordre d’idée, retenez bien que Mark Price est petit et frêle dans une NBA très physique. Pourtant il a, en carrière:

  • 100 de FG+ (47.2% en carrière) ;
  • 103 de 2P+ (50.1% en carrière) ;
  • 120 de 3P+ (40.2% en carrière) ;
  • 120 de FT+ (90.4% en carrière) ;
  • 110 de TS+ (58.6% en carrière) ;
  • 109 de eFG+ (53.1% en carrière).

Il faut bien comprendre que ces chiffres sont énormes, d’autant plus pour son profil. Il faut aussi comprendre que les 4 dernières années de sa carrière (entre blessures, trades et équipes pas bonnes) font beaucoup baisser les pourcentages.

Tout ça alors que, après 4 ans à Georgia Tech, il se déclare à la draft. Sauf que les scouts sont très réticents sur lui. Les raisons ? Trop petit, trop léger, trop lent. Ce qui peut se comprendre sur le papier. Cependant, il sera quand même sélectionné en 25ème position de la draft 1986, début de second tour à l’époque, par les Mavs, puis transféré contre un second tour de draft à Cleveland.

L’art de la gestion maximale

Après une année de rodage avec l’arrivée des deux rookies, Brad Daugherty et Mark Price, l’année 1987-1988 va signer le début « des premiers grands Cavs » (calmez vous les fans des Cavs, on entend par là les premiers Cavs de qualité sur la longueur, donc le Miracle de Richfield ça ne compte pas). À la fac, Mark Price était déjà un bon gestionnaire. Cependant, de par le fait qu’il était le meilleur attaquant, il scorait beaucoup plus. Là, il est avec Ron Harper, Brad Daugherty, ou Larry Nance qui arrive en cours de saison, il n’est plus autant nécessaire pour lui de mettre des points. Il passe donc à 6.0 assists par match pour 2.3 turnovers. L’année suivante, il monte à 8.4 assists par match, pour 2.8 turnovers.

On a donc un joueur qui tourne à 18 points par match et des pourcentages bien supérieurs à la moyenne, mais qui en plus possède un ratio assists/turnovers de 3. Pour donner une idée, voilà la liste des joueurs qui compilent 1400 points et 600 assists sur une saison (soit 17.1 points par match et 7.3 assists par match sur 82 matchs) avec un ratio assists/turnover de minimum 3 avant Mark:

  • Norm Nixon 1978-79 ;
  • Isiah Thomas 1984-85 ;
  • Magic Johnson 1984-85, 1986-87 et 1987-88 ;
  • Sleepy Floyd 1987-88 ;
  • Fat Lever 1987-88 et 1988-89 ;

Avec 21% de USG% (comprenez le pourcentage de ballons touchés par un joueur lorsqu’il est sur le terrain), Mark Price se place bien au-dessus de Norm Nixon et au même niveau que Magic ’85, de « Sleepy » Eric Floyd et Fat Lever. Là-dedans, seuls Magic ’87 et Thomas ’85 sont les leading scoreurs de leur équipe. Mark Price tourne à 18.9 points par match, à égalité avec son coéquipier Brad Daugherty. Beaucoup de responsabilités, mais beaucoup d’efficacités.

Le génie d’un précurseur : le split

En NBA, le Pick & Roll est un système offensif utilisé à toutes les sauces aujourd’hui. C’est simple, il y a sûrement autant de possessions que de Pick & Roll différents. Tous les ans, les coaching staffs travaillent pour attaquer toujours plus efficacement avec cette base de système.

Historiquement, il y a 2 grandes manières de jouer le P&R:

  • Soit le porteur de balle prend l’écran et profite de l’espace créé pour jouer ;
  • Soit le porteur de balle feint la prise d’écran et part de l’autre côté, et profite d’un certain espace également.

Sauf qu’avec Mark Price, on va découvrir une nouvelle façon d’utiliser le P&R: le splitting. Le principe est simple : l’intérieur pose l’écran et le porteur de balle passe entre les deux défenseurs.

C’est là que l’on peut parler d’un nom très important de la carrière de Mark : Brad Daugherty. Phénomène athlétique et technique, potentiel pivot du futur à l’époque, Brad est un joueur très fort. Avec son physique imposant, ses écrans ont très bien servi le meneur. En plus de ça, l’ami Brad avait une bonne vision, lui permettant de ne pas s’empaler dans les défenses.

Mark Price et Brad Daugherty
Brad Daugherty pose l’écran pour Mark Price, qui a le ballon

Le duo a excellé sur P&R. Sans faire de comparaisons avec Stockton-Malone ou Nash-Stoudemire, rares sont les joueurs qui ont mieux joué le Pick & Roll que le duo de Cleveland. Mark Price excellait en duo grâce à sa vitesse, son efficacité mais aussi son dribble génial et sa vision de jeu. Capable de profiter de n’importe quel espace offert par Brad, le duo était juste trop fort.

Voilà comment le duo Price-Daugherty a dominé sur le P&R, avant la doublette du Jazz ou des Suns. C’est avec toutes ces armes que Mark s’est imposé en NBA. Avec tout ça, il a fini First All-NBA Team en 1993. Price regardait, dans ses grandes années, une légende comme John Stockton dans les yeux. Malheureusement, on n’a pas tous la chance de jouer avec Malone. Ni la chance d’être épargné par les blessures d’ailleurs. Mark a plutôt des coéquipiers souvent blessés, un trade foireux sur Ron Harper et un mauvais sens du timing. Mais n’oubliez pas que Mark Price a mis les bases du Pick & Roll moderne.

19 ans - Charlotte Hornets - rédactrice -
Je parle des frelons de Caroline du Nord à mon grand désarroi. Tu seras jamais la première dans mon coeur si tu ne t'appelles pas Kemba Walker ou Cody Zeller. Pratique l'hormonothérapie en club depuis 2007.

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