Lettre Kobe Bryant

Lettre à Kobe Bryant

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Dear Kobe,

Déjà 4 ans que tu es parti… Si peu et pourtant une éternité à la fois pour tous les fans de basket comme moi. Tous se souviennent exactement où ils l’ont appris.

La veille au soir d’un examen au lycée, ma mère déboulait en trombe dans ma chambre quand je peaufinais mes révisions, alité. « Kobe est mort ! » me crie-t-elle. Et là, l’incompréhension. Les murs tapissés de posters à ton image s’effondrent.

Vient la nécessité de voir si la rumeur était une information. Si elle était parvenue à celui qui était déjà l’un de mes modèles à l’époque, Rémi Reverchon, lui aussi grand fan de toi. Il devait animer un nouveau Sunday Night Live, il anima un chagrin collectif… Le voir en larmes quand j’étais encore sous le choc ne m’a guère fait réaliser pour autant que l’on ne te verrait plus en bord de terrain des Lakers ou de basket féminin dont tu étais ardent défenseur.

© Andrew Bernstein

Quatre ans… Une éternité…

Quatre longues années, durant lesquelles le ballon n’a cessé de tourner malgré les contextes délicats, comme pour t’honorer. D’abord avec un drôle de sacre pour ton équipe de toujours, devant une foule en dél-… en distanciel.

Puis est venu le temps pour tes deux grands disciples de définitivement s’affirmer dans le cosmos NBA. Devin Booker d’abord, Jayson Tatum ensuite, atteignaient les Finales NBA. Les héritiers de ta mentalité, que tu avais adoubé avant la retraite, ne ressortent pas baguées de leurs premières finales comme tu avais su le faire.

Un Giannis Antetokounmpo impérial l’emporte contre Phoenix et apporte le premier titre à Milwaukee depuis 50 ans. Mais là encore, tu n’es jamais très loin. Avec ce titre, le Greek Freak venait de relever le challenge que tu lui avais lancé trois ans plus tôt, après qu’il a reçu son premier trophée de MVP.

Puis c’est Stephen Curry, dont tu avais décelé le potentiel dès son année rookie, qui offre une dernière ligne de palmarès à sa dynastie dans la Baie de San Francisco. Le temps montrera à quel point c’était une anomalie dans l’Histoire.

Quatre ans… Une éternité pour tes Lakers qui ne parviennent pour l’instant pas à relancer un nouveau cycle glorieux. Éliminés au premier tour après leur titre dans la bulle, barré par… Devin Booker. Mamba Mentality. Puis il y a cette ignoble onzième place en 2021-22 qui les prive de playoffs.

Ils ne cessent de céder du terrain à leurs rivaux de Californie. Les Warriors sont les derniers Californiens titrés. En parallèle on assiste à une course à l’armement chez les Clippers, dont on commence à récolter les fruits en 2024. Même Sacramento, que l’on pensait à jamais perdu, renaît et fait rayonner son « Beam » sur la planète basket.

© Andrew D. Bernstein

Tes Lakers inquiètent, et se consolent avec ce qu’ils peuvent. Les bonnes perfs d’Anthony Davis quand il est sur deux jambes. King James qui repousse les limites du sport. Par sa longévité et depuis un an son statut de meilleur marqueur de l’Histoire de la NBA. Un statut obtenu face à OKC, dans une défaite, c’est dire…

Ton empreinte ne s’efface pas de la Grande Ligue pour autant. À commencer par chaque moment où il est possible de se remémorer les meilleurs moments de ta carrière. Comme ce 22 janvier 2024, 18 ans après tes 81 points sur la défense de Toronto, où Joel Embiid a pris feu avec 70 points avec un seul mot rageur à la bouche :

Puis il y a dans une moindre mesure les chaussures que tu as développées. Les Kobe’s restent un best-seller, et l’une des paires les plus portées en match. Un succès aussi symbolique qu’il est commercial.

Les joueurs comme les fans ne t’oublient donc pas, tout le monde veut la « jouer comme Kobe »…

Mamba out. Pas ton mythe ni ton héritage.

Arthur.

Mamba Out: Kobe Bryant Finishes Final Game with a Storybook Ending - ABC News

Arthur Puybertier

Drafté par l'IFP Paris, formé à l'Académie ESJ Lille. J'écris aussi pour la Presse de la Manche. Co-fondateur du média MONEO (@moneo_media sur Instagram).
Supporter du Thunder depuis Russell Westbrook et des Bucks depuis Michael Redd (pas toujours facile mais ça paye).

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