Les jumeaux Amen et Ausar Thompson ont marqué l’été 2025 en faisant, ensemble, la une du cultissimeSlam Magazine. Double couverture (la rouge pour Amen le joueur des Rockets et la bleue pour Ausar le joueur des Pistons) pour un double impact.
On les a ensuite vus s’entraîner très dur pour préparer la saison 2025-2026. Notamment en Espagne, où ils ont croisé le fer avec des stars de la NBA telles que Jaylen Brown, Rudy Gobert ou encore, dans une moindre mesure, Davion Mitchell. Ces séances semblent avoir porté leurs fruits : ils performent tous les deux plutôt très bien en ce début de saison, chacun dans le rôle assumé de titulaire fiable dans une équipe ambitieuse.
Mais qui sont les jumeaux Thompson ? D’où viennent-ils ? Quel a été leur parcours ? Sont-ils plus que des freaks athlétiques ? Leur gémellité pousse-t-elle leurs similitudes jusqu’aux capacités physiques, techniques et même au QI basket ?
Deux jeunes hommes (22 ans) dont les parents ont pris des risques qui peuvent heurter nos valeurs culturelles européennes : entraînement « à la papa » au sens propre du terme (plusieurs heures par jour, dès leur 9 ans), apprentissage de l’école à la maison pendant 2 années scolaires par la mère… Bienvenue là où les rêves d’enfants s’entremêlent avec les espoirs déchus des parents, prêts à tout pour offrir une vie meilleure à toute la famille.
Amen et Ausar sont aujourd’hui deux athlètes d’exception qui poursuivent désormais leur propre dessein. Deux frères, deux fauves, dont les parcours en NBA se ressemblent, dans deux équipes dont les trajectoires ont à peu près coïncidé. Leur avenir s’annonce brillant. Ces jumeaux évoluent vite, ce qui rend leur plafond très intrigant. Et, forcément, passionnant. Découvrons ensemble qui sont ceux qui pourraient devenir les meilleurs frères jumeaux de l’histoire de la balle orange.
Spectaculaires dès la naissance
Oakland, Californie, le 30 janvier 2003 : Ameiz XLNC Thompson et Ausar XLNC Thompson voient le jour. Oui, ils ont depuis la chance de fêter leur anniversaire le même jour que Christian Bale, Phil Collins et Kaaris. Clique.
Et à l’instar de ces (grands) artistes, chez les Thompson, on fait le show dès l’état civil ! En effet, les prénoms des deux frères sont originaux au sens premier du terme : ils ont été littéralement inventés par leurs parents. On parle donc d’un néologisme en bonne et due forme puisque leurs appellations n’existent dans aucune base de prénoms traditionnels (ni anglophones, ni africaines, ni bibliques).
On peut noter qu’Ameiz a une prononciation très proche du verbe amaze en anglais (qui signifie émerveiller, stupéfier). Difficile d’imaginer qu’il s’agisse ici d’un hasard. Très jeune, Ameiz a été surnommé Amen, dont la portée éminemment universelle renvoie directement à la foi. Ce surnom lui colle à la peau depuis. Il en a donc fait son prénom d’usage, de ses réseaux sociaux jusqu’aux bases de la NBA.
Le prénom Ausar, quant à lui, renvoie à la mythologie égyptienne et à Osiris. Dieu de la résurrection, de la vie après la mort et de la sagesse, il incarne à lui seul la renaissance, l’ordre et la justice.
Chacun des 2 jumeaux bénéficie ainsi d’un prénom charismatique, destiné à briller aux yeux du monde et à marquer l’époque.
À noter également qu’Amen et Ausar partagent le même second prénom à l’état civil : XLNC, qui est l’abréviation de Excellency en langage internet. Cela révèle ostensiblement les ambitions posées, dès la naissance, par leurs parents. On va largement revenir sur ce dernier point.
Une famille de sportifs
Amen et Ausar ont un grand frère, Troy Jr, qui a pratiqué le basket au niveau universitaire Prairie View A&M). Inscrit à la Draft 2018, il ne sera néanmoins jamais appelé dans la grande Ligue. Les jumeaux Thompson ont également un oncle, Mark, qui participa aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 (400m haies). Sa performance n’est pas restée dans l’histoire (disqualifié dès les séries) mais son simple statut d’Olympien démontre qu’il a compté, en son temps, parmi les meilleurs athlètes de la planète.
Statut qu’il partage d’ailleurs dans la vie avec son épouse, Pauline Davis-Thompson, sprinteuse bahaméenne triple médaillée olympique, dont 2 en Or récoltées aux Jeux de Sydney en 2000 : au relais 4×100 mètres par équipe et sur 200 mètres en individuel. Même s’il est à souligner que ce dernier ne lui a été attribué qu’en 2009, soit 9 ans après la course, suite à la destitution de Marion Jones pour dopage.
S’agissant de leur père Troy, il a joué au basket au lycée comme beaucoup de jeunes américains. Mais son parcours de sportif semble s’être achevé avant l’université, alors qu’il est pourtant diplômé de Howard University, l’une des HBCU (Historically Black College University) les plus prestigieuses des États-Unis. Historiquement, ce type d’établissement favorisait l’éducation des afro-américains mais, aujourd’hui, elles sont ouvertes à toutes et tous.
Pour l’anecdote, cette fac à diplômé d’éminents membres de la culture noire américaine parmi lesquels Kamala Harris (vice-présidente des USA sous Joe Biden), Chadwick Boseman (le black panther originel) et P. Diddy, qui y reçut un doctorat honorifique en 2014 mais finalement annulé dix ans plus tard, suite à la diffusion, entre autres déboires judiciares, d’une vidéo le filmant en train de commettre des actes de violences impardonnables sur la chanteuse Cassie, son ex-conjointe).
Devenu ouvrier, aucune expérience ou diplôme ne prédestinait Troy à prendre en charge l’entraînement de jeunes sportifs.
Pourtant, dès que les jumeaux eurent 7 ans, papa Troy décida de prendre les choses en mains et encadra, seul, l’entraînement de ses deux fils jumeaux. Au programme : dribbles, pompes, exercices techniques et physiques. Tous les jours. En parallèle, afin d’optimiser les entraînements, l’école serait assurée à la maison par Maya, leur mère.
Le tableau des rêves « Amen & Ausar’s 6’9″ Dreams», la méthode Williams à la sauce Thompson

Quand les jumeaux eurent 9 ans, Troy Thompson installa un tableau blanc à la maison, sur lequel il invita Amen et Ausar à y inscrire leurs rêves. Il le baptisa « Amen & Ausar’s 6’9’’ dreams ».
4 objectifs ont alors été définis par les enfants (peut-être orientés par papa ?), comme autant d’étapes à atteindre :
- Devenir le meilleur joueur NBA de l’histoire
- Devenir multimilliardaire
- Posséder une entreprise de chaussures
- Mesurer 6 feet 9 inches (l’équivalent de 2m05)
Ouais, mon père a toujours cru en le fait d’écrire ce qu’on voulait accomplir. C’est comme écrire des affirmations, en fait. Je ne me souviens plus exactement de ce que, moi, j’avais écrit. Mais le but, c’était d’avoir un plan, une sorte de guide, avec les étapes à suivre pour y arriver. – Amen Thompson à ESPN, le 23 avril 2025
Afin de se donner les moyens d’atteindre ces objectifs très ambitieux, une routine quotidienne de 10 exercices a été instaurée par papa Troy (non sans rappeler ce qu’avait mis en place Richard Williams pour entraîner ses filles, Venus et Serena, au tennis) :
- Courir 2 miles (3.2 km) en dribblant de la main gauche
- 200 pompes, 200 abdos, 50 tractions, 500 élévations du mollet + rester en position de squat dès qu’ils regardent la TV
- Travailler sur le dribble pendant 1h
- Rentrer au moins 200 tirs et 50 lancers francs
- Écouter des discours inspirants ou motivants pendant 30 minutes
- Lire pendant 30 minutes
- Écrire pendant 30 minutes
- Remporter chaque sprint
- Manger vitaminé et sainement, boire du lait
- Hustle (travail acharné) aussi dur que possible, toujours
Pour développer l’esprit de compétition de ses fistons, il les encourage à s’inspirer de l’attitude que Russell Westbrook adopte sur un terrain de basket.
Je ne voulais pas qu’ils jouent comme Westbrook. Je voulais qu’ils s’arrachent avec la détermination et la combativité de Westbrook. – Troy Thompson à ESPN, le 31 août 2022
Après plusieurs années consacrées à s’entraîner en famille et à maintenir un niveau d’exigence constant, la famille a dû prendre une décision drastique : se séparer en envoyant les deux frères et leur père à l’autre bout du pays, dans le seul but d’optimiser leurs chances de réaliser leurs rêves.
Ainsi, finie la Californie familiale et direction la Floride, à Fort Lauderdale. À 13 ans, Amen et Ausar intègrent le programme Pine Crest School (comme Brandon Knight et… Ariana Grande avant eux), dans lequel ils resteront jusqu’à leurs 18 ans. Restée à l’autre bout des États-Unis, leur mère Maya assume toujours son choix :
Amen pouvait voir mon stress et il m’a dit : Maman, je vais rester avec toi si ça te permet de te sentir mieux. Ça a été mon point de bascule. Ce n’était pas possible que j’éloigne ces enfants de leur rêve à cause de ce que, moi, je ressentais. – Maya Thompson à ESPN, le 31 août 2022
Premiers succès en OverTime Elite

À 18 ans, la famille décide ensemble qu’il convient de sauter la case Université, estimant qu’ils auraient de meilleures opportunités dans la toute nouvelle ligue OverTime Elite (OTE), basée à Atlanta.
Cette ligue, créée en 2021, annonçait alors ouvrir exclusivement ses portes aux adolescents et jeunes adultes, de 16 à 20 ans. Elle garantissait de dispenser une formation professionnelle, débouchant sur un diplôme, centrée sur le basketball et le développement personnel, ce qui la positionnait alors comme une alternative crédible au parcours traditionnel lycée – NCAA (Université) – NBA.
Son argument le plus attractif résidait sans conteste dans le fait qu’elle garantissait à chaque joueur de percevoir une rémunération minimale de 100 000 dollars annuels, auxquels peuvent s’ajouter des contrats de sponsoring. Dès 16 ans, rappelons-le.
Amen et Ausar y ont brillé dès son ouverture, pendant 2 années (2021-2022 puis 2022-2023). Assez longtemps pour permettre à Ausar de glaner 1 titre de MVP de la saison (2023) et 2 titres de MVP des finales (2022, 2023).
Depuis, cette ligue a confirmé son savoir-faire en termes de développement du potentiel de jeunes joueurs. Outre les frères Thompson, elle a vu passer dans ses rangs plusieurs très haut choix de draft, parmi lesquels Alexandre Sarr (cocorico) et Rob Dillingham, respectivement draftés en 2e et 8e position lors de la draft 2024.
Fun fact : OTE bénéficie de financements importants émanant, entre autres, de figures extrêmement connues du sport-business américain. Jeff Bezos, Drake, Kevin Durant ou encore Carmelo Anthony, entre autres, ont permis d’y lever plusieurs centaines de millions de dollars.
Raccourci : oui, si Amen et Ausar nous régalent aujourd’hui en NBA, c’est en partie grâce à KD et Melo ! On leur souhaite une carrière du même acabit, et même encore meilleure si possible. Notons d’ailleurs cette petite victoire pour Drake également, même si ça ne compense pas le revers historique qu’il a essuyé dans son clash avec Kendrick Lamar.
Amen et Ausar, les prospects NBA
Quelques semaines avant de débarquer en NBA, ce qui constituait alors l’étape la plus importante de leurs carrières, Amen et Ausar étaient sous tous les radars.
Annoncés parmi les lottery picks, c’est-à-dire parmi les 14 premiers choix, leurs ressemblances, tout comme leurs singularités, étaient criblées de près par l’ensemble des équipes de scouting de la grande ligue.
Leur physique hors-pair et leurs capacités d’athlètes faisaient évidemment l’unanimité, tout comme leur capacité à défendre dur, et sur plusieurs postes (surtout pour ce qui concerne Ausar).
Amen était déjà décrit comme un combo guard s’inscrivant parfaitement dans la vague des meneurs modernes de grande taille. Athlète complet, ses qualités les plus mises en avant étaient la création, l’explosivité, la pénétration et sa taille.
Même si c’est toujours approximatif du fait des conversions avec le système de mesure américain, Amen est listé sur nba.com à 2m01, comme LaMelo Ball. Très grande taille pour un meneur de jeu.
Ausar, quant à lui, était davantage présenté comme un arrière / ailier 2-way, c’est-à-dire excellentcy des deux côtés du terrain, en attaque comme en défense.
Lui aussi perçu comme un athlète d’exception, il bénéficie toutefois d’un gabarit légèrement inférieur à celui d’Amen puisqu’il lui rend en environ 3 cm de taille, avec son mètre 98. C’est d’ailleurs 7cm de moins que l’objectif visé sur le tableau des rêves de son enfance mais difficile d’y voir un échec, pour lui comme pour son frère.
D’autant que d’illustres ailiers de la même taille qu’Ausar se sont imposés comme des références à ce poste dans l’histoire récente de la NBA, de Kawhi Leonard à Jaylen Brown, en passant par Mikal Bridges et Jimmy Butler.
Au rayon des lacunes, les scouts ont identifié très tôt ce qui est, encore aujourd’hui le péché (pas si) mignon des jumeaux : une capacité extrêmement limitée à rentrer des tirs extérieurs.
Draft NBA 2023 : les premiers jumeaux à être sélectionnés tous les 2 dans les 5 premiers choix

Au sortir de la saison 2022-2023, conclue par le sacre des Denver Nuggets de Nikola Jokic, les Houston Rockets et les Detroit Pistons avaient des trajectoires assez semblables.
Houston sortait d’une saison à 22 victoires pour 60 défaites et disposait ainsi du pire bilan de la conférence Ouest, ex aequo avec les San Antonio Spurs.
De leur côté, les Pistons affichaient le pire bilan de toute la ligue : 17 victoires, seulement, pour 65 défaites.
Ces bilans désastreux ont permis à ces deux équipes de piocher haut lors la loterie de 2023. Si le 1st pick est revenu aux Spurs, le reste du top 5 s’est vu composer, dans l’ordre, des Charlotte Hornets, des Portland Trail Blazers puis des Rockets et des Pistons.
Sans surprise, les Spurs sélectionnèrent en première position l’alien Victor Wembanyama (cocorico, encore « C’est la France, frère »).
Brandon Miller étant appelé par les frelons dans la foulée, juste avant que Scoot Henderson ne rejoigne l’Oregon, l’avenir des jumeaux Thompson s’est alors inscrit dans le Texas pour Amen (Houston) et dans le Michigan pour Ausar (Detroit).
Par ces simples sélections aux choix numéros 4 et 5, ils rentrent alors déjà, main dans la main, dans l’histoire de la Grande Ligue : les jumeaux Thompson sont les premiers frères à être tous les deux sélectionnés dans le top 5 de la même classe de draft.
Par contre, humainement, pour la première fois de leur vie, les deux twins vont être séparés au quotidien, et par pas moins de 2 000 km de distance.
Saison 2023-2024 : la découverte du haut-niveau, sans playoffs
Première saison pour Amen en NBA : les Rockets finissent 11e de l’ouest et manquent le play-in mais une nette progression collective est à souligner. Houston a quasiment doublé son nombre de victoires par rapport à la saison précédente et présente alors un bilan au parfait équilibre : 41 victoires, 41 défaites. Les fusées ont notamment très bien fini la saison en enchaînant 11 victoires consécutives sur le mois de mars.
Du côté d’Ausar, la trajectoire collective est opposée : Detroit fait pire que l’année passée et décroche un bilan de 14 victoires pour 68 défaites sur l’ensemble de la saison. À nouveau le pire bilan du championnat. On retiendra surtout qu’ils ont tristement marqué l’histoire en battant le record absolu du nombre de défaites consécutives en NBA en perdant… 28 fois d’affilée ( ! ) entre fin octobre et fin décembre 2023.
Individuellement, en revanche, de très belles choses sont à valoriser pour la découverte du très haut niveau par les jumeaux, chacun en sortie de banc. Leurs statistiques individuelles se ressemblent mais, dans l’ensemble, Amen fait tout un petit peu mieux que son frère.
Amen joue 62 matches dans un effectif des Rockets plus étoffé que celui de Detroit. Il plante en moyenne 9.5 points par match à 53% au shoot (dont 13% à 3 points), 68% aux lancers francs, 6.6 rebonds, 2.6 passes, 1.3 interceptions et 0.6 contre, en 22 minutes.
Ausar, quant à lui, joue un nombre de matchs presque identique (63) avant qu’une blessure ne le prive subitement de la fin de saison. Sur son premier exercice, ses moyennes sont de 8.8 points par match, à 48% au shoot (dont 18% à 3 points), 59% aux lancers francs, 6.4 rebonds, 1.9 passes, 1.1 interceptions et 0.9 contre, en 25 minutes.
2024 : la victoire d’Ausar contre sa thrombose
La blessure contractée par Ausar, en mars 2024, est une thrombose veineuse. Elle l’a contraint à se retirer des terrains jusqu’au mois de novembre, soit une absence de 8 mois.
Il s’agit du même caillot sanguin que celui rencontré à l’épaule, cette année, par notre Victor Wembanyama national. Sauf que dans le cas d’Ausar, il était localisé à la jambe.
D’ailleurs, puisqu’il avait traversé cette épreuve en premier et qu’il en est revenu plus fort que jamais, Ausar a spontanément adopté une posture de grand frère à l’égard de Wemby. En effet, en marge de l’affrontement entre Spurs et Pistons du 21 février 2025, Ausar avait réagi en ces termes, dans des propos rapportés par Cristela Jones pour mysanantonio.com :
J’ai vraiment été surpris. C’est le genre de chose à laquelle on ne s’attend jamais, c’est complètement aléatoire. Mais je prie pour qu’il revienne le plus vite possible et qu’il fasse encore mieux que ce qu’il a déjà accompli. J’ai eu la chance de pouvoir revenir rapidement sur le terrain et je prie pour qu’il ait la même opportunité.
Allant même jusqu’à adresser directement un message rempli de réconfort à Victor :
Garde la tête haute, tu vas surmonter tout ça. Tu fais déjà de si grandes choses.
Fairplay et bienveillance absolus entre compères de la draft 2023. Dans un écosystème valorisant à outrance l’individualité et exacerbant l’esprit de compétition, ne boudons pas notre plaisir devant ce comportement de gentleman.
Saison 2024-2025 : des bas-fonds du classement aux playoffs NBA
L’an dernier, après donc être revenu de sa thrombose dès le mois de novembre, Ausar a amélioré la plupart de ses stats individuelles : en 59 matchs joués (dont 48 comme titulaires), il a tourné à 10.1 points de moyenne, avec 53% au shoot (dont 22% à 3 points), 64% aux lancers francs, 5.1 rebonds, 2.3 passes, 1.7 interceptions et 0.7 contre en 22 minutes.
Collectivement, ce fut le jour et la nuit.
Avec leur nouveau coach J.B. Bickerstaff et quelques renforts de vétérans (Malik Beasley, Tim Hardaway Jr puis Dennis Schröder pour ne citer qu’eux), le collectif de Detroit s’est transformé. Ils sont passés, en seulement 1 an, du statut indiscutable de pire équipe de la ligue à celui d’une équipe qualifiée directement pour les playoffs, sans même avoir à franchir l’étape du play-in. En bouclant la saison 2025 à la 6e place de la conférence Est, avec un bilan de 44 victoires pour 38 défaites (c’est-à-dire qu’ils ont plus que triplé leur nombre de victoires en l’espace de 12 mois), ils ont ainsi gagné le droit d’affronter les Knicks, 3e de l’Est, au premier tour des playoffs.
Finalement défaits en 6 manches face aux futurs finalistes de conférence, les Pistons n’ont, quoiqu’il en soit, pas à rougir de leur parcours et, surtout pas, de leur nette progression. Sur le plan individuel, alors qu’il disputait sa 1ère série de playoffs en carrière, et en tant que titulaire, Ausar s’est distingué (11.5 points à 57% au tir, 5.2 rebonds, 1 passe, 1.2 interception et 0.8 contre par match) tout en défendant sur Jalen Brunson (22 minutes en moyenne).
S’agissant d’Amen, les progressions individuelles et collectives ont, sur la même période, été fulgurantes. 69 matchs joués (dont 42 comme titulaires, dans un effectif qui comptait quand même, sur les postes extérieurs, des joueurs référencés comme Fred VanVleet, Jalen Green ou encore Dillon Brooks) à 14.1 points, avec 55% au shoot (dont 27% à 3 points), 68% aux lancers francs, 8.2 rebonds, 3.8 passes, 1.4 interceptions et 1.3 contres en 32 minutes de jeu.
C’est bien simple, en jouant 10min de plus par match, Amen a augmenté de moitié son nombre de points marqués, a amélioré tous ses pourcentages en prenant pourtant davantage de tirs (+3) et a même fait gonfler ses stats défensives (il a notamment doublé sa moyenne de contres). Avec une telle progression, il a été l’un des grands artisans de la magnifique 2e place de conférence Ouest acquise par H-Town.
Surtout, dès sa 2e saison dans la ligue, il a fini 5e au classement du Defensive Player Of the Year (DPOY) et a été nommé dans la 1ère All-Defensive team, aux côtés d’Evan Mobley (lauréat du DPOY), Dyson Daniels, Luguentz Dort et Draymond Green. En définitive, que des joueurs affirmés aux qualités défensives élites et reconnues. Un accomplissement tout bonnement incroyable pour un sophomore.
Les 3 derniers joueurs qui avaient réussi cet exploit dès leur deuxième saison dans la ligue ? David Robinson en 1991, Tim Duncan en 1999 et Evan Mobley en 2023. De biens beaux exemples (uniquement des intérieurs d’ailleurs, contrairement à Amen). Énorme perf, surtout pour un joueur qui n’a entamé que 42 rencontres comme titulaire.
En playoffs, il a numériquement fait encore mieux que son frère de l’Est. Les Rockets ont poussé les Warriors en 7 rencontres, avant de s’incliner. Amen est monté en puissance tout au long de la série, qu’il a soldée avec des moyennes de 15.7 points (à 49.4% au tir), 6.9 rebonds, 3.3 passes, 1.7 interceptions et 0.9 contre, en 33 minutes.
Ainsi, même si les routes ont divergé, les Rockets et les Pistons « version Thompson » ont finalement eu des trajectoires assez similaires : dans les profondeurs du classement au moment de la draft 2023, et en playoffs 2 ans plus tard. Pas de coïncidence, juste des jumeaux Thompson à la manœuvre !
L’unanimité auprès du microcosme NBA
Après seulement 2 ans de carrière, les jumeaux font déjà l’unanimité.
Leurs coéquipiers les encensent :

Amen est un joueur qui sait tout faire, une force de la nature de 2m01. Je ne pense pas qu’on ait déjà vu ce genre d’athlète dans notre ligue. […] Il peut tout faire avec la balle. Il tire avec confiance à 3 points, à mi-distance… mais surtout, il fait les bons choix, il attaque le cercle, prend des rebonds, contre des tirs. Je vois tout chez lui. – Kevin Durant à propos d’Amen lors du NBA media day du 30 septembre 2025

Il y a quelques gars qui peuvent sauter haut, mais pas comme lui. C’est un athlète dans tous les sens du terme. Dans les déplacements latéraux, en course, il est différent. Il n’est pas comme nous, clairement. C’est vraiment fun de jouer avec un gars comme lui. – Cade Cunningham à propos d’Ausar, en conférence de presse d’après-match, le 11 novembre 2023
Surtout, leurs coachs les adorent :
Ce sont des gens spéciaux. Ils leur ont inculqué le fait que l’équipe passe avant n’importe quelle individualité et qu’il ne s’agit pas seulement d’être un bon joueur de basket, mais aussi de l’importance de savoir prendre soin de soi mentalement, physiquement, spirituellement, sur tous les plans. […] Tu veux des gars polyvalents, capables d’avoir un impact des deux côtés du terrain, et tu cherches des types durs, combatifs, prêts à tout pour gagner et capables de se sacrifier pour l’équipe. Ausar, c’est tout ça. Il incarne exactement ce que tu recherches. – J. B. Bickerstaff à propos de la famille Thompson et de coacher Ausar via ESPN, le 23 avril 2025
(Même son de cloche du côté de Houston)
Tout le monde prétend avoir des chiens dans son équipe. Mais certains sont des pitbulls et d’autres sont des caniches. Nous, on essaie d’avoir des pitbulls. Il correspond exactement à ce qu’on veut, ce dont on a besoin, ce qu’on recherche, tout ça à la fois. On adore les gars avec sa taille, son explosivité et sa polyvalence. Il s’intègre parfaitement. Tout ce qu’il apporte, on était ravis de pouvoir le récupérer à la position où on l’a eu. Il est le joueur dont on était tombé amoureux. Il coche toutes les cases. Il correspond parfaitement au moule de la NBA moderne, mais aussi à ce qu’on essaie de construire ici. – Ime Udoka à propos de coacher Amen, via ESPN le 23 avril 2025
Enfin, leurs adversaires les respectent :
C’est très dur de jouer contre lui, c’est un super joueur. Et je lui ai dit droit dans les yeux après la série : il m’a fait bosser. J’ai beaucoup de respect pour lui. – Jalen Brunson à propos d’Ausar, via Eric Woodyard à la sortie du game 6 des playoffs, le 1er mai 2025
Jusqu’au plus goatesque d’entre eux :
Je crois que Cade Cunningham l’a dit mieux que personne : ils sont différents, ils ne sont pas comme nous. J’ai accompli pas mal de choses dans ma carrière mais ces deux-là… Ce sont de purs athlètes. Ils aiment le jeu et c’est beau à voir. – LeBron James à propos des jumeaux Thompson, au sortir d’une défaite des Lakers contre les Rockets, 5 janvier 2025 (23 points & 16 rebonds pour Amen)
Leurs affrontements en NBA nous offrent pour le moment un bilan assez équilibré

Alors, qui est le meilleur des deux Thompson ? Si Ausar avait tout raflé en Overtime Élite, le bilan dans la grande ligue est beaucoup plus équilibré.
Les 5 premières confrontations entre Houston et Detroit auxquelles les deux jumeaux ont participé ont d’abord donné lieu à 3 victoires des Rockets. Mais les Pistons ont remporté leurs deux dernières batailles. Ausar préparerait-il une remontada ?
Individuellement, si on s’amuse à cumuler les stats que les jumeaux nous offrent lorsqu’ils sont opposés l’un à l’autre, Ameiz tourne en moyenne à 10 points, 3 rebonds, 3 passes, 1 interception pour 1 perte de balle et -11 de différentiel quand il affronte Detroit.
Osiris lui rend des statistiques presque clonées lorsqu’il joue contre Houston : 10 points, 6 rebonds, 1 passe, 1 contre pour 2 ballons égarés et -13 de différentiel. Ils ne sont pas jumeaux pour rien.
Hâte de voir les prochaines batailles ? Leur prochain affrontement aura lieu dans la nuit du 23 au 24 janvier 2026 à 1h00 du matin (heure française). Visionnage recommandé pour frissons garantis.
Double break-out season à venir ?
Une breakout season, c’est un qualificatif communément utilisé quand on constate qu’un joueur NBA passe clairement à un niveau supérieur, se révélant comme une star ou un joueur-clé, et qu’en plus de ses stats personnelles, il a un impact direct sur le nombre de victoires de son équipe.
Le départ de Jalen Green vers Phoenix (dans le cadre du trade qui a ramené EasyMoneySniper aka Kevin Durant dans le Texas) devrait laisser un boulevard à Amen en termes de responsabilités et de temps de jeu. Boulevard qui ressemblerait même presque à une 5 voies désertée depuis la blessure de Fred VanVleet. Au passage, notons que Kevin Durant est désormais le coéquipier d’Amen Thompson, après avoir été son mécène en OTE. La boucle est bouclée.
Cette saison, KD va naturellement avoir beaucoup de ballons entre les mains. Alperen Sengun, quant à lui, sort d’un EuroBasket 2025 tonitruant et aura également besoin de la balle pour exister. Pour autant, Amen constitue une alternative plus que crédible dans les schémas offensifs d’Ime Udoka. D’autant que FVV restait le seul meneur référencé de l’effectif (1 bague avec les dinosaures de Toronto).
Ime ayant démontré à Boston son attrait particulier pour la défense (et pour les assistantes), il ne fait aucun doute qu’Amen sera mis dans les meilleures conditions pour continuer à prendre la lumière et révéler son talent aux yeux du monde entier. De par ses mensurations physiques, il colle d’ailleurs parfaitement au tall ball expérimenté, et privilégié, par les fusées ces dernières semaines. La qualité de sa création balle en main devrait donc naturellement croître lors des prochains mois.
S’agissant d’Ausar, une fois n’est pas coutume, la situation des Pistons présente quelques similitudes à celle des Rockets. Detroit a perdu deux ailiers importants lors de la dernière intersaison : Tim Hardaway Jr a rejoint Denver et Malik Beasley les bureaux du FBI. À l’instar de son frère Amen, ces départs devraient inéluctablement provoquer l’inflation des minutes jouées par le jeune Ausar. Quand bien même des joueurs confirmés et référencés ont rejoint le groupe sur son poste (Duncan Robinson et Caris LeVert, notamment).
J.B. Bickerstaff sait tout ce qu’Ausar peut déjà apporter sur un terrain et a tout intérêt à développer son plein potentiel pour tirer le maximum de son équipe et lui permettre de retrouver les sommets de la NBA. Le départ canon des Pistons (13 victoires sur les 15 premiers matchs) apporte encore davantage de sérénité dans la gestion de l’effectif.
Quel(s) plafond(s) pour les jumeaux Thompson ?
Si les rêves que les deux petits garçons de 9 ans avaient couché sur un tableau blanc ne semblent aujourd’hui plus strictement réalisables, il est pour autant difficile de considérer qu’ils n’ont pas, déjà, réalisé leurs rêves. Par conséquent, la priorité qu’on peut suggérer à Amen et Ausar Thompson, c’est de s’épanouir pleinement et individuellement. En tant que joueurs, mais aussi en tant que frères et en tant qu’hommes.
D’un point de vue global et partagé par l’ensemble des observateurs NBA, Amen semble aujourd’hui avoir une courte avance sur son frère, individuellement parlant.
Drafté plus haut, il s’est vu confier davantage de responsabilités et de temps de jeu ces derniers mois, dans une équipe qui, sur le papier, est plus compétitive. En jouant sur le backcourt, il incarne aussi un profil de jeu naturellement plus exposé. Mais rien n’est joué. Après tout, l’histoire nous a déjà démontré que le niveau de joueurs jumeaux s’apprécie sur le long terme. Marcus Morris ayant, par exemple, finalement accompli une carrière communément reconnue plus fructueuse que celle de son frère Markieff.
Et pourquoi ne pas rêver de les voir en découdre un jour sur la scène ultime des finales NBA ? Les lumières du monde entier se poseraient sur eux et les storytellings que la NBA pourrait produire autour sembleraient alors illimités.
Et pourquoi pas l’envisager dès cette saison, après tout ?
Avec l’ajout de KD, l’effectif des Rockets est devenu un contender très crédible, même si sortir de l’Ouest n’a sûrement jamais été aussi difficile. Quant aux Pistons, ils peuvent avoir un énorme coup à jouer en évoluant dans une conférence Est qui n’a jamais paru aussi ouverte.
Pour ce faire, ils devront néanmoins poursuivre leur ascension vers les sommets et continuer à travailler avec acharnement pour progresser.
Aujourd’hui, ils paraissent encore très (trop ?) limités par leur tir extérieur pour entrer dans la conversation des tous meilleurs joueurs de la planète. À l’aube de la saison 2026, Amen a un pourcentage famélique de réussite à 3 points de 21.5 % en carrière (sur 1.2 tentative par match). Ausar, lui, fait encore pire avec 20.1 % derrière l’arc (1.7 tentative par match).
Devenir champions NBA : le nouveau rêve des jumeaux Thompson
Aujourd’hui adultes, Amen Thompson et Ausar Thompson continuent quotidiennement à coucher sur papier leurs objectifs en NBA.
À chaque fois que je suis dans un hôtel, j’ai des feuilles de papier et un stylo et j’écris « je vais être merveilleux » avant le match. C’est devenu ma nouvelle habitude. Mais je veux créer un tout nouveau tableau de rêves, parce que je l’avais fait quand j’avais 9 ans. Maintenant, j’en ai 22, donc juste en faisant ça, je sens que ça va concentrer mon esprit sur les choses que je souhaite vraiment accomplir. – Amen Thompson à SLAM Magazine (n° 257), le 22 juillet 2025
Cette déclaration d’Amen est emplie de maturité, c’est plutôt bon signe pour son avenir en NBA, surtout lorsqu’on tient compte de toutes les nouvelles attentes qui pèsent désormais sur lui.
Leur rivalité naissante, en tant que compétiteurs et joueurs importants d’équipes qui visent le gratin de la NBA accentue naturellement l’esprit de compétition qui les unit depuis l’enfance.
Interrogés par Jared Ebanks pour Slam Magazine le 22/07/2025 sur ce qui va composer leur nouveau tableau de rêves, les frères révèlent volontiers leur principale ambition désormais : être champion NBA, avant d’entamer un dialogue tout à leur image :
Amen à Ausar – Mais toi, tu n’es pas aux Rockets. Donc comment tu vas faire pour gagner ?
Ausar – Quelle franchise a le plus de titres ?
Amen – Je pense qu’on a le même nombre. Oh non, vous en avez plus.
Ausar – Mon maillot ne dit pas 3 dans le dos ?
Amen – Le mien, il dit quoi ?
Ausar – 2.
Amen – Oh. Bientôt, ce sera 10.
Ausar – 10, c’est fou ! 10, c’est fou ! Mais ouais, on va gagner des championnats, et plein d’autres choses qu’on ne dira pas. Mais ça va arriver.
C’est tout ce qu’on leur souhaite. Et puis après tout, pourquoi ne décrocheraient-ils pas le graal ensemble ? Leurs profils sont complémentaires et ils ne seraient pas les premiers frères à jouer ensemble en NBA. Ils habitent à 2 000 km l’un de l’autre, au moins la majeure partie de l’année. L’éloignement ne semble pas les gêner pour le moment. Comment les amoureux du basket pourraient-ils ne pas être excités à l’idée de les imaginer porter un jour le même maillot ? Peut-être lors d’un prochain all-star game si ce n’est pas dans une franchise NBA, qui sait.
On pourrait d’ailleurs avoir la chance de les voir évoluer ensemble en sélection nationale, puisque certaines rumeurs font état de leur volonté de représenter les couleurs de la Jamaïque, pays d’origine de leur père, afin de lui rendre hommage.
Les jumeaux ne sont aujourd’hui plus si rares en NBA. Justin et Julian Champagnie, Caleb et Cody Martin, Brook et Robin Lopez, Markieff et Marcus Morris et, bientôt, Cameron et Cayden Boozer (fils de Carlos, illustre joueur NBA entre 2002 et 2015) n’en sont que d’illustres démonstrations.
Pour autant, Amen et Ausar représentent peut-être les jumeaux à plus fort potentiel de l’histoire de la grande ligue, ne serait-ce que par leurs capacités physiques et athlétiques.
Ils ont bénéficié de l’éducation et de l’encadrement de parents on ne peut plus dévoués, qui ont absolument tout misé sur le développement de leurs enfants.
Il n’est pas question ici de juger une culture différente de la nôtre. Nos amis américains ont un rapport à la réussite (et à l’argent) très différent du nôtre. Nous partageons des codes mais nos sociétés prônent des valeurs foncièrement distinctes, si ce n’est opposées. Maintenant, gardons en tête que, des deux côtés du globe, les parents sont responsables de leurs enfants. Troy et Maya Thompson ont mis leur vie familiale entre parenthèses dans le seul but de réunir les conditions les plus favorables possibles à la révélation du potentiel de leurs enfants. Il est naturel de croire en ses enfants. C’est autre chose de se sacrifier pour les aider.
Leur exemple incarne pleinement ce qu’est la mentalité américaine et ce qu’elle symbolise dans l’adage « Do it yourself ». En ce sens, on pourrait les croire tout droit sortis d’un blockbuster hollywoodien ou d’une campagne publicitaire de Nike. Détermination et résilience.
Le pari des parents était risqué, certes. Affranchir Amen et Ausar de l’université, a fortiori pour les engager dans une ligue OTE sans recul puisqu’elle venait d’être créée, constituait une réelle prise de risque. Ils n’avaient alors aucune garantie sur la reconnaissance du diplôme au bout du cursus OTE dans la vie professionnelle.
Si le parcours basket des frangins s’était finalement avéré plus chaotique que prévu, du fait d’une grave blessure ou d’un niveau sportif stagnant, par exemple, rien n’indique comment Amen et Ausar auraient pu s’en sortir. Mais, fort heureusement pour eux, comme pour nous, cette question n’aura jamais à être posée. La place d’Amen et d’Ausar Thompson est en NBA. Ces deux-là l’ont mérité, l’ont prouvé, et vont continuer à nous faire parler.



