Les tatouages sont ancrés dans la culture de la NBA : on estime que 55% des joueurs sont tatoués en NBA. Malgré leur émergence dans les années 90, cet univers a déjà ses icônes comme Dennis Rodman ou encore Allen Iverson. Plusieurs joueurs actuels sont revenu sur leurs tatouages et leur rapport aux tatouages. Et avec cet article, nous allons tenter de comprendre la relation des joueurs avec leurs tatouages.
Une addiction aux tatouages ?
Tout d’abord, les tatouages auraient des « effets addictifs ». Jordan Clarkson s’est exprimé sur ce point.
« Pendant une période de 2 à 3 mois, Steve (le tatoueur) tatouait littéralement tous les jours. Ces deux à trois mois, nous avons fait mon bras. Quand je suis revenu [de l’été 2018], tout le monde était en mode « Oh mon dieu, que s’est il passé ? » Je pense que c’est définitivement addictif. »
Austin Rivers est revenu dessus aussi, lorsque celui-ci a eu son premier tatouage, il ne pouvait pas s’empêcher de revenir avec son ami toutes les semaines, « parce que c’est addictif ». Selon Bradley Beal, les causes de cette addiction pourraient être les conséquences d’avoir un tatouage.
Une « tattoo routine » bien remplie
Il faut aussi savoir que la plupart des joueurs se font tatouer durant l’offseason. En effet, ça peut paraitre logique au vu du temps libre qu’ils ont, mais ce n’est pas pour cette raison ! C’est parce qu’ils « utilisent » moins leurs corps que pendant la saison.
En effet, pour Jordan Clarkson, son tatouage qui a mis le plus de temps à cicatriser était son « peace sign ». étant donné qu’il plie régulièrement son genou, surtout quand il joue. Il avait dû même porter des manches pour que ça se cicatrise plus vite. Il raconte que se faire tatouer fait désormais « entièrement partie de sa « offseason » routine ».
Tout comme Clarkson, Terry Rozier se fait tatouer surtout pendant l’offseason. Son tatoueur lui rend visite régulièrement, et quand ce n’est pas pour une énorme pièce, Terry laisse libre cours à l’imagination de son tatoueur.
Quant à lui, Bradley Beal dessine lui même la plus part de ses tatouages. La raison à cela : il met du temps pour avoir un tatouage, pour savoir si c’est vraiment ce qu’il veut et de la manière dont il le veut. L’arrière des Suns affirme que « tous ses tatouages ont un sens et qu’il n’aurait jamais un tatouage qui n’a pas de sens ». Il considère le tatouage comme un véritable art et dit que s’il avait pris le dessin plus au sérieux, « il aurait sûrement voulu être tatoueur ».
Pour Kelly Oubre Jr., c’est différent :
« Les tatouages sont très importants pour moi, simplement pour raconter mon histoire, mon histoire de vie et toutes les épreuves auxquelles j’ai été confronté, toutes les cicatrices, les essais, les tribulations et les triomphes que j’ai surmontés dans ma vie. Donc c’est simplement mon histoire. J’aime l’art, alors transformer ma douleur en art, transformer la douleur de chaque séance de tatouage en un produit fini magnifique, c’est, la meilleure chose à ce sujet. »
Une jeunesse déjà encrée ?
Certain se sont fait tatouer très jeune. Pour certains joueurs NBA, leurs premiers tatouages remontent à leurs 14 ans.
C’est le cas d’Austin Rivers qui a eu son premier tatouage à l’âge de 14-15ans. Mais aussi celui de Terry Rozier, qui s’est fait tatouer à 14 ans son nom et un ballon de basket avec une couronne. « Un tatouage typique d’un gamin de 14 ans » selon lui. Tout comme Rozier, Bradley Beal s’est fait tatoué a 14 ans, un ballon de basket et son nom comme premier tatouage. LaMelo Ball, c’est à l’âge de 16 qu’il se fait tatouer « GOD et « FEAR » sur ses poignets. Pour Oubre Jr., son premier tatouage est un tatouage qu’il a fait à 14 ans liant sa foi et le basketball.
Damian Lillard a été tatoué pour la première fois à 18 ans. Sa mère lui refusait systématiquement, lui accordant la permission seulement quand il aurait son diplôme. D’ailleurs, son premier tatouage est un tatouage qu’il a en commun avec ses frères. Pour Kyle Kuzma, c’est aussi à 18 ans qu’il se tatoue un lion accompagné d’un ballon de basket, en symbole à son signe astrologique.
Contrairement à d’autre joueurs, Aaron Gordon s’est fait tatouer pour la première fois à 20 ans. Il raconte :
J’étais déjà en NBA depuis plusieurs années. Mon frère, ma sœur et quelques-uns de mes amis m’ont dit : « Mec, quand est-ce que tu vas te faire ton premier tatouage ? Tu as de l’argent, tu as réussi, autant te faire tatouer. » Alors je me dis, je pense que c’est le moment. Beaucoup de gens avaient des tatouages en entrant dans la ligue, de LeBron à KD, je trouvais que KD était génial parce que sous son maillot il était complètement tatoué, et évidemment Iverson. Mais vraiment, ce sont juste mon frère et ma sœur [qui m’ont motivé].
Ce n’est qu’une coïncidence, mais la plupart des joueurs ont fait leur premier tatouage sur leur épaule.
Des regrets ?
Évidemment, ça arrive assez souvent que des joueurs « couvrent » leurs tatouage. Souvent lié au regret de celui-ci ou juste, que cela ne leur plaisait plus. Austin Rivers a ainsi prévu de couvrir son tatouage réalisé sur son torse car « ça a été si mal fait ».
Mais ce n’est pas le cas pour Clarkson. Le meneur du Utah Jazz a couvert deux de ses tatouages, un de Bruce Lee et un de Mohamed Ali, par des roses, pour des raisons de style (ce qu’on appelle aux USA du flow purposes).
Heureusement pour eux, la plupart des joueurs de la ligue ne regrette aucun de leurs tatouages. Mais beaucoup de joueurs ont également dû abandonner certains de leurs projets de tatouage car cela était trop douloureux.
Différents thèmes
On peut aussi remarquer que beaucoup de thèmes sont récurrents dans les tatouages des joueurs NBA.
Dans les deux tatouages ci-dessus, Jordan Clarkson et Damian Lillard souhaitent rendre hommage à des membres de leurs familles. Ceux-ci étant des inspirations pour eux.
« Quand tu me vois, tu les vois aussi. »
Jordan Clarkson
La famille est un des thèmes récurrents. Beaucoup de joueurs ont des tatouages leurs rendant hommage, ou juste des références a eux.
Pour Austin Rivers, mais pas que, la foi a une place très importantes dans la vie. Ainsi ils souhaitent la « graver » sur eux, et c’est ce que monte le tatouage ci-dessus.
Pour des athlètes, le sport compte énormément pour eux, et ils ont grandi autour de ça. C’est ainsi pour cette raison que Jordan Clarkson s’est tatoué Allen Iverson, un joueur qui l’a tant accompagné dans sa jeunesse, comme on le voit ci-dessus.
Pour rendre hommage à ses ancêtres, Aaron Gordon s’est fait ce tatouage représentant le massacre envers les américains natifs qu’il y a eu par le passé. Mais beaucoup de joueurs NBA rendent aussi hommage à leurs villes natales, comme Damian Lillard avec son tatouage sur son torse représentant la ville d’Oakland, celle où il est né et où il a grandi.
Steve Wiebe, le tatoueur de la ligue
Pour faire des tatouages, il faut évidemment un tatoueur. Le plus connu de tous, Steve Wiebe est reconnu pour avoir tatoué de multiples joueurs NBA comme Tatum, Gary Payton II, KD, Jordan Clarkson etc… On pourrait dire que c’est le maître des tatouages en NBA. Ce dernier dit à ce sujet :
« Les maillots en NBA montrent tellement de peau que c’est comme si [les joueurs] étaient des artistes sur scène, comme un musicien. Tu peux avoir un certain look qui montre ton style. »
Steve Wiebe n’était pas connu alors quand KD a vu son Instagram et a contacté Steve afin de le tatouer. À partir de là, c’était l’explosion. Il s’est fait de plus en plus connaitre et son nom s’est répandu dans la ligue. En plus de tatouer un maximum de joueurs dans la ligue, il les tatouent dans des conditions exceptionnels, en pleine mer, sur un bateau, ou encore dans le ciel en avion.
Mais il ne fait pas que tatouer. Steve a de vrais liens avec les joueurs qu’il tatoue. Il est notamment parti en Grèce avec Kevin Durant et DeAndre Jordan. Selon lui, c’est ce qui rend son travail unique, ce sont les relations qu’il construit qui rendent tout cela unique. Ci-dessous, on voit ses réalisations sur Jayson Tatum, Kelly Oubre Jr. ou encore DeMar DeRozan.
Le tatouage, cela ne se limite pas à simplement un dessin sur un corps. C’est bien plus que ça. En NBA, cette culture est particulièrement développée, et se voit sur beaucoup de corps de joueurs. Finalement, le tatouage, c’est ce qui fait aussi la NBA que l’on connaît.