Les dirigeants des Suns ont été clairs, leurs stars ne devraient pas partir.
Les dirigeants des Suns ont été clairs, leurs stars ne devraient pas partir.

Les Suns veulent garder leur Big 3, un pari osé

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Après une saison qui sera marquée par un échec suite au sweep concédé face aux Wolves dès le premier tour des playoffs, les Suns devraient donc faire des mouvements cet été, et peut-être remettre en question leur Big 3 constitué de Bradley Beal, Devin Booker et Kevin Durant. Si logiquement Frank Vogel est passé à la trappe, remplacé par Mike Budenholzer, les trois stars pourraient quant à elles conserver leurs places dans la franchise de l’Arizona, à la surprise générale.

C’est le General Manager des Phoenix Suns, James Jones, qui l’a annoncé récemment dans une interview réalisée sur l’émission de radio  « Arizona Sports’ Burns & Gambo ». Il exprimait effectivement qu’il n’avait pas l’intention de casser son trio de stars et qu’il voulait poursuivre ce projet avec eux « Ces gars ne bougeront pas » a répété le dirigeant. Bien que la mayonnaise n’ait jamais vraiment pris dans ce trio et plus généralement dans cette franchise, la direction compte tout de même sur ces 3 joueurs pour relever la barre en 2025, et redevenir une équipe prétendante au titre.

Un big 3 en perdition…

La déception se lit sur le visage des 3 stars de Phoenix
La déception se lit sur le visage des 3 stars de Phoenix                                       

Si le fait de voir enfin Bradley Beal hors de Washington, et dans une franchise qui jouait le titre nous réjouissait beaucoup, l’association avec Devin Booker, avant même le début de la saison n’avait pas convaincu pas tous le monde. Leur affiliation sur le terrain n’a pas rassuré et a même confirmé ce que certains fans avaient pu pressentir pendant l’été. Offensivement, le manque d’un vrai meneur se faisait ressentir dans l’équipe.

C’est le message qu’avait d’ailleurs fait part Frank Vogel en pré-saison. Un manque qui, selon lui, serait possiblement rédhibitoire en vu des gros objectifs de fin de saison. Cette parole n’a malheureusement pas été écouté par le front office de Phoenix. C’est ce que déclare en tous cas le journaliste Chris Haynes, dans l’émission de Dan Le Batard, qui essayera de dédouaner Frank Vogel des responsabilités de cet échec.

« Je sais que Frank Vogel voulait un meneur dans cet effectif. Le front office pensait qu’en ramenant un meneur, ça retirerait la balle des mains de Bradley Beal, Devin Booker et Kevin Durant. Je ne sais pas si ce sera au niveau du front office ou du banc, mais quelque chose va changer à Phoenix… »

Défensivement le problème est encore plus présent, ce sont des défenseurs peu aguerri et les mettre en association sur les postes extérieurs n’a pas été une aubaine sur toute la saison. Un niveau plutôt fragile qui s’est réellement ressenti en playoffs, où notamment Anthony Edwards a marché sur la défense des Suns, en tournant à 31 points et 6,3 passes de moyenne sur l’ensemble de la série.

Bien que soit le fruit d’un talent et d’une expression collective plus que convaincante du côté de Ant-Man et de Minnesota, la défense et l’intensité ont été clairement a déplorée tout au long de la série pour les Suns, sans qu’il n’y ait eu un seul esprit de révolte.

Un autre gros problème, les blessures, car oui une des raisons premières au fait que ce trio n’est pas marché comme souhaité se trouve au plan physique. Entre les pépins à la cheville et aux orteils de Devin Booker ainsi que les douleurs aux dos de Bradley Beal, le trio n’a joué qu’à peine plus de 40 matchs ensemble cette saison. Des absences qui ont compliqué la mise en place d’un projet collectif concret dès le début de la saison.

Individuellement les performances de Devin Booker et de Kevin Durant ont été globalement très bonne. Le premier des deux tourne à 27 points, 4,5 rebonds, 6,9 passes, à 49% de réussite et 36,4% à trois points. Le deuxième propose quant à lui des statistiques tout aussi convaincantes avec 27,1 points, 6,6 rebonds, 5 passes, à 52,3% de réusitte et 41,3% à trois points.

Globalement, ces deux joueurs ont réalisé une saison régulière plutôt bonne, pendant que de son côté Bradley Beal a connu une saison beaucoup plus compliqué, ne jouant que 53 matchs sur l’ensemble de la saison et étant très largement en dessous de ses standards offensifs, sans doute à cause d’un rôle qu’il n’a jamais connu, lui qui a été toute sa carrière le franchise player des Wizards. Un espoir persistait en fin de saison lorsqu’il a retrouvé de l’adresse et de la confiance juste avant d’entamer les playoffs, ce qui n’a malheureusement pas duré.

Les fans attendaient ce trio au tournant pour l’entame de la post-season, surtout après leur victoire tranquille et convaincante face à ces mêmes Wolves lors du dernier match de saison régulière. Mais rien ne se passera comme voulu et les Suns auront été décevant tout au long de la série. Ils se seront fait dominer principalement au rebond et dans le secteur défensif.

Mais au delà de tous cet aspect basket, les Suns ont manqué d’un leader, et leur mental s’est fait détruire par la force collective des Wolves. Il manquait un joueur à Phoenix, et notamment Kevin Durant, qui montre la voie à son équipe et la porte sur ses épaules. Car si les statistiques ont été satisfaisantes pour lui, il a clairement manqué de leadership et n’a pas accompagné son équipe avec lui. De leur côté, Bradley Beal et Devin Booker ont été autant inexistants sur le leadership que sur leur niveau de jeu. Hormis le Game 4, Devin Booker n’a pas pris ses responsabilités offensives, ce qui a fini par des vacances prématurées.

Après cet échec cuisant dès le premier tour des playoffs, il y aura énormément de mouvement à Phoenix cet été. On savait que le plus simple et le plus probable serait de limoger Frank Vogel et c’est ce qui a été fait. Mais au vu des nombreux problèmes qu’ont rencontré les trois stars au cours de cette saison, la parole de James Jones est très clairement remise en question.

Et ce n’est pas la première fois que ça arrive, on lui a souvent reproché de ne pas avoir pris le temps nécessaire pour construire la franchise progressivement. Il a grillé énormément de picks de draft ces dernières années et avec les contrats énormes de ses 3 stars (151 millions de dollars sur l’année prochaine), il est compliqué d’envisager la construction d’une équipe autour d’eux.

James Jones, un bilan mitigé qui se dégrade au fur et à mesure du temps

Présentation de James Jones après qu'il ait été annoncé comme le nouveau General Manager des Suns
Présentation de James Jones après qu’il ait été annoncé comme le nouveau General Manager des Suns

Après le licenciement de Ryan McDonough à la présidence des Suns en octobre 2018, juste avant le début de la saison, Robert Sarver, ancien propriétaire des Suns avait besoin d’une personne doté d’une expérience NBA pour bien gérer sa franchise qui vit une période de renouveau entre le développement de Devin Booker et l’arrivée de Deandre Ayton drafté en première position par Phoenix.

C’est alors que le propriétaire fait confiance à James Jones, l’ex joueur NBA vient tout juste de terminer sa carrière à Cleveland et il ne fait aucun doute que ses 14 années au sein de la grande ligue, ainsi que ses 3 titres de champions seront une bonne expérience afin d’aider au mieux les fans des Suns à reprendre goût à la victoire. Il sera dans un premier temps associé à Trevor Bukstein en tant que Directeur Général intérimaire, puis s’installera définitivement seul à ce poste dès la saison suivante.

Ses premières années ont été très convaincantes, il avait un plan net et précis, donner le pouvoir à la jeunesse. Dès sa première saison, où le 5 majeur n’était composé d’aucun joueur de plus de 25 ans. Ce qui a permis à des joueurs comme Mikal Bridges de s’affirmer dans le groupe de Phoenix. Les Suns finissent certes bons derniers de la conférence Est, mais avec malgré tout des motifs de satisfactions et l’entrevue d’un avenir serein avec la jeunesse.

Saison d’après, encore une fois James Jones va faire un très bon recrutement durant la Draft. Après avoir choisi Jarett Culver lors de cette Draft 2019. Il sera logiquement échangé contre Cameron Johnson et Dario Saric, deux joueurs qui seront plus tard des éléments important dans la campagne de playoffs de la saison 2020-2021. Vous rajoutez à ça l’arrivée de Monty Williams au poste de head coach et une bonne 10ème place dans la conférence Ouest et vous obtenez un gros progrès dans le projet de Phoenix.

On arrive désormais en 2020 et les Suns vont encore passer un énorme cap dans leur projet. Si on a pu  reprocher à James Jones de miser sur Chris Paul en draftant Jalen Smith plutôt que Tyrese Haliburton. Ce n’est pas son cas qui assume pleinement, les Suns ont voulu privilégier la sérénité et l’expérience dans leur projet en misant également sur Jae Crowder, recruté comme agent libre.

Cet effectif complet verra d’abord une 2ème place dans la Conférence Ouest, puis une finale NBA, malheureusement perdu face aux Bucks, alors que Phoenix avait gagné leurs deux premiers matchs. La saison suivante, nouvelle désillusion, une humiliation subit lors du Game 7 des demis finale de conférence ouest, face aux Dallas Mavericks. Une défaite à sens unique, à la maison, qui marquera le début d’une descente aux enfers pour les Suns et pour James Jones.

La première grosse erreur de James Jones et qui lui a été très rapidement reproché intervient le 9 février 2023. En effet, si sur le papier l’arrivée de Kevin Durant paraît comme une aubaine pour Phoenix, la réalité en est tout autre. Car oui, la contrepartie offert par les Suns n’est vraiment pas tournée vers l’avenir. Mikal Bridges et Cameron Johnson, deux roles players de très haut niveau avec une expérience des playoffs malgré leur jeune âge et 6 picks de drafts ont été envoyés aux Nets.

En retour une star vieillissante et instable physiquement, ainsi que TJ Warren, un role player en perte de niveau et qui a subi également des problèmes physiques. Le projet s’établit désormais sur le court terme, avec un objectif de titre dès cet année. Malheureusement, les Suns subiront un nouvel échec face au futur champion, les Denver Nuggets, en demi-finales de conférence.

La suite n’aura aucun impact positif non plus. Chris Paul et pas moins de 10 picks de draft sont envoyés dans un trade à 3 pour récupérer Bradley Beal principalement. Une association avec Devin Booker qui n’a pas encore fait ses preuves et donc un sweep au 1er tour.

Après une fin de saison très compliquée, de nombreux changements se préparent pendant cet été, à commencer par l’arrivée de Mike Budenholzer, un coach qui a le passif de champion avec les Bucks, mais aussi en tant qu’adjoint sous les directives de Gregg Popovich. On attend maintenant de savoir comment James Jones va réorganiser son effectif pour redonner un nouveau souffle à la franchise et aux nombreux fans.

Les Suns veulent garder leur Big 3, comment la franchise de l’Arizona doit-elle gérer son été en conséquence ?

Même si la parole de James Jones n’a absolument rien acté, et que le Front Office peut changer sa décision à tout moment, ce projet lancé par ce dernier ne sera pas une mince affaire dans le recrutement.

Et on peut commencer par le salary cap et la luxury tax, qui sont tous deux dors-et-déjà dépassés avant même le début de l’été. En effet; rien que sur le 5 majeurs, la masse salariale atteint presque les 200 millions de dollars. Ce n’est donc pas par le biais des agents libres que Phoenix pourra entourer ses trois stars. Hormis l’apport de quelques joueurs via des contrats minimums pour essayer de compléter l’effectif, il faudra trouver une autre solution.

La deuxième option est la Draft, malgré les trades de très nombreux picks, les Suns possèdent toujours leur first-round pick de 2024, qui se positionne en 22ème position cette année. Les Suns ont des gros besoins au niveau du poste 1 et 5. Et au vu des profils présents lors de la prochaine Draft, la probabilité que Phoenix se tourne vers un poste 5 est la plus importante. On a notamment pu relever le nom de Yves Missi, un grand poste 5, qui a de très bonnes capacités défensives près du cercle et qui pourrait également compenser les gros déficits au rebond de Phoenix.

Mais la solution la plus probable est encore une fois d’utiliser la solution des trades. On sait que les Suns devront trouver mieux que Jusuf Nurkic pour entamer la saison prochaine de la meilleure des manières. Ils ont également besoin d’un vrai meneur qui possède également un bagage défensif suffisant pour compenser leur manque de défense extérieur.

Mais dans cette opération rien n’est facile. En effet, il faudra d’abord trouver une franchise intéressée par Jusuf Nurkic, ce qui n’est pas une mince affaire quand on compare la cote qu’il a dans la ligue et son contrat. Il a également pu avoir des blessures récurrentes par le passé, ce qui ne rassure pas non plus les autres franchises. Pour compenser toutes ses contraintes, Phoenix devra sans doute ajouter leurs picks de 2024 et 2031 dans le trade, si la franchise tient absolument à améliorer son effectif dans l’immédiat.

Si cette année, les Suns ont vécu une saison désastreuse, l’envie d’un rebond le plus immédiat est espéré par tous les fans de Phoenix. Et si les joueurs sont partis en vacances plus tôt que prévu, ce n’est pas le cas de James Jones et du Front Office qui travaillent d’arrache pied pour redonner un second souffle à la franchise, ce qui s’est déjà illustré par l’arrivée de Mike Budenholzer.

Le travail n’est évidemment pas terminé, et les Suns devront certainement hypothéquer leur avenir pour remédier à des lacunes. Ces changements devront amener des résultats immédiats sinon Phoenix risque de sombrer dans une crise de très longue durée. Garder leurs 3 stars constituent donc un pari osé, et devra aboutir à une solution imminente et efficace pour espérer viser à nouveau le titre NBA.

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