Chaque année, les play-offs sont l’occasion pour les joueurs de montrer ce qu’ils valent dans les grands moments. Mais c’est aussi une période où l’on a tendance à être plus cléments avec les rookies, pour lesquels c’est la première fois qu’ils participent à une campagne de post season. Malgré cela, certains n’ont pas l’intention de perdre de temps, et s’imposent d’ores et déjà comme des éléments importants, voire incontournables au sein de leurs équipes respectives.
Cason Wallace : de la défense (mais pas que) en sortie de banc pour le Thunder
Naturellement, l’équipe la plus jeune de toutes ces play-offs compte plusieurs rookies dans ses rangs. L’un d’entre eux est le discret mais précieux Cason Wallace. Sorti du banc lors des 4 rencontres de la série face aux New Orleans Pelicans, il a su se rendre utile en sortant les barbelés à chaque fois qu’il a posé les pieds sur le parquet. Dans la continuité de sa saison régulière, il a également su s’intégrer au jeu offensif du Thunder et en être un élément important.
Son coach, Mark Daigneault lui a fait confiance en lui octroyant une vingtaine de minutes tous les soirs. Dès le match 1, Wallace a paru très appliqué et concerné, dans un match serré, il est le joueur du banc le plus utilisé par le tacticien d’Oklahoma. Malgré seulement 8 ballons touchés en attaque, le rookie a fait le job. 5 points marqués et une bonne passe décisive sur un pick and roll avec Kenrich Williams.
Au match 2, il a continué à défendre le plomb et a également bien fluidifié le jeu de ses coéquipiers. Notamment en prenant 2 rebonds offensifs et en distribuant 3 offrandes à ses coéquipiers, en particulier Isaiah Joe, que Wallace a trouvé 2 fois esseulé derrière l’arc. Il a une nouvelle fois pesé sur la défense adverse, et ce, malgré un nombre de touches de balles limité comme lors du match précédent.
La troisième rencontre de cette série a clairement été la plus aboutie pour le rookie. Il rentre sur le terrain au bout de 30 secondes de jeu et vole directement un ballon à Herbert Jones qui filait en contre-attaque. Toujours dans le premier quart, il permet à OKC de rester au contact de leur adversaire en début de match. Avant que ses coéquipiers ne fassent le job et creusent l’écart peu avant la mi-temps.
Loin d’être largué dans son matchup face à CJ McCollum, le jeune guard du Thunder a réussi à museler l’ancien des Blazers tout au long de la série. A tel point que, sur les 3 derniers matchs de la série, le meneur des Pelicans n’a pas été en mesure de prendre le moindre tir lorsque Cason Wallace défendait sur lui. Ce qui a forcé l’équipe de la Nouvelle-Orléans à proposer une attaque parfois stéréotypée et à davantage passer par Brandon Ingram, qui était complètement dominé dans son matchup avec Luguentz Dort.
De plus, Wallace a montré une certaine polyvalence défensive. En effet, malgré son petit gabarit et sa taille de 1m91, il a été capable de très bien défendre, par séquences, sur des ailiers comme Trey Murphy III ou même Brandon Ingram. Il a été un des principaux artisans du marasme offensif dont les hommes de Willie Green n’ont pas su se détacher au fil de ce premier tour.
La première série de play-offs de la carrière de Cason Wallace s’est montrée convaincante. Dans la lignée de ce qu’il a proposé pendant sa saison rookie, il est parvenu à se montrer efficace des deux côtés du terrain pour le Thunder qui comptera, à coup sûr sur son rookie pour la suite de sa campagne de post season.
Chet Holmgren : déjà l’étoffe d’un vrai lieutenant ?
Après une première saison sans disputer le moindre match en NBA, Chet Holmgren a enfin pu débuter cette année. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a régalé les fans du Thunder ! Sa saison rookie est tout simplement légendaire, et lui aurait probablement valu le titre de rookie de l’année en temps normal. Pièce incontournable du 5 majeur des premiers de la Conférence Ouest, Holmgren était attendu au tournant pour ce premier tour. Et une fois de plus, le 2e choix de la Draft 2022 a répondu présent !
Dès le premier match, le rookie est titulaire. Dès la première minute de jeu, il contre Herbert Jones en transition, puis plante un premier trois points sur la possession suivante. Une entrée en matière tonitruante qui annonce rapidement la couleur à ses adversaires pour qui la série risque d’être longue dans la raquette d’OKC.
La raquette d’OKC, justement, est une des mieux gardées de toute la NBA sur ce premier tour des play-offs. Ce qui est dû, en grande partie, au travail monstrueux réalisé par Chet Holmgren dans la peinture. Dès le premier match de la série, il renvoie 5 tentatives adverses, le message est passé, la raquette d’Oklahoma est bien gardée. De plus, il a su se montrer clutch dans une fin de match serrée. Alors que les Pelicans pouvaient repasser devant à moins d’une minute de la fin, c’est Chet qui contre le lay-up de Larry Nance Jr. Oklahoma prendra ensuite une avance décisive sur un gros and one de Shai-Gilgeous Alexander.
Sur la suite du premier tour, le rookie va continuer à protéger avec brio la raquette du Thunder. Il est d’ailleurs le 2e meilleur contreur de ce premier tour des play-offs, avec 2.8 tentatives repoussées par soirs, seul Evan Mobley et ses 3 contres par match font mieux. Toujours sur le plan défensif, Chet démontre même des facultés impressionnantes à switcher sur des joueurs plus petits et plus vifs que lui.
Il s’est parfois retrouvé à devoir défendre sur Brandon Ingram, ou même CJ McCollum. En effet, les Pelicans ont souvent recherché ces matchups suite à des poses d’écrans. Malheureusement pour eux, ils sont tombés sur un os, un os de seulement 22 ans dont la maturité a déjà crevé l’écran. Les deux leaders offensifs des hommes de Willie Green ont été en panne d’adresse face à lui, en ne tirant qu’à 37% de réussite lorsqu’il défendait sur eux. De plus, il a aussi dominé son adversaire direct : Jonas Valanciunas, un pivot expérimenté, pourtant pas mauvais défenseur.
Effectivement, Holmgren s’est surpassé et a été capable de dominer son vis-à-vis Lithuanien par séquences. Par exemple, dans le match 2, où le rookie a montré toute l’étendue de sa panoplie offensive à l’ancien pivot des Raptors. Ultra adroit derrière l’arc, il punit son adversaire direct qui lui laisse beaucoup trop d’espace. Il parvient également à se défaire facilement du marquage de ce dernier pour scorer des paniers faciles près du cercle, contribuant grandement au run de son équipe, dont New Orleans ne se relèvera pas.
Sur le plan défensif, il est parvenu à ne pas se faire dominer malgré un déficit assez criant en termes de gabarit et de poids. Il est parvenu à très bien le gêner sur certaines de ses prises de position au poste et à lui faire manquer des tirs qu’il a plutôt l’habitude de réussir. Lui qui tirait à 55% de réussite lors de la saison régulière, a vu ses pourcentages baisser de 5% lorsqu’il était défendu par Holmgren pendant la série. De plus, le Lituanien a perdu 2.5 ballons par soir lors de cette série, ce qui équivaut à un de plus que lors de la saison régulière.
Chet Holmgren was dominant defensively against NOP…
OKC had a 93.5 DRTG & Chet was the primary reason. Mean rim warfare. Held his own against JV’s huge weight advantage. Mobility allowed schematic versatility. Always in the right spot. Ended possession with rebounds. Hooper. pic.twitter.com/bVnx4v75Y7
— NBA University (@NBA_University) May 2, 2024
Enfin, un des secteurs qui portait à confusion en amont de la série était celui de la bataille aux rebonds. Du haut de ses 2m16, le pivot ne prenait « que » 8 rebonds par soir lors de la saison régulière. Une moyenne jugée trop basse par certains observateurs au vu de sa taille. Mais là aussi, Chet a assuré. Il a augmenté sa moyenne par rapport à la saison régulière et a même dominé Valanciunas lors des matchs 2 et 3 de la série.
Cette première série de play-offs en carrière a été une franche réussite, et le positionne d’ores et déjà comme un lieutenant sérieux au sein d’une équipe qui joue le titre. Intraitable en défense, il a réussi à diminuer l’impact de Jonas Valanciunas sur la réussite offensive des siens. Mais Chet s’est également montré très utile en attaque. 3e meilleur scoreur de son équipe, il a été une menace constante près du cercle et a permis d’offrir du spacing à ses coéquipiers en rentrant ses tirs à longue distance. Le rookie va continuer à jouer un rôle prépondérant dans le succès des siens, et ses performances seront sans doute une des clés pour OKC dans leur série face aux Mavs.
Ben Sheppard : un nouveau sniper pour les Pacers
Après une saison rookie assez discrète, peu de gens parmi les fans NBA auraient été prêts à miser sur Ben Sheppard pour jouer un vrai rôle lors des play-offs. Or, Rick Carlisle a bien compris que son jeune rookie présentait un profil intéressant en période de post season. Le jeune arrière est sorti du banc des Pacers d’Indiana pendant les 6 matchs de leur série face aux Bucks. Ce dernier s’est senti comme un poisson dans l’eau au sein de l’attaque des Pacers, qui était la meilleure de toute la ligue lors de la saison régulière.
Mais, lors de cette série, les Pacers n’ont pas pu attaquer comme lors de cette fameuse saison. En effet, eux qui avaient l’habitude de scorer inlassablement dans la raquette, ont dû changer leur approche offensive. Ce changement a notamment été forcé par la défense mise en place par les hommes de Doc Rivers qui ont choisi de complètement verrouiller l’accès au cercle. Par conséquent, Indiana a été forcé de s’écarter. Qu’à cela ne tienne, les Pacers peuvent compter sur leurs snipers, et parmi eux, un rookie pour punir les Bucks de loin.
Malheureusement pour eux, la série ne démarre pas bien. En manque cruel d’adresse extérieure, à 21% de réussite derrière l’arc, les Pacers laissent filer ce match 1. De son côté, Sheppard peine aussi à trouver son rythme. Son coach lui octroie moins de 10 minutes de jeu dans cette première rencontre, et le jeune arrière est plutôt maladroit à seulement 1/5 au tir. Mais au moins, Carlisle a compris que son rookie ne comptait pas se cacher lors de cette série, et qu’il prendra les tirs qu’il doit prendre.
A l’image de ses coéquipiers, qui rentrent cette fois-ci 44% de leurs tirs à longue distance, il va se reprendre lors du deuxième match. Sheppard joue 23 minutes et envoie deux bombes de loin ainsi qu’un magnifique reverse lay-up dans un match que les Pacers se devaient de prendre à l’extérieur. Il inscrit 5 points lors du dernier quart dans lequel Indiana va creuser l’écart. Milwaukee est prévenu, et c’est tout l’Indiana qui se met à croire à la qualification.
De retour à domicile, le rookie va livrer deux bonnes performances. Régulièrement trouvé par Tyrese Haliburton et T.J. McConnell, que ça soit en contre-attaque, ou bien en catch and shoot à 3 points, le meneur parvient à servir Sheppard dans les meilleures conditions. Et ce dernier en profite allègrement. Il obtient quelques lancers francs, rentre ses tirs du parking et inscris 14 points sur les deux victoires des Pacers à la maison.
Indiana mène désormais 3-1 dans la série, et aura au moins 3 occasions de conclure et de se qualifier pour le second tour des play-offs. Le jeune arrière va continuer sur sa lancée et rester adroit à 3 points. Et bien que ses coéquipiers vont perdre le match 5, ils vont rebondir lors du match suivant et s’imposer à Indianapolis. D’ailleurs, qui rentre le tir qui permet aux Pacers de prendre 20 points d’avance et définitivement tuer le match (et la série) dans le quatrième quart ? Eh bien c’est Ben Sheppard, qui n’aura rentré qu’un seul tir dans ce match, celui qui fait mal.
Bon, on a beaucoup parlé de ses qualités au shoot et de son rôle dans l’attaque des siens, mais ce dernier n’a pas oublié de défendre. Très concentré, il n’a jamais été dominé par son vis-à-vis et n’a pas été une « liability » pour Rick Carlisle et son staff de ce côté du terrain. Mieux, il a même réussi, à plusieurs reprises, à bien lire le jeu des Bucks et couper des lignes de passes en passant par-dessus des écrans off-ball posés pour libérer des shooters à 3 points.
Face aux Bucks, les Pacers ont réalisé l’exploit de se qualifier. Bien aidés par un Giannis Antetokounmpo absent, ces derniers ont également pu compter sur un joueur que personne n’attendait. Ben Sheppard s’est avéré être une arme de choix face à la défense intérieure resserrée de Milwaukee. Ses coéquipiers avaient besoin d’adresse extérieure pour espérer passer au prochain tour. Ça tombe bien, le rookie a rentré 50% de ses tirs de loin et a joué un vrai rôle dans le succès de son équipe.
Jaime Jaquez Jr. : la défense de Boston a pris le meilleur sur le rookie
Auteur d’une superbe première saison en NBA, Jaime Jaquez Jr. a terminé à la 4e place du trophée de rookie de l’année. Sa franchise, le Miami Heat, semble parfaitement lui coller à la peau. Effectivement, le 18e pick de la dernière Draft s’épanouit dans un roster composé essentiellement de joueurs draftés bas, en qui personne ne croyait vraiment. Sensation du début de saison, il a vécu une petite baisse de régime sur la fin de saison mais était tout de même très attendu pour ce premier tour face aux Boston Celtics.
Mais, avant cela, Jaquez a eu la chance (si on peut appeler ça comme ça) de disputer 2 matchs d’ambiance et d’intensité play-offs lors du play-in tournament. Après la défaite des siens face à Philadelphie, le rookie Américano-Mexicain est sorti de sa boîte lors du match décisif et la réception des Chicago Bulls. Il inscrit la bagatelle de 21 points dans une victoire convaincante du Heat. Un succès peut-être même trop convaincant, puisque des « We want Boston » descendaient des travées de la salle floridienne.
La confiance, c’est génial, ça a du bon la plupart du temps, mais quand on affronte la meilleure équipe de la ligue, sans pouvoir compter sur son meilleur joueur, il vaut peut-être mieux ne pas en abuser. Les fans du Heat vont l’apprendre, mais les joueurs eux, le savaient déjà et sont prêts à partir au combat avec leurs armes avec ce rôle d’underdogs qui leur va si bien.
Jaime Jaquez va adopter la même mentalité que ses coéquipiers vétérans. Il ne se cache pas, joue sans complexe et n’est pas effrayé par l’évènement, son coach l’a bien remarqué, et lui accorde plus de 30 minutes de jeu tous les soirs. Le rookie en profite pour nous démontrer l’intégralité de sa palette offensive ; capable de se créer ses propres tirs, et de les mettre, il maintient la pression sur la défense des C’s. Il parvient quelques fois à se défaire du marquage de son vis-à-vis pour driver et marquer des paniers faciles. Avec Tyler Herro, il est même un des principaux leaders de l’équipe en attaque.
Et ça, Joe Mazzula et son staff l’ont bien compris. Ils vont varier les matchups sur lui et lui envoyer plusieurs oppositions sur le dos. De Jrue Holiday à Derrick White, en passant par Jaylen Brown, Boston va tout tenter pour diminuer son impact. Mais le jeune arrière n’en a pas grand-chose à faire. Lors du match 1, il score sur tous les joueurs que les Celtics lui envoient et inscrit 16 points avec des pourcentages plus qu’honnêtes. Malheureusement, il ne peut pas empêcher la défaite de Miami dans cette première rencontre.
Revanchards, les hommes d’Erik Spoelstra vont ramener la série à égalité à l’issue d’un match 2 hors du temps. D’une réussite insolente, les camarades de Jaime Jaquez vont tout réussir et créer la sensation en s’imposant au TD Garden. Ironiquement, c’est le match où le rookie a été le plus maladroit sur la série. Cette fois-ci, l’étreinte mise en place par les Celtics fonctionne, contré à 4 reprises proche du cercle, le rookie se voit obligé de s’écarter pour scorer. C’est d’ailleurs dans cette partie qu’il va réussir ses 3 seuls tirs primés de la série, un secteur dans lequel l’arrière du Heat s’est globalement montré assez décevant.
Malheureusement, face à une défense qui l’attend de pied ferme, Jaquez ne va pas parvenir à réitérer sa performance du premier match. En peine d’adresse lors des matchs suivants, il va même se blesser au cours du quatrième et avant-dernier match de ce premier tour. Il ne pourra pas finir la rencontre ni disputer la suivante. Un vrai coup dur pour le Heat qui, sans son rookie pour forcer l’attention de la défense adverse va perdre le match 5 à Boston et quitter ces play-offs dès le premier tour.
Au final, après un play-in et un premier match plutôt encourageants, la défense des Celtics était trop dure à surmonter pour Jaime Jaquez Jr et ses coéquipiers. L’absence de Jimmy Butler, survenue au pire moment possible, s’est avérée trop dure à gérer face à la meilleure équipe de la ligue sur la saison régulière. Malgré cela, le rookie a réussi a nous montrer l’étendue de son talent par moments à travers des drives et des moves intéressants, bien que pas assez fréquents pour venir à bout des Celtics et réaliser l’upset.
Dereck Lively II : un facteur X pour les Mavericks ?
Les Dallas Mavericks font partie des équipes qui ont le mieux terminé la saison régulière. Ils doivent ce succès soudain à des bonnes décisions aux alentours de la trade deadline. L’arrivée de nouvelles têtes a apporté des changements à la rotation de Jason Kidd, notamment en confirmant la place du rookie Dereck Lively II en tant que remplaçant de Daniel Gafford. A l’aube des play-offs et d’une série qui s’annonce à couteaux tirés face aux Los Angeles Clippers, le secteur intérieur des Mavs apparaît comme une clé qui pourrait décider de l’issue de ce premier tour.
En tant que pivot backup, Dereck Lively avait un rôle à jouer face aux hommes de Tyronn Lue. Dans la lignée de ce qu’il a montré pendant la saison régulière, le jeune intérieur renvoie 3 tirs adverses dans cette première rencontre et fait ressentir sa présence dans la raquette en défense. Néanmoins, il se fait plutôt discret en attaque et a du mal à se rendre disponible pour soulager Luka Doncic et offrir des points faciles à Dallas.
Malgré tout, sa défense à l’intérieur est déjà bonne dès ce premier match, et elle va le rester tout le long de la série. Tout d’abord, il est efficace en aide défensive, et vient en second rideau pour les suppléer lorsque ces derniers sont battus. Puis, il arrive à ne pas prendre l’eau dans son matchup face à un Ivica Zubac habile et bien servi par ses coéquipiers. De plus, le rookie domine complètement Mason Plumlee, le pivot backup des Clippers. Ce dernier restera muet et ne marquera pas le moindre point sur toute la série lorsqu’il est défendu par Lively.
L’intérieur Texan va même montrer une polyvalence défensive très intéressante. Le staff des Clippers pensait avoir trouvé un missmatch à exploiter, en forçant des switchs qui voyaient Lively se retrouver à défendre sur James Harden au périmètre. « Challenge accepted » répondit le rookie, malgré qu’il soit bien moins vif que son adversaire direct, il parvient à ne pas le lâcher et à contester ou contrer ses tirs. Avec seulement 3 points marqués sur toute la série, le barbu n’arrivera jamais à tourner ces situations à son avantage.
Aux rebonds aussi, Lively a su se montrer dominant. Il a une nouvelle fois prouvé qu’il est le genre de pivot qui peut à la fois verrouiller les rebonds défensifs, et offrir des secondes chances à son équipe en prenant des rebonds offensifs. Deuxième meilleur élément de son équipe dans ce compartiment du jeu, et ce, alors qu’il sort du banc, il a été indispensable pour cueillir les rebonds des deux côtés du terrain. Notamment avec deux pointes à 9 unités lors des matchs 2 et 6 de la série.
En attaque, il est monté en puissance au fur et à mesure. Au fil des matchs, il a compris comment se rendre utile et disponible pour être trouvé par Luka Doncic et Kyrie Irving. Il a été une lob threat constante sur les pick and roll et s’est régalé dans la raquette adverse lorsque les Clippers tentaient une line-up small ball avec P.J. Tucker au poste cinq. Ultra efficace, à la manière de son coéquipier Daniel Gafford, il n’a pas raté le moindre tir sur les 3 dernières rencontres de la série (12/12).
Il a aussi su se muer en passeur par moments. Que ça soit sur des sorties de balles pour trouver un coéquipier ouvert à 3 points, ou bien de servir un copain qui aurait la bonne idée de couper vers le panier, le jeune intérieur s’est brillamment intégré au jeu offensif des siens. On sent bien qu’il s’entend parfaitement avec Luka Doncic, et dans le sillage de ce duo, les Mavericks vont remporter les deux dernières rencontres de la série pour se qualifier en 6 matchs.
Attendu au sein de la rotation mise en place par Jason Kidd, Dereck Lively II est devenu un facteur X du succès des Mavericks. Il a pesé sur le jeu des adversaires autant qu’il a permis de fluidifier et simplifier le jeu de son équipe en attaque. Présent aux rebonds, aux contres et capables de marquer près du panier, le rookie est un vrai pivot traditionnel. Ce n’est pas le genre d’intérieur que l’on verra s’écarter pour tirer, et l’opposition de style face à Chet Holmgren en demi-finale de conférence s’annonce excitante.
Bien que le rookie de l’année 2024, Victor Wembanyama, soit déjà en vacances, les saisons de certains autres rookies ne sont pas encore finies. Ces derniers jouent même des rôles importants dans le succès de leurs équipes respectives. Et ce, qu’ils fassent déjà parties intégrantes du 5 de départ, ou bien qu’ils apportent toutes leurs qualités en sortant du banc.