Alors que les Raptors foncent tout droit vers le premier match de Play In de leur histoire, une sensation assez spéciale s’en dégage. Les deux défaites contre les Celtics n’ont fait que confirmer ces suspicions : les Raptors sont dans un entre-deux assez délicat. Pas assez fort pour aller en playoffs et trop tard pour sortir le char… Masai a tranché : son équipe allait tout faire pour accrocher les Play Offs. En allant chercher Jakob Poeltl à la deadline, l’objectif était clair : ramener la franchise en positif et lui assurer une place pour la post-season. Fin février, le bilan des dinos était de 28-31. Aujourd’hui, et à un jour de la fin de la saison régulière, les hommes de Nick Nurse pointent à la 9e place avec un bilan négatif de 40-41.
Une équipe en fin de cycle avec des départs nécessaires
Toutes les bonnes choses ont une fin et le règne des Raptors aussi. Après des années de domination sur la conférence Est, la toute puissance des Canadiens n’est plus. Neuvième de l’Est, tout porte à croire à une fin de cycle… En ayant fait le choix de ne pas aller chercher Kévin Durant l’été dernier, les Raptors se sont tirés une balle dans le pied et ont sacrifié un espoir de titre à court terme. En effet, cette équipe comme nous la connaissons ne gagnera jamais le titre, c’est un fait. Ils atteignent leur pic l’année dernière, en terminant cinquième en saison régulière et en prenant deux petits matchs aux Sixers lors du premier tour. On sent également le groupe en fin de cycle. Fred VanVleet veut prolonger mais à quel prix ? Pascal Siakam ne sera jamais un franchise player et d’autres équipes salivent déjà à l’idée d’en faire un lieutenant de luxe pour aller chercher le titre. Ces éléments qui ont connu le titre il y a 4 ans doivent peut être partir afin que la franchise de Toronto reprenne son envol. Scottie Barnes a été placé au centre du projet suite au refus de trade avec KD l’été dernier. Sa place doit en être de même sur le parquet et cela passe par les départs d’un des deux All-Star, ou les deux. O.G a une bonne côte sur la marché, mais il reste jeune (25 ans) et n’a probablement pas atteint son plafond. Il reste surtout notre meilleur défenseur extérieur et a longtemps été dans la course pour le DPOY. Jak sera en fin de contrat cet été mais son passage est pour le moment une réussite, replaçant les Raps parmi les meilleures défenses de l’Est. Pourrons-nous retrouver un pivot de son niveau cet été ? Pas sûr.
Une draft générationnelle
Lorsque Masai décida de push pour la postseason, il mit un terme à la Wembymania à Toronto, qui s’imaginait déjà s’acheter le maillot du français. Pour rester sérieux, Toronto aurait pu notamment se battre pour aller chercher un autre crack à associer à Scottie Barnes. Nous aurions pu notamment imaginer un monde où Toronto arrache le pick 2 et sélectionne Scott Henderson. Cela aurait pu permettre de tourner la page Fred VanVleet plus facilement. Aujourd’hui, Toronto possède le treizième pire bilan de la ligue et sera peut être à la lottery, dépend de s’ils arrivent à passer le Play-In. Le problème c’est que se retrouver au Play In, c’est raté les meilleurs choix, sans pour autant avoir la garantie d’être en post-season. On a cette impression d’avoir le cul entre deux chaises : celle des Play-Offs et celle de la Draft. Lorsque Masai décide d’aller chercher Jak, son objectif est d’aller chercher les Play-Offs parce que le Play In ne l’intéresse pas. Et nous y sommes, pour la première fois. Qu’allons-nous bien y faire ?
Play-In for What ?
“Pas jouer le play-in, pas jouer les playoffs. Tu veux gagner un titre. Tout le monde est là genre ‘pourquoi tu irais au play-in ?’ Play-In pour quoi faire ? Nous voulons gagner un titre ici”
C’était les mots de Masai en 2021 à propos du Play-In. Aujourd’hui, nous en sommes loin de ce titre. Le Play-In est une superbe invention, cela permet d’éviter le tanking et d’autre part de permettre à des équipes placées en dessous de la huitième place de concourir pour les Playoffs. Mais, les Raptors sont-ils prêts pour ce rendez-vous ?
TROIS défaites sur les CINQ derniers matchs, dont deux victoires contre les générationnels Hornets de Mark Williams. Mais surtout ce qui inquiète, ce sont ces deux derniers matchs contre les Celtics. Privés de Jayson Tatum et Marcus Smart, les Raptors, au complet, n’ont pas su aller chercher la victoire, qui leur aurait permis d’aller chercher la huitième place. Avec un pourcentage à trois points effrayant (18%), les Raptors ont balancé assez de briques pour construire une jolie villa à Marbella que pour chercher la win, qui se sera jouée dans les derniers instants du match. La rencontre suivante, Tatum était de retour mais Brogdon, l’homme qui nous avait tant fait de mal le match précédent et Jaylen Brown étaient absents. C’était le moment d’aller chercher un résultat. Déjà pour se préparer pour le Play-In mais également pour envoyer un message fort à Chicago ou Atlanta. Un début de match lunaire avec pratiquement quarante points d’écart à la fin du 2QT. Toujours avec une précision à demi-teinte et un banc pas assez tranchant en première mi-temps, la victoire s’est envolée comme les espoirs de huitième place. Les Raptors seront neuvième et devront battre Chicago à domicile puis Atlanta ou Miami pour espérer voir la lumière des Play-Offs.
Dans le cas contraire, la saison serait un échec. Pour le management, qui n’aura pas su prendre les bonnes décisions, oscillant entre volonté d’aller chercher les Play-Offs avec un groupe pas assez fort et peur de tout reconstruire. Le chemin ne sera pas facile et les difficultés rencontrées contre Boston nous exposent les défauts de cette équipe. Va-t-elle nous faire mentir, nous l’espérons. Une qualification en post-season pourrait signifier la dernière danse d’une génération dorée, une génération qui aura placé Toronto au sommet du monde et pour laquelle, nous, suiveurs, supporters, seront pour l’éternité reconnaissant. Faites-nous rêver, une dernière fois.