Cette saison, les Kings sont passés par toutes les émotions. De la joie venant des « buzzer beaters » de DeMar DeRozan aux larmes de la perte de De’Aaron Fox, un dilemme vient se poser sur la table du front office des Kings : est-ce que les Kings doivent faire le play-in tournament ?
Une saison digne d’un chemin de croix
Enterrés au fond des places qualificatives pour le Play-in, les Kings se battent comme ils peuvent pour obtenir une place pour la post-season. Avec le transfert de Zach LaVine toujours pas digéré et un jeu encore plus stéréotypé qu’il ne l’était déjà, l’avenir de cette équipe est de plus en plus incertain. La neuvième place étant devenue l’objectif pour une possible qualification, ce choix ne fait tout de même pas l’unanimité au sein même de la fanbase des Kings. Entre reconstruction et tentative de faire un run en playoffs, le ciel s’assombrit de plus en plus, et le fameux Beam n’arrive plus à le transpercer.
Pour remettre en contexte et expliquer le pourquoi du comment les Kings en sont arrivés là, il est nécessaire d’en faire la Genèse. Dans une saison qui commençait bien avec l’arrivée d’un All-star en la personne de DeMar DeRozan, on pensait que les Kings pouvaient enfin passer ce plafond de verre. Mais que nenni. Monte McNair, le GM des Kings, n’a jamais réussi à compléter ce roster, et dans l’objectif de sauver sa tête fit tomber celle de Mike Brown. Tout cela dans une ambiance délétère qui a eu comme conséquence de glacer l’entièreté du vestiaire. Un joueur en particulier s’est senti trahi par cette décision, et c’est après huit ans de bons et loyaux services que De’Aaron Fox a poussé le front office à le transférer aux Spurs.
« Je me suis dit “ça fait huit ans que je suis là, et si Mike se fait virer, ce sera mon cinquième coach.” Donc j’ai dit à la franchise que je n’allais pas jouer pour un autre coach, mais que j’allais jouer pour une nouvelle équipe. » De’Aaron Fox sur ses envies de départ.
Ce fut donc Zach LaVine qui a fait le chemin inverse grâce à un transfert à trois équipes avec les Bulls. En plus du double All-star, les Kings ont vu arriver Jonas Valančiūnas et Jake LaRavia. Un nouveau cinq majeur, un banc compétitif et une coach qui surfe sur une belle série de victoires, le fantôme de la Beam team est réapparu… le temps d’un mirage. Le jeu est resté malgré tout stéréotypé par le mid-range, bien qu’il soit soyeux, de DeMar DeRozan, et avec cette nouveauté : les step back à 3-points de Zach LaVine à la fin de l’horloge des 24 secondes. Pour ne rien arranger, Malik Monk est encore plus sur courant alternatif qu’à son habitude et Domantas Sabonis s’est blessé plus d’un mois. Résultat : les Kings sombrent aux places les plus ingrates.

Malgré tout, le pire crime que commet Doug Christie n’est pas sur ses choix tactiques ou le fait de faire cohabiter Deebo et LaVine, mais bel et bien de ne pas faire de Keon Ellis un titulaire, tout cela pour soigner les égos. Cette erreur est ce qui a valu la tête de Mike brown, attention à ce que Christie ne connaisse pas le même sort.
Une fin de saison apocalyptique
Actuellement, les Kings sont à la 9e place de cette conférence avec un bilan presque à l’équilibre (38 victoires, 40 défaites). À la lutte avec les Suns et les Mavericks, cette place pour la deuxième partie de saison n’est toujours pas acquise au vu des dynamiques des équipes et malgré les hécatombes connues par chacune d’elles. Les Kings se retrouvent dans un scénario ressemblant étrangement à celui de l’année dernière où SacTown avait disposé des Warriors avant de s’incliner face aux Pelicans.
Même si les Kings arrivent à se qualifier pour le play-in, la possibilité de faire quelque chose d’intéressant est considérée comme infime. Zach LaVine le dit lui-même, l’ambiance dans l’équipe n’est pas au beau fixe. De quoi rassurer l’ensemble des fans ainsi qu’assainir les vibes dans le vestiaire. À quoi bon faire face au Thunder en playoffs ? Le résultat est déjà connu à l’avance et le projet ne pourra pas repartir de zéro vu que les Kings auront terminé à la si bien nommée « place du con ». Il n’y a aucun espoir dans l’état actuel des choses, et même les dieux du basket n’arrivent à ramener un rayon d’espoir.
L’un des facteurs importants qui peut faire changer d’avis le front office des Kings est le pick de draft de cette année. En effet, dans l’échange avec les Hawks pour acquérir Kevin Huerter, il y a un pick qui reste au centre de l’attention. En plus d’avoir échangé Justin Holidays et Moe Harkless, deux légendes des Kings, il y a ce pick de lottery protégé. En 2024, les Kings ont réussi à le garder malgré le fait qu’ils soient allés au play-in, car il était protégé top 15. Ce qui a donné Devin Carter. Or cette année, la protection ne couvre plus que le top 12, ce qui veut dire que les Kings sont obligés de finir hors du top 10 de leur conférence pour le garder. Bien que ce ne soit pas un des premiers choix, l’arrivée d’un lottery pick peut toujours être symbole de renouveau, un renouveau qui s’annonce bien plus que nécessaire.
Et maintenant, que faut-il faire ?
L’idée d’une reconstruction totale commence à germer de plus en plus dans les têtes des fans des Kings. Cette fameuse 2022/2023 commence à être de plus en plus loin et le Beam n’a plus la même force qu’avant. Les vieux démons de la franchise sont revenus, et une belle saison n’a pas pu les tuer totalement. Bien que ce rituel du « light the beam » reste l’une des traditions perpétuées, il n’a plus la même saveur ni la même signification, et il est temps d’y mettre fin.
Maintenant, il faut repartir de l’avant et faire un tri sur ce que l’on garde. Bien sûr, hors de question de se séparer de la jeune garde prometteuse, à l’image de Keon Ellis, Keegan Murray, Jake LaRavia ou encore Isaac Jones. Ces joueurs doivent continuer leur développement qui a pu être freiné par l’arrivée des nouveaux joueurs ou encore des choix venant du coaching staff. Est-ce que Doug Chritie est l’homme de la situation ? Peut-être. Arrivé dans un contexte désastreux, le coach intérimaire a réussi à bien s’entendre avec les jeunes et insuffler l’ombre d’un espoir, ce qu’il s’est avéré malheureusement pas suffisant.

La question va se poser sur les cas de Domantas Sabonis et Malik Monk principalement. Deux des âmes de la Beam Team qui, malgré les changements, sont restés les visages de la franchise. De plus, les premiers à inscrire sur la liste des transferts sont les nouveaux arrivants : DeMar DeRozan et Zach LaVine. En effet, bien que Deebo ait rendu de nombreux services, il n’y a aucun sens à le faire rester dans un projet de reconstruction. Autant que le roi du mid range aille chez un prétendant au titre afin de gagner la bague qu’il mérite tant.
Les belles années de Sacramento prennent déjà fin. Après avoir retrouvé les playoffs après plus de seize années, les Kings sont repartis pour battre leur propre record d’année sans playoffs. Le front office va devoir faire un choix, et le plus logique serait de faire table rase de cet effectif.