Comme la saison dernière, nous vous proposons une liste de 20 joueurs à suivre cette saison en Euroleague. Place à ceux des équipes qui vont se battre pour la qualification directe en playoffs.
Barcelone : Tornike Shengelia (intérieur, 33 ans)
Statistiques 2024-25 : 15,6 points ; 5,0 rebonds ; 2,7 assists en 27 minutes (Euroleague)
Après quelques mois de rumeurs, ce n’est qu’à la fin du mois de juillet que Barcelone a officialisé son nouveau poste 4, en la personne du capitaine géorgien Tornike Shengelia. Encore considéré comme l’un des meilleurs ailiers forts d’Europe, celui qui tournait la saison passée à 15,6 points, 5 rebonds, 2,7 passes décisives et une évaluation de 17,4 par match en Euroligue avec la Virtus sera un atout solide sur lequel Joan Peñarroya pourra s’appuyer.
Une arrivée indispensable pour le club espagnol, juste après les départs de Jabari Parker au Partizan Belgrade et de Chimezi Metu. Shengelia va apporter présence physique, expérience et constance à une équipe qui en a cruellement besoin. Son adaptation ne devrait pas poser de problème : formé à Valence, il a ensuite joué en NBA avant de retrouver l’Europe à Vitoria, où il est resté 6 saisons.
Ce passage au Barça semble idéal pour lui. Même s’il a montré qu’il peut encore jouer une saison entière à haute intensité, arriver dans une équipe où il pourra partager les responsabilités devrait lui permettre de maintenir sa longévité. L’effectif barcelonais et le système de Peñarroya lui demanderont sans doute davantage de responsabilités défensives qu’à la Virtus. Les présences de Willy Hernangómez et Jan Vesely au poste 5 le forceront à compenser près du cercle. Offensivement, il apportera une autre corde à l’arc catalan grâce à sa capacité à jouer dos au panier et au poste bas.
Si Shengelia parvient à maintenir sa forme tout en assumant ces responsabilités accrues, il pourrait devenir le catalyseur du renouveau barcelonais, stabiliser la rotation intérieure et influencer les grands rendez-vous. Il sera en tout cas l’un des hommes qui pourraient permettre au Barça de retrouver de la compétitivité, tant sur le plan européen que national, car pour rappel, le club n’a plus retrouvé les finales de son championnat depuis maintenant 2 saisons.

Étoile Rouge de Belgrade : Chima Moneke (intérieur, 29 ans)
Statistiques 2024-25 : 14,0 points ; 6,1 rebonds ; 2,3 assists en 28 minutes (Euroleague)
Depuis ses débuts professionnels il y a sept ans, Chima Moneke aura joué dans plus d’un club par saison. Cet été ne fait pas office d’exception puisqu’il a quitté les Rouge et Noir de Baskonia pour rejoindre les Rouge et Blanc de l’Étoile Rouge de Belgrade. L’ailier fort vivra en Serbie sa quatrième saison en Euroleague et aura à cœur d’enfin passer le cap que tant de suiveurs attendent.
S’il n’est pas possible de qualifier l’aventure dans le Pays basque d’échec, car c’est là-bas qu’il a pris ses vraies premières responsabilités au plus haut niveau européen, Chima Moneke est un joueur qui polarise. Avec 14 points et 6 rebonds de moyenne en un petit peu plus de 25 minutes de jeu ces deux dernières années, les chiffres sont plutôt flatteurs. Le problème vient plutôt du ressenti que laisse le Nigérian, comme en parlait son ancien coach Sasa Obradovic, sur un podcast serbe relayé par BeBasket.
C’est un bon mec mais un égocentrique (il rit). Il s’aime beaucoup et regarde beaucoup trop de choses à travers le seul prisme des statistiques.
Sasa Obradovic, via Super Indirektno kod Popa i Milana
Un joueur qui aime remplir la feuille de statistiques, loin des questions de leadership, c’est en réalité assez proche de ce que l’on ressent chez l’ancien pensionnaire de Monaco. Si Chima est un personnage solaire, toujours prêt à faire du contenu pour les réseaux et la blague de plus pour ses coéquipiers, son implication collective pour tirer l’équipe vers le haut pose question.
Cet excès d’individualisme est un sujet qu’’Ioannis Sfairopoulos devra surveiller de près. Hasard de la construction du groupe, ce sont quatre Américains qui posent question. Chima Moneke, Codi Miller-McIntyre, Jordan Nwora et le nouveau venu Devonte’ Graham vont devoir apprendre à jouer ensemble et à se partager les responsabilités pour espérer avoir des résultats positifs.
Pour notre joueur à suivre, il sera donc important d’enfin passer cette barrière du leadership, dans une équipe orpheline de grandes voix du groupe de l’année dernière, comme Milos Teodosic, Filip Petrusev ou Rokas Giedraitis. Du leadership vocal mais aussi un exemple à montrer sur le terrain. Avec l’absence de Joël Bolomboy jusqu’à janvier, le reste de la raquette de Belgrade devra redoubler d’efforts pour remplacer le pivot star, au rebond et dans le jeu. Ce sera le cas pour Chima Moneke aussi, qui devra se montrer plus disponible pour ses coéquipiers sur de la pose d’écran sur et loin du ballon, mais également en bout de chaîne pour profiter des décalages créés en amont.
Au-delà de tous les doutes évoqués jusqu’à maintenant, l’ailier fort reste un formidable joueur de création personnelle, capable d’attaquer son vis-à-vis en pénétration malgré sa grande taille. Moneke dispose également d’excellentes qualités athlétiques lui permettant d’être une grande menace sur contre-attaque, capable d’aller très vite d’un cercle à l’autre et d’offrir de belles solutions à ses partenaires.
Nous avons également pu entrevoir quelques flashs à la passe, même s’il est évident que peu de choses sont prévues et que Chima se repose énormément sur son feeling au cours de l’action. Sa passe la plus dévastatrice est en réalité assez représentative du style du joueur, qui fonce au panier avant de se rendre compte qu’il ne pourra pas finir et lâche, en l’air, son ballon pour un coéquipier dans le dunker spot, à trois points, ou bien dans les tribunes en fonction de l’action.
Chima Moneke a donc un rôle central à jouer dans cette nouvelle version de l’Étoile Rouge, qui fera tout pour arriver en playoffs sans passer par le playin. Pour ça, il faudra que Chima garde son efficacité personnelle tout en réussissant à se mettre au service du collectif lorsqu’il n’a pas le ballon. Loin d’être impossible, la réussite de l’équipe dépend tout de même de beaucoup de facteurs incertains.
Partizan Belgrade : Miikka Muurinen (ailier, 18 ans)
Statistiques 2024-25 : 6,6 points ; 1,9 rebond ; 0,6 contre en 11 minutes (EuroBasket 2025)
Véritable révélation de l’EuroBasket 2025, Miikka Muurinen est la dernière recrue du Partizan Belgrade, club où il va lancer sa carrière professionnelle lors de la saison à venir. Mais pas de quoi s’inquiéter pour autant, puisque le jeune Finlandais a montré qu’il était taillé pour le monde pro en s’imposant comme un élément incontournable de sa sélection cet été, à seulement 18 ans. Un fait rarissime, qui fait état du phénomène qui évoluera dans la capitale serbe.
Son profil, celui d’un ailier ultra longiligne de 2m08 monté sur ressorts, faisant de lui une vraie machine à highlights, affole absolument tous les fans de basket. À tel point que le natif de Järvenpää (ça ne s’invente pas) était courtisé aux quatre coins des États-Unis, où il a passé les deux dernières années à se former au lycée. En Europe aussi, plusieurs écuries se l’arrachaient. Le Panathinaïkos, malgré son effectif déjà pléthorique, a tenté le coup selon BasketNews, mais le poste 3 a certainement fait le bon choix en signant au Partizan.
En effet, alors qu’il était difficile de l’imaginer avoir de réelles opportunités dans le roster démentiel du Pana, il y a carrément la place du côté de Belgrade derrière Isaac Bonga. D’autant plus que son jeu colle parfaitement avec le style de l’EuroLeague. Car oui, Muurinen est un monstre en transition, grâce à sa détente exceptionnelle, dont il n’aurait d’ailleurs même pas besoin tant son corps et ses bras sont déjà longs, l’ailier peut monter sur n’importe qui. Mais sa palette offensive ne se limite pas à lâcher des gros dunks. L’ancien d’Arizona Compass est également capable de sanctionner de loin.
Mais ce qui est vraiment excitant avec Miikka Muurinen, c’est que personne ne le connaissait il y a deux mois. Difficile donc d’imaginer son plafond, même si des axes de progression semblent assez évident, notamment à la création ou, comme pour beaucoup de jeunes joueurs, dans sa capacité à gérer les moments chauds. Surtout qu’en EuroLeague, deuxième ligue la plus compétitive du monde, ce n’est clairement pas ce qu’il va manquer.
https://x.com/50NuancesDeNBA/status/1961528294563803487
Olimpia Milan : Devin Booker (intérieur, 34 ans)
Statistiques 2024-25 : 14,9 points ; 4,7 rebonds ; 1,6 assists en 26 minutes (Euroleague)
Si Ettore Messina n’a toujours pas bougé du banc milanais, on ne peut pas en dire de même de son groupe de joueurs. Avec les arrivées de Lorenzo Brown, Quinn Ellis, Marko Guduric ou encore Vlatko Cancar, l’effectif ne sera pas plus jeune, mais il sera au moins bien renouvelé. Le plus gros changement se situe certainement dans la raquette, où le pivot MVP d’Euroleague 2021-22, Nikola Mirotic, laisse sa place à l’ancien Munichois Devin Booker.
Celui qui sort de sa plus belle saison européenne – comme beaucoup de joueurs du Bayern Munich version 2024-25 – aura fort à faire, pour à la fois confirmer sa belle progression individuelle, bien s’intégrer dans cette nouvelle raquette avec Zach LeDay, et aider l’Olimpia Milan à retrouver les playoffs après trois ans de disette et de déceptions. Il ne lui sera certainement pas demandé d’absorber les 28% d’utilisation de Mirotic, surtout avec l’arrivée d’un gros porteur de balle comme Lorenzo Brown, mais le jeu milanais risque de lui en demander beaucoup, vu l’importance qu’avait la domination intérieure l’année dernière.
Pivot atypique pour le jeu européen, l’Américain de 34 ans mesure seulement 2,05m mais compense son relatif manque de taille par des capacités athlétiques hors normes. Avec une explosivité horizontale et verticale impressionnante, nombreux sont les lobs qui lui arrivent dans les mains. Malgré un volume qui reste faible, il lui est également possible de punir de loin à l’occasion (40,5% à trois points sur 2,8 tentatives par match l’année dernière). Défensivement, comme pour tous les “petits” pivots, Devin doit permettre à son coach de mettre en place des schémas de switch au besoin, pour limiter les décalages laissés à l’attaque adverse.
Les rotations intérieures milanaises semblent plus fournies que celle du Bayern l’année dernière, et Devin Booker devra partager son temps de jeu avec Zach LeDay, mais également Josh Nebo, Ousmane Diop et Bryant Dunston, tous aspirant à un rôle dans l’équipe d’Ettore Messina. De ce fait, il est possible que les chiffres de Booker baissent, aux alentours de 12 points pour 20 minutes de temps de jeu, mais ce n’est pas là que l’impact du pivot se mesurera, tant l’énergie et l’athlétisme qu’il apporte à une équipe sont importants.
Réal Madrid : Théo Maledon (arrière, 24 ans)
Statistiques 2024-25 : 17,0 points ; 3,5 rebonds ; 4,6 assists en 28 minutes (Euroleague)
On peut dire que le retour en Europe de Théo Maledon est plus que réussi. L’arrière français est rapidement devenu l’un des meilleurs driveurs d’Europe grâce à sa capacité à faire la différence en isolation. Il faut dire qu’il possède un premier pas assez explosif et un bon handle ainsi qu’une longue envergure qui lui permettent de faire la différence sur PnR afin d’aller scorer près du cercle. Il a par exemple pris 47% de ses tirs dans la raquette la saison dernière en Euroleague, et même 59% en Betclic Elite ! On peut néanmoins lui reprocher un manque de réussite près du cercle, qui s’explique certes par quelques limites dans son toucher de balle, mais également une raquette rhodanienne qui lui ouvrait assez peu d’espace.
Mais le problème avec son profil est qu’il est un joueur assez inoffensif off-ball. Le Français n’a jamais vraiment bougé dès qu’il n’avait plus la balle en main, préférant être statistique et attendre des situations en catch-and-shoot. Il est certes à minima dans la moyenne de loin, pourtant on a vu ses limites en équipe de France. Dès qu’il n’est plus le créateur principal de son équipe, l’impact de Théo Maledon diminue drastiquement.
Or au Real Madrid, il ne sera sûrement pas le créateur principal. Si Facundo Campazzo commence à se faire vieux (34 ans), il reste encore aujourd’hui le dépositaire du jeu madrilène, où son passing sur PnR régale les spectateurs européens. Les limites défensives de Maledon vont le gêner également, lui qui ne bénéficiera plus du privilège d’option offensive numéro pour justifier certaines erreures défensives.
Sûrement que Théo Maledon débutera la saison sur le banc dans le rôle de créateur principal avec la seconde unit et/ou lorsque Campazzo n’est pas sur le terrain. Leur association semble assez difficile à envisager sur de longues séquences, les deux ayant besoin du ballon pour exister. Mais nul doute que le Tricolore aura l’occasion de se racheter après cet Eurobasket manqué, afin de prouver qu’il a sa place parmi les (potentiels) meilleurs scoreurs d’Euroleague.
