Comme la saison dernière, nous vous proposons une liste de 20 joueurs à suivre cette saison en Euroleague. Place cette fois aux joueurs des équipes qui devraient se battre pour le play-in.
Bayern Munich : Kamar Baldwin (arrière, 28 ans)
Statistiques 2024-25 : 7,1 points ; 1,7 rebonds ; 3,7 assists en 21 minutes (Euroleague)
On peut dire que la saison rookie en Euroleague de l’arrière américain n’a pas été de tout repos. Dans le marasme collectif de Baskonia, Kamar Baldwin n’a jamais réussi à trouver sa place. À l’image de son équipe, il a souvent été hors-rythme, à la fois en attaque et en défense, ne parvenant jamais à s’adapter au niveau de la plus grande compétition européenne.
Or au cours de l’Eurobasket, où il a joué pour la Géorgie, Baldwin a complètement changé. Au sein d’une équipe en manque criant de scoring, l’arrière s’est mué en scoreur extérieur principal, pouvant punir sur pull-up ou dans les dernières secondes. Sans dire qu’il est un monstre d’efficacité (nous y reviendrons), il a au moins montré qu’il pouvait apporter à une équipe en manque de rythme offensivement. Un rôle qu’il devrait sûrement récupérer au Bayern.
En réalité, Kamar Baldwin est un combo-guard qui a besoin du ballon pour exister. Sans dire qu’il possède une lecture de jeu élite sur pick-and-roll, il est capable d’apporter un peu de playmaking primaire ou secondaire lorsque l’équipe est en difficulté offensivement. Il perd par ailleurs assez peu de ballons, lui qui prend très peu de risques dans ses passes.
Concernant le scoring, Baldwin est un joueur avec des limites dans son toucher de balle, l’empêchant d’être un joueur efficace sur pull-up. Bien sûr qu’il peut inscrire des shoots, mais je doute qu’il soit réellement en mesure d’assumer une adresse au niveau de la moyenne sur toute une saison d’Euroleague, lui qui était dans le 15e centile à l’eFG% la saison dernière. Il n’est d’ailleurs pas très explosif sur son premier pas, ce qui le restreint dans sa capacité à trouver des bons tirs au cercle.
J’ai pourtant envie de croire à son renouveau dans le système offensif de Gordon Herbert. Le coach canadien a en effet montré qu’il pouvait emmener assez haut un effectif limité, proposant un très bon système offensif (4e offensive rating l’année dernière). Toute la question est de savoir comment Baldwin s’intégrera dans cette attaque en mouvement, lui qui devrait être énormément responsabilisé après la blessure de Rokas Jokubaitis.
Valence : Jean Montero (arrière, 22 ans)
Statistiques 2024-25 : 13,2 points ; 2,9 rebonds ; 5,3 assists en 23 minutes (Eurocup)
Âgé de 22 ans, le jeune Dominicain va découvrir l’Euroleague, après une seule saison à l’échelon inférieur, en Eurocup. C’est une première saison réussie à l’échelle européenne pour Montero, après avoir fait ses bases pendant 4 ans dans d’autres clubs espagnols. La réserve de Gran Canaria, le Real Betis, Andorra, puis Valence depuis 2024.
Valence s’appuyait sur Chris Jones pour mener son équipe, entouré d’un super collectif composé de Xabier Lopez-Arostegui, Stefan Jovic, ou encore Semi Ojeleye. Mais le joueur qui est sorti du lot, c’est bien Jean Montero. Très à l’aise en Liga Endesa avec 15,7 points de moyenne, il a légèrement marqué le pas en Eurocup avec « seulement » 13,2 points, et des pourcentages assez bas (39% au tir dont 30% de loin).
S’il est plutôt régulier en championnat, en tournant assez souvent entre 10 et 15 points, c’était totalement l’inverse en Eurocup. Il a réalisé plusieurs performances à 32 points, mais également de nombreux matchs terminés à moins de 10 points. Il faut tout de même garder en tête que ce joueur est assez jeune, et découvrait l’Eurocup. Mais ce qui l’a vraiment révélé, ce sont les joutes éliminatoires. Très bon en playoffs de Liga Endesa, il a notamment réalisé un match à 36 points et 10 rebonds face à Gran Canaria pour terminer la série. En Eurocup également, avec un super premier match en finale, face à l’Hapoel Tel-Aviv. 24 points en 30 minutes, avec 3 points et 3 rebonds pour s’imposer à domicile et mener 1-0. Très bon passeur, il tourne également à 6,3 passes sur les finales.
Son adaptation en Euroleague va grandement déterminer la réussite ou non de la saison de Valence, surtout après le départ de Chris Jones pour l’Israël, plus précisément le club qu’il a affronté en finale, l’Hapoel Tel-Aviv. Montero doit monter son niveau, notamment au scoring, et assumer une grande partie de la création offensive de son équipe. Sa relation avec la recrue, Neal Sako, va également être scrutée. Connaissant à la fois son niveau au passing et l’aisance de Sako sur PnR ou sur alley-oop, ce duo pourrait être le fer de lance offensif de Valence.
La vraie question est : est-ce que Montero peut faire entrevoir une lueur d’espoir à son club, un peu à la manière de Théo Maledon à l’ASVEL ? Si c’est le cas, et peu importe le classement final, on pourra considérer que sa saison (et celle de Valence) est réussie.
Paris Basketball : Nadir Hifi (arrière, 23 ans)
Statistiques 2024-25 : 15,1 points ; 2,1 rebonds ; 1,3 assist en 20 minutes (Euroleague)
Le meilleur jeune de la dernière saison d’Euroleague pourra-t-il passer un cap cette saison ? Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de rappeler le profil de l’arrière tricolore tant il déchaîne sur les réseaux sociaux. Certains adorent sa capacité à prendre feu très rapidement, tandis que d’autres critiquent son profil unidimensionnel et son manque d’efficacité. Nadir Hifi est un joueur polarisant, et c’est bien là que la saison à venir sera cruciale pour son développement.
On a vu en fin de saison dernière qu’il était beaucoup plus agressif sur drive, n’hésitant pas à finir dans la raquette malgré son petit physique. Il faut dire que le Franco-Algérien possède un premier pas assez explosif qui lui permet de faire la différence en isolation. On a également vu un joueur meilleur dans ses lectures sur PnR, cherchant à sortir de ce profil de scoreur unidimensionnel. Car il ne faut pas oublier qu’il a montré quelques flashs au passing intéressants lors de sa dernière année au Portel. Cela est d’autant plus important que l’on voit avec Markus Howard l’importance d’être plus qu’un joueur de pull-up.
L’un des facteurs importants de la saison à venir chez Hifi sera sa capacité à être un meilleur joueur défensivement. Sans dire qu’il deviendra un lockdown, son physique le limitant bien évidemment, il a montré qu’il pouvait avoir quelques passages intéressants sur le point d’attaque. Il pourrait d’ailleurs s’inspirer de son compère tricolore Sylvain Francisco qui a montré de jolies choses cet été avec l’équipe de France.
Plus globalement, la progression de Nadir Hifi passera par sa capacité à être bien plus qu’un joueur pouvant prendre feu à trois points. À voir maintenant comment Francesco Tabellini l’utilisera dans son système, surtout avec la présence d’un meneur de petite taille en la personne de Justin Robinson.
Le Petit Prince de Paris pourra-t-il s’asseoir à la table des rois européens ?

Hapoel Tel Aviv : Vasilije Micic (arrière, 31 ans)
Statistiques 2024-25 : 6,6 points ; 2,2 rebonds ; 3,1 assists en 19 minutes (NBA)
Le Magicien est de retour en Europe. Deux ans après avoir quitté l’Anadolu Efes pour tenter l’expérience NBA, Vasilije Micic revient en Euroleague. Un comeback qui se faisait attendre depuis de nombreux mois, lui qui était désiré par quasiment toutes les grosses écuries. Mais c’est finalement chez le tout fraichement promu Hapoel Tel Aviv que le Serbe va poser ses bagages. Mais avec quel niveau ?
Micic est un véritable maestro de la balle orange. Il est un joueur d’élite sur PnR, lui qui est capable de tout faire pour disséquer une défense. Si un défenseur vient en aide depuis le corner, il fera la skip pass dans le corner. Si la défense vient le trapper, il servira son coéquipier qui coupe au cercle. On peut bien évidemment lui reprocher un jeu à risque qui mène à quelques pertes de balles, mais la plus-value de sa magie sur PnR compense largement ce point. Sa taille (1,96m) est également un avantage, lui permettant de se créer des angles de passes supplémentaires.
Concernant le scoring, on parle ici d’un bon joueur au shoot, notamment après dribble. Il a fait de son stepback une arme létale pour punir le moindre espace qui lui est offert, tout comme son pull-up à trois points. En cinq saisons à Istanbul, il tournait à 37% de réussite à trois points sur presque 6 tentatives par rencontre. Au-delà de la réussite, Micic a une portée de tir tellement lointaine qu’il oblige les défenses à monter très haut sur lui, offrant alors encore plus d’espace.
Pour autant, certaines interrogations sont légitimes à l’égard du Serbe, notamment physiquement. S’il n’est pas vieux, Micic arrive doucement sur la pente descendante, ses meilleures années étant certainement derrière lui. Il n’a plus la même explosivité, ni la capacité à monter au dunk comme par le passé, privilégiant à l’inverse jouer sous le cercle. On peut d’ailleurs se demander s’il pourra assumer le rôle de créateur principal sur toute une saison, lui qui avait par exemple l’usage le plus élevé en 2022 (27,5%). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Hapoel s’est doté d’autres créateurs, tels qu’Elijah Bryant ou Chris Jones. Sauf que jusqu’ici, Micic n’a jamais vraiment montré qu’il pouvait être un joueur efficace off-ball.
Enfin quelques doutes subsistent concernant sa défense, surtout au vu de sa perte d’explosivité et de réactivité. Si son gabarit est un avantage, il n’en reste pas moins un joueur qui sera ciblé, notamment loin du ballon. À voir si son intelligence de jeu arrivera à compenser cela.
Dubaï Basketball : Dwayne Bacon (ailier, 30 ans)
Statistiques 2024-25 : 16,3 points ; 3,6 rebonds ; 1,9 assist en 26 minutes (Russie)
Passé par la Chine, Porto-Rico, ou plus récemment la Russie, Dwayne Bacon a vadrouillé aux quatre coins du monde ces deux dernières saisons. Pour l’année à suivre, l’ancien des Hornets va découvrir un nouveau pays – les Émirats Arabes Unis – mais va retrouver l’EuroLeague. Une compétition qu’il a disputé à deux reprises, avec Monaco puis le Panathinaïkos. Au contraire de son nouveau club, Dubaï, qui y honorera sa première participation.
C’est un joli coup de la part des dirigeants émiratis, qui sont allés chercher Dwayne Bacon au Zénith Saint-Pétersbourg. Car oui, son profil, celui d’un ailier ball-handler et scoreur, semble parfaitement coller aux besoins des petits nouveaux de l’EuroLeague. Aux côtés d’un meneur comme Aleksa Avramović, plus axé sur la défense et l’hyperactivité que la création offensive, ou d’un second forward comme Davis Bertans, cantonné à un rôle de shooter pur, l’Américain sera l’un des principaux créateurs du Dubaï BC en attaque. Statut qu’il partagera avec une autre grosse recrue, Džanan Musa, ou encore Klemen Prepelič.
Lors de sa dernière participation dans la plus grande compétition européenne, en 2022-23, l’ancien du Pana avait parfaitement rempli ce rôle. Avec 16,6 points de moyenne en 27 matchs d’EuroLeague, il avait terminé à la quatrième place des meilleurs scoreurs de la compétition. Malgré une adresse irrégulière derrière l’arc, le Floridien de naissance avait réalisé plusieurs cartons, avec notamment 31 points contre Milan puis 30 contre l’Olympiakos cette saison-là.
Désormais habitué à changer d’environnement, Dwayne Bacon va une nouvelle fois devoir s’adapter. Ce qui ne devrait pas le déranger si on se fie à ses premières minutes sous le maillot dubaïote. En effet, en demi-finale de la SuperCoupe de VTB United League, où il affrontait ses anciens camarades du Zénith, Bacon a inscrit 21 points à 8/15 au shoot. De quoi ne présager que du bon en vue de son retour en EuroLeague.
