Avant le début de la compétition, l’Équipe de France Féminine de Basket est au plus bas dans l’estime des fans. En effet, les Bleues n’ont pas réussi à conserver leur titre de championne d’Europe acquis en 2009, et ont dû se contenter d’une bien triste 3ème place. Mais il fallait bien compter sur les françaises pour se racheter, et à la suite d’un parcours qui frôlait la perfection, les voilà en finale face à la grande Team USA.
Une qualification aux Jeux Olympiques de 2012 acquise dans la sérénité
Les Bleues qui célèbrent la qualification aux JO
Après leurs deux derniers échecs sur les championnats d’Europe et sur la Coupe du monde, les Bleues doivent donc passer par les TQO pour obtenir une place dans cette compétition prestigieuse. Les françaises sont dans un groupe constitué du Canada ainsi que du Mali où elles apparaissent comme grandes favorites.
Pour ce premier match, elles feront face au Canada de Kimberley Gaucher-Smith. Nos Bleues ne perdent pas de temps et prennent tout de suite les devants. Elles étouffent leurs adversaires défensivement et après 10 minutes bien contrôlées, elles mènent la course dans le 1er quart (22-12).
Les françaises ont fait le plus dur et vont ensuite conserver cet écart jusqu’au début du 4ème quart temps tout en faisant tourner une grosse partie de l’effectif. Dans ce dernier quart l’écart montera jusqu’à 17 points, ce qui permettra a tous le staff d’effectuer les dernières rotations en fin de match, achevant un succès très sérieux, 56-47.
Dans le deuxième et dernier match de la 1ère phase, nos Bleues affrontent les Maliennes, 3ème du championnat d’Afrique. Une victoire logique et très large (87-33), où le Mali n’aura pas existé et où les Bleues auront fait tourner pour arriver avec un maximum de fraicheur dans la dernière difficulté avant cette possible qualification. Pour cela, les Bleues devront l’emporter face à la Corée du Sud.
Et malheureusement, le début de ce match sera à l’avantage de la Corée. La fébrilité défensive se fait ressentir et les Bleues sont légèrement menées dans ce premier quart, 20-19. Mais c’est bien l’excellente entrée de Sandrine Gruda (19 points et 5 rebonds) qui va remettre nos Françaises sur les rails de la qualification olympique. La France mène donc 39-30 à la mi-temps.
Un écart qui va d’ailleurs continuer de s’accroitre jusqu’à la fin de la rencontre, les Bleues s’imposent finalement 80-63. L’objectif minimal de la saison est donc atteint et les basketteuses françaises rejoignent leurs homologues masculins à Londres.
L’effectif des Bleues pour les Jeux de Londres
C’est un effectif très complet et expérimenté que présente Pierre Vincent pour ces Jeux de Londres . En effet 8 joueuses sur 12 avaient participé à la dernière victoire lors de l’Euro 2009 en Lettonie. Elles ont donc une bonne culture de la gagne et peuvent espérer aller loin dans cette compétition.
Le poste 1 sera occupé par la brillante Céline Dumerc. La joueuse historique de l’Équipe de France possède déjà une immense expérience avec ses 170 sélections mais sort d’une saison très moyenne avec Bourges où elle a clairement perdu son shoot (30,6% au field goal et 22,7% à trois points).
Elle sera donc suppléée par une autre joueuse d’expérience, la Montpelliéraine Edwige Lawson-Wade. Arrivée du côté de l’Occitanie cette année, il faudra évidemment compter sur l’ancienne joueuse WNBA pour peser dans cet évènement. Autrice d’une saison excellente avec Montpellier avec 13,6 points et 4,7 passes, l’Équipe de France a de quoi faire sur ce poste où le talent ne manque pas.
Le poste d’arrière sera gardé par la très convaincante Emilie Gomis qui a réalisé sa meilleure saison depuis le début de sa carrière en enregistrant 16,6 points et 3,1 passes par match. Malgré tous ses efforts, son équipe ne rejoindra pas les Play-offs de la LFB. Elle devance dans la hiérarchie, Clémence Beikes (a joué également sur le poste 3), la joueuse de Saint-Amand qui a longtemps été absente sur la saison à cause de ses blessures, mais aussi la tarbaise Florence Péron, une joueuse polyvalente capable de dépanner sur le poste 1.
Plus de jeunesse pour couvrir le poste 3, et on peut commencer par citer la joueuse de Bourges Jennifer Digbeu. Un profil 3&D qui a su montrer son efficacité à longue distance tout au long de la saison (40,9%), permettant à son club d’accrocher un nouveau titre dans le championnat de France. Elle sera accompagnée par Marion Laborde, la joueuse de Basket Landes, qui possède un profil très complet, mais possède assez peu d’expérience à ce niveau de compétition.
Pour le poste 4, qui d’autre que Sandrine Gruda pour en prendre les commandes. La jeune joueuse de 25 ans vient de réaliser une saison totalement folle du côté de la Russie. Finissant 3ème de l’Euroligue féminin, la joueuse très athlétique a fini à 13,5 points de moyenne en Euroligue. Elle sera malgré sa jeunesse, l’un des gros point d’appui des deux côtés du terrain pour Pierre Vincent et son staff. Elle sera suppléée par Nwal-Endéné Miyem, une très bonne joueuse de notre championnat de France, également championne avec Bourges qui a tourné à 11,7 points et 6,4 rebonds sur l’ensemble de la saison
Et pour finir notre raquette sera gérée par Emmeline Ndongue, une très bonne défenseuse qui a tourné à 2 contres de moyenne avec Bourges. Très régulière, c’est une joueuse qui saura satisfaire peu importe le temps de jeu qu’on lui donne. Isabelle Yacoubou sera la seconde option sur ce poste. La solide joueuse de Valence a été sacrée championne d’Europe avec son club où elle aura disputé une saison plus que convaincante grâce à sa domination physique qui ne fait qu’épuiser ses adversaires. Et pour finir c’est la 12ème femme de ce groupe, Elodie Godin, la joueuse de Tarante en Italie qui sort d’une très bonne saison en Euroligue.
Un premier tour reçu 5 sur 5
La concentration sur le visage de Céline Dumerc dans les derniers instants du match face au Canada
Alors que nous approchons du début de ce tournoi olympique, l’objectif est clair pour nos Bleues, figurer parmi les trois premières équipes de ce groupe B afin d’assurer une qualification pour la phase éliminatoire et d’éviter l’épouvantail américain dès les quarts de finales.
France – Brésil: Un premier acte parfaitement négocié
Face au Brésil, une équipe habituée des premières places internationales, la tâche ne s’annonçait pas simple. Mais c’est mal connaître les Françaises qui vont réussir à se sublimer et notamment dans le dernier quart. Car oui, si les trois premiers quarts temps ont été plutôt équilibrés, la dernier ne le sera absolument pas. La France va dominer l’attaque brésilienne qui n’inscrira que deux petits paniers dans les 10 dernières minutes. Les françaises sont arrivées avec le couteau entre les dents et vont finalement s’imposer 73 à 58 grâce notamment à Céline Dumerc, autrice d’une performance XXL (23 points, 5 passes, 4 interceptions).
France – Australie: Le match de la bascule
Les Françaises vont désormais devoir faire face à un très gros morceau. Les Australiennes, triple vice-championnes olympiques en titre sont clairement candidates à la médaille, mais une nouvelle fois ce n’est pas la peur qui habite nos françaises. Les deux équipes sont au coude-à-coude dans la fin de match et ne se lâchent pas d’une semelle. Et c’est sur un énième panier d’Emilie Gomis (22 points) que la France prend 3 points d’avance à 3 secondes de la fin. Mais la foudre s’abat sur les françaises quand Belinda Snell (à 14% au shoot) rentre un buzzer venu de nul part derrière la ligne médiane.
Les deux équipes vont donc devoir aller chercher cette victoire en prolongation. Une prolongation tendu qui va se terminer sur un petit layup d’Emilie Gomis permettant à la France de prendre 4 points d’avance et de sceller le sort de cette rencontre. Quelques années plus tard, Emmeline Ndongue est revenu sur cette formidable soirée qui leurs avait permis de rêver plus haut:
Quand ce match a été gagné, on s’est dit qu’on était parti pour quelque chose d’extraordinaire et qu’il fallait capitaliser sur cette victoire pour tout gagner et ne pas perdre cet avantage psychologique. C’est d’ailleurs grâce à ce match qu’on va arracher les autres.
France – Canada: La confiance règne
Face aux Canadiennes, la victoire aura été courte mais bien gérée. Les françaises se sont appuyées sur une bonne efficacité au shoot (47,3%) pour s’imposer. Très peu de shoot longue distance, mais une très bonne circulation de balle et un esprit de groupe qui aura marqué tout le monde. Le banc aura aussi été un très bon apport côté français où on pourra noter la bonne performance de Isabelle Yacoubou.
Avec 14 points au compteur en 17 minutes, la joueuse de Valence aura su fructifier le travail collectif d’une très belle main. Du côté canadien, le banc aura fait grise mine en enregistrant un bien triste 25% au shoot. La France l’emporte donc 64-60 et est officiellement qualifiée pour les quarts de finales.
France – Grande Bretagne: La France fait tomber le pays hôte
Un match qui s’annonçait déjà très tendu, entre une équipe qui jouait la première place de son groupe et l’autre qui devant son public jouait sa survie. Et dans ce match à enjeu, les britanniques vont tenter de mettre un rythme imposant à ce match pour épuiser les françaises, ce qui va plutôt bien marcher. Dans ce match qui a toujours été très serré, les française sont derrières de trois points à moins de 10 secondes de la fin.
C’est alors que Céline Dumerc remonte la balle, elle court jusqu’à la ligne trois points à 45 degrés, elle se stoppe et envoie ce shoot clinique pour accrocher la prolongation. Mais ce n’est pas fini, les Bleues vivent toujours une prolongation très serrée et n’arrivent pas à se détacher des Britanniques, toujours égalité à 10 secondes de la fin. Mais une nouvelle fois Céline Dumerc a le ballon. Elle utilise l’écran d’Elodie Godin pour se repositionner à 45 degrés et se lever pour venir planter le même 3 points, au même spot.
France-Russie: Conclusion d’une 1ère phase aboutie
La France termine à la première place de son groupe, invaincue après une victoire 65 à 54 face à la Russie. Après une première mi-temps très accrochée, les Bleues vont réaliser un troisième quart de folie où elles passeront la barre des 30 points marqués sur le quart temps, scellant le destin de cette partie.
Céline Dumerc s’est à nouveau particulièrement mise en valeur dans ce match où elle inscrira 9 de ses 12 points dans le 3ème quart. Les Bleues finissent donc première et éviteront dans leur partie de tableau les 2 épouvantails à savoir l’Australie et Team USA. Une phase finale abordable où les Françaises doivent récompenser leurs efforts et rejoindre la finale.
Les françaises prennent feu et écrivent l’histoire
Après une 1ère place bien méritée, les Françaises retrouvent les 4ème du groupe A, la République Tchèque. Une nouvelle compétition commence alors pour les Bleues, celle des phases éliminatoires. On remet alors tous les compteurs à zéro et le parcours en poule ne comptent plus.
Quart de finale: Une qualification pour le dernier carré acquise dans la douleur
Si la France prend en effet le meilleur départ, en menant confortablement dans le 1er quart de 8 points, c’est bien les Tchèques qui vont contrôler le tempo pendant le reste de la rencontre. Et cela c’est confirmé dès le début du 2ème quart où elles sont parvenu à refaire leur retard en moins de 2 minutes grâce à une défense de zone qui a complètement perturbé nos françaises.
Les Bleues n’y arrivent pas en attaque et n’ont inscrit que 32 points alors que nous approchons de la fin du 3ème quart temps. L’écart est monté à 13 points et Pierre Vincent totalement remonté prend un temps mort. Une soufflante s’impose pour lui qui réclame de la simplicité et du sérieux dans l’élaboration des attaques. Un message bien reçu pour les Bleues qui vont dérouler leur jeu et revenir progressivement au score.
C’est finalement sur un enchaînement de trois points de la meneuse Céline Dumerc que la France repasse devant à 1 minute de la fin (67-65). La France s’impose finalement 71-68 et retrouvera la Russie pour les demis finale grâce à une Céline Dumerc en feu à 23 points et 6 passe décisives.
Demis finale: Plus personne ne résiste aux françaises
Si d’un côté les Bleues surfent sur une vague d’excellence depuis le début de la compétition cela n’a pas l’air d’impressionner les Russes qui ont déclaré dans leurs médias que battre la France ne serait qu’une formalité. Pierre Vincent déclara d’ailleurs par la suite que ces déclarations étaient du pain bénis pour tous le groupe, bien motivé à prouver le contraire à leurs adversaires.
Et les Françaises ont peut être réalisé le match parfait pour venir vaincre et balayer avec une grande maîtrise des russes bien trop arrogante. Le jeu collectif français aura une nouvelle fois fait la différence (6 joueuses française ont dépassé la barre des 10 points) et à notamment été inspiré par la réussite au shoot Edwige Lawson-Wade collant 18 points donc 12 à longue distance.
Et si les Russes ont tenté de remettre un coup d’accélérateur en resserrant leur défense et en s’appuyant sur l’adresse intenable de Marina Kuzina, les Bleues ne lâcheront finalement pas l’avantage dans ce match grâce à de nombreuses inspirations de Céline Dumerc et finiront par s’imposer 81-64, pour affronter Team USA dans une finale inédite.
Finale: La France tombe face à des Américaines trop dominante
Après une victoire acquise tranquillement par les Américaines face à l’Australie (86-73), Pierre Vincent se veut réaliste et déclarera que les chances sont infimes pour les Bleues
Elles sont clairement intouchables. Mais il existe toujours une petite chance sur peut-être un million de les battre. Cette chance est certes très faible mais c’est à nous de la provoquer dès les premiers instants de cette rencontre.
Et contre toute attente les Françaises prennent un très bon départ grâce à l’intouchable Sandrine Gruda, et sont à 3 points des Américaines en milieu de second quart.
Mais c’est dans le début de 3ème quart que les choses vont se corser pour les Bleues qui vont encaisser un 19-0 portant l’écart à 30 points en la faveur des Américaines. Derrière le retour est impossible et les Américaines portées par une immense Candace Parker (21 points et 11 rebonds) vont remporter leurs 5ème Jeux Olympiques de suite.
Les Bleues s’inclinent la tête basse, s’excusent de ce match où elle n’ont pas existées mais malgré tout, la communion avec les supporters français est magnifique. Elles sont adulées et respectées par toutes la France mais aussi par le reste du monde qui acclame la performance française. Les larmes sont très présentes sur le podium olympique pour des filles qui se souviennent de tous les efforts réalisés pour arriver en finale olympique.
