Les Français des Knicks en 2025-26 : quels objectifs ?

Il y a 3 rois français à New York cette année. Pacôme Dadiet, Mohamed Diawara et Guerschon Yabusele. 3 joueurs à des stades différents de leurs carrières, et avec des objectifs très différents. A quoi peut-on s’attendre de leur part avec les Knicks pour la saison 2025-26 ?

Pacôme Dadiet

Objectif : obtenir plus de temps de jeu, aux Knicks ou ailleurs

Oct 15, 2024; New York, New York, USA; New York Knicks guard Pacome Dadiet (4) during the first half against the Charlotte Hornets at Madison Square Garden. Mandatory Credit: John Jones-Imagn Images / John Jones-Imagn Images
Pacôme Dadiet n’a pas beaucoup joué à New York après les premiers mois. Crédit : John Jones – Imagn Images

Pacôme Dadiet était l’un des 4 Français sélectionnés au premier tour de la draft 2024. Initialement destiné à un développement progressif en G League, il a disputé 18 matchs NBA dès ses deux premiers mois, mais avec un rôle marginal. Après novembre, il n’a plus eu de minutes significatives sous Tom Thibodeau, fidèle à sa réputation de limiter l’usage de ses rookies.

Principalement assigné aux Westchester Knicks, Dadiet a trouvé plus de temps de jeu en G League, tournant à 14,9 points, 40,6 % au tir et 31,6 % à trois points en 33,6 minutes de moyenne. Ses qualités défensives et sa vision de jeu ont été remarquées, mais ses lacunes au tir et en prise de décision confirment qu’il reste un projet à moyen-long terme.

Certains fans estiment qu’il aurait mérité plus de chances en NBA, surtout face à des vétérans peu performants comme Landry Shamet. Mais l’histoire avec Immanuel Quickley, Miles McBride ou Obi Toppin montre que Thibodeau donne rarement rapidement sa confiance aux jeunes. L’assistant Rick Brunson a d’ailleurs rappelé que le développement d’un joueur comme Dadiet doit s’inscrire dans une période de quatre à cinq ans.

La première saison de Dadiet n’a donc rien eu de spectaculaire, mais elle a posé les bases d’un développement patient. Le Français dispose d’un potentiel certain, à condition que les Knicks lui offrent le temps nécessaire pour l’exploiter. Apprécié pour son éthique de travail, Dadiet a reçu les encouragements de coéquipiers comme Josh Hart. Reste la question de son avenir à New York. Dadiet doit se démarquer de la concurrence interne, notamment Kevin McCullar Jr., plus complet et déjà remarqué en G League.

Une question se pose : va-t-il rester dans la Big Apple? Avec Tyler Kolek et lui, les Knicks possèdent deux jeunes à fort potentiel et faible coût, ce qui en fait des atouts attractifs pour d’éventuels échanges. Selon James L. Edwards III, journaliste à The Athletic, le nom de Pacôme Dadiet circule dans toute la ligue comme étant celui du joueur des New York Knicks le plus susceptible d’être transféré avant la date limite des transferts.

La situation de l’effectif new-yorkais joue un rôle majeur dans cette discussion. Malcolm Brogdon et Landry Shamet, tous deux sous contrat non garanti, devraient débuter la saison avec l’équipe. Pour conserver ces deux vétérans, les Knicks pourraient devoir libérer une place, ce qui ferait de Dadiet le candidat le plus logique à un transfert.

En termes simples, Dadiet n’est tout simplement pas sur la même longueur d’onde que les Knicks en ce moment. Dans une équipe qui vise à se qualifier pour les finales NBA cette année, alors que la Conférence Est est encore largement ouverte, est-il toujours judicieux d’essayer de mettre en place ce projet sur quatre à cinq ans ?

Certes, Tom Thibodeau était connu pour ne jamais donner beaucoup de temps de jeu aux rookies, donc les choses pourraient changer avec Mike Brown aux commandes. Cependant, si les Knicks sont en lice pour le titre, Dadiet n’aura probablement pas beaucoup de temps de jeu.

Oct 15, 2024; New York, New York, USA; Charlotte Hornets forward Brandon Miller (24) drives to the basket while being defended by New York Knicks guards Pacome Dadiet (4) and Cameron Payne (1) during the second half at Madison Square Garden. Mandatory Credit: John Jones-Imagn Images
Pacôme Dadiet a-t-il toujours un avenir à New York? Crédit : John Jones – Imagn Images

Si certains dans la ligue s’attendent à ce que le transfert de Dadiet ne rapporte pas plus qu’un choix de deuxième tour, d’autres estiment que son profil pourrait rapporter davantage. Son potentiel en tant qu’ailier polyvalent le rend très demandé, même s’il reste un projet.

Dans tous les cas, que son avenir soit à New York ou ailleurs, Dadiet doit progresser. Il a affiché des flashs intéressants, surtout en G League, mais pour garantir son avenir dans la ligue, il doit se montrer plus constant. Son potentiel défensif est déjà net, mais maintenant il doit afficher un progrès offensif.

Au-delà de son tir, un point faible évident de la saison dernière, c’est aussi sa capacité à prendre les bonnes décisions en attaque, à être un meilleur créateur offensif, qui est un axe de priorité pour son développement. Il est fort probable que Dadiet repasse par la G League très souvent cette saison, et il faut qu’il fasse mieux cette année.

S’il joue à un meilleur niveau, les Knicks peuvent lui accorder plus de chance en NBA, ou l’envoyer dans une équipe où il aura cette opportunité. Il y a encore de l’incertitude pour Pacôme Dadiet, mais tant qu’il maintient une bonne éthique de travail, il devrait avoir une chance dans la Grande Ligue, même si celle-ci mettra du temps à arriver pour le joueur de 20 ans.

Mohamed Diawara

Objectif : s’imposer en G League

Drafté avec le 51e choix de la draft NBA par les Clippers cette année, Mohamed Diawara a rapidement été échangé vers les Knicks, avec qui il a joué la Summer League. Les Knicks de la Summer League n’étaient pas l’équipe la plus passionnante de Las Vegas. Leur effectif était composé de joueurs incapables de tirer, de défenseurs inexpérimentés et de plusieurs blessés parmi les titulaires, dont Dadiet et McCullar Jr. Diawara, le seul joueur rookie des Knicks en 2025, s’est révélé être le joueur le plus intéressant à suivre cet été.

Bien qu’officiellement listé à 2,06 m, Diawara paraît plus grand et joue comme tel. Lors de la Summer League, il a semblé capable d’évoluer en tant que pivot small-ball, dominant physiquement ses adversaires. Son principal atout est son envergure hors norme de 2,24 m, avec une portée debout de 2,77 m, dans le 99e centile de la draft 2025. Cette longueur lui permet de contester des ballons inaccessibles à la plupart des ailiers.

Il a aussi montré une excellente détente et une menace constante sur les lobs, même si son potentiel n’a pas toujours été exploité faute de créateurs autour de lui cet été. Peu productif au scoring, Diawara s’est néanmoins distingué par son sens du jeu. Sa capacité à dribbler, à ralentir le rythme et à trouver des coéquipiers démarqués a impressionné pour un choix de deuxième tour. Combinés à son énergie, ces éléments font de lui un prospect intrigant.

Pour progresser, il devra améliorer son jeu de jambes et son tir, notamment à trois points, domaine où il manque encore de régularité. Lui-même reconnaît travailler sur ce point, affirmant se sentir prêt grâce à sa défense et sa polyvalence.

Diawara cite Pascal Siakam et Jaden McDaniels comme inspirations, et la comparaison avec Siakam est pertinente : un ailier fort athlétique, doté de qualités physiques exceptionnelles mais dont le jeu offensif était à développer lors de son arrivée en NBA. Déjà actif au rebond offensif et dans les déplacements sans ballon, Diawara affiche aussi un potentiel défensif considérable, rappelant des profils comme celui d’OG Anunoby.

Diawara a été récompensé pour sa bonne Summer League en obtenant un contrat exhibit 10, un contrat d’un an avec un salaire minimum qui n’est pas garanti. En tant que projet dans une équipe jouant le titre, comme son compatriote Dadiet l’an dernier, il devrait logiquement passer par la G League pour affiner son tir et ses fondamentaux avant de s’imposer en NBA.

Diawara reste inexpérimenté et n’a pas encore fait ses preuves au niveau de la NBA, ce qui rend son rôle à long terme incertain. C’est pourquoi les Knicks prennent un risque limité avec ce contrat non garanti. S’il s’impose comme un défenseur hors pair ou un joueur polyvalent solide, les Knicks auront fait une excellente affaire. Sinon, ils n’auront rien perdu. Au-delà de ses statistiques brutes, ce qui comptera pour lui, c’est qu’il montre des progrès dans ses points faibles. C’est ce qui déterminera si sa saison en G League sera un succès et s’il pourra rester pour la saison prochaine.

Guerschon Yabusele

Objectif : être une pièce importante d’une équipe visant les Finales

Guerschon Yabusele a pris un pari risqué en quittant le Real Madrid, allant jusqu’à payer 1,8 million d’euros pour rejoindre Philadelphie. Signé pour un an au minimum, l’ancien premier tour de draft de 28 ans a rapidement dépassé toutes les attentes, devenant l’un des rares motifs de satisfaction d’une saison compliquée pour les Sixers.

En 70 matchs, il a affiché 11,2 points, 5,6 rebonds et 2 passes décisives de moyenne, avec 38 % à trois points. Initialement utilisé comme ailier fort, il a dépanné en tant que pivot de secours en l’absence de Joel Embiid, dépassant Andre Drummond dans la hiérarchie. Sa robustesse lui a permis de tenir sous le cercle, mais c’est surtout offensivement qu’il a brillé, transformant les Sixers en une attaque bien plus efficace lorsqu’il jouait au poste 5.

Au fil de la saison, son rôle a grandi, passant d’environ 24 minutes et 9,8 points par match à près de 30 minutes pour 12 points et 6 rebonds après janvier. Son tir extérieur constant et en volume a fait de lui un véritable floor-spacer, tandis que son jeu de passe dans le short roll s’est imposé comme une arme précieuse pour punir les défenses concentrées sur Tyrese Maxey.

Acharné, régulier et collectif, Yabusele a signé la meilleure saison de sa carrière NBA et s’est imposé comme une pièce essentielle de rotation à Philadelphie. Malheureusement pour les Sixers, il ne fait plus partie de l’équipe. Après une offre qualifiée comme trop faible pour le capitaine des Bleus, Guerschon a décidé de rejoindre les Knicks.

Les New York Knicks ont connu leur meilleure saison depuis des décennies en 2024-2025, terminant avec un bilan de 51 victoires pour 31 défaites et se qualifiant pour leur première finale de la Conférence Est depuis 2000. Après avoir battu Detroit et détrôné Boston, New York s’est incliné face à Indiana en six matchs, mettant fin à une saison historique. Le style acharné et sans fioritures des Knicks correspond bien à l’identité du Français.

Guerschon Yabusele s’est engagé pour deux saisons à New York.
Guerschon Yabusele aime la mentalité new-yorkaise. Crédit : AFP

Tout d’abord, on voit bien qu’ils ont un lien spécial entre eux”, il a souligné cet été. “Quand ils entrent ensemble sur le terrain, c’est comme s’ils voulaient tuer l’autre équipe. Ils se connaissent très bien. Ils sont allés loin cette année en playoffs, mais année après année, on voit leurs progrès.”

Pour moi, c’était donc tout naturel, car je voulais faire partie de cette aventure. C’est l’un des publics les plus difficiles, tout le monde le sait. Donc, pouvoir aller là-bas et faire partie de cette aventure est tout simplement quelque chose de spécial.”

Même si le banc des Knicks ne s’est finalement pas révélé aussi catastrophique que le traitement machiavélique réservé aux titulaires par Tom Thibodeau pouvait le laisser penser, il n’avait tout de même pas beaucoup de mordant une fois les titulaires sortis du terrain.

La saison dernière, les Knicks ont terminé bons derniers en termes de points marqués par match par leur banc, et de loin. Yabusele va prendre la relève et devenir immédiatement le meilleur remplaçant des Knicks… s’il est utilisé comme joueur de banc.

Mike Brown a déclaré qu’il allait élargir la rotation des Knicks à 9 ou 10 joueurs, mais qu’il n’était pas prêt à s’engager sur les cinq titulaires. Malgré cette ambiguïté de la part de Brown, quatre des titulaires sont déjà désignés : Jalen Brunson, Mikal Bridges, OG Anunoby et Karl-Anthony Towns.

La grande question concerne le cinquième titulaire, Josh Hart étant le titulaire actuel, mais son retour n’est pas certain. Mitchell Robinson, Miles McBride et Guerschon Yabusele sont les autres options logiques. C’est peu probable, mais Yabusele pourrait gagner une place de titulaire dans cette équipe s’il s’avère suffisamment efficace.

Guerschon Yabusele conquis par la mentalité des Knicks
Guerschon Yabusele aura une place importante avec les Knicks. Crédit : New York Knicks

Mais peu importe qu’il soit titulaire ou remplaçant, Guerschon Yabusele est prêt à aider le groupe des Knicks et sait que ses tâches habituelles consistent à donner beaucoup d’énergie et à se battre pour chaque possession. Il est prêt à tout pour obtenir la victoire avec la franchise de New York.

Quand je suis démarqué, je tire, je marque, je fais quelques dunks”, ajoute Yabusele. “Il suffit d’avoir un bon feeling, d’essayer d’être partout et d’aider l’équipe à gagner quelque chose.”

L’un des événements marquants de la saison dernière dans toute la ligue a été le retour en force des formations à deux bigs. Partout dans la ligue, les équipes ont connu le succès grâce à deux titans dans la raquette. Les Knicks n’ont pas échappé à cette tendance, puisqu’ils ont affiché un net rating de +8,3 pendant les 165 minutes où Towns et Mitchell Robinson ont partagé le terrain. Les Knicks pourraient-ils essayer d’associer Towns et Yabusele ?

Guerschon, tout comme KAT, est un intérieur capable de marquer des tirs à trois points (38 %), de pénétrer et de créer quelques occasions pour les autres. Même une version moins performante de ce type de joueur est extrêmement précieuse, car elle permet à votre équipe d’aligner deux grands joueurs aux côtés d’un pivot traditionnel sans sacrifier l’espacement sur le terrain.

Yabusele offre aux Knicks une autre clé pour débloquer leur meilleur alignement. Désormais, les New-Yorkais disposent d’une plus grande polyvalence dans leur composition au cas où Towns/Robinson se blesserait ou commettrait trop de fautes.

Les Knicks, qui cherchent à poursuivre leur ascension vers les playoffs, compteront sur la taille et la robustesse de Yabusele dans la raquette. Alors que New York vise à grimper dans le classement de la Conférence Est, sa capacité à étirer le terrain et à défendre plusieurs positions pourrait s’avérer précieuse.

Ces trois joueurs ont beaucoup à jouer cette saison, d’un point de vue individuel mais aussi collectif. Reste à voir s’ils réussiront à saisir leurs opportunités, que ce soit pour assurer leur avenir en NBA, ou obtenir un trophée tant attendu par les fans des Knickerbockers.

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