Qui aurait prédit, à l’orée de la saison 2024-2025, que les Houston Rockets devanceraient au classement des franchises comme Minnesota, Denver, ou encore Phoenix ? Après un peu plus d’un quart de la saison, c’est pourtant une équipe des Rockets confiante qui s’impose dans les tops teams de l’Ouest contre toute attente.
Menés par un duo de star en dessous de 20 points par match, c’est bien la force collective des Rockets qui leur permet de jouer dans la cour des grands cette saison. La progression du jeune groupe qui avait échoué aux portes du Play-In l’année passée (41-41, 11èmes de l’Ouest) est impressionnante, et ce malgré l’absence d’une vraie superstar pour porter l’équipe au scoring.
Comment Houston peut-il se maintenir à un tel niveau ? Il faut ici se pencher sur les role players des Rockets, qui soir après soir, délivrent le nécessaire pour l’équipe afin de gagner. En figure de proue de ces cols bleus Texans, on retrouve Dillon Brooks, Amen Thompson et Tari Eason, qui apportent, à leur manière, les ingrédients de la recette du succès chez les Rockets.
Donner du punch offensif
Si nos 3 suspects ne sont pas des machines à scorer, il ne faudrait pas négliger l’impact offensif du trio. Aspect sous coté de leur jeu, ils apportent des solutions à Ime Udoka lors des rencontres, car les trois mousquetaires combinent tout de même 35 points par soir.
Lorsque les joueurs sont sur le terrain, l’attaque des Rockets se porte relativement bien, car grâce à leur discrétion, ils impactent grandement le jeu offensif Texan sans avoir besoin de beaucoup de ballons. Brooks, Thompson et Eason se fondent dans le collectif en attaque, tout en restant efficaces et importants. En effet, leurs offensive rating respectifs (113 pour Brooks et 118 pour les deux autres) témoignent d’une belle utilité de ce coté du terrain, aspect souvent oublié pour parler des principaux intéressés.
Ce phénomène de se fondre dans le 5 de Houston tout au long de la saison s’explique par l’équilibre offensif apporté par Brooks, Thompson et Eason. Car si chacun d’entre eux a un temps de jeu important c’est aussi grâce aux solutions qu’ils proposent en attaque.
Concernant Dillon Brooks, souvent dépeint comme un stoppeur défensif physique et trashtalker, c’est justement sa finesse qui fait du bien aux Fusées. Titulaire à chaque rencontre, il permet d’écarter le jeu avec un career high 38% à 3 points, dont 41% en catch and shoot. Dans un 5 axé sur l’attaque de la raquette, Brooks permet d’offrir une autre solution.
À l’inverse, les Terror Twins du banc des Rockets sont de médiocres shooters (27% et 31% à 3 points). Ils se distinguent donc par leurs qualités de finisseurs au cercle. En effet, 56% des tirs tentés par Eason sont à moins de 3 mètres, où il tourne à 60% au tir. Son compère Amen Thompson porte même ce chiffre à 74% de tirs tentés à 65% d’efficacité, alors qu’il joue au poste de meneur !
Le trio est donc une source de points régulière, qui apporte de la variété avec une grande efficacité. Que ce soit dans le 5 majeur ou en sortie de banc, leur impact sur le jeu est décisif.
Des maîtres du stop défensif
À côté de leur production offensive sous-cotée, Brooks et les Terror Twins sont reconnus pour leur capacité à éteindre les attaquants adverses. Le profil athlétique et solide de ceux-ci est adoré par le staff Texan, permettant une grande flexibilité des rotations dans une ligue ou le switch est roi.
Cette réputation est loin d’être usurpée, car si les Rockets sont en haut de l’Ouest, c’est aussi grâce à une des défenses les plus suffocantes de la ligue, dont les 3 joueurs étudiés aujourd’hui ne sont pas étrangers. Lorsqu’ils sont tous les 3 sur le terrain les Rockets affichent en moyenne un absurde +25 (!!!) de différence de points sur 100 possessions. Non seulement ils font gagner les Rockets, mais ils étouffent régulièrement et efficacement les attaquants adverses.
En effet, se retrouvant souvent contre des attaquants extérieurs dangereux, la mission défensive de nos 3 sujets en est d’autant plus cruciale dans les victoires de Houston. Et à ce jeu de défense intense, on peut constater que ni Brooks, ni Eason, ni Thompson ne sont des boulets défensifs, bien au contraire.
Tari Eason fait shooter son adversaire direct à seulement 42.4% en moyenne, alors que la moyenne du pourcentage aux shoots en NBA est de 46.5%. Il en va de même pour Brooks, qui fait également chuter ce chiffre en dessous de 43% (42.8%). Dans le cas d’Amen Thompson, ce chiffre descend même jusqu’à 37.9% ! L’hydre à 3 têtes sur la moitié de terrain Texane remplit exactement son rôle.
Ces efforts collectivement bénéfiques sont aussi visibles dans la mesure du defensive rating où les Terror Twins culminent respectivement à 97 points encaissés en 100 possessions (Eason, meilleur de la ligue dans cette catégorie) et 103 pour Thompson.
Hustle et énergie à tout prix: l’âme des Rockets
Si l’apport offensif et défensif pur est déjà excellent, la différence entre ces 3 joueurs et les role players lambdas en NBA réside dans leur perpétuelle volonté de combat. Intimement lié à l’envie de défendre, ce hustle permet néanmoins d’aller au-delà de simples défenseurs : ils deviennent l’âme de Houston.
Les 3 joueurs apportent une énergie qui démarque les Fusées des autres franchises. Tout d’abord, leur incessant combat mène à des secondes chances : ils combinent 3.6 rebonds offensifs contestés de l’équipe, qui en accroche 14 par soir. Bien que ne dépassant pas les 2m03, ils se démènent au rebond et offrent de nouvelles opportunités en attaque.
Brooks, Eason et Thompson combinent 17 rebonds et 5.9 stocks par match. Ils représentent un capital effort supplémentaire non-négligeable pour les Rockets du fait de cette activité. Preuve de cette activité polyvalente, Tari Eason a déjà réalisé 2 double-doubles et Thompson 5 ! Ils se rendent alors indispensables pour le staff des Fusées, qui ne saurait se passer de tels éléments.
La volonté de combat se traduit aussi sur le différentiel des rebonds. Quand Eason et Brooks partagent du temps de jeu sur le parquet, les Rockets prennent 16% de rebonds de plus que leur adversaires ! Pas forcément les plus grands, les 2 ailiers montrent une combativité sans failles pour caser le rythme adverse. Ce chiffre est également de +18% sur le plan des rebonds offensifs, dont nous avons déjà vu l’impact de ces 3 pièces du collectif Houstonnien.
Au-delà de l’intérêt sportif, c’est bien la détermination, la volonté d’aller chercher les ballons importants sans produire trop de déchets, qui font de Thompson, Eason et Brooks des pièces importantes du dispositif d’une équipe qui compte bien se qualifier en playoffs pour la 1ère fois depuis l’époque James Harden.
Si les Rockets font pour l’instant partie des franchises les plus sérieuses après 25 matchs, c’est aussi grâce à l’esprit insufflé par ces cols bleus qui élèvent les espoirs dans le Texas.