Enfin le feuilleton Harden est terminé ! Dans une semaine marquée par le transfert de “The Beard” vers LA et quelques performances spectaculaires (coucou Dejounte Murray et Victor Wembanyama), nous vous présentons 5 observations qui ont retenu notre attention.
Le pick-and-roll de Milwaukee
Avec l’arrivée de Damian Lillard, on s’attendait à ce que les Bucks jouent davantage de pick-and-roll. Or ce n’est pas le cas puisque l’équipe du Wisconsin affiche des chiffres similaires, à la fois dans la fréquence de finition du ball-handler ou du screener. Pourtant même s’il est un peu tôt pour juger, on remarque qu’ils sont bons sur ces play (2e avec 1,05 ppp). Cela reste dommage quand on connaît les qualités de Lillard sur ce type d’action. Il était l’année dernière le 4e de la ligue avec le plus gros volume, tout en ayant une excellente efficacité (1,13 ppp ; 94e centile).
Contrairement à son prédécesseur, Adrian Griffin s’appuie beaucoup sur le talent de ces stars. On remarque une hausse assez importante du nombre d’isolation par rapport à la saison précédente (de la 19e à la 7e place). Cela explique ainsi la diminution de la fréquence de panier assisté de Giannis Antetokounmpo (de 43 % à 38 %). L’équipe joue également moins en transition alors que c’était l’un de leurs points forts l’année du titre.
Il est bien évidemment encore trop tôt pour juger de la qualité de coaching de Griffin. On peut être déçu pour l’instant de l’animation offensive de sa team. Pourtant Lillard doit permettre aux Bucks de passer un cap de ce côté du terrain. Or ce n’est pas vraiment le cas pour le moment puisqu’ils sont dans le ventre mou avec le 15e rating offensif. Cela est d’autant plus problématique quand on voit les difficultés défensives affichées (29e defensive rating).
Quel avenir pour Bones Hyland à Los Angeles ?
L’arrivée de James Harden aux Clippers va modifier les rotations de Tyronn Lue. Si on ne sait pas encore quel sera le rôle de Russel Westbrook, ni comment le coach associera les deux ex-MVP, Bones Hyland pourrait quant à lui être une victime collatérale de ce trade. Il est en effet un bon joueur qui a besoin du ballon pour exister. Même s’il a fait des efforts sur ce début de saison pour évoluer davantage off-ball, ce n’est pas son utilisation optimale.
Celui qui joue principalement en sortie de banc devrait donc connaître une chute de son temps de jeu à l’avenir. Pourtant l’arrière a travaillé sur ses défauts, notamment en défense, et ses coéquipiers mettaient en avant les progrès réalisés. Comment arrivera-t-il à exister au sein d’un roster avec beaucoup de stars demandant le ballon ? Pourra-t-il se faire sa place quand on sait que d’autres joueurs comme Norman Powell apportent déjà du scoring avec la seconde unit ?
Récupéré contre deux seconds tours de draft à la dernière deadline, l’avenir du meneur semble s’écrire loin de LA. Il possède malgré tout une côte assez intéressante, notamment avec le bon début de saison qu’il réalise. Hyland tourne en effet à 13,6 points à 46,4 % en 26 minutes. Il reste un jeune joueur qui ne demande qu’à être dans l’environnement adéquat pour se développer. Son nom pourrait revenir dans de nombreuses rumeurs au mois de février de par ses qualités de scoreur en sortie de banc.
Paolo Banchero fait déjà évoluer son jeu
Le ROY de la saison dernière a bien entendu les critiques qui lui ont été faites. Il semble avoir travaillé dessus. Alors qu’on lui reprochait une trop grande responsabilisation balle en main, on remarque que Paolo Banchero a progressé sur son jeu off-ball. Sa fréquence de panier assisté a augmenté (de 46 % à 51 %) tandis que son usage a diminué (de 28,1 % à 25,6 %). Il continue pourtant de montrer de jolies choses à la création, où il semble mieux appréhender les défenses. Il est déjà l’un des meilleurs passeurs à son poste par rapport au temps où il a la balle (1,06 d’assist-to-usage ratio ; 93e centile). Sa performance contre les Lakers samedi soir a d’ailleurs été très intéressante de ce point de vue (25 points, 7 rebonds, 10 passes).
Cette évolution lui permet ainsi d’avoir une sélection de shoots plus intéressante. On lui reprochait notamment l’année dernière de beaucoup tenter sa chance à mi-distance. Même si les chiffres sont encore élevés, on remarque une légère baisse sur ce type de tir. On remarque d’ailleurs qu’il n’est pas assez bon sur ces shoots pour être efficace. Il a par ailleurs diminué sa fréquence à trois points. Cela est positif quand on sait qu’il tourne à 29,7 % de loin en carrière.
Banchero prend presque la moitié de ses shoots proche du panier cette année, ce qui lui permet de gagner en efficacité. Même s’il n’est pas assez adroit, cela reste tout de même encourageant pour la suite (malgré son faible 93 de TS+). Il peut alors chercher encore plus de lancers, lui qui était déjà élite la saison dernière. Il est — pour le moment ? — le franchise player du Magic. Il a d’ailleurs inscrit un panier plein de sang-froid en drive sur John Collins pour l’emporter contre Utah.
Jalen Johnson confirme les espoirs placés en lui
L’ancien joueur de Duke monte en puissance depuis l’arrivée de Quin Snyder. Toujours en mouvement, il cherche sans cesse à créer des décalages par ses cuts vers le panier. Il offre ainsi des espaces à ses coéquipiers qui se retrouvent plus facilement ouverts. Il peut également être utilisé sur short-roll grâce à une compréhension du jeu séduisante. Sans jamais être flashy, il fait les bons choix pour trouver ses partenaires sous le cercle ou à trois points.
Jalen Johnson a par ailleurs montré quelques progressions défensives, alors qu’il était déjà intéressant. Il fait souvent les rotations au bon moment, et possède un bon footwork. Il peut ainsi défendre de nombreux postes grâce à son envergure de 210 cm qui est suffisante pour gêner. L’intérieur des Hawks est aussi un athlète capable de réaliser quelques contres en hautes altitudes. Ce sont surtout ses efforts qui en font un défenseur redoutable (7,8 rebonds en 28 minutes). Il a marqué de son empreinte la rencontre contre les Pelicans avec son activité incessante des deux côtés du terrain (21 points, 11 rebonds, 4 passes).
Malgré un échantillon encore trop faible pour juger, il semble plus en confiance avec son tir. Il a inscrit 6 de ses 15 tentatives de loin depuis le début de la saison. Mais c’est surtout proche du cercle qu’il est excellent où il possède de très bonnes mains pour finir. Il tourne à 86 % de réussite près du panier, ce qui le classe à la 7e place parmi les forwards. On remarque que Johnson a repris le rôle de John Collins, en étant certes moins bon dans la création individuelle et la verticalité, mais meilleur dans le système collectif. C’est d’autant plus intéressant pour les Hawks qu’il est encore sur son contrat rookie. Il est déjà l’un des connecteurs les plus prometteurs dans la ligue.
La défense demi-terrain de Minnesota
Est-ce que ce ne serait pas l’année de Minnesota ? Après avoir déçu la saison dernière, les Wolves sont arrivés avec de nouvelles intentions cette année. La team du Midwest montre cette saison une défense élite sur attaque placée en étant les meilleures de toute la ligue. Cela est surtout dû à un changement de physionomie qui se veut efficace pour le moment.
C’est en effet une équipe beaucoup moins agressive et qui cherche avant tout à gêner les shoots adverses plutôt que de prendre des risques. On remarque par exemple que Minnesota est passé de la 22e à la 5e place en termes de plus faible fréquence de panier autorisé au cercle. Cela est très bon, surtout quand on sait qu’il n’y a que Rudy Gobert qui excelle dans la protection de l’arceau. Les Wolves concèdent par ailleurs moins de rebonds offensifs, ce qui était un de leurs défauts l’année dernière.
À l’inverse, l’équipe laisse beaucoup plus de shoots à trois points. Ce qui fonctionne sur ce début de saison, car leurs adversaires manquent de réussite (32,9%). Même si le tir extérieur reste une variable aléatoire, on peut louer les efforts faits à la fois par Anthony Edwards et Kyle Anderson de ce côté du terrain. Mais c’est surtout Jaden McDaniels qui impressionne, lui qui réalise des performances dans la lignée de la saison dernière. Prolongé pour 136 millions sur 5 ans cet été, il est aujourd’hui un candidat sérieux au titre de DPOY. Il sera intéressant de voir s’il continuera de progresser, lui qui est encore en phase de reprise après des débuts tronqués par une blessure au mollet.