Scottie Barnes inquiet

Le mauvais début de saison sophomore de Scottie Barnes est-il problématique ? 

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Tout fraîchement élu ROTY, cette saison devait être celle qui confirmerait le statut de Scottie Barnes comme le futur de la franchise des Raptors. Deux mois après le début de la compétition, ce n’est pourtant pas le sentiment qui prédomine au sein de la fanbase canadienne. Essayons de comprendre ensemble les raisons de ce début difficile et si cela peut être un problème pour la suite.

Point sur la saison dernière et l’intersaison

On entend beaucoup dire sur les réseaux sociaux que Scottie Barnes n’était qu’un bust, que son prime fut lors de sa saison rookie, etc.. Remontons un peu en arrière pour essayer d’être cohérent. Scottie Barnes réalise en 2021-22 une superbe saison rookie auréolé du trophée de ROTY devant Evan Mobley et Cade Cunningham, respectivement les numéros 3 et 1 de la Draft. Pas de pression pour un joueur qui malgré sa 4e place à la Draft va très vite s’adapter dans le système de Toronto. Placé ailier fort au côté de Siakam, il n’a pas peur d’aller se frotter aux meilleurs défenseurs et de foncer au cercle. C’est un scoreur avec des grosses pointes comme notamment dès son deuxième match contre les Celtics avec 25 points à 65% au shoot. Au total, 17 matchs à plus de 20 points la saison dernière dont un match à 31. 

Après les playoffs, Scottie Barnes avait désormais un nom, celui du rookie de l’année. Très vite, il a été considéré par beaucoup de fans et observateurs comme le futur de la franchise, une pression qu’il allait devoir supporter pour la saison à venir. Surtout qu’en plus de ça, une autre chose est venue chambouler l’intersaison des Raptors, le dossier Kevin Durant. Alors que les Raptors étaient dans la course pour s’attacher les services du MVP 2014, les dirigeants des Nets demandaient en échange Scottie Barnes. La proposition est refusée par Masai Ujiri, une décision montrant l’attachement des canadiens pour leur jeune et la confiance qui lui est accordée. Désormais, ce sera à lui de nous montrer qu’il mérite cette confiance. 

Un début de saison compliqué pour Scottie Barnes

On ne va pas se le cacher, le début de saison est compliqué pour Scottie mais aussi pour les Raptors : 15-19, bilan négatif avec deux autres titulaires en-dessous de leur standards, Fred VanVleet et Gary Trent Jr. Mais aujourd’hui, on n’est pas là pour évoquer leur cas mais bien celui du 4. 

Qu’est ce qui ne va pas avec Scottie ? Déjà, parlons du visuel avant de parler de statistiques. Il n’est plus aussi explosif que la saison dernière. On peut le voir sur ses incursions qui ne sont plus aussi tranchantes que lors de sa saison rookie.Comment peut-on l’expliquer ? Un jeu différent. Son début de saison est moins bon que sa saison rookie ça c’est clair. Il a des stats inférieures en points, mais aussi en rebonds. Et c’est également lié à sa nouvelle position qu’il a de plus en plus pris cette saison : guard. On le sait, Scottie Barnes aime bien jouer à cette position, mais il ne l’a pas du tout occupé la saison dernière, et donc, ça change. 

Moins d’incursions, et plus d’attentes en dehors de la zone à tenter des trois points, on parle de Scottie Barnes, pas de Stephen Curry. Donc, même si la mayonnaise a pris en début de saison, elle a vite tourné passant de plus de 52% à 3P sur ces 7 premiers matchs à moins de 22%. Scottie Barnes n’est pas un bon shooter, ce n’est pas pour autant qu’il ne doit plus en prendre ni s’entraîner pour s’améliorer. Cependant, quand on voit qu’il en prend environ 1 de plus par match par rapport à la saison dernière et cela ne doit pas être son axe d’amélioration prioritaire. 

L’inconstance est un véritable problème et est un motif récurrent de la saison du 4. On vient de voir qu’il passe de 52% à 3 points sur ces premiers matchs à 22% sur les 7 suivants mais ce n’est pas tout. On retrouve aussi ses pourcentages de réussite diminuer. Passant de 50% quelques fois à moins de 20 certains matchs sans que l’on comprenne d’où vient cette inconstance. 

Les lancers-francs. Cette donnée est vraiment à prendre en compte pour comprendre ce qui ne va pas. Scottie Barnes prend 0,5 lancer de moins que la saison dernière et cela s’explique par le fait qu’il va de moins en moins dans la peinture. Plus un joueur est dangereux dans la peinture, plus il subira de fautes, c’est un fait. Son lancer n’est pas toujours parfait, mais il tourne à + de 75% cette saison, ce qui reste intéressant.

Scottie Barnes n’a que 21 ans. Il est sophomore et vient de remporter le ROTY. C’est une immense pression qu’il porte depuis le début de la saison. Beaucoup d’observateurs de la grande ligue le qualifie de futur star. Alors certes, beaucoup de jeunes joueurs prennent cette pression pour la bonifier et très vite se forger pour mieux performer mais ce n’est pas le cas de Scottie. Ou du moins, pas pour le moment. Il n’est pas encore un leader et cela s’est vu quand les cadres comme Siakam ou VanVleet furent absents, c’est OG qui s’est mué en leader offensif. Il faut lui laisser du temps. 

Pascal est son modèle, son mentor. Il a besoin d’évoluer à ses côtés pour apprendre et être en confiance. C’est en parti pour cela qu’il a été moins performant durant sa période d’absence durant une grande partie du mois de novembre. Ensuite, Scottie Barnes, arrête de te prendre pour Klay Thompson et attendre la balle dans le corner. Il faudrait plutôt qu’il retrouve sa place à l’intérieur où on l’a vu plusieurs fois cette saison faire de belles choses avec la balle et son corps. Son special petit hook est toujours létal mais il doit travailler sa précision dans la raquette en priorité. Et ce n’est pas parce qu’il rate certains matchs qu’il doit arrêter de prendre des shoots. On l’a retrouvé certains soirs à moins de 6 tirs par match, ce n’est pas normal, c’est un des leaders offensifs des Raptors et il se doit d’en prendre au moins 10.

Scottie Barnes n’est pas mort et on l’a plusieurs fois retrouvé avec des superbes performances à plus de 20 points cette saison. Mais le hic, c’est le nombre de performances en dessous des 10, qui sont déjà bien plus nombreuses que la saison dernière. Continuons à parler stats : Scottie tourne entre 14 et 15 points de moyenne cette saison. Ce n’est pas catastrophique du tout. Pareil pour les rebonds, 6,6 contre 7,5 la saison dernière mais ce n’est pas alarmant. Dans ce début de saison difficile, un point positif ressort mieux que les autres, son playmaking. Avec presque 5 assists par match, il est le cinquième forward à l’Est avec la moyenne la plus haute. Environ une de plus par match en moyenne par rapport à la saison dernière. Scottie Barnes a une superbe vision de jeu couplée à une superbe qualité de passe et il doit continuer d’accentuer sur ce point positif que beaucoup de gens oublient. 

Pour tenter de conclure, Scottie Barnes fait un début de saison difficile mais pas catastrophique non plus. Il est un peu tôt pour juger surtout qu’on a vu des bribes de son potentiel à de nombreuses reprises cette saison. La régularité doit être la clé, il doit travailler sur ça. Il doit aussi ne pas avoir peur d’aller dans la peinture. Souvent on peut avoir l’impression qu’il a peur d’aller au cercle et préfère passer la balle alors qu’il possède un physique de mutant tout droit sorti d’un film Avengers. Les adversaires savent que lorsqu’il rentre à l’intérieur et qu’il prépare son hook, il est inarrêtable. Il faut qu’il travaille son shoot, à mi-distance mais aussi à 3P, sans baser son jeu là-dessus. Cela devient insupportable de le voir rester 30 minutes à attendre d’être servi derrière la ligne alors qu’il pourrait être utile autre part.

Attendons de voir ce que nous réserve la suite de sa saison sophomore mais on vous l’assure, vous ne devez en aucun cas quitter le train (et oui, ici on ne fait pas de grève).

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Clément Biatour

Étudiant en journalisme de 21 ans. J'aime écrire sur le sport et notamment le basketball, la NBA et les Toronto Raptors.

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