Discrètement, le Magic s'impose comme l'une des meilleures équipes de la saison.
Discrètement, Orlando s'impose comme l'une des meilleures équipes de la saison.

Le Magic, un projet qui cartonne mais dont personne ne parle

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Après seulement 2 apparitions en playoffs en 10 ans, voir le Magic être 5ème de la Conférence Est relève presque de la surprise. Néanmoins, l’évolution de cette équipe est un véritable modèle pour le reste de la ligue. Pourtant, l’indifférence est de mise quand il s’agit du Magic. Qu’est-ce qui fait la réussite de cette équipe que peu d’observateurs voyaient à ce niveau ?

Jamahl Mosley, le magicien d’Orlando ?

Le jeune coach, originaire de Milwaukee, est à la tête de l’équipe depuis la saison 2021-2022. Malgré deux saisons sans playoffs pour l’équipe de Floride, les dirigeants du Magic ont décidé de faire confiance à Mosley, lui qui n’avait pas d’expérience en tant que “head coach”.

Il faut dire que l’effectif n’a pas été épargné par les blessures. Beaucoup de jeunes très prometteurs ont vu leur carrière être freinée par les pépins physiques, comme ce fut le cas pour Markelle Fultz ou Jonathan Isaac entre autres. Il était donc difficile pour Jamahl Mosley d’être très efficace avec cet effectif relativement limité. Il termine donc sa première saison avec un bilan de 22 victoires pour 60 défaites.

C’est peut être au moment de la Draft 2022 que l’histoire récente d’Orlando bascule. Le Magic possède le “first pick” de cette édition et leur choix va se porter sur Paolo Banchero. L’ailier fort américano-italien de 2m08 pour 113 kilos va immédiatement permettre à Mosley d’espérer mieux dans un avenir proche.

Même s’ils ratent les playoffs lors de la saison 2022-2023, les joueurs du Magic auront fait mieux. 34 victoires pour 48 défaites avec une amélioration en attaque et en défense. Le Relative Defensive Rating passe de 0.5 à -0.6 faisant donc mieux que la moyenne de la ligue sur la saison. L’Offensive Rating, lui, passe de 104.6 à 111.5 points inscrits pour 100 possessions. Une nette amélioration qui laisse entrevoir des signaux d’espoir pour les saisons à venir. 

Le Magic, actuel 5ème à l’Est, souffre néanmoins d’un manque de popularité relativement conséquent. Pourtant, l’équipe, qui voit naître un joli collectif, réalise une magnifique saison. Franz Wagner peut désormais mieux épauler Banchero, moins de blessures pour Markelle Fultz ou Jonathan Isaac, un banc plus que décisif et des bons défenseurs, comme Jalen Suggs ou Isaac complètent cette jeune équipe remplie de promesses.

En restant aux alentours de la 5ème place, les joueurs de Mosley éviteraient une confrontation contre les Celtics ou les Bucks par exemple. Le Magic peut décemment rêver d’une demie-finale de conférence au moins et rien est à exclure pour la suite.

Le travail qu’effectue Jamahl Mosley avec cette équipe est incroyable. Il ne possède pas le roster le plus impressionnant de la ligue mais il est d’une rare homogénéité.

À l’époque où construire une superteam pour aller chercher un titre rapidement est une option que certaines équipes privilégient, le front office du Magic a su laisser à Mosley le temps de faire évoluer ses joueurs afin de construire un projet durable et capable de rester au plus haut niveau durant plusieurs années, car avec un seul joueur de plus de 30 ans, l’avenir leur tend les bras. 

Le banc comme facteur X

Le cinq de base n’est pas fixe chez le Magic, seuls Jalen Suggs, Paolo Banchero et Franz Wagner sont intouchables. Autour de ce trio, un certain nombre de joueurs sont susceptibles de compléter le starting five. Le plus fréquemment, ce sont Anthony Black, Wendell Carter Jr ou Goga Bitadze qui le font. Cependant, d’autres joueurs sont capables d’y être intégrés, comme Gary Haaris, Markelle Fultz et Caleb Houstan.

Ils sont constamment dans le rythme, que ce soit en tant que titulaires ou en sortant du banc permettant au coach de posséder un roster paré à toutes les éventualités. En plus de ces joueurs, Mosley peut compter sur des remplaçants en puissance comme Cole Anthony, Moritz Wagner, Joe Ingles ou Jonathan Isaac. 

Un effectif extrêmement complet avec une bonne dose de confiance et voilà que le Magic pourrait prétendre à un beau parcours en playoffs. 

Si le 5 de base est composé de Suggs, Haaris, F.Wagner, Banchero, Carter Jr, les statistiques du banc sont les suivantes:

Joueur Points Rebonds Passes Interceptions Contre TOV
Black 11.6 2.2 1.4 0.6 0.3 0.9
Bitadze 5.4 5.0 1.4 0.6 1.3 0.7
Fultz 8.1 3.4 3.0 1.0 0.3 1.2
Anthony 11.6 3.9 3.0 0.8 0.4 1.6
Ingles 4.5 2.1 3.0 0.6 0.1 0.9
Isaac 6.5 4.3 0.4 0.7 1.2 0.5
M. Wagner 11.0 4.5 1.2 0.5 0.3 1.2
Houstan 4.3 1.5 0.5 0.2 0.1 0.3
Chuma Okeke 2.6 1.9 0.5 0.2 0.2 0.3
Total: 65.6 28.8 14.4 5.2 4.2 7.6

Comparées aux statistiques de l’équipe, cela donne plus de 50% des points, des rebonds, des passes décisives et des interceptions et jusqu’à 80% des contres qui proviennent du banc. L’impact de ce dernier est une des raisons du succès de la franchise, cela montre l’intelligence de Mosley qui réussit à maintenir tout l’effectif concerné et ses joueurs le lui rendent bien.

Paolo Banchero, la pierre angulaire du projet

Drafté en 1ère position en 2022, il ne cesse d’élever son niveau de jeu. Récent All Star, l’américano-italien tourne à 22.8 points, 6.8 rebonds et 5.3 passes décisives de moyenne, le tout en ayant une certaine marge de progression en termes de shooting. Ses pourcentages ne sont pas mauvais, cependant ils peuvent être améliorés, 46.4% au shoot, 36.7% à 3 points et 71.2% pour les lancers francs. Un aspect sur lequel il peut travailler afin de passer dans une autre dimension.

La mise en avant du projet construit par le Magic passera par une plus grande médiatisation de l’effectif et donc de sa superstar Paolo Banchero. La NBA met en avant le plus rentable financièrement et pas nécessairement le plus intéressant sportivement. C’est un aspect qui peut expliquer la relative indifférence quant au projet du Magic. L’ailier fort n’est pas une machine à highlights comme peuvent l’être Ja Morant, Stephen Curry, Anthony Edwards ou Victor Wembanyama. Nonobstant, c’est un joueur encore jeune possédant une jolie marge de progression. 

Il reste des aspects du jeu à travailler pour Banchero comme son shoot longue distance, son playmaking ou sa défense. Il possède toutes les qualités requises pour être un des visages du futur de la ligue et ainsi faire exploser aux yeux du grand public le projet durable qu’est en train de construire la franchise. 

Orlando Magic's 2023-24 Season Preview | NBA.com
Il y a de quoi sourire du côté du Magic

Un exemple pour la NBA

Le projet que construit le front office du Magic est d’une rare patience dans la NBA telle qu’elle est aujourd’hui. Chaque équipe veut gagner tout de suite au risque d’hypothéquer son avenir sur plusieurs années, comme cela a été le cas pour les Nets, ou comme cela pourrait être le cas pour les Suns. Le Magic, lui, fait preuve de patience et d’intelligence. Un peu à l’image du Thunder, avec moins de choix de draft tout de même, ils parviennent à mener un projet durable vers les sommets de la ligue. 

La reconnaissance du projet passera forcément par celle de Banchero ou Franz Wagner par exemple. Pour le moment, la situation du Magic est semblable à celle des Kings à l’Ouest. Une équipe remplie de talent mais extrêmement sous-médiatisée et ce ne sont pas Domantas Sabonis ou De’Aaron Fox qui diront le contraire. 

Cet effectif est encore très jeune et possède une jolie marge de progression. Chaque saison pourrait être propice à une progression significative et petit à petit mener au succès. Si les blessures épargnent cette belle équipe, l’avenir pourrait être radieux du côté de chez Mickey.

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Damian Lillard indique l'heure

J'ai pour objectif de développer l'intérêt autour du basket suisse.

En plus de cela, je cultive un fort intérêt pour la NBA avec un faible pour les Lakers et les Mavs.

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