A’ja Wilson a marqué les esprits en 2024 et si sa saison individuelle a battu de nombreux records, on ne peut pas en dire autant des résultats des Las Vegas Aces. Les résultats en dents de scie de l’équipe, comparés aux saisons précédentes, pourraient-ils lui coûter son titre de MVP ?
Cet article a été écrit Alan Maniglier.
A’ja Wilson possède deux titres de MVP en WNBA (2020, 2022) et pourrait rejoindre le club très fermé des joueuses qui en possèdent trois, composé de seulement Sheryl Swoopes (2000, 2002, 2005), Lisa Leslie (2001, 2004, 2006) et Lauren Jackson (2003, 2007, 2010). Ses statistiques individuelles ainsi que son impact auraient du mal à remettre en cause la domination de l’Américaine, cependant, on ne peut en dire autant des résultats de son équipe.
Des résultats décevants
Quatrième à seulement une petite victoire d’avance des Seattle Storm et à trois victoires des Indiana Fever. Au vu du nombre restant de matchs, il apparaît peu probable que les Fevers aient une chance de revenir et pourtant, ces deux équipes vont se rencontrer deux fois coup sur coup dans les prochains jours. La quatrième place des Aces est donc réellement en danger.
Une autre statistique peu rassurante, ils sous-performent comparés aux saisons précédentes, car depuis 2020, Las Vegas figure systématiquement à la première place du championnat, à l’exception de 2021 où ils ont fini deuxièmes. S’ils ne sont pour le moment pas très haut, il y a tout de même un point rassurant, A’ja Wilson et ses coéquipiers sont d’ors et déjà qualifiés pour les phases finales.
Les quatre outsiders
Le KIA 2024 MVP Ladder qui classe les joueuses de WNBA, a vu A’ja Wilson campé la première place, mais les quatre autres joueuses ont une équipe qui joue le top 3 en WNBA. Ce sont toutes des joueuses qui ont un niveau impressionnant, mais surtout, elles ont toutes Las Vegas dans le viseur afin de les empêcher de réaliser un Three-Peat.
Alyssa Thomas
La première est Alyssa Thomas, elle joue pour le Connecticut Sun qui est troisième et est le moteur de son équipe. Si elle ne score pas beaucoup, pour une prétendante au titre de MVP, elle est pourtant impliquée dans la plupart des actions grâce à ses passes à tel point que les Suns sont la seule équipe à avoir tout leur titulaire avec plus de 10 points de moyenne. Thomas est indispensable en défense, elle peut défendre n’importe quel type d’action et est la joueuse que l’on ne veut pas avoir sur le dos toute la soirée, puisqu’elle défend de manière très agressive. Pour autant, pour Thomas, le titre de MVP paraît hors de portée, bien qu’elle ait son mot à dire.
Breanna Stewart
La grande Breanna Stewart joue pour New York Liberty, la première équipe du championnat et n’est plus à présenter. MVP 2018 et 2023, elle est du haut de ses 30 ans, l’une des cadres de la WNBA. Si son shoot du parking n’est plus aussi assurée que lors des saisons précédentes, 35,1 % la saison dernière pour aujourd’hui 28,6 %, le reste de son jeu est absolument impressionnant. E
lle crée beaucoup d’occasions pour les autres, mais surtout provoque beaucoup de fautes et elle est très adroite sur la ligne des lancers, plus de 84 %. Elle est la meilleure marqueuse de son équipe avec 20,3 points. Elle est aussi capable, lorsque l’équipe en a besoin, de changer de rôle tout en restant une joueuse élite et est assurément l’un des piliers de la plus belle saison de New York. Rien d’étonnant pour une membre des “25 most dominant, skilled, and entertaining players in league history”. Elle est partie pour aller chercher un troisième titre en carrière avec sa coéquipière.
Sabrina Ionescu
Sabrina Ionescu, la relève du New York Liberty est assurément l’une des joueuses les plus élégantes et techniques de WNBA. Elle connaît une assez grosse renommée pour avoir affronté le roi du trois points en NBA, Stephen Curry, mais il serait fortement impoli de la résumer à cela. Sabrina est roumano-américaine, originaire de l’État de Californie, elle est une joueuse très forte derrière l’arc, bien que cette saison, son pourcentage soit bien en deçà de la saison précédente, 33 % plutôt que 44 %.
Cela s’explique assez bien, en effet, Breanna Stewart a réalisé une saison MVP en 2023, ce qui a attiré nombre de regards sur elle et a laissé beaucoup de place pour Sabrina, cette saison, on peut presque dire qu’elle est devenue la patronne de l’équipe. Breanna se met en retrait pour permettre à Sabrina de briller, ce changement de statut explique assez clairement le manque de réussite à trois points.
Elle se rattrape sur sa moyenne de points, passant de 16,3 à 19,3, mais son gros point fort est aussi son côté organisatrice, elle rend ses coéquipiers bien meilleurs. Cette capacité s’est vue jusque dans son entrée aux Jeux olympiques, mettant bien à mal nos Françaises. Du haut de ses 26 ans, Sabrina sera assurément MVP un jour, pour ce qui est de 2024, il est temps de vous présenter la dernière outsider.
Napheesa Collier
Napheesa Collier, 27 ans, joueuse des Minnesota Lynx. Elle met au monde son premier enfant en mai 2022, cet évènement miraculeux représente un véritable boost dans sa carrière. La saison suivante, elle atteint les 21,2 points de moyenne, son record, et augmente presque toutes ses stats. Cette saison, elle est proche d’obtenir un double double de moyenne sur sa saison, tout en étant encore à plus de 20 points.
En plus de ça, Minnesota est deuxième du classement et espère bien aller chercher New York, les Lynx sont en forme depuis le retour du break et Collier n’y est pas étrangère. Elle est une joueuse offensive monstrueuse, sur pick and roll, elle est capable de tout, sortir, rouler à l’intérieur, y aller seule, s’isoler, passer au bon coéquipier.
Toutes ces capacités dont elle fait preuve la rende complètement imprévisible et donne des migraines au défenseur adverse. Mais c’est aussi vrai de l’autre côté du terrain, son duo avec Alanna Smith représente un mur quasiment impénétrable en face duquel les plus grandes joueuses perdent un bon nombre de plumes.
Mention honorable
Caitlin Clark réalise une saison rookie monumentale, si Angel Reese la talonnait, ça n’a plus l’air d’être le cas depuis le break. La rookie la plus hype de, peut-être, l’histoire de la ligue n’a pas fini d’impressionner. Elle a réussi à qualifier son équipe, Indiana, pour les phases finales en sixième position et pourra probablement même créer une surprise en playoffs. Pour ce qui est du titre de MVP 2024, c’est un peu tôt, mais la plus grande scoreuse de l’histoire universitaire pourra y prétendre dans très peu de temps. L’année prochaine ? Qui sait ! Sa vitesse de progression est si impressionnante que ce ne serait pas impossible.
Si A’ja Wilson réalise une saison d’anthologie du haut de ses 27,3 points et 11,9 rebonds de moyenne, le titre de MVP n’est pas encore joué, et encore plus que ses stats individuelles, le classement final de son équipe sera plus que déterminant pour ses propres voix. Les deux prochains duels des Aces face aux Fevers de Caitlin Clark, pourraient être la pierre manquante dans la saison d’A’ja Wilson ou au contraire sa chute. La star de Las Vegas ferait bien de faire attention, car derrière elle, de nombreuses joueuses veulent sa place.
Et voilà donc pourquoi le trophée de MVP en WNBA n’est pas encore joué. Et vous, qu’en pensez-vous, A’ja Wilson est-elle trop forte ou peut-elle encore être rattrapée ?
