Il n’aura fallu que neuf mois pour que le nouveau Palais des Sports de Caen ne donne une nouvelle impulsion au Caen Basket Calvados ! Au terme d’un finish stressant et haletant, le club normand valide son ticket pour la Pro B, qu’il avait quitté il y a 5 ans. Les Normands montent en deuxième division avec Hyères-Toulon, champion de Pro B qui n’a pas eu à jouer les playoffs.
Opposé en finale à Saint-Vallier, relégué cette saison en N1, le CBC s’est fait peur. Les Calvadosiens avaient pourtant dominé leurs hôtes dans la Drome pour prendre l’avantage dans la série au meilleur des 3 matchs. Caen avait déjà l’occasion de clore la série dès le match 2 devant son public, mais le sacre a été retardé.
Saint-Vallier s’était imposé en prolongation 84-87 le vendredi. Les Caennais avaient poussé les visiteurs dans leurs derniers retranchements en allant les recoller grâce un 12-0 dans les dernières minutes du quatrième-quart, donnant un supplément de 6 minutes de plaisir aux 4200 spectateurs du Palais. Mais arrivés en overtime, Jazzmarr Ferguson et Jérôme Cazenobe, 39 points à eux deux, ont fait parlé l’expérience du haut niveau du SVBB. Les deux hommes ont notamment porté les Drômois dans une atmosphère plus chaude que jamais dans le Vol’Caen.
L’on pouvait ressentir l’absence de Mounir Bernaoui côté caennais. Le capitaine avait adressé un message aux supporters pour leur annoncer son forfait dès les demies, suite à une blessure le 21 mai dernier. Mais il n’a pas lâché son équipe pour autant, assistant à chacun des matchs et assumant son rôle de leader sur le banc. Toutefois, son absence des parquets a sans doute retardé la victoire des siens, qui ont manqué de stabilité et d’expérience par moment notamment dans le match 2.
Des joueurs incandescents, un soutien de tous les instants
Mais si l’on devait ressortir un joueur plus que les autres, nul doute que Bali Coulibaly remporterait une majorité des suffrages. Logiquement nommé MVP des finales, Coulibaly a scoré goulûment dans la peinture et a provoqué des fautes pour se retrouver sur la ligne des lancers. C’est d’ailleurs sur sa dernière tentative, alors que le score était de 69-69, que Bali Coulibaly donne la victoire à Caen (70-69). Il tient sa revanche après la défaite l’an dernier au même stade de la compétition. Le CBC s’était incliné face à Loon-Plage qui n’avait pas pu monter pour des raisons de démarches administratives.
Loon-Plage d’où provient Antoine Rojewski, recruté l’été dernier. Le sniper a su prendre feu aux bons moments pour maintenir en pression puis assommer l’adversaire avec son adresse à trois points. Le jeune homme réalise donc le doublé : deux victoires en playoffs en deux ans.
Les fans exultent logiquement, eux qui voient leur club quitter l’antichambre du monde professionnel après 5 ans durant lesquels le BCB y paraissait englué. Les supporters n’ont eux non plus jamais lâché en cette année d’inauguration de la nouvelle salle, qui était en fait à guichets fermés à chaque match. L’engouement était tel que les places pour le match 3 du dimanche sont partis quelques minutes après leur mise en vente à 23:00 le samedi. Des joueurs talentueux, une ferveur populaire, mais aussi un speaker incroyable – Pierre Salzmann-Crochet – et de moyens assez importants : tout semble aligné pour que Caen performe au niveau qui convient à son capital, la Pro B.
Que restera-t-il de l’équipe de Caen la saison prochaine ?
À peine le sacre célébré, l’heure était au au-revoir pour Yanik Blanc. Le joueur arrivé il y a deux ans a décidé de rejoindre les rangs d’Orchies, dans le Nord, en N1. « Très heureux » d’avoir accompli l’objectif de monter en Pro B » fixé à sa signature, il part serein, motivé par des choix personnelles et familiaux.
Mais alors que l’on pouvait craindre une première saignée avant même le lendemain du sacre, le club semble vouloir conserver « les meubles ». Le capitaine Mounir Bernaoui devrait en être l’an prochain, lui qui avait déjà goûté au deuxième échelon national sans s’y imposer dans le passé. Une stabilité voulue par les dirigeants qui comptent bien sur les presque 10 points et 7 rebonds de moyenne du joueur de 26 ans. Micro en main, il avait lui-même montrer sa volonté de vivre l’aventure en Pro B de son club, lâchant un « let’s go Pro B ! ». Le coach Stéphane Eberlin devrait lui aussi rester, tout comme Rojewski, Coulibaly, mais aussi les expérimentés Norelia et Siegwarth (30 ans tous les deux).
Au moment d’écrire ces lignes, aucun autre départ n’est à déplorer mais des rumeurs d’arrivée commencent à poindre. Le CBC envisage très sérieusement de recruter Pierre Hannequin, meneur de 26 ans qui sort d’une bonne saison au STB Le Havre qui l’a libéré de son contrat. Une prise de choix pour le club qui compenserait la perte de Blanc par d’autres qualités intéressantes malgré le statut de novice en ProB de Hannequin. L’avenir dira si ce club aux qualités humaines et structurelles dignes de la ProB pourra se maintenir en D2.