Les incertitudes planent toujours du côté de Philadelphie. Sortis en demi-finale face aux Celtics, malgré une réelle possibilité de battre Boston, les Sixers de Joel Embiid ont échoué, pour la sixième année de suite, à rejoindre les finales de conférence. Plus que sérieux en régulière, Philly n’y arrive pas lorsque la postseason se joue. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, avec des changements dans l’effectif au fil des ans.
Cet article a été écrit par Aurélien.
Le dernier en date, l’acquisition de James Harden afin de posséder un axe 1-5 redoutable. Ce fut suffisant pour dominer en régulière en finissant dans le top 3 de l’Est, permettant à Embiid de soulever le trophée de MVP. Un premier tour maîtrisé face aux Nets avant les retrouvailles avec les Celtics. La troisième fois sur les six dernières années. Et encore la même finalité : Boston sourit quand Philly pleure. Les regrets sont immenses, d’autant que les hommes de Doc Rivers avaient la série en main, avant de plier et finir sur un Game 7 affreux, où les stars n’ont pas été au rendez-vous.
Pour remédier à ça, exit Rivers, bonjour Nick Nurse, champion en 2019, en ayant vaincu les Sixers au passage. Cependant, un élément est venu compliquer l’été de Daryl Morrey. Peu enclin à offrir un contrat long et onéreux à James Harden comme ce dernier l’espérait (ou qu’on lui avait promis un an auparavant), le meneur a décidé d’activer sa player option, en demandant son trade dans la foulée, avec une claire préférence pour rejoindre les Clippers. Pas le meilleur des mouvements de la part du Barbu.
Premièrement, il n’est plus le joueur qu’il était quelques années plus tôt et son salaire de 35 millions plus aussi justifié. Ensuite, Sixers et Clippers sont dans la luxury tax donc cela complique les choses pour mettre en place un deal entre les parties. Ajoutez à cela le passé récent d’Harden, et ses nombreux trades, et vous avez les Clippers qui proposent une offre faible, qui ne convient pas à Philadelphie, qui veut un package permettant de continuer à lutter pour le titre. D’autant que Joel Embiid, tout juste MVP, est dans son prime. Ce feuilleton a duré tout l’été et à quelques heures de la reprise, il n’a pas bougé d’un pouce, si ce n’est le joueur qui n’y a pas été de main morte sur les déclarations envers son GM, avant de se présenter au media day, puis de sécher les entraînements par la suite.
Et ce domino, comme on aime dire chez le média référence de cette ligue, pourrait avoir des conséquences énormes selon les insiders. En effet, Keith Pompey du Philadelphia Inquirer, rapporte que le pivot pourrait réellement songer à quitter Philly si la contrepartie en échange de James Harden ne permet pas à l’équipe de lutter pour le titre. Pas de quoi rassurer les fans de la franchise, les Sixers n’étant pas en position de force sur ce dossier. Et une équipe se tient prête à dégainer si Embiid est sur le marché : les New York Knicks. Leon Rose en fait sa priorité, lui qui fut agent chez CAA, avec comme client… Joel Embiid. Pour parvenir à ses fins, Julius Randle, Evan Fournier, RJ Barrett et Mitchel Robinson seraient disponibles. Parmi ce groupe, un trio irait chez les Sixers, avec plusieurs premiers tours de draft.
Néanmoins, rien ne devrait bouger incessamment sous peu et pourrait juste être un coup de pression sur Morrey. Lors du Media Day, et à plusieurs reprises, Joel Embiid a clamé son amour pour Philadelphie et sa volonté de gagner pour cette ville. Celui que l’on surnomme The Process est la tête de gondole d’un projet qui a beaucoup fait parler lors de la précédente décennie et ce serait un terrible aveu d’échec de se séparer sans avoir atteint les finales de conférence, au minimum. Pas de fumée sans feu malgré tout. Les fenêtres de tir sont courtes en NBA et ça bouge très vite. On a vu les Celtics et les Bucks grandement se renforcer cet été, et difficile à ce moment là de la saison, de voir les Sixers en capacité de lutter avec ces équipes. Un trade d’Harden semble inévitable et celui-ci doit se produire.
Reste à savoir à quel point l’effectif de Nick Nurse sera bouleversé et s’il sera capable de se mêler à la lutte. Dans le cas contraire, le pire des scénarios pourrait se produire d’ici quelques mois pour Philly…