Après l’intersaison la plus mouvementée de l’histoire du (nouveau) club, le SCABB entre dans une année charnière pour son propre développement. Retour sur l’histoire (récente) de ce club, en pleine phase ascendante depuis plusieurs années.
L’installation du SCBVG dans le paysage du basket professionnel en France
Après 9 ans passés en Nationale 1, le club du Saint-Chamond Basket se retrouve relégué en Nationale 2 après une quatorzième place lors de la saison 2010-2011. L’objectif du club est alors très clair à savoir retrouver la NM1. Et lors de la saison suivante, le club ligérien fait d’une pierre deux coups : champion de NM1 après une victoire face à Monaco, et vainqueur de la coupe de France amateur.
Pendant les deux saisons suivantes, le club évolue en NM1. En 2013, le Saint-Chamond Basket fusionne avec le Basket Club Rive de Gier et devient le Saint-Chamond Basket Vallée du Gier. Et en 2014-2015, le SCBVG réalise une saison exceptionnelle. Invaincu à domicile, et champion à trois journées de la fin, cette saison leur permet d’accéder à la Pro B, deuxième échelon français, pour la première fois de leur histoire.
Entre 2015 et 2021, le club évolue en Pro B. Le club alterne entre les bonnes et moins bonnes saisons, on se souvient par exemple du maintien arraché à Roanne lors de la dernière journée en 2016-2017, revenant d’un -22 dans le dernier quart. Lors de la saison 2022, l’équipe caracole en tête du championnat durant une grosse partie de la saison, finissant la saison avec un bilan de 26 victoires et 8 défaites. Seulement Saint-Chamond finit avec le même bilan que Nancy, qui finit la saison en tête du championnat grâce aux confrontations directes.
Malgré la saison exceptionnelle réalisée par le SCBVG, les rêves de montée vont s’évaporer bien vite après une défaite amère en quarts de finale face à l’ASA Basket, 2 victoires à 1. Mathieu Boyer, l’intérieur de Saint Chamond, se voit tout de même récompensé individuellement en finissant la saison dans le 5 majeur de la saison.
La saison suivante (2022-2023) va se révéler beaucoup moins excitante. Enchainant les performances moyennes, la saison des Couramiauds est tout de même marquée par un évènement notable : l’inauguration de l’Arena Saint-Etienne métropole. Écrin de 4200 places dernier cri, le SCBVG se sépare de la Halle André Boulloche, inaugurée en 1980, et qui pouvait accueillir 1200 supporters. Malgré cela, la saison ne va pas se passer comme prévu, avec le scénario inverse à celui de la saison précédente. Saint-Chamond va se battre toute l’année pour le maintien, finalement obtenu avec un bilan de 14 victoires pour 20 défaites.
Pourtant, après la réussite de la saison passée, tout avait été mis en oeuvre afin d’accéder à l’élite, ou du moins y prétendre : nouvelle salle dernier cri, augmentation des finances (+ 800 000 € de budget, transformant Saint Chamond en un des 10 meilleurs budgets de Pro B), et un bon recrutement en plus d’avoir gardé l’ossature de l’année précédente. Cette saison 2023 sonne alors comme un avertissement, et le club ne compte pas repartir pour une saison similaire. Mais malheureusement, la perte de vitesse affichée lors de l’exercice précédent se confirme en 2023-2024. Le bilan est à peine meilleur, 15 victoires pour 19 défaites, et les Couramiauds finissent à la 12ème place.
La bonne dynamique amenée par la saison 2022-2023 commençait sérieusement à prendre du plomb dans l’aile, et des changements s’imposaient afin de garder les moyens de ces ambitions.
La fusion avec l’ABLS Basket : l’union fait la force du SCABB ?
Et pour réussir à atteindre ses objectifs, quoi de mieux que de s’allier avec le club voisin ? L’Andrézieux-Bouthéon Loire Sud Basket, pensionnaire de NM1, nourrissait lui aussi de grosses ambitions. Candidat à la montée depuis plusieurs saisons, l’ABLS Basket touchait également son plafond de verre. David Lespinasse, dirigeant du plus grand groupe de boucherie de France, était un des sponsors principaux d’Andrézieux.
Et le 10 avril 2024, le communiqué officiel paraît sur les réseaux : le SCBVG et l’ABLS Basket fusionnent, afin de créer le SCABB, le Saint-Chamond-Andrézieux-Bouthéon Basket. Cette fusion est réalisé grâce à l’acquisition de 80% des parts du SCBVG par M.Lespinasse, lui permettant de finaliser cette fusion, et de prendre la présidence de celle-ci. L’entente des deux clubs concerne seulement l’équipe masculine Pro B, l’équipe masculine NM1, les Espoirs masculins Pro B, et les U18 masculins élite.
L’objectif de cette fusion est clair : accéder à la Betclic Elite d’ici quelques années. Avec un budget en hausse, le SCABB possède aujourd’hui le troisième plus gros budget de l’antichambre. Avec 4.6 M€ en 2024-2025 contre 3.2 M€ en 2023-2024, le club ligérien connait la plus grosse hausse de budget, +44%, là où la deuxième plus grosse hausse est de 18% (Vichy, passant de 2.3 à 2.7 M€).
Cette année, le club doit s’imposer comme un candidat à la montée. Retrouver les playoffs permettrait au club de réussir l’année 1 du projet. D’ici quelques années, le SCABB pourrait, et doit, se battre pour les premières places, afin d’accéder à l’élite. Ce qui serait une première pour l’histoire des deux clubs de la fusion.
Lors de ce début de saison, pour laquelle les supporters et le club nourrissaient de grands espoirs, le SCABB a montré différents visages. Possédant un bilan de 5 victoires pour 5 défaites après 10 journées, le club ligérien se place à la 10ème place. L’équipe avait pourtant bien commencé, avec un bilan de 5-2 après sept matchs. Seulement, le SCABB s’est lourdement incliné lors des deux derniers matchs face à des prétendants à la montée, Antibes (défaite 103-66) et Blois (99-76).
Lors du match contre Blois, Timothée Vergiat, arrière de Blois, médaillé olympique et originaire de la Loire, a réalisé son record en carrière avec 31 points inscrits. Il s’est exprimé sur la fusion et les objectifs du club
Ça me fait plaisir de faire mon record en carrière ici [ndlr: il est originaire de la Loire]. C’était la première fois que je jouais dans la nouvelle salle. Du coup, je l’aime bien ! Ça fait plaisir de voir le club se développer à cette vitesse, il y a encore quelques années, le club était en Nationale. C’est super d’avoir deux clubs de haut niveau dans le coin (Roanne et le SCABB).
Le coach du SCABB, lui, était moins enthousiaste suite à la lourde défaite de son équipe
Ce n’est plus notre championnat [ndlr : Blois est en tête du classement]. Ça l’a été durant quelques semaines, mais ça ne l’est plus. Il faut que cette équipe retrouve de l’âme, retrouve de l’enthousiasme. Il faut que ça le re-devienne. On va étudier le match, puis trouver des solutions.
Après avoir affronté plusieurs prétendants à la montée, le SCABB se dirige vers une fin d’année 2024 un peu plus tranquille. Il restera tout de même le derby face à Roanne, deuxième avec 7 victoires pour 2 défaites, le 29 novembre à l’Arena. La Chorale, qui, elle aussi, nourrit des espoirs de remontée, un an seulement après avoir été reléguée.
La fin d’année du SCABB s’annonce décisive pour la suite de la saison. Le club se situe aujourd’hui à un tournant de la saison, pour le meilleur ou pour le pire. L’équipe ligérienne devra montrer de quoi elle est capable afin d’accrocher les playoffs, ce qui permettrait d’augurer du bon pour la suite du projet.
Dans l’année 1 de son projet, le SCABB doit parvenir à prendre le bon virage. Après l’inauguration de la nouvelle salle il y a 2 ans, puis l’annonce de la fusion il y a quelques mois, le Saint-Chamond Andrézieux-Bouthéon Basket doit parvenir, avec tous les moyens mis à disposition (logistiques comme financiers), à s’installer comme un candidat sérieux au titre dans les prochaines années. Avec, évidemment, l’objectif d’accéder à l’élite du basket français à moyen terme.