Laissez moi vous raconter la saison 2013-14 de Lance Stephenson, cet arrière remplit d’énergie et de folie à revendre. Ce joueur des Pacers qui a su élever son niveau de jeu pour réaliser une saison pleine et donner du baume au cœur à tout un État : celui d’Indiana.
Après une saison 2012-13 pleine de promesses suite à son intronisation dans le 5 majeur de l’équipe après la blessure de Danny Granger, celle que je vais vous conter est l’année de l’explosion pour le natif de Brooklyn.
Chapitre I : une saison de folie, au sens propre et figuré
Fort d’une première place à l’Est et d’un parcours de playoffs amenant les Pacers jusqu’en finale de conférence, défait 4-3 par les Heatles de Miami et porté par la révélation Paul George, l’objectif de cette nouvelle saison est clair : récidiver !
Et ça commence bien. En effet, Lance Stephenson va montrer au monde son potentiel et le joueur complet qu’il est en train de devenir. En 12 matchs et 11 victoires, l’arrière bleu et or pose déjà deux triple-double. Triple-double oui, mais avec du style ! Pauvre Courtney Lee…
Il est partout, et surtout tonitruant.
Excellent manieur de balle, il soulage George Hill à la création et devient presque même l’iniateur d’attaque principal de l’équipe. Il illustre ça avec ses 4.6 passes décisives par rencontre, et surtout, 21.7% des assists sont faites par celui-ci quand il est sur le terrain. C’est au dessus de presque tout les autres arrières de la ligue (95ème centile). Mais ce qui le différencie des autres passeurs, c’est sa folie. En témoigne cet extrait vidéo :
Durant la saison, Lance Stephenson aura des picks au scoring atteignant les 28 points face à New-York. Ou encore 26 points contre les Nets. Décidément, il aime la « Big Apple ».
Mais pour une nouvelle fois témoigner de sa polyvalence, Lance capte vingt-deux fois 10 rebonds ou plus lors de la saison (7.2 de moyenne). Il délivre également six fois 10 passes ou plus.
Cette équipe, basée sur un socle défensif élite la saison passée, fera encore mieux en 2013/14, se classant 1er rating défensif lors des deux saisons et encore moins de points encaissés sur la seconde. Et Stephenson fait clairement parti des raisons expliquant cela. Malgré ses aptitudes offensives que l’on retient principalement quand on parle de lui, c’est aussi un très bon défenseur capable d’éteindre son match up.
Tout en ayant un sacré niveau de jeu, la foule s’extasie devant ses célébration toutes plus folles les unes que les autres. Born Ready est unique, adoré de son public et haï par les autres. On parle quand même d’un joueur qui à poster un arbitre…
Avec tout ces éléments, le Pacer est plébiscité par les fans pour participer au All-Star Game, il obtient 148.382 voix, mais pas assez pour intégrer le 5 majeur, uniquement choisi par les fans à cette époque. À noter que les 4 autres joueur du cinq majeur d’Indiana reçoivent également des votes !
Indiana réalise une merveilleuse saison, mais hélas, Lance ne sera pas retenu en tant que remplaçant par les coachs, les décisionnaires du sort. Tant pis, Stephenson continue de s’amuser et les Pacers également. L’arrière apporte un style de basketball de rue à cette équipe parfois catégorisé d’ennuyante et commence à créer une hype méritée avec son partenaire Paul George. Un duo jeune et effronté, semblant capable de tenir tête une nouvelle fois aux Heatles. Mais le chemin est encore long.
Post All-Star break, c’est un run de 6 victoires pour 1 défaite qui s’abat sur la ligue, avec toujours un Lance hyperactif impactant toute les catégories statistiques. Indiana se classe toujours en tête du classement, et y restera jusqu’à la fin. L’excellente saison des hommes de Frank Vogel se conclue avec pas moins de 56 victoires pour 26 défaites. C’est la meilleure campagne depuis 2003/04 qui eux finiront avec 61 victoires au compteur.
Malgré tout ça, il survient une petite désillusion pour Stephenson : sa seconde place au classement du Most Improved Player (MIP), glané par Goran Dragić.
Mais qu’importe, il a su se faire apprécier des fans, encore plus que la saison passée. Voici sa ligne statistique :
• 78 matchs joués, tous titulaires
• 35.3 minutes en moyenne
• 13.8 points
• 7.2 rebonds
• 4.6 passes décisives
• 0.7 interception
• 0.1 contre
• 49.1% | 35.2% 3pts | 71.1% LFs | 104 TS+
La meilleure saison en carrière de Born Ready.
Chapitre II : les playoffs tant attendus
Indiana termine 1er de sa conférence, enregistrant 7 victoires de plus que la saison dernière.
– Pour la deuxième année consécutive, les Pacers affrontent les Hawks.
– Pour la deuxième année consécutive, les Pacers battent les Hawks.
Oui, Indiana se débarrassent des oiseaux. Mais en 7 matchs ! Les Hawks de Paul Millsap ont bien résisté à l’adversité. Lors des cinq premières oppositions, Lance Stephenson réalise le de bons matchs, mais uniquement pendant la défaite…18.6pts – 9rbd – 3.3pds à 45.8% au tir, 41.1% de loin. Voici ses statistiques quand Indiana s’incline. 6pts – 6rbd – 3pds à 33.3% lors des victoires
Heureusement, ses Games 6 et 7 seront à la hauteur des attentes avec 21 et 19 points, en plus de noircir les autres catégories statistiques.
Place maintenant à la demi-finale ! L’adversaire ? Les Washington Wizards. Équipe qui s’est joliment imposés en cinq matchs face aux 4ème de la conférence : les Chicago Bulls de Joakim Noah, le défenseur de l’année. En effet, les taureaux ont une nouvelle fois perdu leur meneur Derrick Rose sur blessure après 11 matchs de saison régulière.
Passons, et retrouvons notre Born Ready confronté au duo Wall/Beal. D’ailleurs, son match up direct en la personne de Bradley Beal mettra à mal les Pacers en lâchant une superbe ligne statistique lors du 1er match : 25 – 7 – 6 – 5 -1. Non le Roster ne se lance pas dans les prédictions des chiffres du loto. Dans le même temps, Stephenson peine à trouver son rythme et c’est une défaite pour Indiana. Toujours inefficace aux tirs, Indiana s’impose quand même grâce à sa défense lors du match 2, avec 82 points encaissés.
Ah, vous aimez la défense ? Bien. C’est clairement le fond de commerce d’Indiana ! En témoigne ce game 3 et seulement 63 points pour Washington ! De son côté Lance ne trouve toujours pas son rythme au scoring mais reste précieux au rebond et à la passe.
Quatrième match et troisième victoire de suite pour Indiana, 95-92. Le Game 5 sera un désastre offensif et le banc jouera une grosse partie de la rencontre. Défaite, de quoi ajouter du suspense à cette série.
Le match référence de Lance arrivera lors du 6ème et dernier match de la série synonyme de victoire et qualification pour les Pacers. 17 points – 5 rebonds – 8 passes décisives à 61.5% pour clôturer la série. Du Stephenson tout craché, capable du meilleur comme du pire. Et il s’est réveillé au meilleur moment.
Voici maintenant les retrouvailles. Le retour. Les Heatles. LeBron James. Indiana face à Miami, avec cette fois-ci l’avantage du terrain. Et cet avantage, il paiera dès le 1er match de la série avec une victoire de 11 points ! Stephenson ? 17pts – 4rbd – 8 pds à 8/12 aux tirs ! Lance rentre parfaitement dans ses secondes finales de conférence.
Miami calmera vite les ardeurs des locaux en s’imposant à la Bankers Life Fieldhouse, l’ancien nom de l’arène d’Indiana. Mais quel match de Lance Stephenson ! Le Pacer lâche une superbe ligne de stat : 25 points, 6 rebonds, 7 passes décisives à 58.8% aux tirs.
Déplacement sous le soleil de Floride et la chaleur sera apparemment trop forte pour Indiana. Défaite 87-99 et Miami reprend l’avantage dans cette série. Le match 4 finira de la même manière… défaite de 12 points.
Retour à la maison pour les bleus et or. 3-1 Heat.
« Win or go home », voici la phrase que les joueurs d’Indiana ont dans la tête. Une seule défaite et c’est la fin du parcours pour eux. Et un certain Stephenson ne compte pas s’arrêter maintenant, et il a une manière bien à lui de parvenir à ses fins…
L’image de Lance Stephenson soufflant dans l’oreille de LeBron James fera le tour du monde. D’ailleurs Paul George est récemment revenu sur ce moment pendant son émission « Podcast P »
LeBron James finira le match avec 7 points à 2/12 aux tirs et 5 fautes commises. Ce « sacrifice » permet à Paul George de délivrer une magnifique performance auréolé de 37 points ! Ah, et la victoire aussi. Les Pacers sont encore en vie. 3-2.
À nouveau, Frank Vogel et ses hommes embarquent avec toujours la même phrase en tête, « Win or go home ». Mais cette fois-ci, ça sera vraiment pour un retour à la maison… 60-34 à la mi-temps, la messe est dite. Score final : 117-92. Deuxième échec en finale de conférence pour Indiana mais l’adversité en face est légendaire. Les Pacers auront été un sacré poil à gratter pour ces Heatles. Et Born Ready, un génie du mal.
Chapitre III : la séparation
Le trashtalking de Stephenson en a fait rire plus d’un, mais pas la presse. Et encore moins le président de la franchise, Larry Bird. À l’issue du fameux Game 5, le boss d’Indiana déclare « Est ce que je suis lassé de son comportement ? Oui, je le suis. » Mais malgré tout, le joueur au statut de « Unrestricted free agent » (agent libre) causé à cause de sa sélection au deuxième tour de la draft 2010 (les joueurs de premier tour étant protégés lors des free agency) se voit offrir une prolongation de contrat à hauteur de 44 millions de dollars sur cinq ans. Offre qu’il refusera car il estime valoir plus. Au final, c’est une offre provenant des Charlotte Hornets s’élevant à 27 millions de dollars sur trois ans que Born Ready accepte. Larry Bird déclare ensuite :
« Je me sens mal de l’avoir perdu. J’espère que cela ne vas pas interférer dans notre relation mais j’ai fait tout ce que je pouvais pour le garder ici. Même s’il n’avait pas eu d’autres offres, j’étais prêt à lui donner ces 44 millions de dollars parce que je croyais en ce gamin. Si vous regardez notre effectif nous avons cinq ou six gars dans leur dernière année de contrat plus David West et Roy Hibbert qui peuvent décliner leur option, donc ne croyez-vous pas que je voulais conserver Lance et Paul George avec des contrats sur le long terme ? C’est décevant. Quand j’allais à l’entraînement, il était là et il était notre meilleur joueur, il travaillait sans relâche. Si vous bossez aussi dur qu’il le fait, vous vous améliorez. Ce gamin va me manquer, sans aucun doute. Ce qu’il a fait pendant les playoffs était inattendu mais je sais à quel point Lance est bon et ce qu’il amenait à notre équipe. »
Pour notre plus grand regret…