Depuis son arrivée en NBA, LaMelo est une véritable image de la ligue. En 3 ans, le frère de Lonzo Ball a été Rookie de l’année devant Anthony Edwards puis All-Star en 2022, le tout avec un jeu spectaculaire qui fait vibrer les fans en Caroline du Nord et une bonne image malgré quelques déclarations de son père qui semble quand même avoir appris de ses erreurs avec Lonzo. Cependant, une questions subsiste autour de LaMelo Ball: est ce que ce joueur peut devenir le franchise player d’une équipe qui gagne en NBA ou devra-t-il, à terme, se contenter du rôle de lieutenant à côté d’une vraie star? Nous allons donc étudier les différents points du franchise player moderne (playmaking, scoring, défense, leadership) et regarder ce qu’il en est pour LaMelo. Il faut bien sur rappeler que LaMelo n’aura que 22 ans au mois d’Aout et a encore le temps de progresser sur les aspects que je vais critiquer.
Le playmaking et la création pour les autres, sa spécialité
LaMelo Ball est, du haut de son jeune âge, déjà un playmaker de génie. Rien que statistiquement, le meneur est déjà dans l’élite de la ligue en terme d’assists par match: 8.3 cette saison et 7.3 sur l’ensemble de sa jeune carrière, et tout ça pour une moyenne de ballons perdues pas si grosses que ça (3.6 cette saison et 3.2 sur la carrière). En plus de ça, LaMelo fait parti des stars qui n’ont pas de vrais playmakers à côté d’elle donc il doit faire tourner le cuir lui-même sur chaque possession dès lors qu’il est sur le terrain (Hayward étant plus un facilitateur, Rozier n’est pas un playmaker pour les autres à proprement parler et cette saison, Dennis a servi de relais surtout). En plus de ça, le playmaking de LaMelo est spectaculaire à souhait: le meneur trouve toujours les cibles sur les lobs, il n’hésite pas à faire un peu de show de temps en temps avec une passe aveugle ou autre et arrive à avoir de superbes connexions avec ses partenaires.
LaMelo rend ses partenaires meilleurs à ce niveau-là : Hayward s’est relancé à ses côtés, Rozier a envoyé des saisons en 20-4-4 à côté de lui, Bridges était une connexion incroyable en attaque, les Martin, McDaniels et autres Oubre recevaient de beaux ballons et même Mark Williams, sur les quelques matchs où l’on a vu le duo ensemble, a montré un début de connexion sur P&R et lob très intéressant.
Si on combine sa grande taille, qui lui permet de faire des passes plus simplement sur son vis-à-vis direct, sa créativité de génie, sa technique de passe digne des plus grands, un très bon handle et un QI Basket très élevé en terme de vision du jeu, compréhension et choix de passes, on a un mix très dangereux dès que celui-ci a le ballon en main. Il sait tout, il voit tout et il fait tout.
Le scoring, de qualité mais encore à travailler
Le scoring de LaMelo a d’énormes qualités mais aussi des gros défauts. Le point fort de LaMelo, c’est son tir de loin, une vraie surprise par rapport à ce qu’on attendait de lui à la draft. Sur un volume énorme (7.5 tirs de loin tentés sur ses premières saisons avec un énorme 10.6 cette saison, faisant de lui le troisième plus gros tentateur de 3 points cette saison derrière Stephen Curry et Damian Lillard), LaMelo a un pourcentage très sérieux avec 37.6% cette saison. Pour donner une idée, il est dans le range de Damian Lillard en terme de tirs tentés comme en terme de pourcentages. Pour celles et ceux qui en doutaient, LaMelo Ball est l’un des meilleurs shooteurs de la ligue, c’est clair et net. D’autant que ces énormes stats rentrent dans une continuité avec le prodige qui était à 38.9% la saison dernière avec 7.5 tentatives et 35.2% sur 5.1 tentés sur sa saison rookie.
Le plus perturbant dans ces stats-là, c’est quand on regarde jouer LaMelo Ball et ce pour une raison simple: si LaMelo est probablement un des meilleurs shooteurs de la ligue techniquement, son QI basket en terme de choix de tirs est catastrophique. Il tente énormément de tirs très contesté, des tirs en première intention un peu loin de la ligne alors qu’il n’est pas défendu et sa mécanique est assez moche avec un bras qui part d’un coup comme un bras mécanique. C’est ça aussi qui rend LaMelo Ball flippant de loin: si le meneur devient un joueur qui sélectionne ses tirs avec plus de justesse, son pourcentage peut vraiment être monstrueux. En ça, un autre vrai playmaker pour lui permettre de jouer sans ballon pourrait l’aider.
En revanche, LaMelo prêche sur son scoring au près. Selon Basketball-Reference, LaMelo tournerait à 31.6% dans la zone 3-10, soit autant que Patrick Williams. C’est peu, trop peu pour un joueur de ce talent. C’est aussi une raison qui peut expliquer son volume de tirs de loin aussi énorme: LaMelo qui force de loin, c’est toujours plus viable que LaMelo qui agresse le cercle. Cette saison, le meneur tourne à 41.1% aux tirs alors qu’il a d’excellents pourcentages de loin et ça s’explique facilement par un faible 45.0% à 2 points, ce qui le met derrière des gens comme Devonte’ Graham à ce niveau. Pourtant, le troisième année ne manque certainement pas de technique au près, quand on le voit driver c’est clairement pas ça le soucis.
Le problème de LaMelo au scoring, c’est son physique. Si le meneur fait 2m01, ce qui est grand pour son poste, il fait aussi un petit 81 kilos et n’est pas un tanké. Il est très frêle donc forcément, quand faut agresser le cercle, Ball se fait facilement bumpé par des joueurs plus physiques que lui et y’en a vraiment beaucoup. Dans ces conditions, difficiles pour lui de marquer au près, surtout qu’il ne provoque pas beaucoup de lancers: seulement 3.4 tentés cette saison, un petit 0.2 en plus par rapport à son année rookie et son année sophomore alors que son rôle a été de plus en plus important de manière claire en attaque et surtout dans le scoring des Hornets. Cela fait aussi parti du package: les superstars de cette ligue savent provoquer du lancer sur la ligne ou trouver des manière alternatives d’apporter du scoring quand les tirs ne rentrent pas, ce qui n’est pas le cas de LaMelo. Quand Harden 2018 envoie un 7/27 aux tirs, y’a quand même 34 points grâce aux lancers. Quand LaMelo 2023 envoie un 6/22 aux tirs, y’a 19 points parce qu’il n’a pas été capable d’aller chercher plus que 5 lancers.
La défense, best keep secret ou grosse faiblesse
La défense de LaMelo a des vraies qualités mais aussi des gros défauts. Parmi les qualités, on retrouve son intelligence de jeu qui font de lui une énorme menace sur les lignes de passe. Ball adore intercepter des ballons qui trainent pour créer la contre-attaque, type d’attaque dans lequel il excelle. D’ailleurs, sur son début de carrière, on voit qu’il aime intercepter avec une belle moyenne de plus de 1.5 par match. Sa défense loin du ballon est un vrai atout pour Charlotte, surtout que LaMelo voit et sait avant tout le monde donc une fois qu’il a récupéré la balle, on peut lui faire confiance.
Son autre qualité défensive, c’est sa taille. Comme on dit toujours, une bonne défense se termine par un rebond. Si LaMelo n’a jamais eu d’intérieurs très dominants aux rebonds (Cody Zeller, Bismack Biyombo, Mason Plumlee ou encore Montrezl Harrell n’ont jamais fait de saisons à 10 rebonds aux Hornets), le meneur était parfois le meilleur rebondeur des Hornets. Au-delà de prendre du rebond long, LaMelo tourne en carrière à 6.4 rebonds par match dont 5.1 défensifs. Cette saison, LaMelo est le troisième meilleur rebondeur de l’équipe et le deuxième défensif, une stat rare pour un meneur de jeu et même pour un guard de manière générale.
En revanche, on va revenir à son soucis de physique. 81 kilos, c’est pas un problème pour aller chercher de l’interception loin du porteur mais quand il s’agit d’encaisser des isolations ou de tenir en 1v1 des arrières ou des meneurs entre 90 et 100 kilos, ça se complique. LaMelo Ball est très fin et pas puissant, ni dans le haut du corps ni sur les jambes, ce qui fait de lui une bonne cible en isolation. En plus de ça, son coéquipier sur le poste 2 s’appelle Terry Rozier, qui n’est pas un mauvais défenseur en soit, mais est trop petit donc forcément, la défense des Hornets prend cher sur les extérieurs. LaMelo doit progresser de ce point de vue là et prendre du muscle, c’est primordial si il ne veut pas rester coincé dans le profil du meneur géniale mais trop irrégulier au scoring et ciblé en défense. On rappelle que d’autres joueurs très talentueux comme Jamal Crawford ou Lou Williams ont fini sixième homme pour le même genre de raisons (même si évidemment il n’avait pas le dixième du passing game de LaMelo et que le meneur des Hornets est encore loin de cette situation).
Le leadership, vrai patron ou gamin immature
Le leadership peut se définir de multiples façons, il n’existe pas une définition précise de ce qu’est un patron. Il y a énormément de différences entre le leadership de Michael Jordan, LeBron James, Stephen Curry ou Giannis Antetokounmpo et pourtant, personne ne remettra vraiment en cause le leur. Cependant, certains éléments peuvent donner des débuts de pistes.
Le principal point positif du leader LaMelo, c’est l’aspect commercial: le meneur est onzième en terme de maillots vendus cette saison, alors même qu’il n’a joué que 36 matchs. LaMelo Ball est un joueur qui fait vendre, de par son nom mais aussi par son style de jeu spectaculaire.
Cependant, on retrouve énormément de points négatifs: le premier qu’on peut citer, c’est son manque de domination dans les moments importants. Lors des deux matchs de play-in que LaMelo a joué en carrière, on retrouve deux performances très faibles:
un 14 points et 4 assists à 4/14 en saison rookie
un 26 points, 5 rebonds et 8 assists mais avec un 7/25 aux tirs en saison sophomore
Ensuite y’a son aspect sérieux qui est une grosse question: entre ses haters et ses fans, ses adversaires et ses coéquipiers, LaMelo Ball est très clivant sur cette question. En début de saison, un joueur anonyme avait dit que les Hornets perdaient car le meneur manquait de sérieux et d’esprit compétitif. Cependant, si on en croit les propos de Steve Clifford notamment, LaMelo est un énorme compétiteur, très frustré par les défaites de cette saison par exemple. En terme de bosseur, les coéquipiers et le management ne tarissent pas d’éloges sur LaMelo qui est bien plus travailleur que ce qu’il se dit. Que ce soit faux ou non, on ne peut pas ignorer le fait que les responsabilités de Ball montent à une vitesse fulgurante d’années en années et qu’il assure plutôt bien.
Il faut aussi noter que le leadership passe aussi par être présent sur le terrain: entre ses 20 matchs loupés sur la saison rookie et la grosse moitié de saison ratés cette année, on ne peut pas dire que le meneur soit spécialiste en bonne santé. Malheureusement, compliqué de deviner ce qui en est la cause: certains parlent d’un coaching staff douteux comme j’ai pu déjà en parler dans mon article sur Gordon Hayward, d’autres mentionneraient que ses chaussures PUMA soit la base du problème et enfin quelques autres parlent d’une hygiène de vie douteuse, basé avant tout sur la réputation de la famille Ball notamment, ou encore juste de la malchance.
Pour finir, Ball a beaucoup été critiqué lors de son soutien à Miles Bridges. Lors du media day, LaMelo a, comme plusieurs autres de ces coéquipiers, apporté son soutien à Bridges en disant qu’il avait hâte de le revoir aux Hornets. Si la critique est compréhensible, elle n’a pas vraiment de rapport avec le leadership de LaMelo: LeBron a checké Miles en bord de terrain à Los Angeles en janvier après sa condamnation, ce n’est pas pour autant qu’on remet en cause le leadership du King.
Conclusion : LaMelo est de quelle trempe ?
Encore une fois, difficile de définir à 22 ans si LaMelo Ball peut devenir un patron un jour ou non. Cependant, on peut clairement dire qu’en l’état, il y a du travail pour le meneur des Hornets. Peut être que quand on voit les qualités et les défauts de LaMelo, on a envie de se dire que Ball aurait plus l’image d’une tête de proue marketing de la franchise mais pas forcément le meilleur joueur sur le plan sportif.
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