Devin Booker de dos en pleine interview - Phoenix Suns
Devin Booker de dos en pleine interview

La saison des Phoenix Suns : les risques

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Les questions qui traversent les esprits des observateurs des Phoenix Suns cette saison sont nombreuses. A juste titre. Phoenix est une équipe construite sur une balance risques / récompense qui donnerait le vertige à un oiseau. Dans l’équation de la franchise, les facteurs de risques ont un impact considérable sur les résultats. On le voit depuis le début de la saison. Et le bilan des Suns dans la perspective des faits, est le meilleur témoin du danger qui pèse sur les cactus.

Après avoir analysé les grandes lignes du jeu des Suns en début de semaine, il est temps de se pencher sur ces risques. Les identifier convenablement. Ils ne manquent pas, ils sont réels, mais ils ne sont pas toujours forcément étiqueté de la bonne façon… Oui, vous me voyez arriver avec mes gros sabots Crocs Hiker taille 44 : on va parler du narratif sur l’absence de meneur de jeu, blablabla… J’ai déjà la flemme, mais on va quand même en parler. Il n’y a pas que ça cela dit. Les Suns ont misé gros en renouvelant 90% de l’effectif (finaliste NBA 2021) en 1 an. Un bargain à part entière, qu’il faudra assumer en cas d’échec. Commençons par le début…

L’alchimie

Devin Booker en parle dans son interview (trop rare pour que je ne glisse pas un mot dessus) chez JJ Redick il y a quelques jours. La cohésion, l’alchimie d’un groupe, est un facteur de succès non négligeable pour une équipe qui vise aussi haut que ses Phoenix Suns. un effectif aussi nouveau, construit en amalgame dans un temps très ramassé, c’est pas ce qu’on identifie comme idéal pour la cohésion d’équipe. Devin Booker, Josh Okogie, Damion Lee et Kevin Durant sont les seuls rescapés de l’équipe éliminée par les Nuggets en playoffs 2023. On peut ajouter Ish Wainright, tradé aux Blazers plus tôt dans la saison, et qui fait son retour en 2way depuis une semaine à Phoenix. C’est maigre, pour se espérer un esprit de groupe dans ce vestiaire en un claquement de doigt.

Pourtant, Phoenix a semble-t-il évité le pire, cette saison : des egos incompatibles, un vestiaire qui ne tourne pas rond, une rupture avec un coach qui ne trouve pas de relais. Le vestiaire semble positivement animé, notamment grâce à des liants comme Jusuf Nurkic ou Damion Lee. Les egos de Bradley Beal, Devin Booker et Kevin Durant se sont mis à l’unisson derrière l’objectif, et Frank Vogel semble tenir le groupe de la bonne façon. Le groupe vit bien, comme on dit.

Néanmoins, l’adversité des playoffs, c’est une autre belotte. Quand il va falloir aller se taper des équipes où le leadership ne pose pas question, où les coachs connaissent exactement leurs joueurs sous la pression, ou bien quand il va falloir prendre ses responsabilités : dans le clutch, dans une défaite, pour remonter une mauvaise entame… Les Suns ont si peu de repères sur ces points là. Ce sera pourtant crucial de n’avoir aucune hésitation, aucun moment de flottement, aucune excuse. Les playoffs ne pardonnent pas sur ce genre de détail.

Les blessures

C’est un aspect du jeu dont on dit qu’il touche toutes les équipes. C’est aussi une donnée sur laquelle, par miracle, cette saison, la league semble avoir été quelque peu épargné. Sur les habitués de l’infirmerie en tout cas (Kawhi Leonard, Paul George, Anthony Davis, Kevin Durant…). Dans l’Arizona, on compte 4 des 5 starters qui sont injury prones. Bradley Beal, Devin Booker, Kevin Durant et Jusuf Nurkic. Ces 4 types sont aussi précieux dans le jeu que ne l’est leur santé et leur présence sur le parquet dans les résultats des Suns.

Bradley Beal, un des joueurs injury prone des Phoenix Suns
Bradley Beal, un des joueurs injury prone des Phoenix Suns

D’ailleurs, le Front Office et le staff médical ont eu du flair : les problèmes de dos de Bradley Beal en début de saison ont été géré de main de maître. Repos forcé, on prend le temps de soigner, d’être sûr, quitte à mettre une marge supplémentaire pour soustraire tout risque. Ca a payé : Bradley Beal a été à nouveau absent, mais au moins, c’était pas le dos mdr ! Quant à Nurkic et Durant, eux, ca relève du miracle. Un miracle qui les a vus disputer un nombre invraisemblable de matchs pour Phoenix cette saison. 61 pour le pivot bosniaque, habitué à la cinquantaine sur ses deux saisons à Portland. 58 pour Kevin Durant, qui n’avait dépassé qu’une seule fois les 50 matchs joués en régulière depuis 2019…

Sur une saison régulière, une équipe comme les Suns peut se sortir de ce piège épineux. Même si les conséquences vont au delà du bilan : une absence, c’est un frein au développement de la cohésion de groupe dont on parlait plus haut, c’est un frein à l’apprentissage des systèmes, à leur éxecution… Pas étonnant que Bradley Beal, tout aussi important qu’il soit dans le jeu des Suns et dans leurs succès, soit aussi celui qui a encore tout à construire dans sa relation avec ses camarades de jeu sur le parquet. Et ça aussi, ce sera déterminant en playoffs.

La gestion des momentums

Voilà comment je nomme un problème trop souvent étiqueté « absence de meneur de métier » à mon goût. Certes, ce qu’on entends pas meneur de métier comprend souvent la dimension de gestion du jeu, des moments forts et de la propreté. Mais ces éléments existent au delà du poste. Plus que jamais en 2024. La protection de la balle, le ménagement du rythme, le déclenchement des systèmes au bon moment dans le chrono, la propreté des transmissions… Autant de choses que bien des joueurs, au delà des postes, sont capables de faire. Y compris chez les plus grandes tailles.

Aux Suns, ce problème devient dangereux au paroxysme du 4ème QT. Phoenix y parait plus exposée que jamais, et trône malheureusement à la dernière place de la NBA au Net Rating sur ces 12 dernière minutes. Et pas qu’un peu. Le gouffre est énorme : -14.3 puntos, quand Miami, avant-dernier, est à seulement -6.6. Alors bien sûr, il faudrait pondérer… Enlever les matchs avec de grosses absences, notamment, pour ne juger ce classement que dans la perspective des effectifs complets, ce que nous n’avons pas eu la chance de voir beaucoup coté cactus. Mais dérangeant, tout de même.

Tout démarre beaucoup plus tôt dans les matchs. Les pertes de balles des Suns cette saison ? De quoi s’arracher les cheveux. Les Suns sont 25èmes à l’assists/turnovers ratio… bon derniers dans le QT4. Est-ce qu’un meneur de métier règlerait le problème ? Est-ce donc un problème de matériel à disposition pour Vogel ? La trade deadline semble avoir confirmé, par la recherche de personnel à l’aile et dans la peinture, que le front office et le coaching staff n’en ont pas fait une priorité des priorités. Frank Vogel et son staff ont sans doute confiance en Devin Booker, Bradley Beal ou encore Jusuf Nurkic, sur la question du playmaking. Et c’est vrai que c’est difficile, vu le jeu léché des Suns cette saison, de dire qu’il a tout à fait tort…

Mais bien souvent, au moins l’un de ces 3 joueurs est absent en grande partie dans le début du QT4, quand l’effort doit être fait. Drew Eubanks, loin d’être une assurance tout risque sur 100% des aspects du jeu (!) est sur le parquet alors que Jusuf Nurkic, vrai connecteur, est sur le banc. Peut-être que le risque autour de la gestion de la balle pour les Suns réside ici : le staggering des minutes et les rotations des dépositaires du jeu, particulièrement quand il s’agit de Big Nurk.

Conclusion

Les Phoenix Suns 2023-24 ont une bonne chance de se qualifier pour les playoffs. Malgré un calendrier difficile, il est plutôt probable de les voir au premier tour, affronter un des cadors de l’Ouest. Cette équipe a ses chances, si elle prends la mesure de ses risques auto-immunes. Sans blessure, avec une meilleure gestion de la balle, et une cohésion éprouvée, il y a de quoi faire. mais ces risques sont indubitables, et empêcheront encore tout fan des Suns d’espérer rationnellement que cette équipe aille au bout cette saison.

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Damian Lillard indique l'heure

Je suivais tranquillement la NBA grâce à un pote, et puis j'ai vu Nash appeler un pick-and-roll avec Stoudemire, et depuis on est là. Le reste du temps, je vends à boire et à manger, je tweete, j'aime pas la Droite et je parle de ma chienne.

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