Après les arrivées surprises de Dario Saric et d’Usman Garuba, c’est le Hall of Famer Dwight Howard qui était pressenti dans la Baie. Les cadres de l’équipe (Curry, Green, Thompson et Paul) ont d’ailleurs fait savoir au Front Office qu’ils étaient favorables à cette idée. Howard aurait même été à Los Angeles afin de s’entraîner avec Draymond et CP3. Mais finalement, pour des raisons de flexibilité, les Warriors ont décidé de ne pas signer le pivot de 37 ans. Une signature qui, de toute façon, n’aurait pas suffit à combler les lacunes intérieures des Dubs.
Pourquoi les Warriors exprimaient-ils un intérêt pour Dwight Howard ?
Howard mesure 2m08. À ce titre, il aurait apporté de la taille et du rebond à une raquette des Warriors bien moribonde, tenue à bout de bras par le valeureux Kevon Looney. Avec la présence de Chris Paul dans l’effectif, on aurait pu imaginer que l’ancien leader de Lob City aurait nourri en ballon directement sous le cercle, provoquant ainsi des paniers faciles. De plus, triple défenseur de l’année, il aurait pu, à défaut de véritables minutes sur le parquet, apporter son aide à Draymond Green et Steve Kerr dans le développement de Johnathan Kuminga. Ajouter un Hall of famer dans un vestiaire qui en contient déjà d’autres peut, au premier abord, paraître alléchant pour les Baby Dubs (Moody, Kuminga, Podziemski…).
À 37 ans, le vétéran, déjà champion NBA en 2020 avec les Lakers, connaît son rôle. Il sait qu’il n’est plus l’imposant pivot d’autrefois. Au crépuscule d’une carrière NBA bien remplie, on peut supposer qu’il n’aspire plus qu’à une seule chose : gagner un dernier titre NBA. Pour un groupe qui espire à être contender, il est important que tout le monde soit sur la même longueur d’onde. Et, à l’instar de Curry, Thompson et Green, Howard veut gagner.
Dwight Howard aux Warriors, la fausse bonne idée
Son âge, source de sagesse, peut aussi se révéler être un sérieux handicap. En effet, Howard n’est, de toute évidence, plus le même. Il a perdu sa mobilité et son athlétisme d’antan, et peut se retrouver en grande difficulté face à des intérieurs plus jeunes et plus imposant. On imagine cependant qu’il n’aurait pas eu pour tâche de défendre sur un Anthony Davis ou un Nikola Jokic (on se demande bien qui, aux Warriors, aura cette charge).
De plus, Howard est connu pour être “une grande gueule”. Au sein d’un vestiaire déjà composé de Draymond Green et de Chris Paul (qui vont d’ailleurs devoir apprendre à cohabiter), il paraît légitime d’éprouver quelques craintes quant à la bonne entente de ce futur groupe. Leurs esprits de compétiteurs auraient-il permit de mettre leurs égo de côté pour aller chercher un nouveau (ou, dans le cas de certains, un premier) titre NBA ?
Une nécessité absolue : répondre au défis physique posé par les intérieurs des années 2020
La NBA a longtemps été dominées par des pivots. Bill Russell, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Hakeem Olajuwon, David Robinson, Shaquille O’neal… Si, durant la décénnie 2010 c’est principalement les ailiers et les meneurs de jeu qui ont remporté la plupart des trophées de MVP, on assiste à un retour en force des intérieurs. Depuis le couronnement de Giannis Antetokumpo en 2019, le MVP appartient aux ailiers forts et aux pivot (Giannis, Jokic, Embiid). Alliant agilité physique et technique, ces joueurs polyvalent de plus de 2m10 se révèlent particulièrement difficile à défendre pour un effectif comme celui de Golden State.
Anthony Davis s’est régalé durant la demie-finale de conférence opposant les Lakers aux Warriors. Ces déboirs ont contraint Steve Kerr à modifier son cinq majeur, plusieurs fois au cours de la série. Le lineup Curry – Klay – Wiggins – Draymond – Looney est handicapant pour plusieurs raisons. D’abord, ni Draymond Green ni Kevon Looney ne regardent le panier en attaque. Ensuite, si ce sont tous deux d’excellents rebondeurs pour leurs tailles, ils sont impuissants pour faire face à des monstres physiques. Ils « pénalisent » donc simultanément le spacing de leur équipe par l’absence de solution offensive, mais aussi par leur impuissance au rebond.
Pour toutes ces raisons, Kerr a opté pour JaMychal Green en pivot titulaire à la place de Kevon Looney. Si le Strecht 5 a réalisé un excellent game 2, il s’est, par la suite, illustré par sa maladresse. En plus de ne rentrer aucun tirs, il se révéla être un poid considérable en défense par son manque de mobilité. Le Front Office pensait probablement que la signature du deuxième Green comblerait le départ d’Otto Porter Jr. Il s’est trompé.
Au revoir Anthony Lamb, bonjour Dario Saric
Les Warriors n’ignorent pas leurs lacunes physiques, et Mike Dunleavy Jr n’est pas resté inactif cet été. La belle signature à retenir, c’est dabord celle du croate Dario Saric, qui apportera son spacing et son QI Basket, à défaut d’apporter de la défense. Plus récemment, c’est l’espagnol Usman Garuba qui a été signé en two-way contract, lui qui sort d’une Coupe du Monde plus que correcte avec son pays.
Dario Saric near triple-double (19 pts, 9 rebs, & 7 asts) vs GSW just 6 months ago. Now he's on our team. Can't wait to see some of this in the 2nd unit. 🥹 pic.twitter.com/vRJRu9BUvU
— Eli 🦋 (@OakTownEli) July 12, 2023
Quant au rookie Trayce Jackson-Davis, il est peu probable qu’il obtienne un réel temps de jeu cette saison. Mais, comme l’indique la jurisprudence Jordan Poole, il aura l’occasion de se développer avec Santa Cruz.
Draymond Green ne peut plus être le pivot titulaire des Warriors
Si des insiders de la Baie comme Marcus Thompson sous-entendent que Green pourrait être aligné aux côtés de Chris Paul dans le cinq majeur des Warriors, on ne peut que douter de cette possibilité. Depuis 2018, le couteau suisse des Dubs souffre de problèmes de dos de plus en plus réguliers. Physiquement, il est de plus en plus dépassé physiquement par ses vis-à-vis, souvent plus imposant. Il comble néanmoins une partie de cette faiblesse grâce à son extraordinaire QI Basket, mais ça ne suffit pas toujours face à Anthony Davis ou Joël Embiid. Et il est de plus en plus difficile de l’aligner aux côtés de Kevon Looney, au risque de pénaliser le spacing de leur équipe par l’absence de solution offensive. Peut-être qu’une solution viendra du côté du jeune Jonathan Kuminga, dont la troisième saison dans la Baie pourrait bien être décisive…
Un effectif de plus en plus vieillissant
Ces derniers jours, une comparaison fleurit de plus en plus sur les réseaux sociaux. Les Warriors de 2023-2024 auraient un air de Lakers 2021-2022. Steph Curry, Klay Thompson, Draymond Green et Chris Paul seraient les nouveaux LeBron James, Anthony Davis, Russell Westbrook, Carmelo Anthony et… Dwight Howard. A l’inverse du roster de la saison dernière, marqué par les départs de vétérans comme Otto Porter Jr ou encore Nemanja Bjelica, l’effectif de cette saison est plus âgé. On blâmait les errements de Jordan Poole ? On a remplacé ce dernier par Chris Paul. Le jeune espoir Patrick Baldwin Jr n’est plus là non plus, le développement des jeunes n’étant plus (du tout) à l’ordre du jour, au point que Kuminga se soit retrouvé dans des rumeurs de transferts pour de simples seconds tours de draft.
https://x.com/Bronupdates/status/1423708630000488449?s=20
“Nous ne sommes pas vieux, juste expérimentés”, expliquait Dwight Howard en août 2021 au sujet des Lakers. En définitive, la franchise de Los Angeles ratera les Playoffs au cours d’une saison frustrante, gâchant une partie des dernières bonnes années de LeBron James. Tout ce qu’on espère pour Golden State, c’est que le Front Office s’inspire de cette expérience malheureuse afin d’éviter de faire subir à Stephen Curry le même sort. Le Chef, qui sort d’un exercice 2022-2023 en 29,4 points par match, 6.1 rebonds et 6.3 passes en 49.3/42.7/91.5 est encore, à 35 ans, l’un des 3 meilleurs joueurs du monde. Et il est toujours la meilleure chance des Warriors pour remporter un titre. Gâcher ses dernières années en ne l’entourant pas correctement serait une regrettable erreur.
David Lee, Andrew Bogut, Leandro Barbosa, JaVale McGee, Zaza Pachulia (DeMarcus Cousins)…Les Warriors de l’ère Steve Kerr ont toujours eu besoins de bigs pour remporter des titres. Il leur faudra renouer avec cette tradition pour retrouver les sommets.