Luka Dončić a été transféré une semaine après avoir acheté une maison à 15 millions d’euros. Malgré un statut de superstar aguerrie, il a été remplacé à la moindre occasion. Plus personne n’est intransférable en NBA.
Anthony Edwards avait l’air de prendre ça à la légère, mais la situation est préoccupante. Pourtant, quelques mois auparavant, son coéquipier, et accessoirement légende de sa franchise, Karl-Anthony Towns, a été transféré contre Julius Randle. Après dix ans de bons et loyaux services, une finale de conférence, des actions caritatives pléthoriques, une seule récompense : un aller simple pour New York ; toujours dans cette volonté de protéger son portefeuille. L’argent est plus cher à garder qu’à gagner, Tim Connelly est simplement un grand lecteur de Molière. Pour combien de temps Anthony Edwards va-t-il rigoler ? Maison ou pas, s’il ne suffit pas à son équipe, c’est la porte.
La grande ligue paraît proche de ses fans, elle vient même à Paris pour les saluer ! Mais elle l’est encore plus de son portefeuille. Les émotions ressenties à travers le globe, les faisant ainsi devenir fans d’une équipe, n’existent plus. Quel est l’intérêt de s’attacher à une équipe si elle a drastiquement changé l’année d’après ? Les Mavericks, bien que récents finalistes, n’ont conservé que deux joueurs de leur équipe de 2022 : impressionnant. L’important n’a jamais été de participer, mais bel et bien de gagner, et on ne remporte rien en faisant 120 kilos, selon Nico Harrison.
Marcus Smart, légende appréciée des Celtics, a été vulgairement remplacé par sa version 2.0. Résultat ? Un titre pour les Celtes et une blessure pour « The Cobra », en perdition complète depuis. La vidéo d’adieu des Celtes compensera ce départ.
« Comme un objet »
Dans cette ligue où l’argent prime sur les émotions, les « petits » vagabondent d’État en État, et ce depuis des lustres. Ish Smith a joué dans plus d’équipes qu’il a d’années en NBA. Bien qu’ils ne soient pas à plaindre, les remplaçants subissent ce phénomène de plein fouet. Ils sont balancés de franchise en franchise tels « des objets », comme l’évoquait Victor Wembanyama. Sidy Cissoko, coéquipier et ami de Wemby à San Antonio à dores et déjà poser ses valises en Californie ; l’amitié sera vite effacée par quelques alleys-oops avec Swipa. Quand l’opportunité se présente, les sentiments ne comptent pas, et ce n’est pas une story Instagram qui viendra prouver le contraire.
Un nouveau modèle pour la NBA
Dans cette optique, se projeter ou simplement se poser paraît inextricable. Pourquoi scolariser ses enfants s’il faut déménager aux confins du territoire cette nuit ? Nicolas Batum l’avait très bien compris. Pour cette trade deadline 2025, les franchises ont, avec mansuétude, décidé d’ajuster les vols pour éviter qu’un échange ait lieu dans l’avion : drôle d’ambiance. La NBA tend vers la dystopie. Finalement, elle manipule ses pièces comme bon lui semble, telle une partie d’échec, sauf qu’à la fin, c’est le roi Adam Silver qui gagne. Echec et mat. Pendant ce temps, Bradley Beal paralyse l’Arizona en ayant la possibilité d’imposer son veto sur un éventuel transfert. Tandis que Jimmy Butler tente par tous les moyens de fuir la Floride.
Aujourd’hui, tout le monde est sur la sellette. Alors que ce problème a toujours touché les athlètes moins en vue, les gros contrats y sont désormais confrontés. Petit ou grand, star ou role player, on ne sait, plus que jamais, de quoi demain est fait.
Ces mouvements inattendus pourraient bien faire un heureux : Adam Silver. Le commissaire rentrerait dans ses clous et retrouverait sa NBA revigorée, elle qui est en perte d’audience. Aucune utilité de passer les matchs à 40 minutes, il suffit d’envoyer Giannis Antetokounmpo aux Nets pour faire le tour du monde.