Haywood Highsmith est le dernier exemple de la Heat Culture.
Haywood Highsmith est le dernier exemple de la Heat Culture.

La Heat Culture, ou l’art de faire briller des joueurs dont personne ne veut

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La Heat Culture est un véritable mythe en NBA. Une méthode et une académie de basket qui fascine tout autant qu’elle questionne. La franchise de Miami permet à des joueurs non-draftés d’exprimer pleinement leur talent.

Peu de franchises peuvent se targuer d’avoir une identité aussi marquée que le Miami Heat. Boston, San Antonio ou encore les Lakers sont les principales institutions de jeu en NBA. Crée en 1988, la franchise de Floride a très vite fait partie des cadres de la ligue grâce à une culture particulière. Une éthique de travail sans pareil et une académie de jeu qui fait encore du Miami Heat, un candidat toujours très sérieux pour la course au trophée Larry O’brien. Coup de projecteur sur la recette de la Heat Culture.

La Heat Culture c’est quoi ?

Le plus apte à parler de ce que représente la Heat Culture aujourd’hui, ça reste Pat Riley. Président du Miami Heat et personne la plus influente dans toute l’histoire de la franchise.

« Tout le monde a une culture, simplement elle est différente. La culture c’est simplement une vision partagée entre ce que l’on veut faire pour être au sommet et comment faire pour y rester. L’important c’est surtout la continuité. C’est aussi au coach de créer cette philosophie. Une culture devient plus organique quand les gars gravitent autour de ce message et y adhèrent. Ils en parlent entre eux et s’assurent mutuellement qu’ils prennent leurs responsabilités. »

D’abord chef de meute puis tête pensante intégrale depuis 2008, Pat Riley est l’architecte de tout ce que représente aujourd’hui le Miami Heat. The Godfather a été le premier coach de la franchise et le premier à gagner un titre en 2006. Déjà accompagné à l’époque d’un certain Erik Spoelstra en tant qu’assistant et qui est désormais coach du Heat depuis 2008. Preuve d’une stabilité remarquable, Miami s’est construit avec seulement deux coachs en 19 ans.

Jouer pour le Miami Heat relève bien plus du mental que du basket. La franchise est connue pour avoir un règlement très strict, voir même unique concernant la condition physique de ses joueurs. Les training camp avant-saison ressemble plus à un parcours du combattant qu’une préparation physique. Les indices de masses graisseuses sont vérifiés minutieusement et gare à celui qui arrivera au-dessus lors du retour à l’entraînement.

« La plupart des gens ne veulent pas être tenus pour responsables, ou devoir respecter un certain standard chaque jour. La plupart des gens ne veulent pas tout ça. La Heat Culture, ce n’est pas pour tout le monde. Il y a des gars qui étaient là et qui ont détesté ça. Ils ont détesté bosser dur chaque jour », explique la légende Udonis Haslem. C’était la cas de Jermaine O’Neal en 2010, préférant partir ailleurs que de suivre un tel programme.

Pour beaucoup, la culture Heat représente surtout le sacrifice de soi au quotidien au profit du collectif. La franchise est une institution que l’on doit respecter sous aucun prétexte. Erik Spoelstra avait même ironisé cette définition qui fait tant parler sur le site The Ringer. « Qu’est-ce que la Heat Culture ? On peut l’expliquer en disant que c’est l’équipe qui bosse la mieux, qui est la mieux préparée physiquement. Ou alors il suffit de regarder une photo d’Udonis Haslem.» Un hommage magnifique pour un joueur non-drafté et qui aura passé 20 ans dans la même franchise.

Développer des joueurs de l’ombre

La principale faculté de l’organisation réside dans son pouvoir à croire en des joueurs dont personne ne veut. Et ce n’est pas la campagne de playoffs 2023 qui viendra dire le contraire. Avec une équipe composée pour beaucoup de joueurs non-draftés, Miami s’est hissé jusqu’en finale NBA. Caleb Martin, Cabe Vincent, Max Strus, Duncan Robinson, tous ces joueurs sont des purs produits de la Heat Culture. Des joueurs dont le talent a été jugé « moindre » à la draft et qui ont littéralement explosé leur projection avec Erik Spoelstra.

Dans une interview pour Reverse, Max Strus s’est livré sur son passage au Heat.

« Udonis Haslem m’a beaucoup aidé avec son expérience de 20 ans en NBA, la manière dont il se comporte, ce côté outsider qui n’a pas été drafté. On a un peu la même histoire, il m’a pris sous son aile comme il a pris tous les autres qui n’avaient pas été draftés. Il nous montrait la direction à suivre et nous aidait à comprendre le business de la NBA et comment être constant. »

Mais pourquoi performent-ils autant ? Ce sont des joueurs qui ont tous trouvé leur place au sein du collectif floridien grâce à des systèmes de jeu bien rodés. Parce qu’ils peuvent aussi compter sur un coach derrière eux et qui sait les responsabiliser au bon moment. A Miami, on ne plaisante pas avec la circulation du ballon et toute l’équipe doit être impliquée. Surtout défensivement, l’équipe est la 5ème meilleure défense de la ligue au net rating, avec une moyenne de 116 points encaissés.

En attaque, l’équipe est un peu moins inspirée. Mais elle a prouvé à maintes reprises qu’elle sait se sublimer en playoffs avec des joueurs en feu. On pense aussi à la campagne de Kendrick Nunn dans la bulle d’Orlando en 2020. Lui aussi non-drafté, l’arrière avait brillé et contribué très largement à l’accession du Heat jusqu’aux finales NBA.

Haywood Highsmith, la nouvelle trouvaille de Spo

Cet été, Gabe Vincent et Max Strus sont partis signer ailleurs en tant qu’agent libre. Ce qui n’a pas empêché Miami de nous ressortir leur bonne vieille recette. Cette saison, c’est Haywood Highsmith qui a grandement gagné sa place dans la rotation du Heat. Déjà présent l’année dernière, l’ailier non-drafté de 27 ans se montre très précieux en sortie de banc. Il shoote à 40% derrière la ligne à trois points et apporte une énergie défensive remarquable. Cette nuit face aux Knicks, il compile 14 points, 8 rebonds à 6/11 au shoot, mais c’est sa défense sur Jalen Brunson en fin de match qui a été cruciale.

Museler le meneur star de New York sous les 20 points en ce moment est une véritable performance.  D’autant plus quand il est à 36% de réussite au tir. Sur ces cinq derniers matchs, Haywood Highsmith est à 15 points, 6 rebonds, 1 interception à 64 % au shoot. Il contribue très largement aux récents succès du Heat et s’est assuré une place solide dans la rotation de Spoelstra. Plutôt pas mal à deux semaines des playoffs.

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Damian Lillard indique l'heure

22 ans - New York Knicks - journaliste -
J'ai compris à quel point le basket pouvait être magnifique en voyant jouer Nikola Jokic. Bercé par la furie du Madison Square Garden donc forcément Knickerbooker à vie.

3 Comments

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