Grande-Bretagne. Crédit : FIBA

La Grande-Bretagne et son paradoxe : une sélection fragile mais deux futures franchises NBA

Après plusieurs semaines d’incertitude, la FIBA a annoncé le 8 novembre la levée de la suspension qui pesait sur l’équipe masculine de Grande-Bretagne. Team GB doit maintenant se reconcentrer et montrer qu’elle peut rivaliser sportivement, dans un contexte où le basket britannique reste faible. 

Le 15 octobre 2025, la FIBA prenait une décision choc, la suspension de l’équipe masculine de Grande-Bretagne de toute participation internationale. Une sanction rarissime, conséquence directe d’une crise de gouvernance majeure. Au cœur du conflit, l’attribution par la British Basketball Federation (BBF) d’une licence commerciale à des investisseurs privés pour créer une nouvelle ligue professionnelle, la GBB League, concurrente directe de la Super League Basketball (SLB), déjà en place. Un bras de fer juridique et politique s’est engagé, plusieurs clubs se sont opposés au projet, provoquant la chute de Chris Grant, le président de la BBF, qui a fini par démissionner. 

Face à cette situation de crise, la fédération s’est réorganisée en urgence. Et après plusieurs semaines de travail avec la FIBA et les acteurs nationaux, un accord a enfin pu être conclu. Avec la reconnaissance officielle de la SLB comme ligue valide, mise sous supervision du projet, vers une gouvernance plus stable. Le 8 novembre, la FIBA annonce la levée de la suspension, relançant la Grande-Bretagne en quête d’une qualification au Mondial 2027. 

Un premier pas pour reconstruire 

Le match face à la Lituanie, disputé le 27 novembre à la Copper Box Arena de Londres, représentait pour la Grande-Bretagne un moment clé : renouer avec le public, montrer son potentiel et ouvrir enfin un cycle positif. Les Britanniques ont longtemps cru tenir un succès fondateur, avant de s’incliner sur le fil 88–89, au terme d’une fin de match totalement irréelle. 

En dix secondes, Ignas Sargiunas a tué les espoirs des Britanniques en enchainant 3 tirs à trois points en 9 secondes. Une fin tragique, qui n’efface pourtant pas l’énergie et l’espoir dégagé pendant les deux premiers quarts-temps avec une équipe multipliant les gestes forts et l’engagement. L’important, désormais, sera de transformer cette frustration en moteur, avant le déplacement en Islande. Pour perpétuer l’espoir d’une qualification loin d’être remise en doute après ce faux pas. 

Un basket fragile, en quête de légitimité 

Grande-Bretagne. Crédit : FIBA
Les joueurs de Team GB pendant l’hymne, avant le match face au Monténégro

Dans un royaume où le basket ne semble pas dominé, et peine à exister face au football, au rugby et au cricket. Révèle une réalité brute, le basket britannique manque de structures solides, de résultats réguliers et de visibilité médiatique. Depuis Londres 2012, la Grande-Bretagne n’a jamais disputé de nouveaux les Jeux Olympiques, la Coupe du monde est une compétition à laquelle elle n’a jamais pris part faute de résultat. Et elle multiplie les résultats décevants en Europe, comme en témoigne sa dernière place de groupe à l’Euro 2025 avec seulement 1 victoire, et 5 défaites. 

Pourtant, des signaux positifs existent, selon l’organisme Sport England, le basket est considéré comme l’un des sports connaissant la plus forte croissance au Royaume-Uni. C’est le deuxième sport collectif le plus populaire, avec plus de 1,5 million de pratiquants chaque semaine. La popularité croissante du basket-ball auprès des jeunes, et l’intérêt de possible future franchise NBA Europe pour Londres et Manchester reste un facteur d’espoir, pour une équipe qui compte comme leader Myles Hesson, qui a 35 ans se rapproche de plus en plus de la retraite. 

Vers deux franchises NBA Europe, à Londres et Manchester ?  

Pendant que la Grande-Bretagne tente de survivre sportivement, le Royaume-Uni se retrouve au cœur d’un projet monumental, la NBA prévoit de lancer en octobre 2027 une ligue européenne, comprenant seize équipes dont douze franchises permanentes. Selon George Aivazoglou (directeur de la NBA Europe), deux seraient basées en Angleterre une à Londres et l’autre Manchester. 

Un choix logique économiquement, en s’appuyant sur de grandes marques du sport comme Manchester City permettant l’arrivée d’un marché colossal, d’infrastructures modernes, d’attractivité mondiale mais qui interroge sportivement. Comment un pays où le basket peine encore à se structurer peut-il obtenir deux places dans ce qui se veut l’élite continentale ? 

Dans ce contexte, le succès d’une qualification ne représenterait pas seulement une étape vers le Mondial 2027 au Qatar. Mais bien la démonstration, que le basket britannique existe, qu’il peut se reconstruire et revendiquer une place légitime dans le projet européen de la NBA. 

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