Victor Wembanyama, Bilal Coulibaly et bientôt Alexandre Sarr, Zaccharie Risacher ou Tidjane Salaün, il n’est plus rare de voir des talents français glaner les premières places à la Draft NBA. À l’occasion de la 40e édition du Cholet Mondial Basket, Le Roster a rencontré les acteurs de cette récente réussite française. Alors, simple génération dorée ou système de formation durable ?
Si le Cholet Mondial Basketball est une fête internationale du basket, les quatre équipes françaises se sont retrouvées dans le dernier carré. Cela ne fait que confirmer la bonne forme de la jeunesse française, que ce soit les joueurs ou les réussites collectives. Autre exemple à l’Adidas Next Génération de Paris, où le Pôle France de l’INSEP a pris la deuxième place, battue par une Nxt Gen Team, emmenée par quatre Français. Les centres de formation français se portent donc bien, et rivalisent avec les meilleures écuries européennes, voire même mondiales.
Une formation en progression
On parle souvent du cercle vertueux de la réussite. De bons résultats entraînent plus de moyens, d’investissements, qui logiquement se répercutent sur les résultats. Et ainsi de suite. C’est un peu ce qui est arrivé dans le basket français. Au début des années 2010, les performances des Français en NBA et sous le maillot de l’équipe nationale inspirent la jeunesse. Cela se retranscrit dans les clubs partout en France. Le nombre de licenciés passe de 460 000 en 2010 à plus de 700 000 en 2019. Avec près de 50% de licenciés en plus, les budgets des clubs français sont revus à la hausse.
Au-delà des clubs en eux-mêmes, de plus en plus d’académies et stages avec des joueurs et encadrants professionnels apparaissent. À tout ça, s’ajoutent les apports d’Internet. Tutos, analyses tactiques et techniques, des heures et des heures de contenus sont disponibles gratuitement pour apprendre. Le climat est donc plus que prospère pour la progression des joueurs, aux centres de formation de suivre la marche. Et ça tombe bien :
« Les centres de formation se sont un peu plus structurés, avec un staff plus étoffé. La qualité du travail individuel et collectif proposé est de meilleur qualité, aussi bien tactiquement que techniquement, donc les gamins s’améliorent. »
Trésor Masidi, entraîneur U19 des Mets 92.
Un profil particulier
La France est un territoire unique et cosmopolite, qui donne logiquement naissance à des profils rares.
« On a une population assez variée, on est un pays où il y a un gros mélange » précise Trésor Masidi. Ce melting pot culturel permet d’obtenir le meilleur de chaque culture. D’une part, il y a toujours ce côté technique et tactique du joueur typique européen. Melchior Hugues, joueur suisse de l’équipe américaine DME Academy, le constate :
« Les Français – et Européens – sont vraiment forts techniquement, ce qui permet de se démarquer et d’être repéré à l’étranger, aux États-Unis par exemple. Parce que là-bas [aux USA], le jeu est vraiment plus physique et la compétition plus dure. »
Un aspect physique que l’on retrouve souvent chez les jeunes français depuis plusieurs années contrairement à la majorité des pays Européens, comme l’explique Zakaria Mechergui, arrière français vainqueur du tournoi avec Roanne :
« On est une génération, depuis les 2002/2003, qui est capable d’être athlétique et prêt physiquement très jeune, donc c’est plus simple une fois arrivé dans le monde pro. »
Cette combinaison entre technique et athléticité, certes poussée à l’extrême, fait par exemple la spécificité du profil de Victor Wembanyama. S’il ne faut pas s’attendre à voir des Wemby arriver tous les ans, il serait logique d’espérer voir la France en créer sa marque de fabrique. Des joueurs reconnus pour tirer le parfait mélange entre le basket européen et américain. Une arme fatale qui pourrait bien retrouver un âge d’or du basket français, après une période plus creuse.