Une semaine après le passage des Nets de Long Island à Toronto, l’équipe de G-League des Brooklyn Nets nous a accordé un entretien exclusif avec Killian Hayes. Le meneur de jeu français de 23 ans tente de retrouver la NBA en passant par la ligue de développement, après quatre saisons passées aux Pistons de Détroit.
La première question, c’est juste avoir de tes nouvelles. Comment vas-tu, comment te sens-tu physiquement ? Tu as raté un match pour une blessure à la hanche, qu’en est-il ?
Je me sens bien. Je pense que c’était vraiment de la précaution par rapport à ce qui s’était passé avec ma hanche il y a quelques semaines. Je me sens bien physiquement.
Quel a été le processus pour toi de choisir de rejoindre les Nets en G-League par rapport, par exemple, au choix de retourner en Europe ? Quelles étaient tes possibilités et comment as tu finalement choisi de rejoindre les Nets ?
Le but c’était de rester avec les Nets, j’étais avec eux pendant deux mois à Brooklyn. Je m’entraînais tous les jours avec l’équipe. J’ai commencé à construire vraiment une connexion avec eux. Ensuite, je me suis blessé en plein training camp, juste avant le premier match de présaison. Ça a définitivement ralenti un peu tout et le but c’était vraiment, après, de faire ma rééducation.J’ai passé toute ma rééducation à Brooklyn. Et pour moi, ça avait plus de sens de rester dans une organisation où j’étais déjà assez confortable. Je la connaissais, j’avais déjà pris mes repères.
C’est vraiment un signe de loyauté que tu as voulu leur envoyer en restant avec eux qui se sont occupés de ta rééducation…
C’est ça, surtout que je m’étais blessé. Le principal, c’était de revenir fort. Et vu que c’était eux qui prenaient soin de moi pendant ma blessure, ça avait juste du sens.
Est-ce que tu as eu des échanges avec eux quant au fait de partir en G-League ? Est-ce qu’ils t’ont ouvert la porte à la possibilité de revenir en équipe NBA ensuite ? Surtout qu’au niveau de leur effectif, il n’y a pas forcément de jeunes meneurs dans une équipe en reconstruction comme ça.
Oui, c’était l’une des raisons pour lesquelles je suis venu à Brooklyn dans un premier temps. Mon but, c’était de faire la présaison et d’avoir une place dans l’effectif. Je me suis blessé, mais j’ai toujours une très bonne relation avec le front office et le GM. Du coup, on voit ce qui se passe. Pour l’instant, je suis focus pour être bien ici en G-League et pour performer. Après, tout ce qui devra arriver après, ça arrivera.
Justement, pour parler de ce début de saison, comment le juges-tu jusque-là ?
Le but, c’est de m’adapter à tous mes coéquipiers. On n’a pas eu beaucoup de chance avec les victoires, mais je pense qu’on a un très bon groupe. On est tout le temps ensemble. On veut voir les uns et les autres réussir. Honnêtement, on a une très bonne cohésion d’équipe. Sur le terrain, on joue dur. Le résultat ne montre pas totalement ce qu’on donne pendant le match.
Est-ce facile, en G-League, de trouver l’équilibre entre vouloir se montrer individuellement et briller collectivement ? Parce qu’on sait que, souvent, il y a des joueurs qui vont vouloir se montrer, des fois au détriment du collectif. Est-ce que tu trouves que ça, c’est difficile ?
Je pense que c’était vraiment au début, ça, trouver le bon équilibre entre vouloir se montrer et aussi être un très bon coéquipier. Mais, la façon dont je joue, je pense que je joue à travers mes coéquipiers et c’est comme ça que j’arrive à me montrer. C’est aussi en restant agressif offensivement. Je pense que les équipes NBA recherchent beaucoup des joueurs qui jouent des deux côtés du terrain. Du coup, on se la donne en défense et en attaque. En tant que meneur de jeu, l’objectif c’est de faire bouger la balle, c’est de trouver les démarcations, d’être agressif pour moi, mais aussi pour mes coéquipiers.
Quels sont les aspects de ton jeu sur lesquels tu penses que tu dois progresser le plus pour pouvoir revenir en NBA?
Je pense que ça doit être de rester consistant. Rester le plus consistant match après match. Défensivement, en gardant de la constance et en attaque montrer que je peux gérer une équipe.
Je voulais faire un petit retour en arrière sur ton passage à Détroit. Qu’est-ce que tu en gardes et quelles expériences en tires-tu ?
C’était une expérience. J’ai passé quatre ans là-bas. Il y a eu des hauts, il y a eu des bas, mais je pense que c’était vraiment une leçon. C’était vraiment une leçon de comment ça marche en NBA. Maintenant, je pense que je suis beaucoup plus mature et je vois les choses différemment. Ça m’a aidé à comprendre comment les choses se déroulent.
Pour toi, qu’est-ce qui a fait que malheureusement l’aventure s’est arrêtée ?
Quand je me suis fait couper, c’était un peu un choc. Ce n’est pas quelque chose dont on avait parlé. C’était vraiment… Je me suis réveillé et j’ai eu un coup de téléphone et ça s’est passé comme ça. Du coup, déçu… C’était ça la première réaction. C’était un peu un choc, déçu. Mais je pense qu’après, il faut continuer. La vie ne s’arrête pas. Il faut continuer à travailler. C’est ce que j’ai fait depuis.
Killian Hayes est prêt à écrire un nouveau chapitre dans sa carrière. Il veut prouver sa résilience et une maturité acquise au fil de son parcours en NBA. Son choix de rester loyal envers Brooklyn reflète son envie de bâtir de solides fondations pour son retour dans la Grande Ligue. Tant individuellement que collectivement, Killian Hayes reste concentré sur ses objectifs en G-League avec les Nets, avec un focus clair sur l’amélioration de son jeu. Malgré sa discrétion, il continue à avancer et ce nouveau départ pourrait bien être l’opportunité dont il a besoin pour retrouver les parquets de la NBA.