Au sein d’une équipe des Timberwolves qui ambitionne d’enfin passer un cap, Julius Randle, 30 ans, réinvente son jeu pour subvenir aux besoins de sa franchise. Entre la courte absence d’Anthony Edwards et la lutte des Wolves dans la jungle de l’Ouest, l’ailier fort, parfaitement intégré dans le système de Chris Finch, réalise une saison de calibre All- NBA. Est-il la meilleure seconde option en NBA ?
Année 2 à Minnesota, l’intégration pleine de Randle
Tradé des Knicks en septembre 2024 contre Karl-Anthony Towns, Julius Randle vit sa seconde saison sous le maillot des Timberwolves, et ça se voit : le poste 4 semble autrement plus à l’aise sur le terrain. En 2024-2025, Randle a été bon (19 pts / 7 r / 5 p.d, à 48% aux tirs), mais son niveau actuel n’a rien à voir avec ses performances précédentes chez les Wolves. Visiblement plus à l’aise dans le système des finalistes de conférence, il retrouve le niveau All-NBA qui était le sien à New York.
Cette saison, Randle est plus actif et important dans l’attaque des Timberwolves, et cela se traduit par des moyennes plus que solides : il tourne pour le moment à 24 points, 7 rebonds et 6 passes décisives. Randle est devenu un complément très dangereux d’Anthony Edwards, utilisé comme un moteur offensif complétant le jeu sur pick and roll d’Ant Man.
Opérant majoritairement sans ballon, au poste bas ou en un contre un, Randle attire les défenses près du cercle, et sert de facilitateur plus que jamais dans sa carrière , son career high à la passe en est la preuve. Cette utilisation comme distributeur est assumée par Chris Finch, ce qui fait de Randle le meilleur passeur de son équipe (6.1 passes par match). Il assume d’ailleurs pleinement son rôle : « Si je suis en un contre-un, j’attaque, s’il y a prise à deux, je fais confiance à mes coéquipiers.«
Randle n’a en effet pas oublié d’attaquer, le numéro 30 tourne pour le moment à 25 points par soir, mais la grande nouveauté le concernant réside dans sa propreté jamais vue pour lui. En effet, il convertit 52% de ses tirs, sa meilleure marque depuis 2018, tout en étant devenu très fiable de loin (37%). De plus, Randle profite pleinement des espaces à sa disposition et provoque les fautes en 1 contre 1, ce qui l’emmène 7.2 fois aux lancers francs, aussi un record en carrière.
Converti de simple seconde option relais offensif d’Edwards à initiateur primordial en attaque, l’impact de Randle se mesure aussi au niveau des statistiques avancées d’impact. Sur 100 possessions, les Timberwolves scorent 130 points par match lorsque l’ancien New-Yorkais est sur le parquet. Quand il n’est pas là, cela se ressent aussi : la différence de points sur et en dehors du terrain est de +14.9 quand Randle est sur le terrain. Tout cela, Randle le réalise en ayant également le taux de pertes de balles le plus faible depuis 2018.

L’adaptabilité, la qualité principale de Randle ?
Touché tôt dans la saison par les blessures, Anthony Edwards a dû manquer cinq rencontres cette saison. Sans leur leader, les Wolves ne se sont pourtant pas effondrés, et n’ont pas perdu du terrain face à leurs rivaux de l’Ouest, grâce principalement aux efforts de Randle.
Ce dernier a maintenu les Wolves avec un bilan positif (3-2) sur la période, et a assumé son rôle de première option, en compilant 27 points, 7 rebonds et 6 passes à 56% au tir en 5 rencontres. Le coaching staff compte sur la capacité de Randle à s’effacer pour laisser le champ libre aux attaques d’Edwards, ce qu’il fait à merveille.
En effet, Julius Randle a complètement délaissé le jeu à mi-distance, une tendance qui lui avait permis d’exploser lors de sa saison MIP en 2021. Cette année, l’ailier fort prend seulement 15% de ses tirs à mi-distance, pour ne pas gêner le spacing lors des pick and rolls des extérieurs. Aussi, il apporte la pression dans la raquette nécessaire, où il tente 51% de ses tirs, là où Edwards est à 38%.
Surtout, Randle fait preuve de meilleurs mouvements sans ballons, notamment pour se libérer à 3 points. Souvent décrié pour sa paresse et sa passivité sur certaines séquences, il arrive à trouver les bons espaces pour recevoir la balle de ses coéquipiers : 80% des tirs à 3 points qu’il tente sont assistés, ce qui témoigne du fait qu’il parvient à bien s’adapter à ses coéquipiers, en laissant par exemple les pull-ups de loin à Anthony Edwards.
En définitive, Julius Randle s’est mué cette année en homme à tout faire offensivement pour les Timberwolves. Ce constat se traduit concrètement lorsqu’on observe la différence de points que rapporte Randle sur 100 possessions ; 24 points de plus chaque match (!!!) comparé aux périodes où il se repose sur le banc.

Julius Randle est-il la meilleure seconde option en NBA ?
Avec une si belle saison à son actif, peut-on se poser la question de savoir si Julius Randle est la meilleure seconde option de la ligue ? Une seconde option si productive qu’elle rivalise en termes de chiffres avec son franchise player ? La question mérite effectivement d’être posée.
A son poste, Randle n’a presque aucune concurrence. Jimmy Butler, moins scoreur et créateur, n’est pas au niveau de Randle. Idem pour Scottie Barnes, dépassé par Julius Randle dans toutes les catégories statistiques majeures. Le seul ailier / ailier fort étant très comparable est Jalen Johnson, des Hawks d’Atlanta : 22 points, 10 rebonds et 7 passes à 57% aux tirs. Cependant, Johnson est l’option numéro une des Hawks, car Trae Young s’est blessé lors du cinquième match de la saison, ce qui disqualifie son coéquipier. Evan Mobley est aussi très proche de Julius Randle, mais celui-ci est plus impactant défensivement, son profil est donc pratiquement opposé et très difficile à comparer.
Ironiquement, Karl-Anthony Towns connaît un début de saison difficile aux tirs (42% dont 31% de loin), et ne joue pas au même niveau que Randle cette saison, après une campagne 2024-2025 très réussie.
Si on cherche plus loin que les postes 4, d’autres candidats se présentent. Holmgren, très impactant pour OKC, n’est pour autant pas encore le même type de moteur offensif qu’est Randle. Il en va de même pour Jamal Murray, qui produit légèrement moins que le numéro 30. Jalen Duren progresse de manière phénoménale, mais score 5 points de moins et distribue 4 passes de moins.
Parmi toutes les secondes options de la ligue, seules 2 peuvent légitimement être considérés comme meilleures que Julius Randle. Premièrement, Alperen Şengün (23 points / 10 rebonds / 7 passes) est encore plus moteur dans l’attaque des Rockets que la première option Kevin Durant, souvent utilisé à la manière de Nikola Jokić. Aussi, l’impressionnante saison d’Austin Reaves à Los Angeles, sur des bases de 28 points, 5 rebonds et 7 passes, est statistiquement légèrement au-dessus de celle de Randle. Cependant, le retour de LeBron James pourrait faire baisser la production de Reaves.
Très peu de secondes options s’assoient à la table de Julius Randle cette année. Parti pour réaliser une campagne All-Star, voire All-NBA, le poste 4 des Wolves est parfait dans son rôle. Grâce à une adaptation et une intégration réussie, Randle brille tout en faisant briller le collectif. Avec une telle seconde option, Minnesota semble avoir les armes pour encore une fois jouer gros à l’Ouest.






