Alors que depuis plusieurs été, Joel Embiid est annoncé sur le départ, il a finalement décidé de maintenir son rang de ‘franchise player’. Le 20 septembre dernier, sa re-signature était annoncée pour un contrat de 3 ans pour 193 millions de dollars et avec une player option sur la saison 2028-2029.
Joel Embiid trusts the process
Même si Joel Embiid s’est toujours donné corps et âme pour les 76ers, depuis deux ans maintenant, le public sentait peu à peu que la motivation. Son premier objectif étant d’être élu MVP est désormais accompli, il veut aujourd’hui se donner toutes les chances d’aller le plus loin possible en playoffs et être champion NBA.
Nul doute que l’arrivée de Paul George aux Sixers a été l’élément déclencheur qui l’a conforté dans l’idée de chercher de la stabilité. Ainsi, un profil complet s’ajoute à l’équipe et va probablement soulager Embiid de certaines responsabilités offensives.
Bien que la loyauté soit une chose qui se perde de plus en plus dans la NBA moderne, parfois, il est simplement trop compliqué de faire bouger les bonnes pièces pour qu’un trade soit équitable. En particulier lorsqu’on parle du pivot camerounais. Il est un scoreur générationnel, presque inarrêtable, défenseur hors pair (lorsqu’il en a envie), son plus grand ennemi est lui-même. De toute manière, dans l’éventualité où un trade viendrait à se mettre en place, la contrepartie serait sûrement colossale.
Souvent sujet à des blessures qui l’éloignent plus ou moins longtemps des courts de basket, sa carrière est tout de même très hachée. Voulant également tout donner lors de la saison régulière pour obtenir un seeding avantageux en Playoffs, il arrive trop régulièrement épuisé et n’arrive plus à performer en postseason.
Chose qu’il a décidé de changer cette année, il a déclaré vouloir préserver son corps lors de la saison régulière afin d’arriver dans la forme la plus optimale possible en Playoffs.
De la continuité aux Sixers, une première depuis des années
La franchise de Pennsylvanie n’est pas la plus réputée pour maintenir un noyau dur. Cela s’est avéré être particulièrement le cas ces dernières années. Dès qu’un joueur n’arrive pas à répondre aux attentes, il est soit éjecté de la rotation ou tradé le plus rapidement possible.
Avec l’arrivée de Nick Nurse aux Sixers lors de la saison dernière, l’équipe a enfin retrouvé de l’équilibre. L’ancien coach des Toronto Raptors, avec qui il a glané le titre en 2019, est probablement un autre ‘trigger’ dans le choix de Joel Embiid. Privilégiant le maintien d’un groupe et qui évite les rotations hasardeuses, Nurse n’hésite pas à prendre son temps afin de mettre en place un collectif.
Depuis son arrivée, l’apport du nouveau coach est criant et se décrit au travers de plusieurs éléments qui impactent en bien le jeu de Joel Embiid :
- Il joue en moyenne 1 minute de moins que la saison 2022-2023
- Sa moyenne de points marqués a augmenté pour passer à 34.7 points. Il faut tout de même mesurer ces chiffres car il n’a joué que 39 matches en saison régulière
- Il shoot davantage à 3 points et son pourcentage s’est amélioré, passant de 33% pour la saison 2022-23 à 39% la saison dernière.
- Il prend plus de rebonds, partage davantage le ballon et se positionne mieux sur le terrain ce qui donne lieu à plus d’interceptions.
Au delà même de l’aspect visible et de ce qu’il se passe sur le terrain, il faut aussi prendre en considération ce que le grand public ne voit pas : le ‘team bonding’. En re-signant d’autres joueurs qui ont performé comme Kelly Oubre, Kyle Lowry et Tyrese Maxey, la franchise montre à son joueur star qu’elle lui fait confiance et qu’elle est prête à l’entourer de la meilleure manière possible.
S’il est bien évidemment trop tôt pour tirer des conclusions qui seraient forcément hâtives, il est perceptible que Joel Embiid est bien plus épanoui dans ses déclarations, suite au maintien du noyau dur de l’équipe et la venue des nouveaux arrivants. Sur le papier le groupe semble cohérent et les postes sont doublés voire triplés. Il ne reste plus qu’à espérer que le corps du pivot camerounais tienne dans une saison qui est l’une des plus importantes de sa carrière.
Une énième superteam en NBA, est-elle si différente des autres ?
En réunissant Paul George, Tyrese Maxey et Joel Embiid, les 76ers ont fabriqué un monstre à trois têtes. Si l’appellation ‘superteam’ est un peu balancée n’importe comment depuis le trio Kevin Durant-Stephen Curry-Klay Thompson à Golden State, il faut tout de même bien clarifier les choses.
Depuis ce fameux trio à Golden State, trois ‘vraies superteam’ ont vu le jour. Il y a eu Kyrie Irving, James Harden et Kevin Durant aux Nets, James Harden, Joel Embiid et Tyrese Maxey aux Sixers et enfin Kevin Durant, Devin Booker et Bradley Beal aux Suns.
Pour revenir du côté de Philadelphie, ce trio semble plutôt complet. Tyrese Maxey occupe le rôle d’électron libre pouvant menacer les défenses en les étirant ou en attaquant le panier, aussi fort avec que sans la balle, son rôle est essentiel. Paul George est lui, sur le papier, le joueur le plus complet et versatile. Un mid range très solide, un shoot a 3 points fiable. Il peut également de temps en temps se positionner dos au panier et ainsi mobiliser plusieurs joueurs sur lui afin de libérer des espaces pour ses coéquipiers.
Mais il ne faut pas s’y tromper, le vrai facteur X reste Joel Embiid. S’il est désormais entouré de plus de joueurs nécessitant d’avoir la balle en main, un changement pourrait être observé au niveau de son utilisation. En particulier du côté défensif où il n’hésite pas à sortir au large pour défendre sur plusieurs profils. Il est envisageable d’observer dès les premiers matches, un Embiid plus proche du cercle. Ce léger changement de tactique pourrait être un réel ‘game changer’ pour les 76ers. Pouvant donner lieu à des situations de ‘fast-break’ avec d’un côté Paul George et de l’autre Tyrese Maxey, l’attaque deviendrait encore plus menaçante.
Alors qu’habituellement, en défense, les Sixers ont tendance à condamner les drives et à laisser un peu plus d’espace à 3 points, la tendance pourrait s’inverser dès cette saison. Avec des extérieurs plus mobiles et plus agressifs, cela donnerait l’idée aux adversaires des Sixers de driver plus régulièrement.
Bien que cette partie précise d’une action semble être importante, la suivante l’est encore plus. Le plus souvent, Embiid se met en position de ‘block-out’ afin de s’assurer le rebond et mener l’attaque. Dans l’idée où les Sixers viendraient à être aussi menaçants sur attaque rapide que placée, la cadence que le pivot camerounais va mettre pour monter le ballon risque d’être essentielle. Dictant littéralement le tempo du match, ‘The Process’ sera le vrai métronome de son équipe.
Une chose est sûre, Jojo semble avoir signé plutôt pour le projet sportif que pour la somme du contrat, bien qu’elle soit tout de même importante. Militant depuis des années pour être mieux entouré et lui éviter de pouvoir seulement souffler pendant de maigres minutes, l’effectif est plus complet et équilibré que jamais. Les trois nouveaux coéquipiers semblent être un bon fit car leurs profils se complètent mais après tout, cela ne peut se vérifier qu’à un seul endroit : le terrain.
