Seen here is a basketball game between the USA and Soviet Union during the 1964 Summer Olympics in Tokyo, Japan, Oct. 23, 1964. (AP Photo)
Les États-Unis et l'URSS, inséparables à l'époque. Crédit: AP Photo

Jeux Olympiques de 1964 : nouveau continent, même podium

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Les Jeux Olympiques de 1964, tenus à Tokyo, marquent une nouvelle étape dans la rivalité majeure du basketball mondial. L’édition de 1964 met en lumière la domination continue des États-Unis et de l’URSS ainsi que la présence de nouvelles nations compétitives.

Contexte historique

Les Jeux de Tokyo furent les premiers à se tenir en Asie, symbolisant l’expansion du mouvement olympique à travers le monde. Les Jeux de Tokyo 1964 ont été les premiers à faire l’objet d’une retransmission internationale. Ils ont été retransmis aux États-Unis par Syncom 3, le premier satellite de communication géostationnaire, et de là en Europe par Relay 1, un satellite plus ancien qui ne permettait qu’une diffusion de 15 à 20 minutes sur chacune de ses orbites. Cela permet de populariser davantage le basketball et de montrer les talents des joueurs à une échelle internationale.

La Corée du Nord a retiré ses athlètes des Jeux olympiques d’été de 1964 juste avant le début des Jeux, car le CIO refusait d’accepter tout athlète ayant participé aux Jeux des Nouvelles Forces Émergentes (JNFE) organisés à Jakarta, en Indonésie, en 1963. La Chine et l’Indonésie ont également choisi de ne pas participer aux Jeux Olympiques de 1964 en raison des problèmes liés aux JNFE.

Les Jeux ont lieu au Japon, 19 ans après que les bombes atomiques aient été larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Le souvenir de la seconde guerre mondiale est toujours fort dans les mémoires. L’équipe américaine de basket a fait sa préparation à Pearl Harbor, tandis que le dernier relais de la flamme était Yoshinori Sakai, un athlète amateur né

La compétition de 1964

Yoyogi National Stadium, completed in 1964
Le Gymnase national Yoyogi : exposer au monde le redressement d’après-guerre du Japon. Crédit: photographe inconnu

Le tournoi de basketball se déroula du 11 au 23 octobre 1964, avec 16 équipes participant à la compétition. Les matchs ont lieu au Yoyogi National Gymnasium, une infrastructure moderne spécialement construite pour les Jeux.

Les qualifications automatiques ont été accordées au pays hôte et aux huit premières places du tournoi précédent. Les places supplémentaires ont été déterminées par divers tournois continentaux organisés par la FIBA, plus deux tournois intercontinentaux supplémentaires qui ont accordé six places supplémentaires au total, après le retrait de la République arabe unie (ancienne Egypte), qui s’était qualifiée en tant que champion d’Afrique, et de la Tchécoslovaquie, qui avait fini 5e en 1960.

Deux groupes de huit équipes sont constitués et les deux premiers de chaque groupe s’affrontent pour les médailles lors d’un tour à élimination directe. Les places restantes sont définies comme suit : Les cinquième à huitième places sont déterminées dans un bracket séparé entre les troisième et quatrième places de chaque groupe dans un bracket séparé. Les neuvièmes à seizièmes places sont déterminées entre les cinquièmes et huitièmes places de chaque groupe dans des tranches séparées.

Dire que l’équipe de basketball des États-Unis était sous pression à l’approche des Jeux olympiques de Tokyo 1964 serait un euphémisme. Les Américains ont remporté la médaille d’or à chacun des cinq premiers Jeux olympiques depuis que le basketball a été intégré aux Jeux d’été, soit 38 victoires consécutives. Bien que l’équipe des États-Unis soit à nouveau forte, on a le sentiment que le reste du monde est en train de la rattraper. Henry Ida, le coach de l’équipe avait déclaré:

“Les nations étrangères jouent un bon basket et continuent de progresser. Désormais, nous ne pouvons plus prendre ce genre de choses à la légère.”

1991 Impel U.S. Olympicards Hall of Fame - [Base] #59 - 1964 U.S. Olympic Team Men's Basketball
La Team USA de 1964. Crédit: 1991 Impel U.S. Olympicards Hall of Fame

Les États-Unis, en tant que champions en titre, arrivent avec une équipe composée de joueurs universitaires de haut niveau. Parmi eux, Bill Bradley, futur sénateur et membre du Hall of Fame, Jerry Shipp, l’ailier des Phillips 66ers, et Lucious Jackson, futur All-Star.

L’URSS reste sur 4 médailles d’argent consécutive, ainsi que 4 EuroBaskets consécutifs, et reste un favori pour une place en finale. Jānis Krūmiņš, le géant letton est encore une fois présent. A ses côtés on retrouve Yury Korneev et Aleksandr Petrov, meilleur marqueur de l’URSS à l’EuroBasket 1961 et 1963 respectivement, ainsi que vainqueurs de l’EuroLeague 1963. D’autant plus que Petrov a été nommé dans l’équipe du tournoi du Championnat du Monde 63 alors que l’URSS avait fini 3e.

Le Brésil, médaillé de bronze aux derniers Jeux Olympiques et double champion du monde en titre, est lui aussi très attendu. Encore une fois, Wlamir Marques, le MVP du Championnat du Monde 63, joue le rôle de leader, avec Amaury Pasos comme lieutenant, lui qui a été retenu dans l’équipe du tournoi avec Wlamir. La Pologne, finaliste de l’EuroBasket en 63 joue le rôle d’outsider et doit compter sur Mieczysław Łopatka pour s’imposer. Enfin, la Yougoslavie qui a terminé 2e et 3e aux EuroBasket 61 et 63 et 2e au Championnat du Monde la même année rêve d’être enfin sacrée. Avec l’inarrêtable marqueur Radivoj Korać, MVP de l’EuroBasket 1961, tout est possible.

Les moments clés

Le tournoi fut marqué par des matchs intenses et une compétition féroce. Les États-Unis, sous la direction d’Henry Iba, montrèrent une fois de plus leur supériorité technique et tactique. Leur jeu collectif, leur défense rigoureuse et leur capacité à marquer dans des situations difficiles furent les clés de leur succès.

Les Américains ont trouvé les moyens de poursuivre leur série de victoires. Bradley a marqué 18 points et le pivot George Wilson a réalisé deux tirs importants en fin de match lors de la victoire du tour préliminaire 69-61 contre la Yougoslavie, et les États-Unis ont dominé le reste de leurs adversaires en route vers la finale.

Ce chemin vers la finale a inclus un match symboliquement important: Porto Rico vs États-Unis. Les deux équipes s’étaient déjà affrontées aux Championnats du Monde de 1959 et 1963, mais 7 ans après la formation de la fédération porto ricaine, ce fut la première rencontre aux Jeux Olympiques entre le territoire américain et la métropole.

Emmené par Teófilo « Teo » Cruz Downs, le Porto Rico avait fini 2e du groupe A avec 5 victoires et 2 défaites pour atteindre les demi-finales où hélas, les américains les ont vaincu 62-42. Los Gallos finit 4e après une défaite face au Brésil lors de la petite finale sous le score de 60-76. Les 24 points de Cruz, sa meilleure performance du tournoi, furent insuffisants, alors que Wlamir a inscrit 23 points.

Deuxième médaille de bronze consécutive pour le Brésil, la troisième de son histoire aux Jeux Olympiques. Les sud-américains ont aussi fini 2e de leur groupe, après 5 victoires et 2 défaites dont une surprise face au Pérou de Ricardo Duarte, le meilleur marqueur du tournoi avec 23,6 points de moyenne. Ce même Ricardo a marqué 44 points dans une victoire 84-57 contre la Corée du Sud, un record qui tiendra 32 ans. Le Brésil pendant ce temps a retrouvé l’Union soviétique en demi-finale. Un pivot de 20 ans, Ubiratan Pereira Maciel se démarqua ce jour-là en menant les troupes dans un match serré, mais l’URSS s’impose 53-47.

Comme à son habitude, l’URSS était dominant durant cette compétition. 7 victoires en phase de groupe, n’étant que légèrement inquiété par l’Italie lors du dernier match de celle-ci avec une victoire 76-67. Petrov, comme au dernier EuroBasket, était le meilleur marqueur de son équipe. Mais en demi-finale, c’était l’intérieur Gennadi Volnov qui a sorti son équipe d’une situation difficile avec ses 16 points cruciaux.

Bill Bradley aura été exemplaire pendant le tournoi. Crédit : AP Photo

La finale, disputée le 25 octobre 1964, oppose les États-Unis à l’URSS, un duel attendu dans le contexte de la Guerre froide. Les Américains remportèrent la victoire avec un score de 73-59, grâce à une performance exceptionnelle de Bill Bradley, qui marque 10 points et fait preuve d’un leadership exemplaire sur le terrain. Le meilleur marqueur du match était Jackson avec 17 points, suivi du futur quadruple All-Star Joe Caldwell avec 14. Les 12 points d’Aleksandr Travin et 11 du géant Krūmiņš furent insuffisant. Cette victoire marque la sixième médaille d’or consécutive pour les États-Unis en basketball olympique.

Impact et héritage

La victoire des États-Unis aux Jeux Olympiques de 1964 réaffirme leur domination, mais le tournoi montre également la confirmation d’autres nations, comme l’URSS et le Brésil, qui se rapprochaient du niveau de performance des Américains.

Le succès des Jeux Olympiques de 1964 et la large diffusion des matchs contribuèrent à populariser le basketball dans de nouvelles régions du monde, notamment en Asie. Cela permet d’attirer davantage de jeunes talents vers le sport et de développer des programmes de basketball dans divers pays.

1964 Men's Basketball Team | Hall of Fame | U.S. Olympic & Paralympic Hall of Fame
Encore une fois, ce sont les États-Unis et l’URSS qui sont les deux premiers aux Jeux Olympiques. Crédit: CIO

Le basketball aux Jeux Olympiques de 1964 à Tokyo représente n’est pas le chapitre le plus important de l’histoire olympique du sport. Il symbolise la domination continue des États-Unis et dans une moindre mesure de l’URSS, mais ne contient pas les mêmes icônes que les éditions précédentes. Est-ce qu’une autre équipe pourra perturber les géants de ce sport?

2000 - Boston Celtics - rédacteur
Plus qu'un fan des Celtics, j'adore faire des recherches sur le basket et mettre en avant les histoires et nations auxquelles on ne pense pas tout le temps. Un historien amateur qui espère éveiller votre sens de la curiosité dans ce monde intriguant de la balle orange!

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