Jason Terry a été l'un des artisans majeurs du sacre des Mavs en 2011.
Jason Terry a été l'un des artisans majeurs du sacre des Mavs en 2011. Crédit : Ronald Martinez-Getty Images

Jason Terry « The Jet » : un lieutenant fou à la fine gâchette

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Mondialement connu pour son audace de tous les instants, Jason Terry est également un joueur de basket extraordinaire, auteur de 19 000 points dans toute sa carrière NBA. Véritable gâchette de Dallas, le « Jet » a servi Dirk Nowitzki pendant 8 saisons et a été, pour beaucoup, le game changer des Finales NBA 2011. Retour sur la carrière d’un grand guerrier du Texas.

L’adoubement de Gary Payton

Jason Terry sous les couleurs des Wildcats de l’Arizona Crédit : Arizona Wildcats

Après 3 années universitaires passées avec les Wildcats de l’Arizona, Jason Terry entamait son ultime saison avec ces derniers lors de laquelle il avait clairement la volonté de se montrer avant d’entrer dans le grand bain. Plus d’excuses pour celui qui a manqué de temps de jeu pendant ses 3 premières années à cause d’un effectif trop chargé sur son poste.

Désormais, le natif de Seattle a le champ libre et doit se sublimer pour attirer l’oeil des franchises NBA.
Vainqueur du titre NCAA en 1997, le Jet avait annoncé vouloir réitérer cet exploit en tant que leader de son équipe. Malheureusement, les Widcasts ne sortiront même pas vainqueurs du Pac-10, et la fin de l’aventure aura été très rapide pour Jason Terry. Cependant, il y réalisera une saison individuelle totalement folle où les stats seront plus qu’au rendez-vous.

En effet, Terry inscrira 21,9 points et délivrera 5,5 passes de moyenne par match, le tout en brillant derrière l’arc (39,8% à trois points).
Le gamin a d’ailleurs vite compris qu’il pouvait nourrir de réelles ambitions professionnelles. Comme précisé dans une interview qu’il avait livrée en 2018, au média « Basket Infos », le meneur avait déjà été complimenté par des joueurs NBA pour son talent, lorsqu’ils étaient venus le rencontrer en pré-saison pour répéter leurs gammes :

Oui. Et même quand j’étais à la fac, il y avait tous les pros qui avaient été à Arizona comme moi : Steve Kerr, Sean Elliott, Ben Davis, qui revenaient jouer contre nous pendant l’été. Comme j’arrivais à me défendre contre eux et même avoir un peu de succès, ils me disaient que si je travaillais j’y arriverais. C’est ça qui m’a vraiment fait réaliser que je pourrais devenir pro.

Une saison qui lui vaudra d’ailleurs de nombreuses récompenses individuelles, comme le titre de meilleur joueur du PAC-10 ou encore une place dans la first team de la NCAA. Il recevra également les honneurs de Gary Payton en personne. En effet, The Glove, admirateur du combo-guard qu’était Jason Terry se trouve peut-être un digne successeur. Sa capacité à voler des ballons, à créer du jeu ou encore à marquer dans toutes les positions a impressionné le grand Gary Payton qui a vu que ce gamin pouvait porter la tradition des grands meneurs issus de Seattle.

Son entrée dans la NBA chez les Hawks: L’éclosion d’une légende

Jason Terry a connu une saison rookie délicate avant d’exploser chez les Hawks. Crédit : David Potts

Le gamin de Seattle sera finalement drafté en 10ème position par les Atlanta Hawks. Manque de chance pour Jason Terry, un autre combo-guard est encore bien implanté chez les Hawks, ce qui l’empêche de bien se développer pendant sa saison rookie. Ce joueur, c’est Isaiah Rider. Un nom inconnu pour certains mais pour d’autres, c’est bien sûr une légende du dunk, avec son fameux « Between the leg » en 1994.
En tous les cas, un joueur trop imposant pour laisser le champ libre à un rookie qui peine à retrouver son atout, le tir longue distance.

En effet, le Jet finit sa saison avec 8 points de moyenne par match et seulement 30% derrière l’arc, tandis que son équipe termine à la 14ème place de l’Est. Si, en effet, les statistiques pourraient être meilleures, Jason Terry a tout de même montré d’énormes signes de progression tout au long de la saison, notamment sur la régularité qu’il a pu montrer sur la fin de saison.

Le Jet a été gêné au niveau de sa progression et de son temps de jeu sur sa saison rookie à cause de la présence d’Isaiah Rider, il n’en sera rien lors de sa deuxième saison. En effet, à la suite de ses problèmes d’addiction à la marijuana, Isaiah Rider ne sera pas prolongé par le coach des Hawks, Lenny Wilkens. Il est envoyé aux Lakers, sous les ordres d’un coach qui sait gérer les cas compliqués, Phil Jackson.


Le front office des Hawks décide finalement de laisser le champs libre au jeune Jason Terry sur le poste 1. Et si cette confiance du staff envers lui ne suffisait pas, les blessures vont venir s’ajouter à tout ça pour le laisser plus seul que jamais à la mène. Résultat, le Jet joue les 82 matchs de la saison régulière avec 37,7 minutes de moyenne par match. Une progression inévitable pour un joueur de son talent. Il réalise une saison sophomore incroyable, de niveau MIP (19,7 points, 4,9 passes et un joli 39,6% à trois points).

Il devient le leader clair d’Atlanta et commence à développer une personnalité bien à lui. En effet, fan d’Isaiah Thomas et issu de la formation Gary Payton, le Jet possède un fort caractère et est un adepte du trash talk. Mais il est aussi un adepte du jeu collectif, toujours là pour pousser ses coéquipiers dans leurs derniers retranchements. Malgré tous ses efforts, il n’atteindra pas les play-offs avec les Hawks mais maintiendra une ligne de statistiques similaire sur ses 3 dernières saisons, créant un magnifique duo avec Shareef Abdur-Rahim.

Un départ à Dallas et le début des désillusions

Jason Terry et sa fameuse célébration du Jet.
Jason Terry et sa célébration du jet qui lui a valu son surnom. Crédit : Seth Rosenthal via X/Twitter

Après 5 années sans goûter à la moindre série de play-off, Jason Terry prend finalement son envol dans le Texas après avoir été tradé contre Tony Delk et Antoine Walker, l’ancien good guy des Celtics. Seul problème, les Mavs mettent une pression folle à leur nouveau guard. En effet, après le départ de Steve Nash dans l’Arizona, où il y gagnera d’ailleurs 2 titres de MVP, Dallas attend du Jet qu’il prenne la digne succession du Canadien au poste 1. Il finira sa saison avec seulement 12,4 points de moyenne et les supporters de Dallas devront attendre les play-offs pour voir leur meneur se lâcher complètement.

Il a eu du mal à se trouver une place dans le jeu mis en place par Don Nelson. En effet, avec un jeu prôné par le spacing et l’utilisation des mistmatchs, la qualité de passe de son meneur apparaissait comme essentielle dans sa stratégie. En revanche, Jason Terry était plutôt du genre fine gâchette et contre-attaque éclair, ce qui va poser de réels problèmes dans son intégration.

Heureusement pour lui, le coach fera ses valises la saison d’après, suite à une défaite en demi-finale de conférence face aux Suns de Steve Nash. Au final, c’est son assistant, Avery Johnson, qui prend les rênes de l’équipe pour lui permettre de se lancer une bonne fois pour toutes avec les Mavs.
La saison 2006 est celle de tous les espoirs pour Jason Terry et les Mavs. Le Jet retrouve son niveau à lui et termine la saison avec 17,1 points par match à 42,1% à trois points.

Collectivement, les Mavs finissent la saison avec 60 victoires et peuvent entamer leur post season avec beaucoup de confiance. Ils surpassent d’abord Memphis 4-0, avant de tomber sur leur rival de toujours, les San Antonio Spurs. Une série très tendue où le Jet se mettra particulièrement en avant dans le game 3 après qu’il ait infligé un coup direct dans les valseuses de l’ancien de la maison, Mickael Finley.

Le ton est donné. Et si Jason Terry donnera un avantage précieux aux siens pendant le game 4 où il réalisera une performance XXL à 32 points, les champions en titre n’ont pas dit leur dernier mot et pousseront les Mavs dans un game 7. Le patron sort alors de sa boîte, et Dirk Nowitzki envoie les Mavs tout droit vers les finales de conférence. Une étape passée sans problème où Steve Nash et les Suns n’auront, cette fois, pas obtenu gain de cause. Les Mavs rejoignent donc les finales NBA, une première pour une équipe qui apparaît comme le grandissime favori face au Heat de Dwayne Wade.

Comme prévu dans ses finales, les Texans font leurs lois, le Jet signe une nouvelle performance à 32 points pendant le game 1. Dirk s’occupe des formalités pour permettre aux Mavs de mener 2-0 dans la série et de 13 points à 5 minutes et 30 secondes de la fin du game 3. Et à 3-0, on ne revient pas, les Mavs devaient donc être champions.

Mais c’est au terme d’un exploit jamais vu en NBA que le Heat va d’abord gagner ce 3ème match avant de remporter le titre NBA en 6 matchs, laissant Dallas à terre. Jayson Terry a signé des performances exceptionnelles dans ces finales mais Dirk a, lui, complètement sombré, notamment dans les money-times, laissant Dallas sans couronne.

Malheureusement, les saisons se suivent et se ressemblent pour Jason Terry et les Mavs. Le Jet devient l’un des meilleurs 6ème homme de la ligue, son leadership se fait de plus en plus ressentir et il tourne entre 15 et 20 points de moyenne durant le reste de son passage. Cependant, l’aspect collectif ne suit pas, les Mavs remplissent leur compteur de victoires en régulière pour finalement laisser leur place pendant les play-offs.

Que ce soit le plus gros choke de l’histoire en 2007 face aux Warriors de Don Nelson, les Nuggets de Carmelo Anthony en 2008, alors que Dirk Nowitzki était à plus de 35 points de moyenne sur la série, ou bien les Spurs l’année suivante, alors que Jason Kidd officialisait son retour.


Les Mavericks sont alors considérés comme éternels loosers. Il faut se rendre à l’évidence, cette équipe arrive en bout de cycle et, à moins d’un trade, le Jet ne semble pas en mesure d’aller chercher un titre. Ça, c’est que toute personne censée se dirait, mais Jason Terry n’est pas une personne dans la norme et il va le prouver dès le début de la saison 2010-2011.

2011: Le sacre d’une vie qui vient récompenser une loyauté sans faille

Le tatouage, réalisé avant la saison 2010-2011, du trophée Larry O’Brien pour Jason Terry. Crédit : DR

Entre le Heat, qui a rajouté nul autre que LeBron James et Chris Bosh à son effectif pour constituer un Big 3 des plus excitants avec Dwayne Wade et les Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol, double champions  en titre, les Mavericks ne font absolument pas office de favori. Cependant, plus confiant que jamais sur la valeur de son équipe, Jason Terry va faire l’un des gestes les plus audacieux de l’histoire de la NBA. Un tatouage du trophée Larry O’Brien sur son biceps avant le début de la saison, une belle façon de motiver ses coéquipiers.

Même s’ils n’apparaissent pas comme les grands favoris au titre, le Jet a tout de même de quoi être confiant. Avec Dirk Nowitzki, Jason Kidd, Shawn Marion, le Jet mais aussi la nouvelle recrue Tyson Chandler. Dallas apparaît comme une équipe concurrente à l’Ouest mais qui ne devra pas laisser sa chance cette année. Comme à son habitude, la saison régulière est bien gérée et les Mavs terminent à la 3ème place de la conférence Ouest.

Un premier tour qui s’annonce relativement simple face aux Blazers de LaMarcus Aldridge. Les Mavs remportent la série 4-2 et lancent la machine avant d’entamer une série, déjà décisive, face aux Lakers. En effet, l’équipe de Kobe Bryant semble bien partie pour enchaîner une 4ème finale consécutive. Cela constituerait un véritable exploit pour les Mavs de venir à bout de cette équipe. Mais porté par un Jet au sommet de son art (20 points de moyenne sur la série), Dallas balaie Los Angeles 4-0 dans ce qui constitue l’un des plus grands exploits de la franchise.

Un sweep inattendu qui offre un choc des générations entre la jeune garde d’Oklahoma et les vieux briscards du Texas. Mais l’expérience a parlé et ces Mavs-là ont attendu trop longtemps pour laisser passer leur chance. Ils infligent un 4-1 au Thunder, où le Jet n’aura pas eu besoin de briller pour rejoindre les finales. Une opportunité inespérée pour une équipe qui va pouvoir prendre sa revanche face à celle qui l’a fait tomber 5 ans plutôt, le Miami Heat. Ils retrouvent leurs ennemis jurés pour une bataille de tous les instants.

Si le Heat s’adjuge facilement le game 1 et semble poursuivre son chemin en menant de 15 points au milieu du dernier quart, le Jet sonne la révolte, avec l’appui de Shawn Marion et bien sûr de Dirk. Ils réalisent un come-back retentissant pour s’imposer de deux petits points. Les deux équipes vont continuer à se rendre coup pour coup avant que les Mavs ne prennent l’avantage pour la première fois à 3-2. A ce moment-là, la série bascule définitivement et Dallas semble inarrêtable.

C’est le soir du 12 juin 2011 que cette consécration va enfin arriver. Après une première mi-temps équilibrée, les Mavs prennent les devants dans le 3ème quart temps. Portés par un Jason Terry complètement en feu, 27 points, les Texans vont tranquillement dérouler ne laissant jamais la place au doute dans la fin du game 6. Une fin historique qui vient mettre un terme à des années de désillusions, la fin parfaite pour cette équipe qui s’est essayée à tous les types d’échecs avant de ramener le trophée à la maison.

Après divers passages aux Celtics, Nets, Rockets ou encore les Bucks, Jason Terry, 10ème au classement All Time de tirs à 3 points, prend sa retraite en 2018. Suite à cela, il devient coach des Texas Legends, l’équipe de G-League des Mavs. Après cette expérience de headcoach à l’échelon inférieur, Jason Terry devient coach assistant du Jazz. Malgré une longue carrière, il garde l’envie d’évoluer dans le monde de la balle orange. En tant que joueur, il a marqué l’histoire des Mavs avec ce fameux titre de 2011 face à l’armada floridienne. Il a été un leader dans toutes les franchises par lesquelles il est passé et malgré de nombreuses désillusions, il a su garder la motivation avant de décrocher le célèbre trophée Larry O’Brien.

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