Après sa longue convalescence qui aura duré près d’une année suite à une blessure au genou, on se demandait comment allait revenir Jarred Vanderbilt, lui qui a toujours eu ses qualités louées par ses coéquipiers et coachs. Il a toujours eu un gros impact sur les équipes qu’il a traversées, Wolves, Jazz, Lakers. Alors avec autant de temps d’absence, est-ce que l’ailier garde toujours une influence importante sur le jeu des Angelinos quand il est présent sur le terrain ?
Un impact immédiat pour Jarred Vanderbilt ?
Pour la faire courte, oui. Depuis un mois, les Los Angeles Lakers ont la meilleure défense de la ligue. Depuis le 24 janvier, quand toutes les autres équipes encaissent en moyenne 115 points sur 100 possessions, les Lakers, eux, n’en concèdent que 107. De même pour la réussite au tir, les 15 équipes qui ont affronté Los Angeles sur cette période ont shooté à 49.7 eFG% en moyenne (la moyenne de la ligue est à 54.3 eFG% depuis le 20 Janvier). Le plus impressionnant est qu’Anthony Davis n’a joué que 5 matchs sur les 15 de la série (l’Américain se fera trade dans la nuit du 1er au 2 février pour Luka Doncic).
Sur cette même période, en plus d’avoir la meilleure défense, les Lakers ont également une attaque qui se classe comme la 6e de la ligue avec 119 points sur 100 possessions. Bien que la bande à Lebron tourne incroyablement bien collectivement et que les systèmes et les tactiques mis en place par JJ Redick soient très efficaces, l’impact de Jarred Vanderbilt depuis son retour sur les terrains le 24 janvier, n’est pas du tout à négliger, même offensivement.
L’une des pièce manquante du puzzle Lakers
Sans doute le meilleur défenseur depuis son arrivée sur la côte, Timéo, fidèle supporter des Lakers depuis plusieurs saisons, décrit Jarred Vanderbilt en ces termes :
Ce qui me marque surtout c’est son activité constante, il est toujours sur les lignes de passes, […] il est polyvalent et peut défendre sur tous les postes, que ce soit sur Curry il y a 2 ans en Playoffs, ou encore sur Jokic cette nuit du 23 février.
Tout comme les Alex Caruso, Kris Dunn, Gary Payton II ou Herbert Jones, Vando a exactement le même style de défense : des appuis larges et fléchis, avec les bras levés, qui sont toujours en mouvement et actifs. Ces joueurs sont également des profils qui dominent les classements du nombre de kilomètres parcourus en défense.
Jarred Vanderbilt (on pourrait même inclure Jaden McDaniels) est une anomalie dans ce profil défensif, en particulier d’un point de vue physique. Il mesure 2m03 avec une envergure de 2m10 mais pourtant, il a les mêmes capacités qu’Alex Caruso ou Kris Dunn qui mesurent 10cm de moins, par exemple. Cette saison, il est déjà dans le top de la ligue en termes de kilomètres parcourus en défense par match, d’interceptions pour 75 possessions et de défense sur les lignes de passes (voir graphique ci-dessous).

Depuis son retour, Jarred se classe comme meilleur que 98% des joueurs en terme STL% avec 3.2% (Dyson Daniels qui est le meilleur intercepteur de la ligue est à 3.6%). Une performance impressionnante due à l’activité incessante de ses bras, à son sens du placement et du jeu, lui qui est un spécialiste de la défense en « gap » (tactique défensive où le défenseur reste un peu en retrait pour surveiller à la fois son joueur direct, mais aussi pour venir en aide si besoin, tout en gardant un œil sur les lignes de passes). Pour le moment, il intercepte en moyenne 1.2 ballons, pour un temps de jeu 15 minutes par match.
J’aime appeler les joueurs comme Jarred Vanderbilt des « disruptive player » (joueurs perturbateurs), car par leur simple énergie, leurs activités, leur sens de l’anticipation et par leur impact physique, ils sont capables de complètement briser les schémas offensifs adverses. Dans l’histoire, Gary Payton, Dennis Rodman, Bruce Bowen ou Jrue Holiday plus récemment peuvent aussi être considérés comme des joueurs perturbateurs. La vidéo ci-dessous est en complément pour mieux visualiser et comprendre pourquoi Vando fait partie de cette catégorie à seulement 24 ans :
Le couteau suisse des Angelinos
Pour rebondir sur le nombre de kilomètres parcourus en défense évoqué précédemment, Jarred Vanderbilt a un impact précieux de par son incroyable mobilité, mais aussi, et surtout, parce qu’il est capable de défendre les 5 positions sur un terrain. Il est extrêmement modulable et il a une capacité d’adaptation aux différentes situations offensives adverses rarement vue en NBA. Comme le montre le graphique ci-dessous, même avec seulement 11 matchs dans les jambes, on le remarque tout en haut à droite des autres joueurs, de par sa couverture défensive et son adaptabilité élite.

Il y a des domaines du jeu de Jarred Vanderbilt qui passent assez inaperçus, notamment sa présence dans la raquette, que ce soit dans la sienne ou celle de ses adversaires. Il prend en moyenne 5.5 rebonds par match, dont 1.9 rebonds qui sont offensifs, il excelle plus particulièrement sur les putbacks, avec 2.23 tentatives toutes les 75 possessions et un rendement plutôt correct de 1.40 point par tir sur ces actions. Ce qui le classe dans le 90e, 88e et 66e percentile cette saison par rapport aux différents joueurs NBA.
L’autre point où Jarred reste assez sous-estimé est la protection du cercle. Certes, ça ne se traduit pas par des contres (0.2 contre par match en carrière) ou une réussite au tir adverse réduite (ses vis à vis ont une réussite au cercle de +8% par rapport à leur moyenne) mais il a le mérite d’essayer et de se dévouer dans ce secteur si compliqué du terrain.
Cependant, il arrive à contester 7 tirs près du cercle sur 75 possessions (meilleure que 83% des joueurs de la ligue) et en moyenne plus d’un tir près du panier sur deux lors d’un match (97e percentile).
Nul doute qu’avec un meilleure rythme et de l’entraînement, Jarred Vanderbilt deviendra un protecteur de cercle très fiable en NBA. La vidéo ci-dessous est utile en complément pour mieux visualiser son potentiel et ses qualités de rebondeurs.
De par son énergie et sa polyvalence, Jarred Vanderbilt est le profil de joueur que tout coach rêve d’avoir. Avec leur forme actuelle, l’arrivée de Luka Doncic, leur rookie Lebron James qui s’est placé sur son rythme de croisière et avec le retour de leur meilleur défenseur, les Lakers vont être l’une des équipes à suivre de très près sur cette fin de saison.