Inside Raptors : les étapes vers le choix de Darko Rajakovic

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Cet article est écrit par Mike Laviolle

Retour sur les 9 semaines de recherche qui ont mené au recrutement de Darko Rajakovic par les Raptors de Toronto. 

21 avril 2023, neuf jours après l’élimination humiliante des Raptors par les Bulls du play-in (18 lancers francs ratés !), l’annonce tombe. Comme on pouvait s’y attendre après les nombreuses rumeurs qui évoquaient des équipes intéressées par son profil puis une conférence de presse très (volontairement?) maladroite à Philadelphie, Nick Nurse est remercié par les Raptors. C’est à ce moment-là que commence la saga du printemps du côté de Toronto, avec la recherche d’un nouveau coach qui va prendre exactement 62 jours avant de connaître son dénouement. 

Avant même l’annonce du limogeage de l’entraineur champion NBA en 2019, les rumeurs font déjà état d’un intérêt fort des Raptors pour Ime Udoka. Finaliste NBA l’année précédente, fin stratège défensif et nigérian comme Masai Ujiri, autant de caractéristiques qui font de l’ancien coach des Celtics, suspendu pour la saison du côté de Boston après une affaire d’adultère et des soupçons d’harcèlement sexuel envers certaines employées de la franchise, un candidat logique pour prendre la suite de NN. Mais la piste est très vite abandonnée. 

Udoka fait le choix de la tranquillité d’esprit

Dès le 24 avril, Ime Udoka est annoncé du côté de Houston. Selon mes informations confirmées ensuite par d’autres médias, Ime Udoka craignait que le côté progressiste de la ville de Toronto et ses médias qui auraient pu se montrer insistant et le questionner constamment sur son affaire. Plus tranquille du côté du Texas, sans impôt à payer et avec un climat bien plus attractif, le choix était vite fait pour l’ex mari de Nia Long. 

La page Udoka rapidement tournée, c’est vers des candidats “locaux” ou passés par les Raptors que les premières rumeurs/suggestions se sont dirigées. Adrian Griffin, Jerry Stackhouse, Jama Mahlalela ou encore Patrick Mutombo faisaient figure de candidats idéals pour un Masai Ujiri qui n’a jamais recruté son head coach en dehors de son organisation, en tant que GM ou président des opérations basket. Mais cette fois, on a également très vite compris que le boss des Raptors voulait opérer différemment. 

La recherche du nouveau entraineur-chef va officiellement débuter le 28 avril avec les premiers entretiens. D’emblée, je suis informé que Patrick Mutombo, au grand regret de tous les fans francophones, ne fait pas partie de la quinzaine de coachs qui vont être auditionnés par les Raptors. C’est Kevin Young, du côté de la franchise de l’Arizona, qui a été autorisé à s’entretenir avec la direction des Raps. 

Dans le même temps, Adrian Griffin est à ce moment-là confirmé dans le staff pour la saison prochaine, mais on m’indique également qu’il n’est pas en course pour devenir head coach – même s’il fait partie de la liste. 

Hammon je t’aime moi non plus 

Ce premier tour des entretiens va durer jusqu’au 12 mai avec le nom d’une candidate qui revient régulièrement dans les discussions, vous l’aurez deviné : Becky Hammon. Les Raptors voulant du changement, ils sont désignés comme étant LA franchise capable de rentrer dans l’histoire en engageant la première femme head coach de la NBA.

Malheureusement, si l’intérêt des Raptors semble réel, celui de la championne WNBA lors de sa première saison avec les Aces de Las Vegas n’est pas mutuel. À plusieurs reprises, l’ancienne assistante de Pop aux Spurs va laisser sous entendre dans différentes interviews qu’elle n’est pas plus intéressée que ça pour rejoindre la NBA.

Du moins, la NBA devra lui faire sentir qu’elle la désire. Elle se montre confiante dans son CV et ses accomplissements et choisira finalement de ne pas rejoindre les Raptors. Le doute plane même sur une réelle entrevue avec les Raps. Celle-ci aurait eu lieu mais de manière informelle. 

Revenons au 12 mai. Nous avons donc une liste – que j’ai tenté d’établir – dans laquelle figure une quinzaine de noms. À ce moment-là, les Raptors ont décidé de ratisser large allant de coachs internationaux comme Sergio Scariolo ou Sarunas Jasikevisius à des consultants TV avec aucune expérience dans le coaching comme JJ Redick. Les profils sont nombreux et variés mais une tendance se dégage tout de même avec de nombreux assistants coachs aspirants à obtenir leur premier poste d’entraineur chef. 

L’écran de fumée Scariolo 

Ce n’est pourtant pas un assistant en quête de succès qui va faire le plus parler, mais bien le coach légendaire de la sélection espagnole et du Virtus Bologne, champion en tant qu’assistant de Nurse en 2019 : Sergio Scariolo. Son nom va très rapidement sortir dans la presse italienne comme étant LE favori pour le poste.

Dès le 31 mai, on m’apprend que les informations proviennent de son agent et qu’il utilise les Raptors comme levier pour d’autres négociations. En semblant être le candidat numéro 1 des Raptors, cela permet de faire monter les enchères avec d’autres équipes en Europe. Même s’il n’est pas choisi au final, sa cote reste élevée en faisant de lui une “top target” d’une franchise NBA. Le même jour, on me dit de garder un oeil sur un autre coach européen qui aurait fait forte impression lors du premier tour des entretiens. Son nom, Darko Rajakovic ! 

Absolument rien n’est encore joué à ce moment-là puisque le deuxième tour des entretiens doit avoir lieu la semaine suivante. Mais au final, Darko sera à partir de ce moment-là celui qui reviendra avec le plus de régularité dans les informations que j’arrive à obtenir. Tout d’abord, lors du deuxième tour des interviews, on m’annonce à la fin de la semaine que trois candidats ont passé leur entretien. Le seul nom qui est certain est celui de Rajakovic qui a rencontré les dirigeants le mercredi.

Les autres noms qui sortent dans la presse sont ceux de Kenny Atkinson et Jordi Fernandez. Scariolo continue d’alimenter les rumeurs et de faire figure de favori malgré sa venue à Toronto annulée, son agent continuant de le maintenir en tant que top candidat auprès des médias italiens en expliquant qu’il allait passer son entretien par Skype – alors que les entretiens consistaient notamment à des mises en scène nécessitant une présence sur place.

Charles Lee sorti de nulle part 

Au final, à quelques jours du verdict final, de manière inattendue, le nom de Charles Lee fait surface tandis que Jordi Fernandez disparait. Le poste va finalement se jouer entre Rajakovic, Atkinson et Lee, bien que la majorité des médias continuent de faire de Scariolo le favori – le fait que la franchise prenne autant son temps laissait penser qu’elle attendait la fin de saison en Italie pour annoncer le nouveau coach italien de la franchise. Mais que nenni, l’écran de fumée aura fonctionné jusqu’au bout, mais le jour de la révélation, à quelques heures du dénouement et de l’annonce officielle du Woj, Darko Rajakovic apparaît comme une évidence, surtout que j’apprends que Kenny Atkinson n’est plus dans la course.

C’est donc finalement le samedi 10 juin que prend fin la saga avec le tweet d’Adrian Wojnarowski sous les coups de 22h en France : Darko Rajakovic est choisi en tant que dixième entraîneur en chef des Raptors. Il sera officialisé ce mardi lors d’une conférence de presse à l’Aréna Scotiabank aux alentours de 19h. 

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