47.7, c’est le nombre de matchs par saison que joue Gordon Hayward depuis qu’il a signé aux Hornets, le 21 novembre 2020, un contrat de 120 millions de dollars sur 4 ans. Aussi bon soit-il, Gordon Hayward représente le paradoxe entre un joueur primordial dans l’attaque de Charlotte depuis son arrivée, et un joueur trop encombrant, que ce soit dans la masse salariale ou à l’infirmerie.
Hayward, le joueur parfait de l’attaque des Hornets
A l’été 2020, les Hornets, une équipe attrayante sur le terrain mais trop faible pour espérer ne serait ce que les play-offs, font deux gros coups: ils draftent LaMelo Ball avec le troisième choix de la draft et signent un énorme contrat pour récupérer Gordon Hayward. Si certaines personnes pouvaient, à raison, douter du fait que Hayward puisse valoir ce prix, au vu de ses saisons précédentes à Boston, ou puisse ne serait-ce que tenir physiquement pour tenter de le prouver, il n’en sera rien au début. En effet, même si Gordon rate un ou deux matchs de temps à autre, le joueur réalise une magnifique saison et les Hornets ont un bilan de 24-20 lorsqu’il est présent. Il maintient merveilleusement bien Charlotte au niveau, même lorsque LaMelo se blesse. Et le plus impressionnant dans tout ça, quatre ans après sa dernière sélection au all-star game, Hayward se retrouve dans les discussions pour disputer le match des étoiles en février. Même si il n’est finalement pas sélectionné, Gordon aura quand même réalisé une grande saison, niveau all-star, avec 20 points, 6 rebonds, 4 assists et des pourcentages létales comme il a pu le faire par le passé, ainsi qu’une facilité à débloquer des situations compliquées.
Il est là l’intérêt de Hayward dans le système des Hornets: si LaMelo est un créateur et playmaker de génie ou si Terry Rozier ou d’autres comme Graham ou Oubre peuvent prendre feu, c’est bien Hayward qui est le difference maker. Quand Gordon Hayward est bon, les Hornets sont bons, c’est aussi simple que ça. Sa technique très sous-estimée couplée à une intelligence de jeu suprême font de lui un cauchemar pour les défenseurs adverses. Grâce à ces skills, l’ailier peut se sortir aisément de nombreuses situations compromettantes, et cela s’avère très utile, voire même primordiale pour le jeu de Charlotte. Finalement, son importance est d’autant plus forte que son profil est rare en NBA. Quel joueur a un tel combo de technique, de shoot, d’intelligence, le tout en étant un coéquipier qui accepte de faire briller les autres? Clairement, très peu de joueurs sont dans cette liste.
Alors même si les saisons suivantes, Hayward ne joue plus vraiment à un niveau All-Star, il n’en reste pas moins primordial: sur les trois saisons, Charlotte a un bilan moyen de 70-73 (explicable par le fait que, sans être mauvais, les Hornets n’ont jamais eu l’effectif pour être une powerhouse de la conférence est). Cependant, le plus impressionnant reste le bilan sans Hayward: 33-62. Même si on peut expliquer ça par quelques blessures de LaMelo Ball, le bilan sans Hayward est bien faiblard. En bref, Gordon Hayward est un joueur important du système offensif des Hornets, voire même primordial de celui-ci.
Hayward, le braqueur de la banque
120 millions de dollars répartis sur 4 saisons, ça fait environ 30 millions par an avec le côté progressif du contrat qui augmente un peu chaque année. Sur la saison 2023-2024, Gordon sera payé 31.5 millions de dollars, le quarantième plus gros salaire de toute la ligue en pré-free agency 2023. Parmi les noms que l’on retrouve derrière en terme de sous, on retrouve les all-stars Domantas Sabonis, Jalen Brunson ou Lauri Markkanen, le défenseur de l’année 2022 Marcus Smart, des all-stars de 2022 comme Jarrett Allen, Andrew Wiggins ou Dejounte Murray ou encore quelques joueurs très forts comme OG Anunoby ou encore Jaylen Brown. Bref, beaucoup de joueurs plus réguliers en terme de présence sur le terrain et en terme statistique (et même d’impact sur le jeu pour la plupart des noms cités) que ce bon Gordon. Avec son contrat, Hayward représente environ 23.5% du salary cap à Charlotte, quasiment le quart, beaucoup et sûrement trop pour un joueur qui présente trop peu d’assurances d’un point de vue médical et qui n’est pas la première ni même la deuxième option d’une équipe au mieux moyenne en l’état.
De plus, si on pense au contrat assez gourmand de Terry Rozier, la future prolongation probable d’un PJ Washington et le max qui sera, sauf cataclysme, mis sur la table à LaMelo Ball, la banque est déjà bien remplie alors que l’équipe ne semble pas avoir le niveau pour faire plus qu’un premier tour de play-off. Gordon Hayward pose donc énormément de soucis d’un point de vue du salaire, celui d’un joueur qui ne vaut pas son deal signé il y a 3 ans si on regarde qui est payé autant, qui est payé moins et Hayward bloque la flexibilité des Hornets sur le marché.
Hayward, le squatteur de l’infirmerie
En 3 ans, en saison régulière, les Hornets ont joué 236 matchs. Sur ces 236 matchs, Hayward en a loupé 95, environ 40% des rencontres ont été loupés par Gordon Hayward depuis son arrivée en Caroline du Nord. Depuis sa terrible blessure en 2017 avec Boston, Hayward n’a jamais retrouvé un physique de haut niveau et régulier comme dans sa période Jazz. En 2021, après un magnifique début de saison que j’ai évoqué plus haut, il se fait une entorse du pied droit qui le mettra sur le côté jusqu’à la fin de saison, play-in compris. En début de février 2022, Hayward se blesse face aux Raptors, cette fois-ci, c’est une entorse à la cheville qui le mettra sur le carreau jusqu’à la fin de saison, play-in compris également (même si il a tenté un comeback en cours de saison mais 15 minutes après il est ressorti et n’a plus joué de la saison). Pour le démarrage de l’exercice 2022-2023, dès le mois de novembre, Hayward quitte les Hornets pour quelques temps pour une contusion de l’épaule qui se révélera être une fracture de l’omoplate. D’ailleurs, c’est à ce moment-là que Robyn Hayward, la femme de Gordon Hayward, sort sur les réseaux avec des propos très virulents contre l’organisation et notamment le staff médical des Hornets puis Evan Birchmore, de «Swarm & Sting», sort à son tour plus tard sur Twitter en rappelant que sur cette saison, ce même staff médical a fait trois erreurs sur des blessures de joueurs en les prenant moins grave que ce qu’elles sont réellement et en faisant jouer des joueurs blessés (Gordon Hayward mais aussi Kelly Oubre et Cody Martin, et on peut même douter sur LaMelo).
Gordon Hayward à Charlotte, c’est un joueur à haut risque de blessures de tous les côtés (trois blessures à trois endroits distincts en trois ans) avec un staff médical de Charlotte qui a des méthodes pour le moins douteuse, ou du moins qui pose de fortes questions sur ses compétences réelles.
Que retenir de Gordon Hayward?
Gordon Hayward, c’est un joueur formidable, magnifique à regarder quand le corps suit derrière, c’est le basket qu’on aime, le basket tout en finesse, en intelligence et en technique. Mais le problème, c’est que le contexte très particulier qu’est le sien, de son physique et celui des Hornets, fait qu’on ne peut pas profiter de ce Hayward. Peut être qu’il faudrait penser à une reconversion en sixième homme de luxe avec un temps de jeu moindre pour limiter les blessures. Dans tout les cas, les Hornets devront faire des choix autour de Hayward cet été, plus qu’à espérer qu’ils fassent les bons.
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