Après un départ canon, la suite de la saison a été plus que mouvementée. Avec l’arrivée de Jimmy Butler, les Warriors ont revu leurs envies même si la fin n’a pas été celle espérée.
Après une saison 2023-2024 conclue par une élimination prématurée en play-in, les Golden State Warriors entament cette nouvelle année avec une ambition intacte : prouver que la dynastie n’est pas encore morte. Stephen Curry et Draymond Green sont prêts à tout pour prendre leur revanche et jouer les devants de la scène.
Avec 12 victoires en 15 matchs et l’une des meilleures défenses de la ligue, San Francisco démarre très fort la saison. Notamment avec une victoire face à Boston remportée 118-112 ou encore une victoire face à OKC 127-116. De quoi rendre fou la Dubnation et espérer viser très haut. Un joueur souvent oublié de ce beau début de saison est De’Anthony Melton. Avec 10.3 points, 3.3 rebonds, 2.8 passes et 1.2 interception de moyenne (à 37% à 3-points), il régale. Il est installé dans le 5 de départ où il forme un duo parfait au côté de Stephen Curry.
Malheureusement, la suite va être plus compliquée. La défense s’essouffle et l’attaque aussi, la hype Buddy Hield retombe très vite, comme on en a l’habitude avec le joueur, et Brandin Podziemski n’arrive plus a tenir le rythme avec son rôle qui grandit.
Suite à la blessure au ligament croisé antérieur du genou gauche de De’Anthony Melton, son importance est cruciale en tant que meneur/créateur backup de Curry. Mais ce rôle ne lui convient pas, son shoot disparaît totalement et le nombre de ballons perdus explose. Pour y remédier San Francisco décide de faire le premier mouvement dans son roster en attirant Dennis Schröder. Malheureusement le fit ne se fera jamais, offensivement très faible et sa défense aura coûté très chère.
L’arrivée qui redonne de l’ambition
Suite au départ de Bob Myers en 2023, Mike Dunleavy Jr. lui succède au poste de General manager. Mais à peine arrivé, les critiques sont déjà nombreuses. Le départ de Klay Thompson contre quasi-rien et l’absence de trade pour renforcer l’équipe et aider la fin de carrière de Curry fait monter la pression sur ses épaules.
Mais lors de la dernière journée de la trade deadline Mike Dunleavy Jr. a décide de passer la deuxième et de réaliser un trade à 5 équipes pour recruter Jimmy Butler. Une part de risque nécessaire et qui a amélioré l’équipe comme l’explique le général manager “À ce moment-là, nous avons réalisé que nous avions besoin d’un petit coup de pouce, tant sur le terrain que spirituellement. Jimmy nous l’a apporté, il a élevé notre niveau de jeu”.
Il est clair que depuis l’arrivée de Jimmy Buckets, l’équipe montre un tout autre visage. Depuis le 6 février, les Warriors sont la meilleure défense avec 109.9 de défensive rating et également l’équipe qui réalise le plus d’interceptions par matchs avec 10.6 INT. Au-delà de la défense c’est une attaque qui est retrouvée, enfin Curry dispose d’un “Robin” performant. Jimmy B. comble parfaitement les défauts de l’attaque, il permet à l’équipe d’être la première équipe en nombre de lancers francs marqués (20.3 par match), une zone qui leur faisait défaut depuis plusieurs années.
L’ajout d’un tel joueur a totalement changé la dynamique de l’équipe, placée 11e avant l’arrivée de Butler, les Warriors réalisent un 23-7 pour accrocher une 7e place à 2 victoires du top 3.
Les éclairs qui ont entretenu l’espoir
Avant même le début de la saison, et ce qui s’est fait ressentir durant le reste de l’année, c’est l’instabilité du 5 majeur. En 2023-2024 San Francisco a changé 27 fois ses titulaires et Steve Kerr en parlait en début de saison, ce problème allait encore être récurrent « Il y a de la concurrence dans tous les domaines… Ce n’est pas aussi simple que ça : « Qui sera le numéro 2 ? » Il faut plutôt se demander : « Qui sera le numéro 5 ? » « Qui sera le numéro 4 ? » On sait que Steph est le numéro 1. Mais quelle sera la combinaison ? » »
Cette année ce problème sest encore répété. Qui mettre pour que l’équipe soit la plus optimale ? Lindy Waters III, Dennis Schröder, Jonathan Kuminga, De’Anthony Melton, Buddy Hield, toutes les options y sont passées pour optimiser un maximum l’équipe. Malheureusement peu ont été convaincantes.
Cependant quelques révélations/éclosions ont fait énormément de bien à l’équipe. Le rookie Quinten Post, véritable pick surprise, sélectionné à la 52e position, a eu un rôle important dans l’équipe. Son shoot a été essentiel dans l’optimisation du spacing, jusqu’à occuper la place de 1er pivot devant la belle surprise de la saison dernière, Trace Jackson-Davis et Kevon Looney.
Depuis l’arrivée de Jimmy Butler, Moses Moody et Brandin Podziemski ont explosé. Propulsé dans le 5 majeur lors de la fin de saison, Moses Moody a atteint son meilleur niveau en carrière, devenant un très bon 3&D. Brandin Podziemski retrouve une belle forme après un début de saison très compliqué. Désormais son utilisation en tant que connecteur plutôt que créateur, lui enlève de la pression et de la responsabilité qui le conforte énormément.
Une postseason pas à la hauteur des espérances
Une équipe de San Francisco métamorphosée depuis Jimmy Butler, les Warriors sont des contenders très sérieux malgré une qualification en playoffs grâce au play-in. Le 1er tour des playoffs n’aura pas été une tâche simple face aux Rockets. Pourtant la série avait bien commencé avec une large avance 3-1.
Mais les jeunes Rockets n’ont rien lâché et on poussé à fond sur le physique. La série a dû se terminer dans un Game 7 remporté par les Warriors mais épuisant fortement les cadres de l’équipe. Lors du 2e tour face aux Wolves, les espoirs ont été de courte durée. Malgré la victoire lors du Game 1, la blessure du chef Curry aux ischios-jambiers sonnait déjà la fin de l’aventure pour cette saison. Playoffs Jimmy n’aura jamais eu l’impact espéré (probablement pas à 100% suite à sa blessure face aux Rockets) et l’attaque a été trop diminué sans Stephen Curry.
La résistance face à Minnesota n’aura pas été longue. Malgré la série perdue 4-1, les Warriors sentent qu’ils auraient pu jouer plus gros.
Un dernier run, pour un dernier titre ?
Les Warriors 2024-2025 auront soufflé le chaud et le froid. Capables de briller par instants, mais trop souvent rattrapés par leurs limites structurelles, la dynastie qui a marqué la NBA de son empreinte durant près d’une décennie entre sans doute dans sa dernière phase.
Le dossier Kuminga devra être suivi, la prolongation est peu probable même si Butler se dit prêt à travailler avec lui cet été. Le plus probable serait de le voir free agent ou dans un sign & trade.
Mais cette équipe risque d’être très compétitive la saison prochaine. Sur la courte période avec Jimmy Butler dans l’effectif, celui-ci a été l’un des plus performants. Alors, avec un été préparé, probablement des recrutements de rôle player et une saison complète pour se mettre en route pour les playoffs, les Warriors de Curry/Butler/Green pourraient espérer viser haut pour une dernière chasse au titre.