Depuis désormais plusieurs semaines, la Free Agency NBA est ouverte. Avec de nombreux mouvements, en particulier lors des premiers jours, les nuits n’ont pas été de tout repos pour la grande ligue américaine. Si les grands transferts comme ceux de Paul George ou encore DeMar DeRozan sont ceux que le grand public retient, il ne faut tout de même pas négliger les arrivées dites de seconde zone, qui pourraient finalement s’avérer plus importantes, notamment pour l’équilibre d’un groupe. Parmi les dizaines d’échanges entre les franchises de l’Ouest et de l’Est, il faut surtout porter notre attention sur les cinq suivantes…
1. Jonas Valanciunas aux Wizards
Sauf énorme retournement de situation, Jonas Valanciunas jouera pour les Wizards lors de la prochaine saison. Reconnu par ses pairs pour sa présence physique, sa qualité de rebondeur (offensif en particulier) et sa flexibilité en attaque, le pivot lituanien est une addition qui passe un peu en dessous des radars.
Avec les années qui défilent, l’ex pivot des Pels devient de plus en plus complet. S’il était impensable de le faire shooter au large il y a quelque années, il est désormais possible de le solliciter de temps en temps. Pas forcément le plus adroit et pourtant, sur son passage à New Orleans, Jonas Valanciunas a souvent su sortir son équipe de situations un peu délicates. Bien qu’il excelle surtout dans le jeu près du panier et le jeu au poste, le lituanien parvient toujours à se réinventer.
Il débarque dans une franchise où la réussite future est très incertaine. Malgré un effectif complet et alléchant sur le papier, l’ensemble reste très jeune, possède peu d’expérience et de temps de jeu ensemble. Si les deux frenchies, Bilal Coulibaly et Alex Sarr ont peu de chance de bouger dans les années à venir, les autres joueurs pourront éventuellement servir de monnaie d’échange (Jordan Poole, Kyle Kuzma, Corey Kispert…).
La venue de Valanciunas s’accompagne également de deux autres arrivées intéressantes, celle de de Saddiq Bey, ex arrière des Atlanta Hawks et de Malcolm Brogdon, ex meneur des Blazers de Portland. Avec cette Free Agency à Washington, on ajoute du shoot extérieur, du jeu en transition, de la protection de cercle et du scoring, sur le papier cela semble très bien mais la vraie réponse se fera sur le court.
Rendez-vous le 25 octobre, pour un premier match contre les champions en titre, les Bostons Celtics…
2. Naji Marshall aux Mavs
Naji Marshall s’est fait connaître comme un poste 3/4 dans son ancienne équipe, les New Orleans Pelicans. L’ailier n’a fait que progresser constamment depuis son arrivée dans la franchise de Louisiane.
Il est l’un des défenseurs les plus sous-côtés de la NBA. Véritable profil 3nD, il vient apporter davantage de défense et de flexibilité dans le roster des Dallas Mavericks. Venant remplacer Derrick Jones Jr, un profil à la fois similaire mais très différent si l’on s’intéresse aux qualités intrinsèques des deux joueurs. Si l’ancien coéquipier de Luka Doncic apportait du rythme en attaque, une qualité athlétique hors norme et une défense très sérieuse, le nouvel arrivant n’a pas à rougir.
Naji Marshall, au-delà de s’inscrire dans la catégorie des joueurs complets à un jeune âge, car oui, il n’a que 26 ans, sa plus grande force est que personne ne l’estime à son vrai niveau. Capable d’étirer une défense en restant dans le corner, de driver ligne de fond ou de monter au cercle quand c’est nécessaire, Marshall est un vrai casse-tête offensif. Si ses statistiques de la saison passée le démontrent, il risque d’avoir encore plus d’espace afin de laisser parler son jeu aux côtés de Luka Doncic et Kyrie Irving.
De l’autre côté du terrain, il est encore plus menaçant. Toujours bien positionné et rarement en retard pour défendre, il est tout aussi dynamique en défense qu’en attaque. L’ailier est peut-être moins explosif que son prédécesseur mais profite d’un QI défensif bien plus élevé. Si son jeu de passe et son playmaking sont encore à améliorer, il a tout de même bien progressé au cours des années précédentes.
Un renfort de taille pour une équipe bien construite, attention, il faudra suivre les Mavs la saison prochaine…
3. Kentavious Caldwell-Pope au Magic
Parfois, pour qu’une jeune équipe se mette à performer, il suffit juste d’avoir un encadrement ou de le créer. L’arrivée de Kentavious Caldwell-Pope le confirme. Avec une superbe saison l’année dernière, le Magic a su construire une dynamique de groupe. Possédant un effectif cohérent, bien fourni à l’intérieur et sur les ailes mais qui manquait d’un vrai titulaire en puissance du côté de la mène, la franchise a trouvé le candidat idéal.
Vétéran NBA, double champion, un titre avec les Lakers (2020) et un titre avec les Nuggets (2023), il a l’expérience des grands moments. Membre central dans l’effectif des deux franchises championnes, il a la capacité à diriger une équipe et un vestiaire. Mais il serait idiot de résumer ‘KCP’ au simple rôle de meneur de jeu. Il a un profil offensif très complet. Assumant davantage le rôle d’un ‘combo guard’ pouvant monter la balle, organiser le jeu et se créer son shoot offensivement, il est une vraie menace lorsqu’il s’agit d’attaquer.
Si Orlando est une équipe qui court beaucoup, un renfort défensif de la trempe de Caldwell-Pope n’est pas de trop. Le 5 majeur du Magic pourrait être le suivant : Kentavious Caldwell-Pope, Jalen Suggs, Franz Wagner, Paolo Banchero et Moritz Wagner. Du côté du banc, on retrouvera des joueurs tels que : Anthony Black, Jonathan Isaac, Cole Anthony ou encore Wendell Carter Jr…
4. Isaiah Hartenstein au Thunder
Le pivot américain est probablement le profil le plus sous-côté des cinq joueurs présentés ici. N’ayant pas forcément la carrière la plus clinquante de tous, il n’en reste pas moins un élément de qualité.
Pas l’intérieur le plus complet, il excelle tout de même dans un domaine : le rebond. Il l’a prouvé, notamment sur les deux années précédentes, en gagnant en importance dans la rotation aux New York Knicks et en s’imposant comme pivot titulaire suite à la blessure de Mitchell Robinson.
Alors, qu’apporte-t-il à sa nouvelle équipe ? Dans un premier temps, de la taille. Si la franchise n’était pas en reste avec des profils comme Chet Holmgren ou Jaylin Williams, Hartenstein apporte une vraie qualité de rebondeur et de protection de cercle. Si les deux joueurs précédemment cités sont plus portés sur l’attaque, lui s’illustre surtout au niveau défensif. Avec une science du placement et une qualité certaine pour le ‘block-out’, il offre une stabilité défensive dans une équipe très équilibrée dans le jeu.
Reste à voir s’il parviendra à s’adapter au jeu frénétique imposé par sa nouvelle franchise…
5. Caleb Martin aux Sixers
L’ancien ailier de Miami passera la prochaine saison du côté de la Pennsylvanie. Recruté en 2019 dans un rôle ‘d’energizer’ aux Charlotte Hornets, le joueur a vite changé de dimension lors de son transfert du côté du Heat de Miami. Il s’est fait connaître en tant que shooter de qualité et fiable, aussi capable dans le jeu avec et sans ballon, il est complet.
À Philadelphie, il lui sera difficile de se faire une place et d’être impactant offensivement, du moins, autant que dans sa précédente équipe. Les Sixers ont déjà pas mal de profils nécessitant d’avoir la balle en main, il faudra prendre ce qu’on lui donne et ne pas laisser passer sa chance. Si l’attaque possède trois profils offensifs avec Joel Embiid, Paul George et Tyrese Maxey, Martin risque d’être cantonné au rang de quatrième option, quand il s’agira d’attaquer.
Il vient en quelque sorte remplacer Tobias Harris. Pas forcément le même profil mais il sera utilisé dans un rôle de ‘catch and shooter’. Très menaçant, en particulier dans les corners, les drives incessants de Tyrese Maxey et Joel Embiid risquent d’étirer les défenses et de laisser de l’espace au large pour des profils comme Caleb Martin ou encore Eric Gordon.
Si sur le papier, son intégration ne semble pas si compliquée que ça, il ne devra tout de même pas avoir trop de déchet dans son jeu afin de trouver une continuité pour une franchise en manque de stabilité…
Cinq joueurs seulement sont mis en avant ici et pourtant, ce sera peut être un autre qui fera la différence pour sa franchise afin de faire une bonne saison régulière voire un long run en playoffs. À force de trop parler des premières options, on oublie bien souvent les seconds couteaux ou les joueurs de l’ombre, qui eux font la différence dans les moments clutchs. Tout aussi important que n’importe quel joueur d’effectif, il faut bien, de temps en temps, parler de leurs opportunités…