Depuis 9 matchs, Bradley Beal est de retour. Un retour qui, en plus de rassurer sur son état santé, fait du bien aux Suns. 6 victoires pour 3 défaites mais surtout un Frank Vogel qui semble avoir trouvé une formule efficace. (Re)gain de forme qui intervient lorsque les Suns peuvent enchaîner les matchs avec son Big 3. Étonnant…
Un 5 compliqué à trouver…
8, le nombre de matchs démarrés par la line-up Booker-Beal-Allen-Durant-Nurkić. Très peu de matchs, mais cela reste énorme pour les Suns version 2023-2024. En effet, aucun autre 5 ne dépasse les trois matchs démarrés. Dans une saison où effectif et coaching staff sont renouvelés, il faillait s’y attendre. Mais en plus des nombreux tests (encore en cours) de Frank Vogel, les blessures à répétition des trois stars ainsi que du reste de l’effectif, ont encore ralenti la construction d’une rotation durable.
Pour voir l’aspect positif de toute cette instabilité, cela a permis de tester l’intégralité de l’effectif. Hors Théo Maledon, qui a fraîchement signé un 2-way contract, tous les membres de l’équipe ont eu du temps. Quand certains ont déçu, comme Keita Bates-Diop ou Drew Eubanks, d’autres surprennent positivement, à l’image de Chimezie Metu, Bol Bol, mais surtout, Grayson Allen. Ce dernier a clairement rabattu les cartes pour la place de 5e titulaire.
En effet, en début de saison, ce cinquième spot semblait se disputer entre Keita Bates-Diop et Josh Okogie, ou un autre ailier, plutôt grand, capable de défendre sur les postes 1 à 3. Mais l’ancien arrière des Bucks s’est simplement imposé de par ses bonnes prestations. Plus qu’honnête en défense, c’est en attaque où son importance est fondamentale au jeu des Suns. Sniper d’élite, il a le deuxième meilleur pourcentage à 3 points de la ligue avec 48%, devançant Kevin Durant (tiens…) et juste derrière Malik Beasleay (48.1%). Rentabilité maximum pour lui dans ce domaine cette saison. Il n’avait jamais dépassé les 7 trois points inscrits dans un match, performance qu’il a réussi déjà 4 fois cette saison. Mais ce n’est pas qu’un shooter. Il est également capable de créer son shoot. Même si trois quarts de ses paniers viennent d’une passe décisive, cela reste son total le plus faible depuis sa saison rookie, symbole d’une meilleure liberté à la création. Autres signes d’une importance amplifiée dans le jeu des Suns, il n’a en carrière, jamais autant joué, 33.4 minutes par match, et tenté de tirs, avec 9.3 par rencontre. Cela explique donc qu’il tourne à 13.9 points par match, alors qu’il n’avait jamais dépassé la barre des 11 auparavant. Parmi les guards jouant 15 minutes ou plus par match, seul Malik Beasley (encore lui) possède un meilleur EFG% que l’arrière de Duke (65.3%).
Pour en apprendre davantage sur cette statistique.
… Mais aussi compliqué à défendre
La meilleure défense c’est l’attaque. Frank Vogel l’a bien compris. Les 5 titulaires sont des joueurs tournés vers l’attaque. Même si individuellement chacun peut limiter la casse, hors KD, il n’y a pas de top défenseurs. Même si l’échantillon est encore trop faible, ce manque supposé de défense ne semble pas poser trop problème. Mieux encore, ensemble, ils ont un defensive rating, c’est-à-dire le nombre de points encaissés pour 100 possessions, de 113,5. On est loin d’une défense élite, c’est sûr, mais c’est tout de même honnête. Offensivement par contre, c’est clairement élite.
Booker – Beal – Allen – Durant – Nurkić, parmi les line-ups avec au moins 100 minutes, c'est :
NET Rating : 3e (sur 49 line-ups)
OFF Rating : 3e
EFG% : 2e
TS% : 3e
AST/TO : 1er (et de loin)Des stats offensives qui tendent vers ce qu'on attendait avant la saison. 🥰 pic.twitter.com/p8Csr3UvFH
— Suns France 🇫🇷 (@Suns_France) January 15, 2024
Ici encore, seulement 126 minutes et 7 petits matchs ensemble, donc c’est à prendre avec des pincettes. Mais cela peut être amené à durer. Bradley Beal revient tout juste de blessure et est encore loin de son pic de forme. Son dos semble enfin l’avoir laissé tranquille et ses mouvements ont l’air de revenir petit à petit à la normale. Il a même eu son match référence lors de la victoire contre les Lakers avec 37 points et notamment 8/10 à 3 points. Devin Booker n’est pas non plus dans la forme de sa vie. Habituel chez un joueur qui a tendance à monter en puissance tout au long de la saison. Pour finir l’état des lieux chez les stars, Kevin Durant est, lui sur de sacrés bases. 28.9 points à 52.4% au tir, 47.1% à 3 points (!) et, « seulement » 88.2% sur la ligne des lancers. Là où ça cloche pour le trio phare, c’est au niveau des mi-distance. Trois joueurs élites dans ce domaine, loins de leur standard. 42.9% dans ce domaine pour Durant, 44.2% pour Beal et 44.4% pour Booker. Pour tous, c’est environ 10 points de pourcentage en-dessous de la saison passée.
Mais LE point fort de l’attaque des Suns, c’est l’attaque du cercle. Avec des postes 1 à 4 composés uniquement de shooters élites et un Nurkić pour poser des écrans parmi les meilleurs de la ligue, la raquette est aussi ouverte que… (je vous laisse terminer la phrase). Cela se retranscrit dans les stats. Seul Indiana est plus efficace que Phoenix en cuts. 74.8% de réussite au tir après un cut, personne ne fait mieux. Mais surtout, en une saison, les Suns sont passés de la 27e place à la 4e en termes de lancers-francs tentés. Réduire l’obtention des lancers-francs uniquement à l’attaque du panier c’est en quelques sortes mentir. Or, une telle augmentation reste – a minima – révélatrice. Mais en plus d’obtenir des fautes, les protégés de Frank Vogel sont diablement efficaces. Et encore, c’est un euphémisme. Parmi les joueurs avec minimum 30 tirs dans la restricted area (de 0 à 1m du panier), les deux plus efficaces viennent de l’Arizona. Kevin Durant est deuxième, avec 83.3% de réussite, derrière Chimezie Metu et ses 84% dans ce domaine. Podium complété par Kawhi Leonard et ses 81.1% de réussite. Un bel écart mine de rien. À ces deux leaders du classement, viennent s’ajouter Devin Booker, Nassir Little, Eric Gordon, Bradley Beal et Grayson Allen, tous au-delà des 64%.
Contre les Kings, le 5 de départ aura été dans le dur, très rapidement mené. Mais Phoenix n’aura jamais lâché, malgré les 22 points d’écart. À force de bataille, mais aussi d’ajustements de Frank Vogel – son point fort cette saison -, les Suns ont fini par s’imposer, à l’issue d’un 32-8 totalement fou. Un match qui a permis à l’équipe de trouver des ressources qu’ils n’avaient pas montré jusque. Et surtout de vaincre la malédiction des 4e quarts-temps qui frappe Phoenix cette saison. Possiblement un statement game fédérateur pour l’équipe.