Alors que la fin des années 50 a vu l’Union Soviétique s’installer au sommet de l’Europe, les années 60 ont vu une hégémonie sans précédent et qui ne sera jamais répliquée dans le futur. Pourtant, des équipes étaient proches de stopper la série de l’URSS
EuroBasket 1961, le retour d’une phase à élimination directe

Direction Belgrade en Yougoslavie pour l’EuroBasket 1961, qui se déroule entre le 29 avril et le 8 mai dans les halls de la foire municipale. Les 19 équipes qualifiées sont réparties en six groupes. Les équipes ont été divisées en 5 groupes de 3 équipes chacun et le groupe A qui était composé de 4 équipes. Les deux premières équipes de chaque groupe se qualifient pour le deuxième tour. Les équipes restantes ont joué des matchs de placement de la 13e à la 19e place.
Le deuxième tour a été suivi par les équipes qui ont pris la 1ère et la 2ème place dans les groupes du tour préliminaire. Les équipes ont été divisées en deux groupes de six équipes chacun. Les équipes ont joué un match chacune contre toutes les autres équipes du groupe, à l’exception des équipes contre lesquelles elles ont joué lors du tour préliminaire. Dans le cas d’un match entre équipes du même tour préliminaire, le résultat était reporté du match du groupe préliminaire.
Les équipes qui ont pris les deux premières places des groupes ont participé au dernier carré. Les équipes qui ont pris la troisième et la quatrième place des groupes ont participé au match de barrage pour la cinquième à la huitième place. Les équipes qui ont pris la cinquième et la sixième place des groupes ont participé aux barrages pour la 9e à la 12e place.
Un absent notable est l’Italie, qui avait fini 4e des Jeux Olympiques organisés à la maison en 1960. Les dépenses organisationnelles liées aux Jeux olympiques de Rome ont conduit à la décision de ne pas participer à l’EuroBasket 1961.
L’Union Soviétique, double championne en titre et médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de 1960 fait office de favorite. Viktor Zubkov, le MVP en titre de l’EuroBasket, est encore une fois présent, tout comme Aleksander Petrov, le meilleur joueur soviétique en 60. La Tchécoslovaquie, médaillée d’argent et 5e aux Jeux Olympiques, fait elle office d’outsider.
Comme candidat à une place sur le podium, on retrouve également la France et la Hongrie, qui avaient fini 3e et 4e respectivement à l’EuroBasket 1959, mais qui ressortent de JO décevants. Attention également à la Yougoslavie et la Pologne, qui avaient fini 6e et 7e aux Jeux de Rome.
D’ailleurs, la Yougoslavie a un argument pour viser haut. Un jour avant le début de l’EuroBasket, l’URSS a perdu pour la première fois, bien que dans un match amical, contre l’équipe nationale yougoslave, 65-73. Est-ce qu’ils peuvent refaire l’exploit en compétition officielle?
Nous avons essayé de répéter cet exploit lors de la finale du Championnat d’Europe, nous pensions que les Soviétiques n’étaient pas si intouchables.” a déclaré Nemanja Đurić à Sport Klub.
Le premier triplé de l’histoire

En 1961, l’URSS est devenue la première équipe à avoir remporté trois EuroBaskets consécutifs. Pendant la majeure partie du parcours, le triomphe soviétique semblait inévitable. Placée dans le groupe C, l’équipe a dominé la Belgique et l’Espagne. Yuri Korneev et Gennadi Volnov se sont démarqués en ce début de tournoi.
Arrivant par la suite dans le groupe 1, rien ne semblait pouvoir arrêter l’Union Soviétique, surtout après son triomphe 31-93 sur la Hongrie. Dans cette phase, Zubkov et Valdis Muižnieks ont pris les commandes pour permettre à l’URSS de rester invaincu avant d’arriver dans le dernier carré. Après une demi-finale réussie face à la Bulgarie, 77-54 avec Volnov et Zubkov en tant que leaders, l’URSS se qualifie pour la finale de l’EuroBasket, où elle va retrouver l’hôte de la compétition.
A la veille de la finale, tout le monde à Belgrade ne parlait que de la manière d’arrêter le géant soviétique dominant, Janis Kruminš, qui mesurait 2,18 m et pesait 140kg. Cette tâche ingrate en termes de position revenait au pivot Nemanja Đurić, qui, du haut de ses 198 cm, excellait dans la raquette, mais cela restait un défi particulier.
J’étais grand, fort, nerveux et généralement doué pour le sport, car je jouais aussi au football, au handball et au volley-ball, mais je n’avais aucune chance face à un joueur qui mesurait 20 cm de plus que moi et qui était si grand.” s’est rappelé Đurić.
“J’ai essayé par tous les moyens, en me plaçant devant lui, puis sur le côté, puis derrière, mais rien ne pouvait l’arrêter. Il était difficile de le contourner, aussi massif qu’il soit, et encore plus de défendre sur lui. Le seul moyen était de commettre une faute, et il avait un tir précis avec la ligne des lancers francs, il tirait d’en bas avec deux mains.”
Lors de la deuxième phase de groupe, les Soviétiques avaient battu les Yougoslaves 58-75. Il était donc logique de s’attendre à une finale qui soit encore une fois déséquilibrée. Mais les observateurs qui avaient vu le match amical avant le début de l’EuroBasket savaient que ça ne serait pas aussi simple. Comme le souligne Đurić, il n’y a pas eu de trépidation, lui et ses coéquipiers ont donné le meilleur d’eux-mêmes.
C’était la première fois que nous jouions devant un tel public, mais cela nous a encore plus inspirés. Nous savions ce que nous valions et ce que nous voulions. Je n’ai jamais été nerveux, j’ai toujours été motivé par les salles pleines, les nôtres comme celles de l’extérieur.”
La Yougoslavie a tenu tête à l’URSS, dans le match le plus compliqué du tournoi pour les tenants du titre. Le surprenant Ivo Daneu aura donné du fil à retordre à l’Union Soviétique pendant tout le match. C’est finalement grâce au colosse Jānis Krūmiņš que l’URSS remporte une nouvelle médaille d’or avec une victoire 53-60.
La première grande équipe yougoslave
Une médaille d’argent pour la Yougoslavie, mais une médaille historique car c’est la toute première médaille majeure de l’histoire du pays des Balkans. Emmenée par le MVP et meilleur marqueur de la compétition Radivoj Korać, la Yougoslavie s’est surpassée devant son public.
Son premier grand test fut dans le groupe A. Après des victoires dominantes sur la Grèce et l’Angleterre, la Yougoslavie a fait face à la Pologne. Bien que les hôtes aient été devant pendant la majeure partie de la rencontre, ils n’ont jamais été sereins. Cela dit, une victoire 67-72 fait du bien et permet aux Yougoslaves d’attaquer la deuxième phase avec confiance.
Malgré sa défaite face à l’URSS, la Yougoslavie termine deuxième du Groupe 1, avec notamment des victoires marquantes. Son premier match face à l’Allemagne de l’Est a vu les hôtes être menés au score à la mi-temps. Mais grâce aux 29 points de Korać, la Yougoslavie fait une remontée et s’impose 82-73.
Après une grosse victoire face à la Belgique, la Yougoslavie affronte la Hongrie. Les stars de 1955 ne sont plus là, mais l’équipe reste redoutable. La preuve, même si la Yougoslavie mène 37-26 à la mi-temps, les Magyars n’ont pas dit leur dernier mot et poussent les Yougoslaves dans leurs derniers retranchements. Les hôtes s’imposent finalement 72-66, mais ont montré une résilience même lorsque le match ne tourne pas en leur faveur.
C’étaient de belles et romantiques journées de mai, où tout Belgrade se rendait en masse à la Foire pour encourager de nouveaux héros et idoles. D’un match à l’autre, l’euphorie et les attentes grandissaient. En demi-finale, la Yougoslavie tombe sur la France, première du groupe 2. Un adversaire coriace, un match difficile, mais les 31 points de Korać feront la différence. Victoire 75-65 et les Yougoslaves vont en finale pour finalement s’incliner face au Goliath du basket européen dans un match où le MVP est limité à seulement 12 points.
Nous avons bénéficié d’un grand soutien dans les tribunes, dans le Hall 1 de la Foire de Belgrade, et nous avons battu de manière convaincante presque tous nos adversaires, mais nous avons néanmoins été battus à deux reprises par l’Union soviétique, qui, franchement, avait une équipe plus expérimentée et plus performante. Dans la lutte pour l’or, ils étaient, en réalité, meilleurs » a expliqué Đurić.
Malgré tout, cela reste un parcours dont ils peuvent être fiers. Ce tournoi marque le premier exploit d’une belle génération qui continuera à monter en puissance dans les années à suivre, remportera plus de médailles dans d’autres compétitions.
EuroBasket 1963, moins de groupes

En route pour Wrocław en Pologne pour l’EuroBasket 1963 qui s’est déroulée entre le 4 et 13 octobre. La Halle du Centenaire, construite en 1913, est hôte de la compétition. Au cœur du Parc des Expositions de la ville, elle sert de salle d’exposition polyvalente pouvant accueillir des concerts ou des rencontres sportives, où plus 7 000 personnes peuvent assister ensemble aux événements.
Le tournoi a failli ne pas avoir lieu. Au cours de l’été 1963, Wrocław était une ville fermée en raison d’une épidémie de variole. L’épidémie s’est propagée dans la ville à cause d’un lieutenant-colonel des services secrets, qui revenait d’une mission d’inspection diplomatique en Inde. Malgré ces inquiétudes, la FIBA a donné son autorisation pour que le tournoi ait lieu.
Les 16 équipes qualifiées sont réparties en deux groupes de 8, A et B. Les 2 premiers de chaque groupe vont en demi-finales, tandis que les autres équipes sont renversées dans une phase de classification selon leur position finale au sein de la poule.
Comme d’habitude, l’URSS est favorite de la compétition. 3 fois championne d’Europe en titre, l’équipe n’a plus le MVP de l’EuroBasket 1959 Viktor Zubkov ni Yuri Korneev. Le capitaine Zubkov a commis une erreur en écrivant une note critique sur le nouveau staff technique de l’équipe nationale dans un magazine sportif. Il a blâmé Alexander Gomelsky et Yuri Ozerov pour l’atmosphère psychologique gâchée dans l’équipe.
L’équipe possède toujours Jānis Krūmiņš et Gennadi Volnov, ainsi que Aleksander Petrov, nommé dans l’équipe de la Coupe du Monde quelques mois plus tôt. Cela dit, l’URSS a également terminé 3e de cette compétition, derrière une autre équipe européenne.
La Yougoslavie a obtenu une nouvelle médaille d’argent lors du Mondial plus tôt dans l’année et compte encore une fois aller sur le podium. Avec le MVP de l’EuroBasket précédent Radivoj Korać, cela reste une possibilité. Parmi les outsiders, on peut mentionner la Bulgarie, 3e en 1961. Sur le papier, la France qui avait fini 4e au dernier EuroBasket ainsi que 5e lors de la Coupe du Monde quelques mois plus tôt, est aussi un outsider.
Cela dit, les Bleus devront se passer de nombreux joueurs qui refusent de rejoindre la sélection. L’encombrement du calendrier international de cette année-là crée de la tension entre les clubs, les joueurs et la fédération. Le coup le plus dur est l’absence de Maxime Dorigo, nommé dans le 5 Majeur du Mondial. Henri Grange et Bernard Mayeur furent également absents. Il était clair que les joueurs avaient mis la priorité sur la Coupe du Monde plutôt que sur l’EuroBasket. C’est donc une équipe jeune qui se rend en Pologne et qui espère suivre ses prédécesseurs.
Une équipe soviétique sans pitié
Parmi les triomphes de l’URSS, celui-ci fut un des plus dominants. Placée dans le groupe B, l’Union Soviétique termine première en remportant ses 7 matchs. Ses victoires les plus serrées furent contre la Pologne et la Roumanie, sous le score de 64-54 lors des deux rencontres. Après une victoire 106-64 face à l’Espagne du MVP de l’EuroBasket Emiliano Rodríguez, l’URSS se qualifie pour les demi-finales. Petrov s’est imposé en tant que patron d’une équipe inarrêtable.
Ce qui faisait la force de cette équipe soviétique, c’est qu’il n’y avait pas un joueur nettement supérieur au reste. Les points étaient répartis de manière relativement équivalente pendant la compétition, avec plusieurs joueurs inscrivant au moins 10 points à chaque rencontre. Remportant sa demi-finale face à la Hongrie avec le score de 89-51 grâce aux 27 points de Volnov, l’URSS affronte une nouvelle fois la Pologne en finale. Cette fois-ci, le match ne sera pas aussi compliqué qu’en phase préliminaire.

Les Polonais se sont battus pour tenter de rattraper leur retard sur leurs adversaires. La première mi-temps a eu un impact significatif sur le déroulement du match, avec un score de 18:37. En raison de leurs mauvais tirs en première mi-temps, les Polonais ont dû redoubler d’efforts en seconde période. Krūmiņš a dominé les hôtes et a permis à son équipe de remporter l’EuroBasket 1963 avec une victoire 61-45. Nouveau staff, même résultats pour l’Union Soviétique.
Le défendre par derrière était impossible”, a déclaré Mieczysław Łopatka. “Une immense “armoire” se dressait devant vous et vous ne voyiez rien. Il fallait trouver le moyen de se placer devant lui pour l’empêcher de recevoir une passe sous le panier. Quand il recevait le ballon, il était impossible de l’arrêter.”
Le moment de gloire polonais
Une défaite en finale certes, mais cela représente un excellent parcours pour la Pologne. Une médaille d’argent, la première à un EuroBasket depuis 1939, et encore aujourd’hui, c’est le meilleur résultat polonais de l’histoire dans le basket.

Mais pourtant ce tournoi n’avait pas très bien commencé. Leur premier match les opposait à l’Espagne. À la mi-temps, les Polonais menaient largement 44 à 25. Malgré cela, elle a réussi à remonter au score, mais a échoué sur la ligne d’arrivée. 79 à 76 pour les Polonais. Des murmures de mécontentement et même des huées se sont fait entendre dans la salle. “De 23 à 3 points dans un match victorieux contre l’Espagne” : tel est le titre donné par Przegląd Sportowy à son compte rendu du match. Malgré cela, l’entraîneur Witold Zagórski est resté confiant.
“Après le match, il y avait une certaine déception de ne pas avoir achevé nos adversaires. J’ai été critiqué pour mes remplacements, etc. Si je ne change rien, tout le monde est en colère parce que je ne laisse pas entrer de nouveaux joueurs. Si je leur donne une chance, ce n’est pas bon non plus. C’est un élément permanent dans le travail d’un entraîneur, auquel il faut s’habituer.”
Le match contre l’Union soviétique a mal commencé pour les Polonais, qui ont perdu 6 à 21. L’entraîneur Zagórski a alors fait entrer des remplaçants qui ont changé le cours du match. Malgré l’excellente défense des Soviétiques, les Polonais ont rattrapé le retard. Malheureusement, ils ne pouvaient pas en faire plus. Néanmoins, ce résultat était bien meilleur que celui du match d’ouverture, car les Polonais ont fait preuve d’un meilleur état d’esprit face aux favoris du tournoi.
“Je pense que le résultat final reflète fidèlement le niveau des deux équipes”, a déclaré Władysław Maleszewski, joueur alors à la retraite. “Les basketteurs soviétiques sont meilleurs que nous de justesse, à 10 points près. Nous avons progressé et il vaudrait probablement la peine de travailler un peu plus pour combler complètement cet écart. Mais nous sommes sur la bonne voie.”
Et pourtant lors du troisième match contre la Roumanie, la Pologne retombe dans ses travers. La Roumanie menait 34 à 26 à la mi-temps et les joueurs semblaient endormis. Sous l’impulsion du commentateur Ludwik Miętta-Mikołajewicz, le public s’est remis derrière son équipe. Les Polonais ont réussi à remonter au score et à s’imposer 64:60. Leur combativité en deuxième mi-temps, leur maturité tactique et leur excellente résistance mentale ont été saluées par leurs compatriotes.
Contre la France, la bonne défense des Tricolores a donné du fil à retordre aux Polonais, qui pouvaient compter sur l’excellent jeu de Janusz Wichowski en début de match. Mieczysław Łopatka prend le relais et les Français n’ont plus été en mesure de suivre le rythme imposé par les Polonais. La Pologne domine clairement et l’emporte 98 à 65 dans un match où l’entraîneur Zagórski a commencé à faire tourner son effectif, souhaitant donner du repos à ses joueurs les plus importants.
Face à une équipe finlandaise en difficulté, la Pologne n’a pas fait preuve de la même intensité. Bien qu’elle ait mené tout au long du match, elle n’a pas réussi à creuser l’écart dès le début, ses tirs peinant à trouver le chemin du panier face à une défense alternant entre zone et couverture individuelle. En deuxième mi-temps, les Polonais ont continué à avoir des difficultés à marquer, mais leur défense s’est améliorée. Ils ont finalement remporté le match 68 à 54.
Le vainqueur du match Pologne-Allemagne de l’Est ferait un grand pas vers les demi-finales, qui garantissent une participation aux Jeux Olympiques de 1964 à Tokyo. Le match a débuté le jeudi 10 octobre à 9 heures du matin, et les locaux ont attaqué rapidement et efficacement d’entrée de jeu. Les Polonais arrivent à la pause avec une avance de 47:24 et ont remporté le match 93:62. Après la défaite des Tchécoslovaques face à l’Espagne, la Pologne avait assuré sa qualification pour le tour suivant.
Pour la dernière rencontre du groupe, les Tchécoslovaques ont rapidement pris l’avantage. Les Polonais ont réagi aussi vite grâce à Jerzy Piskun et Łopatka pour passer devant. Après la reprise, les Polonais ont rapidement augmenté leur avance. Pourtant, l’avantage fond à 4 points. Mais en 5 minutes, la Pologne prend d’assaut le panier adverse et l’ont finalement remporté 86:73. La Pologne finit deuxième de son groupe et retrouve en demi-finale le finaliste de l’édition précédente.

La Yougoslavie abordait le match contre la Pologne en tant que vice-championne du monde et d’Europe. Les locaux ont pris l’avantage en jouant vite et avec précision. Piskun a été chargé de défendre sur Korać, mais a été expulsé avant la pause. Stanisław Olejniczak l’a remplacé et, à la surprise générale, a non seulement excellé en défense, mais aussi en attaque. Il marque ses cinq tirs dans le match et grâce à ses points, les Polonais battent les vice-champions du monde 83 à 72.
Les matchs entre la Pologne et l’URSS ont toujours revêtu une importance particulière pour les Blancs et les Rouges. Chaque victoire dans chaque discipline sportive contre les Soviétiques était considérée comme un triomphe national. Malheureusement, ils n’ont pas réussi à s’imposer face à eux cette fois-ci, mais cet excellent parcours mérite d’être célébré. La médaille d’argent remportée par les Polonais lors des Championnats d’Europe organisés à Wrocław reste à ce jour le plus grand succès du basket-ball masculin en Pologne.
Un EuroBasket à oublier pour la France
Comme il a été évoqué plus tôt, la France a été obligée de composer avec un effectif très loin de son meilleur niveau, ayant tout misé sur la Coupe du Monde quelques mois plus tôt. Malgré cela, le directeur technique national Robert Busnel estime que l’équipe peut finir dans les cinq premiers de l’EuroBasket, dans la continuité des deux tournois précédents.
Ces espoirs furent rapidement remises en question par une défaite 49-63 face à l’Allemagne de l’Est où pour couronner le tout, Jean Degros se blesse au genou. Christian Baltzer, le meilleur marqueur des Bleus dans ce match et pour la compétition, aura fait de son mieux, mais ce fut insuffisant.
Suit alors une défaite 73-79 face à la Tchécoslovaquie, 86-70 face à l’Espagne et 59-51 face à la Roumanie. Une victoire 61-59 sur le fil face à la Finlande viendra sauver l’honneur avant de se faire écraser 77-59 par l’Union Soviétique. Avant-dernière de son groupe, la France se classe finalement 13e après des victoires face à la Turquie et encore face à la Finlande, cette dernière nécessitant une remontée en deuxième mi-temps.
Combinez un effectif jeune, l’absence de nombreux cadres, une accumulation de blessures avec Degros, mais aussi Michel Rat et Baltzer, ainsi que le retard dans la formation française sur le développement physique de ses joueurs, et vous avez la recette d’un désastre pour le basket français. Alors que le sport se professionnalise de plus en plus, avec les pays d’Europe de l’Est qui dominent le continent, est-ce que la France va pouvoir tenir le rythme et rester parmi les grands du Vieux Monde?
EuroBasket 1965, la continuité du format

Nous sommes de retour en Union Soviétique pour l’EuroBasket 1965 qui s’est déroulée entre le 30 mai et 10 juin. Deux salles sont utilisées pour accueillir la compétition : le Palais des Sports du Stade Central de Lénine à Moscou, pouvant accueillir 15 000 personnes, et le Palais des Sports de Tbilissi en Géorgie, avec une capacité de 11 000 personnes.
Les 16 équipes qualifiées sont réparties en deux groupes de 8, A à Moscou et B à Tbilissi. Les 2 premiers de chaque groupe vont en demi-finales, tandis que les autres équipes sont renversées dans une phase de classification selon leur position finale au sein de la poule.
Encore une fois, l’URSS est favorite de la compétition. 4 fois championne d’Europe et 4 fois médaillé d’argent aux Jeux Olympiques en titre, l’équipe ne pourra plus compter sur Jānis Krūmiņš, lui qui a pris sa retraite internationale après les Jeux de Tokyo. A la place, Gennadi Volnov, Aleksander Travin, Nikolai Baglei et Aleksander Petrov sont attendus pour amener l’équipe vers la gloire une nouvelle fois après leurs performances aux Jeux Olympiques.
Suite à sa bonne performance au précédent EuroBasket, la Pologne espère retourner sur le podium en 1965 après des Jeux Olympiques mitigés. En plus de Janusz Wichowski et Mieczyslaw Lopatka, l’équipe peut compter sur Bohdan Likszo qui s’est révélé à Tokyo.
En tant qu’outsider, on retrouve la Yougoslavie. Sorti avec les honneurs aux Jeux Olympiques par les futurs vainqueurs Américains et les champions du monde Brésiliens, le pays possède toujours la légende Radivoj Korać et reste un candidat dangereux sur la scène européenne. La Hongrie avait fini 4e en 1963, mais a dû se contenter d’une 13e place aux Jeux de Tokyo. Le pays compte se rattraper, mais alors que les stars des années précédentes s’en vont une par une, peuvent-ils rester compétitifs?
Inversement, après un EuroBasket 1963 raté où elle a fini 12e, l’Italie a impressionné aux Jeux Olympiques en terminant 5e de la compétition. Mais sans la star italienne de ce tournoi, Paolo Vittori, il était difficile de voir comment la Squadra pourra rester compétitive. Gabriele Vianello était attendu au tournant dans cette édition.
L’Union Soviétique triomphe à domicile
Sans surprise, c’est encore une fois l’Union Soviétique qui remporte le titre de champion d’Europe. Pour la 8e fois de son histoire et pour la 5e fois consécutive, l’URSS a dominé l’EuroBasket. Encore une fois, l’équipe a remporté tous ces matchs de la phase de groupe sans grande difficulté, à deux exceptions près. La première fut contre la Tchécoslovaquie. Les anciens rivaux auront tenu tête aux champions en titre, s’inclinant 79-74.
Le match suivant était contre la Roumanie. Une modeste équipe qui a pourtant poussé l’URSS jusqu’à ces derniers retranchements. Il aura fallu un panier de Travin à 5 secondes de la fin pour permettre à son équipe de l’emporter 62-60. Travin aura été héroïque sur cette rencontre, mais ce fut un jeune joueur de 20 ans qui s’est démarqué lors de la première phase : Modestas Paulauskas. L’ailier de Žalgiris Kaunas participe alors à son premier tournoi majeur avec l’URSS et impressionne déjà les observateurs.
En demi-finale, un match retour de la finale du précédent EuroBasket. Hélas pour les Polonais, ils s’inclinent une nouvelle fois, cette fois-ci sous le score de 61-75 avec notamment 20 points de Volnov. En finale, ils retrouvent la Yougoslavie, qui après s’être extirpée du piège italien en gagnant 83-82, a la possibilité de prendre sa vengeance après la finale de 1961.

Malheureusement pour les Yougoslaves, les Soviétiques ont su contenir Korać, le meilleur marqueur de la compétition qui réalisa sa pire performance du tournoi. Nemanja Đurić a fait de son mieux pour garder les espoirs de son équipe en vie, mais Paulauskas a encore une fois répondu présent. L’URSS l’emporte 58-49 et il est nommé MVP de l’EuroBasket, le plus jeune de l’histoire.
L’Italie redevient compétitive

Après des années 50 difficiles, l’Italie atteint les demi-finales de l’EuroBasket pour la première fois depuis 1946. Le travail de Nello Paratore, le sélectionneur depuis 1957, semble enfin porter ses fruits. Pourtant, les débuts furent compliqués.
Une défaite 87-48 face à l’URSS n’était certainement pas un départ idéal. Heureusement les Italiens se rattrapent grâce à une victoire 78-69 face à la Tchécoslovaquie avec 25 points de Vianello et 22 de Gianfranco Lombardi. Hélas, cette victoire est suivie d’une défaite de justesse face à la Finlande, 59-60. Désormais, il n’y avait plus le droit à l’erreur.
La rencontre contre la Hongrie sera un tournant pour Gli Azzurri. Un 66-64 en leur faveur leur permet de continuer à espérer une place en demi-finale. D’autant plus qu’après la défaite de la Tchécoslovaquie face à l’URSS, l’Italie possédait l’avantage malgré le bilan égal.
Après une victoire 47-68 face à l’Israël, l’Italie fait face à la Roumanie. Un adversaire facile sur le papier, mais comme l’URSS l’a vu, il peut poser problème à n’importe qui. Et les Italiens ont tremblé face à eux, devant participer aux prolongations après un 73-73 dans le temps réglementaire. Heureusement pour eux, les Roumains n’avaient plus rien à offrir. Victoire 75-81 des transalpins.
Un 64-87 en leur faveur face à l’Allemagne de l’Est leur permet de finir à 5-2 et d’obtenir la 2e place du groupe A derrière les inarrêtables soviétiques. Devant eux se dressent alors la Yougoslavie, première du groupe B. Face à des Yougoslaves favoris, l’Italie aura donné tout ce qu’elle avait. Lombardi a inscrit 19 points et a emmené l’équipe proche de l’exploit.
Une défaite d’un point est très cruel, et prive Gli Azzurri d’une 3e finale d’EuroBasket. L’Italie n’a pas pu se remettre de cette défaite et s’inclinera 86-70 face à la Pologne. Malgré tout, cet excellent parcours montre que les Italiens pouvaient encore viser haut sur le continent. Pourront-ils continuer sur cette bonne trajectoire dans les années à suivre?
La chute de la Hongrie
Depuis les années 50, la Hongrie était alors une des meilleures nations d’Europe. Après le sacre de 1955, l’équipe nationale est restée compétitive, atteignant 3 fois les demi-finales. Si la 13e place aux Jeux Olympiques était un signal d’alerte, la 15e place à l’EuroBasket, leur pire parcours jusque là, marqua définitivement la chute de la Hongrie qui ne reviendra plus jamais défier les grands du continent.
7 défaites en 7 matchs dans la phase de groupe A, malgré les efforts du meneur János Rácz qui terminera meilleur marqueur de l’équipe avec 11 points. La défaite face à l’Italie a été évoquée plus tôt, mais juste avant, la Hongrie avait perdu 55-56 face à l’Allemagne de l’Est. Deux défaites cruelles qui ont brisé toutes les chances de progresser dans la compétition.
Une défaite 76-45 face à l’Union Soviétique pour conclure la phase de groupe illustre l’écart entre ces deux équipes qui étaient les meilleures du continent il y a cela 10 ans. Suite à cela arrive une nouvelle défaite sur le fil, cette fois face à l’Allemagne de l’Ouest sur le score de 53-52. La Hongrie gagne enfin son premier match face à la Suède, 66-79, pour finir 15e sur 16.
László Zsíros, János Greminger, László Hódi, les noms qui ont formé la génération dorée du basket hongrois sont désormais loin derrière. Et si le pays fait mieux dans les éditions suivantes, elle entrera par la suite dans une période sombre pour les décennies à venir.
EuroBasket 1967, direction le Grand Nord

Pour la première fois, l’EuroBasket se déroule en Finlande en cette année 1967. Le tournoi a lieu entre le 28 septembre et le 8 octobre cette fois-ci, laissant de la place pour le Championnat du Monde qui s’est déroulé de mai à juin en Uruguay. Deux salles sont utilisées pour accueillir la compétition : La Patinoire d’Helsinki, pouvant accueillir 8 200 personnes, et la Patinoire de Tampere, pouvant accueillir 7 800 personnes.
Les 16 équipes qualifiées sont réparties en deux groupes de 8, A à Helsinki et B à Tampere. Les 2 premiers de chaque groupe vont en demi-finales, tandis que les autres équipes sont renversées dans une phase de classification selon leur position finale au sein de la poule. L’URSS, 5 fois championne d’Europe en titre mais également championne du monde en titre grâce au talent de Modestas Paulauskas, fait encore une fois office d’équipe à abattre dans cet EuroBasket.
Parmi les candidats à une médaille, on retrouve la Yougoslavie, qui après avoir obtenu une médaille d’argent en 1965 et à la Coupe du Monde 1967, souhaite enfin obtenir une médaille d’or. Mais sans Korać et Ivo Daneu, MVP du Championnat du Monde, il est difficile de voir cette équipe retourner en finale. La Pologne, 3e du dernier EuroBasket et 5e à la Coupe du Monde, peut toujours compter sur Mieczysław Łopatka, nommé dans l’équipe du tournoi quelques mois plus tôt en Uruguay, et est un candidat sérieux à une place en finale.
L’Italie a fini 4e 2 ans plus tôt à l’EuroBasket, mais ressort d’une Coupe du Monde décevante et fait office d’outsider pour l’édition 1967 en Finlande. Ayant séparé sa sélection en deux, l’Italie se retrouve sans Gianfranco Lombardi, qui n’a participé qu’au Championnat du Monde. Gabriele Vianello va donc devoir endosser le rôle de patron et le reste de l’équipe va devoir se surpasser.
Une Union Sovétique inarrêtable
Si lors de l’édition précédente l’URSS avait été mise en danger lors de quelques matchs, ici l’équipe a survolé la compétition, avec une des victoires les plus dominantes de l’histoire de l’EuroBasket. 93-65, 83-67, 85-54, 108-52, 82-41, 84-61, 105-91, 108-68, 89-77. Une série de larges victoires dans le groupe B et dans la phase finale, où seule la Tchécoslovaquie en finale fera une prestation honorable face à la force dominante du basket européen.

Modestas Paulauskas est nommé dans le 5 majeur du tournoi, ainsi qu’un Sergei Belov de 23 ans qui venait de faire ses débuts avec l’équipe nationale à la Coupe du Monde. Anatoli Polivoda, l’ailier fort ukrainien de 20 ans, fut le deuxième meilleur marqueur de l’équipe. Avec ces trois jeunes piliers, la domination de l’URSS semble loin d’être terminée.
L’équipe nationale de l’URSS n’avait jamais connu une saison aussi longue et mouvementée. 59 matchs – 57 victoires, 1 match nul, 1 défaite (une défaite controversée d’un point contre les États-Unis). Pour la première fois, en un an, une équipe a réussi à remporter le championnat du monde et le championnat d’Europe successivement.
Le retour de la Tchécoslovaquie
Après une première moitié de décennie compliquée, la Tchécoslovaquie remporte sa première médaille depuis 1959 et marque un retour sur le podium de l’EuroBasket. N’ayant pas participé à la Coupe du Monde, les Tchécoslovaques en ont profité pour mettre tous leurs efforts sur le Championnat d’Europe et cela a payé.
Deux victoires contre la Pologne et la Yougoslavie dans le groupe A de l’Eurobasket, 75-90 et 66-74 respectivement, ont montré que le pays ne devait pas être pris à la légère. Ils finissent la phase de groupe avec un bilan de 6-1, perdant contre les hôtes 54-49 grâce à Veikko Vainio qui sera nommé dans le 5 majeur du tournoi, lors de la 4e journée. Malgré cela, ils finiront premiers du groupe.
En demi-finale, c’est un autre pays qui fait un retour au haut niveau qui les attend : la Bulgarie. Elle qui participe à un dernier carré pour la première fois depuis 1961, elle donnera du fil à retordre à la Tchécoslovaquie avant d’enfin s’incliner 82-79. Jan Bobrovsky aura été héroïque durant cette rencontre, inscrivant 17 points, son plus haut total du tournoi.
Si hélas l’équipe n’a pas pu renverser l’URSS en finale, cette médaille d’argent reste un parcours très honorable. Les deux Jiří, Zídek et Zedníček, ont combiné pour 43 points en finale, mais ce fut insuffisant. Zedníček sera quand même récompensé en étant nommé MVP de l’Eurobasket tandis que Zídek le rejoint dans le 5 majeur.
EuroBasket 1969, moins de participants

L’Italie fut l’hôte de l’EuroBasket pour la première fois en 1969 entre le 27 septembre et le 5 octobre. Deux salles sont utilisées pour accueillir la compétition : le Palais des Sports de Caserta, pouvant accueillir 2 000 personnes, et le PalaArgento de Naples, avec une capacité de 8 000 personnes.
Après plusieurs éditions à 16 équipes, l’EuroBasket passe à seulement 12 équipes cette année-là, réparties en 2 groupes de 6. Le groupe A joue à Caserta et le groupe B joue à Naples. Les deux premières équipes accèdent aux demi-finales, les troisième et quatrième à la phase de classification pour les places cinq à huit, et les deux dernières s’affrontent pour les places neuf à douze.
Avec 6 triomphes consécutifs à l’EuroBasket, il est logique que l’URSS soit considéré comme favori en 1969. Avec la paire Paulauskas et Belov dans l’effectif, cette équipe est très difficile à arrêter. Mais une équipe l’a déjà faite. La Yougoslavie a vaincu l’URSS en demi-finale des Jeux Olympiques de 1968 avant de s’incliner en finale face aux Etats-Unis. Toujours pas de sacre pour le pays des Balkans, mais celui-ci a montré qu’il pouvait renverser le titan européen.
Hélas, cet EuroBasket se fera sans Radivoj Korać, mort en juin cette année-là dans un accident de voiture près de Sarajevo. L’équipe est en deuil, et veut lui rendre hommage avec enfin une médaille d’or qui peut lui être dédiée. C’est à Ivo Daneu que revient la pression de mener cette équipe jusqu’au sommet.
En 1969, le staff technique de l’équipe nationale de l’URSS a commencé à renouveler l’équipe. La médaille de bronze remportée aux Jeux olympiques de 1968 l’exigeait tout simplement. Quatre débutants ont participé à l’Eurobasket. Deux pivots prometteurs, Alexander Belov et Aleksander Boloshev, ainsi que deux défenseurs coriaces, Aleksander Kulkov et Vitali Zastukhov.
Médaillée d’argent en 1967, la Tchécoslovaquie compte rester sur le podium de l’EuroBasket. Pouvant toujours compter sur le duo des Jiří, l’équipe a les armes pour rester compétitive dans cette édition. Enfin, la Pologne, troisième au dernier EuroBasket et sixième aux Jeux Olympiques, veut aussi rester sur le podium en 1969.
Sans Mieczysław Łopatka qui a pris sa retraite internationale, il sera difficile pour les Rouges et Blancs de remporter une nouvelle médaille. Włodzimierz Trams est attendu maintenant dans un rôle de leader, lui qui était le deuxième meilleur marqueur polonais en 68.
La décennie dorée soviétique
De bout en bout, l’Union Soviétique a dominé l’EuroBasket durant les années 60, remportant chacun des titres disponibles. Mais de tous les titres obtenus durant cette décennie, celui-ci fut le plus difficile à obtenir. Placée dans le groupe A, l’équipe soviétique a remporté ses 4 premiers matchs sans grande difficultée. 63-95 contre la Hongrie, 63-83 contre la Grèce, 91-47 contre la Suède et 85-62 contre la Bulgarie. Puis vient alors le dernier match contre la Yougoslavie.
L’URSS avait remporté cinquante-cinq victoires consécutives dans les EuroBaskets avant cette rencontre, mais menée par Krešimir Ćosić, âgé de 21 ans, et ses 20 points, l’équipe a une nouvelle fois surpris les Soviétiques et s’est imposée 61-73. Les champions en titre ont ainsi terminé deuxièmes de leur groupe.
L’Union Soviétique s’est rattrapée en battant la Tchécoslovaquie 83-69 en demi-finale avant de réaffronter la Yougoslavie en finale, cette dernière s’étant sortie de justesse face à la Pologne avec une victoire 76-74. Pour la première fois de la décennie, cette URSS semblait prenable, et il fallait une nouvelle victoire pour que la Yougoslavie brise la série soviétique.

Côté Yougoslavie, c’est Trajko Rajković qui crée la surprise, marquant 19 points, son plus haut total du tournoi. Mais avec le duo Paulauskas-Belov combinant pour 35 points, plus l’inattendu Vladimir Andreev inscrivant 18 points, l’URSS parvient à remporter la rencontre 81-72. Sergei Belov est nommé MVP de l’EuroBasket alors que son pays est sacré champion d’Europe pour la 7e fois d’affilée.
Le retour de l’Espagne
Une 5e place pour l’Espagne aujourd’hui ne serait pas particulièrement notable. Mais en 1969, cela représentait le meilleur parcours dans un EuroBasket depuis la médaille d’argent en 1935. L’Espagne avait déjà affiché des progrès intéressants, finissant 7e aux Jeux Olympiques grâce aux débuts en équipe nationale du natif de Syracuse, Clifford Luyk.

Jouant au Real Madrid depuis 1962 et naturalisé en 1965, son arrivée chez les ibériques a fait un grand bien à la sélection. Il est le meilleur joueur tandis que Emiliano Rodríguez, MVP de l’EuroBasket quelques années plus tôt, prend un rôle secondaire.
Pourtant, cet EuroBasket a commencé de manière désastreuse pour l’Espagne. Une défaite 65-53 face à l’Italie, puis 79-78 face à la Pologne malgré les 23 points de Clifford, et enfin une raclée 60-97 face à la meilleure équipe du groupe B, la Tchécoslovaquie. Les ibériques se rattraperont malgré tout avec une victoire face à la Roumanie, 63-78, puis une face à l’Israël, 90-81. Finissant 4e de son groupe, l’Espagne est basculée en phase de classification.
Clifford a mené une nouvelle fois son équipe, marquant 20 points face à la Bulgarie pour l’emporter 75-78. Puis, dans une superbe performance collective, l’Espagne prend sa revanche sur l’Italie en gagnant 71-66, ce qui leur permet d’obtenir la 5e place. Clifford Luyk lui est récompensé avec une place dans le 5 majeur de cet EuroBasket.
Un bon parcours, qui laisse envisager une meilleure décennie pour l’Espagne, et qui sait, peut-être une deuxième médaille à un EuroBasket. La génération Clifford Luyk semble loin d’avoir dit son dernier mot. Mais à l’heure actuelle, l’URSS semble inarrêtable. Même à son niveau le plus bas, l’équipe parvient encore et toujours à remporter la médaille d’or. Qui pourra enfin stopper la série de triomphes soviétiques